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Cette annonce de tenue estivale au Mémorial du Camp des Milles m’inspirent plusieurs remarques car elle associe plusieurs aspects qui pourraient paraître – au moins au premier abord – antinomiques ou donner l’impression de voisiner curieusement. Qu’on en juge :
Un lieu : le Camp des Milles,
Un concept : L’Universalisme, celui de la Franc-maçonnerie,
Un auteur de bande dessinée : Hergé.
1/ Le Camp des Milles, ainsi nommé parce que situé dans le village des Milles, désormais quartier intégré à la ville d’Aix-en-Provence. En gros, il est situé à mi-distance entre le centre d’Aix et la Gare TGV d’Aix-en-Provence.
Pour ceux qui ne le sauraient toujours pas, ce camp a eu plusieurs histoires, notamment celle d’avoir « accueilli », avant la deuxième guerre, pleins d’allemands qui fuyaient le nazisme. Et pas seulement des allemands, des autrichiens, des hongrois, des tchèques, des polonais et juifs plus que souvent qu’à leur tour. Et ce « grâce » à la IIIème République de Daladier qui voyait un ennemi allemand même dans un étranger fuyant le nazisme.
On voit par là que tous ceux que l’on qualifiait alors de « cinquième » colonne n’étaient pas tous hitlériens, mais que c’est par peur de ceux-là, qu’on les parquait tous.
Le Camp ses Milles n’est pas à proprement parlé un camp de concentration, un camp de la mort, mais il en a été une piètre antichambre. Et ce n’est pas à porter à son crédit. Mais nombre de ses prisonniers ont pu échapper à l’envahisseur allemand, notamment grâce au directeur du camp. Je parle ici de l’invasion de la zone occupée, bien sûr. Evidemment tout change lorsque la zone libre va elle aussi être sous l’emprise de l’Allemagne nazie.
J’ai pour ma part, découvert l’existence du Camp des Milles il y a plus de vingt ans à travers le film de Sébastien Grall « Les Milles, le train de la Liberté », avec Jean-Pierre Marielle, qui interprète ce directeur de camp, François Berléand, Kristin-Scott-Thomas, Ticky Holgado, Philippe Noiret. J’invite à voir ou revoir ce film, c’est une première bonne approche très intéressante.
J’invite également à lire quelques livres.
Par exemple, de Robert Mencherini « Provence-Auschwitz, de l’internement des étrangers à la déportation des juifs ».
Par exemple, de Lion Feuchtwanger « Le Diable en France », désormais disponible en format de poche, et dont on retiendra qu’il est un survivant, un rescapé du Camp des Milles.
Par exemple aussi, de Varian Fry « Livrer sur demande », dont le sous-titre est à lui seul un véritable programme : « Quand les artistes, les dissidents et les juifs fuyaient les nazis (Marseille, 1940-1941) ».
2/ L’Universalisme.
L’Universalisme est une belle idée. Appliquée à la Franc-maçonnerie, elle ne peut qu’intéresser davantage.
Certains pourraient cependant s’interroger sur le fait d’exposer ainsi l’universel dans un camp privatif de libertés.
Je renvoie à la particularité de ce camp et surtout à la spécificité de ses prisonniers.
Nombre d’intellectuels, écrivains (Feuchtwanger déjà cité, et bien d’autres), peintres (Max Ernst, et d’autres), musiciens, scientifiques, des prix Nobel même, y passeront. On a même pu dire que le Camp des Milles aura été une sorte de camp d’Artistes. Ce qui n’en fait pas pour autant un camp de la liberté de l’Art et de la Culture.
Mais comment ne pas venir ici parler d »universalisme, dans un tel lieu ? Lieu qui, involontairement, et surtout contre la volonté des prisonniers qui s’y retrouveront, va réunir un concentré de cette pensée, de cette culture, de cette intelligence de la MittelEuropa de l’entre-deux guerres, et totalement étrangère au totalitarisme hitlérien.
3/ Et là-dessus Hergé.
On peut critiquer Hergé par certains aspects, ou excès, et certains pisse-froids, peut-être les mêmes qui ne comprendront pas qu’on parle d’Universalisme dans un camp, ne vont pas s’en priver.
J’observe pour ma part que cette tenue est due à la complicité d’une loge française du G.O.D.F. avec trois loges belges du Droit Humain. Au passage, quoi de moins universel que le droit humain, que les Droits de l’Homme ?
Je pense que cette complicité franco-belge a du amener à ce choix de sujet sur Hergé.
Hergé, un artiste belge et populaire, donc universel, pour moi rien de choquant dans tout cela.
Donc, une soirée à 30 € qui allie une visite du Camp, et ensuite, soit une tenue sur l’Universalisme, pour les francs-maçons, soit une conférence profane sur Hergé, puis un repas fraternel pris tous ensemble, moi ça me tente.
Ça fait beaucoup pour bien meubler ses neurones, et ses papilles, en une belle soirée d’été.
Bref, un vrai programme pour ne pas bronzer idiot.
Tout ça me plaît, et j’y serai.
J’y serai comme frère passant par là et qui, apercevant de la Lumière, peut être attiré par Elle.