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Synesios de Cyrène (370-414) décrivit dans son De la Providence l’élection des rois en Egypte en disant : « Après avoir initié Osiris aux fonctions de la royauté, son père et les dieux, en vertu de leur prescience, lui prédirent ce qui devait arriver. Le ciel lui réservait de nombreuses faveurs, disaient-ils; mais il fallait que ce frère, qui était né pour le malheur des Égyptiens et de sa famille, fût banni, si l’on ne voulait qu’il vînt jeter le désordre partout: car il ne pourrait jamais se résigner au spectacle du bonheur et de la prospérité que le règne d’Osiris allait apporter à l’Égypte… Ils rappelaient encore qu’il y a deux espèces d’âmes, les unes élevées, les autres basses, séparées entre elles par une profonde antipathie ».
Ce texte ne porte pas sur le milieu initiatique où l’on initierait des rois en leur conférant une initiation différente de celle conférée aux autres membres de la société, mais il porte uniquement sur le milieu politique de l’Egypte où les rois élus étaient instruits de leurs devoirs et du type d’avenir qui les attend.
Or voici comment Magnien traduit ce texte : « Aussitôt qu’il était initié de l’initiation royale par les dieux et par son père, ils lui expliquaient clairement comme le sachant très bien et les abondances de biens, et qu’il fallait se débarrasser de son frère né pour apporter une mauvaise destinée aux Egyptiens et au foyer de son père s’il voulait qu’il ne bouleversât pas tout. Ils lui expliquent la double nature des âmes et l’opposition nécessaire qu’ont ceux qui viennent de la terre et ceux qui viennt d’en-haut ».
Texte que Magnien présente comme un témoignage sur l’existence d’une initiation royale qu’il présente comme le degré sixième et ultime des Mystères d’Eleusis (degré dont les textes en réalité ne parlent jamais). C’est que Magnien transforme ce qui n’était que l’éducation bien naturelle des princes au plan politique en initiation ésotérique spécifique à un degré initiatique. Imposture intellectuelle qu’on ne peut que dénoncer à l’égal de la prétendue « initiation sacerdotale » aussi évoquée par Magnien et qui n’était, comme sa prétendue « initiation royale », qu’une forgerie car le sacerdoce (prêtrise célébrant les rites) ne relève pas du milieu initiatique ésotérique mais du milieu religieux et exotérique (ce qui ne veut pas dire que la culture religieuse des prêtres serait dénuée de tout ésotérisme), même si par ailleurs tout spirituel peut être dit prêtre et roi en exerçant des fonctions spirituelles dites par analogie sacerdotale et royale sans être pour autant ni la célébration des rites (comme chez les prêtres) ni le gouvernemnt d’un Etat (comme chez les rois).
Je rejoint le commentaire 3 de Yasfaloth, notamment pour sa logique et la bonne compréhension des Aperçus exprimée par la conclusion de sa dernière phrase : la hiérarchie est tout autre.
D’une manière générale, on a tord de chercher à décrédibiliser Guénon.
Il entame son travail à une période où, de différentes manières, la maçonnerie devient de plus en plus incompréhensible aux maçons.
Les Anglais sont entrain de la phagocyter dans la religion, les Américains plus encore, l’Est de l’Europe se perd dans la fable templière et les Français font soit de la politique, soit s’aveuglent avec l’occultisme et « papuseries ».
Guénon est, à mon sens, le plus juste dans ces articles de la revue La Gnose.
Il opère là l’extraction de l’initiation et de la maçonnerie (sa version occidentale) des religions d’Abraham et de l’occultisme dans lesquelles l’ont plongée les maçons de l’époque.
On lira notamment ces deux excellents articles qui l’illustrent particulièrement bien, et de plus montrent précisément que religions et occultisme sont étrangers à l’initiation et la dévoient, la rendant incompréhensible.
http://www.index-rene-guenon.org/Access_articles.php?sigle=EG&page=8&Publication=GN
http://www.index-rene-guenon.org/Access_articles.php?sigle=EG&page=43&Publication=GN
Vers la fin de sa vie, il aura tendance à se contredire au sujet des religions, quoiqu’étant attentif on s’aperçoive qu’il donne plus de gages qu’il n’est vraiment convaincu de ce qu’il écrit, certains détails ne trompent pas et ceux comme moi qui apprécient ce qu’il écrivait au début du XXè sc. ne tombent pas, si je puis dire, dans le panneau.
Il en est un qui a parfaitement compris ce qui précède immédiatement, Jean Marc Vivenza, qui, sous couvert d’un intérêt pour Guénon, cherche à démolir l’ensemble de ses théories et dénonce l’hypocrisie de ses derniers écrits. Pour moi c’est un régal, Vivenza, à son corps défendant et parce que ce qui est juste ne peut l’être à moitié en la matière, cautionne les premiers écrits de celui qu’il souhaite voir déchu.
Guénon reste une référence et, en quelque sorte, c’est lui qui incitera les maçons du GODF et de la GLDF à remettre le Tablier qui avait disparu des Tenues.
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Pour ce qui concerne les Mystères d’Eleusis, après la religion d’Aton qui fait naufrage à la mort de son créateur Akhenaton et le Judaïsme encore circonscrit aux tribus d’Israël, il me semble que c’est bien concrètement la première superstition, religion, qui naît dans le monde antique et se maintient.
Les philosophes de l’époque, jusqu’aux néoplatoniciens, sont ambigus à son sujet, comme s’ils craignaient se voir appliquer la sentence qui nous privera du grand Socrate.
Ils encensent ces Mystères, n’ont pas de mot assez flatteur pour en décrire tout l’intérêt, mais dans le même et quand on lit bien, on s’aperçoit qu’ils cherchent à nous faire comprendre que c’est un coup de chance que ces Mystères fassent comprendre la moindre chose du Monde.
Dans le Phédon, Platon rapporte ces mots de Socrate : « En effet, comme le disent ceux qui traitent des initiations : « Nombreux sont les porteurs de thyrses, rares sont les bacchants ». Et ces derniers, à mon avis, ne sont autres que ceux qui ont bien philosophé » .
Cher Desap, j’ai un service à te demander mais j’ignore si tu disposes des moyens pour me le rendre. Je n’ai pas trouvé sur l’internet le mois de publication d’Autorité spirituelle et de pouvoir temporel en 1929. Penses-tu pouvoir me renseigner sur ce point ? Je t’en remercie d’avance.
9 – Mon cher frère, cela parait difficile à préciser, l’édition originale ne faisant état que de l’année.
Cependant, en mai 1927, Guénon fait paraitre un article dans la revue Le Christ-Roi qui préfigure son ouvrage de 1929, c’en est le développement.
Par ailleurs, je précise que, s’agissant des initiations royale et sacerdotale, ce sont des degrés et non des cérémonies qui s’adresseraient aux rois et prêtres. Mais bien entendu, l’acquisition de ces degrés d’initiation fait de celui qui les reçoit un roi et/ou un prêtre sans pour autant que celui-ci acquiert ou occupe une fonction civile, mais la maitrise initiatique.
Sur un autre sujet, si Guénon évoque souvent l’hindouisme, il ne fait pas pour autant de syncrétisme qu’il fustige tout aussi souvent. Les Vedas et le Vedenta sont des textes restés inchangés depuis leur apparition au XVè sc. av. JC pour les uns et aux environs de -200 pour le second.
A ces époques, l’Inde est en relation étroite avec l’Egypte est ces documents constituent, d’après Christiane Desroches Noblecourt, une source précieuse pour comprendre l’initiation égyptienne.
De mon point de vue, Guénon a voulu éviter la critique difficile à contrer d’égyptomaniaque, d’autant plus que l’égyptomanie mythomane nourrissait nombre de cercles occultistes. Il a fait le choix de l’hindouisme, d’autant mieux qu’il avait une source très fiable avec Albert de Pouvourville traducteur de Laotseu, le Tao constituant une expression juste et exhaustive de l’initiation universelle, celle que nous retrouvons à l’état potentiel exprimée par nos rituels maçonniques, exclusivement bleus faut-il le préciser.
le lien de l’article de Guénon dans la revue Le Christ-Roi :
http://www.index-rene-guenon.org/Access_articles.php?sigle=REC&page=146&Publication=LCR
La fin de mon commentaire 10 est confuse.
Veda et Vedenta viennent l’Inde, le Tao de Chine.
Guénon fait le choix de l’hindouisme pour ce qui concerne la description de l’Homme universel.
Pour ce qui est de la définition de l’initiation, il se source notamment aux écrits de Albert de Pouvourville, dit Matgioi, dont : La Voie Métaphysique et La Voie Rationnelle ; Matgioi avait prévu un triptyque avec La Voie Sociale, mais il semble que cette ouvrage n’ait jamais été si ce n’est achevé, peut-être pas même entamé.
@9
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Dans la très exhaustive bibliographie de Xavier Accart est cité un article de René Guenon intitulé « Autorité Spirituelle et Pouvoir temporel » paru dans le numéro de mars-avril 1929 de la revue « Vers l’unité ».
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Frat.°.
Merci, mais si cet article ne mentionne pas l’expression « initiation royale », sa date de parution ne permet pas de confirmer l’alignement de Guénon sur Magnien dont l’ouvrage est paru en mai. Seule une personne possédant l’édition d’Autorité de Guénon de 1929 pourrait dire quel mois se trouve imprimé dans cette édition chez Vrin.
A priori dans ce genre d’articles R.Guenon présente son dernier ouvrage… sinon je ne possède que la seconde édition.
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Mais je sais que l’édition originale avec envoi est disponible à la libraire « Le Feu Follet », 31 Rue Henry Barbusse, Paris V. Tu pourrais peut être lui passer un coup de fil…
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Frat.°.
Ayant pris le temps de faire de plus amples recherches, l’ouvrage de Xavier Accart : « Guenon ou le renversement des clartés » consacre quelques pages (212-215) aux évènements et aux vicissitudes liées à la parution de « Autorité spirituelle et pouvoir temporel ».
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Page 213, Xavier Accart écrit ceci : « L’ouvrage parut finalement aux environs de juin 1929 à la LIbrairie Philosophique Vrin, Il y fut vraisemblablement édité faute de mieux, car Guenon avait auparavant refusé de s’y faire éditer sous prétexte qu’il était un « bouquiniste ».
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Il est donc quasiment sûr que le manuscrit existait depuis un certain temps avant cette date…
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Frat.°.
Merci beaucoup à vous pour cette information qui ne contredit pas ma thèse mais rend extrêmement ténue la marge chronologique qui a pu permettre à Guénon de s’inspirer du livre de Magnien, à moins que le propos de celui-ci ait paru auparavant en revue. Le seul fait que dans Autorité Guénon évoque « l’initiation royale » immédiatement après avoir mentionné les « petits et grands Mystères » (sous-entendu : d’Eleusis ; Trédaniel, 1984, 2013, p. 34-35) oblige à penser que Guénon emprunta ces thèmes au livre de Magnien paru un mois ou un peu plus avant le sien. Quoi qu’il en soit de ce point d’histoire, qui est secondaire, l’important est moins dans l’emprunt que dans la fausseté de la thèse commune à ces 2 auteurs.
Mon TCF Victor, je crois que vous n’avez pas très bien cerné la personnalité de R.Guenon : penser que quelqu’un d’aussi imbu de sa « mission » et de l’importance de son œuvre, puisse, en catastrophe, modifier un manuscrit qu’il n’écrit jamais dans la précipitation, parce qu’un obscur helléniste toulousain vient de publier une thèse alors même qu’il n’est pas particulièrement connu pour sa qualification en matière initiatique, me semble assez hasardeux…
Critiquer Magnien en opposant frontalement une autre interprétation à la sienne, à propos d’un culte à mystère pour lequel les sources sont extrêmement lacunaires, ne nous conduit pas très loin. La thèse de Magnien a sa cohérence et y opposer une autre théorie fondée uniquement sur l’analyse d’une symbolique est un peu court. De plus, il n’est peut-être pas très efficace et surtout un peu cuistre de le faire en termes abscons. Sur le fond, je ne me hasarderais pas à nier le mysticisme de Platon (la frontière entre idéalisme et mysticisme est-elle si clairement établie que cela ?).
Finalement, acceptons de savoir peu des mystères d’Eleusis. Souvenons-nous tout de même de la pérennité de ce culte dans le monde antique et de sa renommée durable et largement diffusée lorsque le bassin méditerranéen fut unifié durant la période hellénistique puis romaine. Les élites, parlant grec de toute manière en Orient comme en Occident, recherchaient cette initiation. Les jeunes romains des classes dirigeantes qui passaient généralement un an ou deux en Grèce pour se former à la philosophie et à l’éloquence, allaient presque toujours à Eleusis.
Mais sur le contenu des mystères, on n’a pas grand chose : le secret a été évidemment renforcé par le naufrage des lettres classiques à la fin de l’Empire d’Occident et pendant les siècles obscurs. L’intolérance chrétienne absolue à partir de Justinien a fait le reste.
Retenons l’importance immense de la spiritualité dans le Monde Ancien avant le christianisme. Une époque fort curieuse, ultraviolente, où l’on s’entretuait pour toute sorte de raisons diverses et variées mais, curieusement, assez rarement religieuse ou spirituelle …
Magnien base sa tentative de démonstration sur un passage de l’Exposition des connaissances mathématiques utiles pour la lecture de Platon, mais la traduction qu’il en propose dans ses Mystères de 1929, et qu’il attribue à J. Dupuis, diffère de celle de Dupuis de 1892. C’est cette dernière que je cite à présent : « Nous pouvons encore comparer la philosophie à l’initiation aux choses vraiment saintes et à la révélation des mystères qui ne sont pas des impostures. Il y a cinq parties dans l’initiation : la première est la purification préalable, car on ne doit pas faire participer aux mystères indistinctement tous ceux qui le désirent, mais il y a des aspirants que la voix du héraut écarte, tels sont ceux qui ont les mains impures, ou dont la parole manque de prudence; et ceux-là mêmes qui ne sont pas repoussés doivent être soumis à certaines purifications. Après cette purification, vient la tradition des choses sacrées (qui est proprement l’initiation). Vient en troisième lieu la cérémonie qu’on appelle la pleine vision (degré supérieur de l’initiation). La quatrième, qui est la fin et le but de la pleine vision, est la ligature de la tête et l’imposition des couronnes, afin que celui qui a reçu les choses sacrées devienne capable d’en transmettre à son tour la tradition à d’autres, soit par la dadouchie (port des flambeaux), soit par l’hiérophantie (interprétation des choses sacrées), soit par quelque autre sacerdoce. Enfin la cinquième, qui est le couronnement de toutes celles qui précèdent, est d’être ami de Dieu et de jouir de la félicité qui consiste à vivre dans un commerce familier avec lui ». Observations :
1. Dans ce texte Théon ne mentionne pas les mystères d’Eleusis et ce fait n’autorisait pas Magnien à utiliser ce texte de Théon pour démontrer que les Mystères d’Eleusis comprenaient 6 degrés.
2. Magnien se permet d’utiliser le 4° degré selon Théon en tentant d’y reconnaître la présence de trois degrés distincts et donc de diviser ce 4° degré en trois : il fait de la ligature de la tête ou de l’imposition des couronnes ce qu’il appelle le 4° degré (« initiation holoclère ») ; et il fait de la transmission de la tradition soit par la dadouchie soit par le sacerdoce 2 degrés distincts et supplémentaires (« l’initiation sacerdotale » et « l’initiation royale ») qui constitueraient selon lui les degrés 5° et 6° d’Eleusis. Or chez Théon, la dadouchie et le sacerdoce ordinaire n’étaient pas des degrés initiatiques distincts (ni en l’occurrence des degrés des mystères d’Eleusis) mais des états-fonctions exotériques qui permettent l’un et l’autre aux initiés ayant accédé au 4° degré (ligature de la tête et imposition des couronnes) de transmettre la tradition, la dadouchie n’étant pas un degré d’Eleusis que Magnien prétend appeler « initiation royale », mais le simple état-fonction des princes qui, dans les diverses cultures du Proche-Orient ancien, était les détenteurs premiers du sacerdoce (comme les pharaons, et comme le prince-prêtre Melkî-tsedeq de Gen. 14,18), sacerdoce dont ils pouvaient déléguer l’exercice à un clergé institué, nommé et mandaté par eux (c’est, selon Ex. 29,4-9, ce que fit Moïse, juge du peuple israélite, en déléguant son sacerdoce de prince-prêtre à son frère le lévite ‘Aharaon et aux descendants de ce dernier).
Conclusion : non seulement Magnien n’a pas compris Théon, mais il lui a attribué des thèses que son texte ne contenait pas, et il est donc impossible de retenir la thèse de Magnien selon qui les Mystères d’Eleusis comprenaient 6 degrés parmi lesquels le 6° degré était ce qu’il appelle « l’initiation royale », laquelle n’a guère existé que dans l’imagination de Magnien car à Eleusis, les rites qui servaient à recevoir les chefs d’Etat étaient les mêmes que ceux qui servaient à recevoir les membres des autres classes de la société, le kukeôn et l’époptie demeurant universellement les mêmes pour chacun et pour tous, quelque rang que l’on occupe dans la société.
Pour ce qui concerne « l’absence de discernement de R. Guenon » j’invite les personnes curieuses à relire justement le chapitre 39 des aperçus, elles pourront y lire notamment ceci :
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« Il en résulte en effet que les « grands mystères » sont en relation directe avec l’« initiation sacerdotale », et les « petits mystères » avec l’« initiation royale, etc… » »
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Et en note de ce chapitre il fait référence à des concepts exprimés dans un autre de ses ouvrages : « Autorité spirituelle et pouvoir temporel », qui a paru en 1929 en même temps que l’ouvrage de Magnin, il n’est pas impossible mais quand même peu probable qu’il l’avait lu lors de son écriture.
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A première vu donc (et sans avoir lu Magnin), le vocabulaire est peut-être identique mais manifestement la hiérarchie est tout autre…
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Frat.°.
A l’adresse de 3.
Dans les Mystères d’Eleusis, les rites avec lesquels on recevait les rois n’étaient pas différents de ceux avec lesquels on recevait les autres classes de la société : ces rites étaient les mêmes pour les chefs d’Etat et pour les membres du peule ; en ce sens aux Mystères d’Eleusis il n’y avait pas d’initiation royale. Guénon semble avoir commis une erreur en cherchant à étendre aux Mystères grecs une caractéristique de l’hindouisme dans lequel le raja yoga adapté aux princes se différenciait et se différencie des trois autres types de yoga (le jnana yoga adapté aux intellectuels ; le bhakti yoga adapté aux affectifs ; et le karma yoga adapté aux actifs). Distinctions qui ne semblent pas avoir eu d’équivalent chez les anciens Grecs.
Les Magnien et Foucart ici en PDF gratuit.
https://ia802604.us.archive.org/4/items/MN40011ucmf_5/MN40011ucmf_5.pdf
https://www.lechampdesroseaux.fr/images/documents/MYSTRES%20DELEUSIS.pdf
Hum. Le mien est en papier.
Les Mystères d’Éleusis étaient les plus célèbres de l’antiquité.
On les appelait simplement « les Mystères ». Cicéron dit d’eux :
« Les rites sacrés et augustes d’Éleusis, auxquels des hommes venaient des parties les plus reculées du monde pour y être initiés ».
Ils furent d’abord célébrés exclusivement à Éleusis, mais de là s’étendirent dans presque toute l’Europe.
Dans ces Mystères, on représentait symboliquement la défaite de la Femme. La Déesse Cérès cherchait sa fille Proserpine ravie par Pluton et conduite dans le monde infernal de l’Homme.
Le chef de ces Mystères était appelé Hiérophante ou Révélateur de choses sacrées. Il lui était adjoint trois assistants : 1°) le Dadouchos ou porteur de torche ; 2°) le Céryx ou héraut ; 3°) le Ho Epi Bono ou secrétaire de l’autel.
On célébrait les grands et les petits Mystères.
Les petits étaient préparatoires, c’était un premier degré qui durait un an. Après ce temps, le candidat pouvait être initié aux grands Mystères, si on l’en jugeait digne.
Un cérémonial imposant faisait comprendre l’importance des grandes vérités qui allaient être dites.
Le Dadouchos ouvrait la cérémonie de l’initiation aux grands Mystères par la proclamation Ekas, ekas este bebêloi (Retirez-vous, ô profanes).
Le profane qui se serait permis d’assister à ces cérémonies était mis à mort immédiatement. C’est par cette sévérité seulement qu’on arriva à sauvegarder la vérité de la profanation des hommes.
On faisait prêter serment à l’aspirant qu’il ne dévoilerait jamais les secrets qui allaient lui être enseignés.