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Géplu.
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J’ai lu avec énormément d’intérêt les compte-rendus du congrès “universel” de juin 1855, organisé par le GODF sous la présidence du prince Lucien Murat. On célébrait alors le rapprochement de deux nations autrefois ennemies, désormais alliées contre une ennemi commun, la Russie (c’était la guerre de Crimée). Vu l’époque, les obédiences représentées devaient nécessairement être peu nombreuses (malgré cela, leur nombre est déjà remarquable : l’empire de Haiti, la Suède, l’Irlande , les Pays-Bas, la Suisse, quelques états d’Amérique du nord, la Virginie et la Louisane).
L’impression à la lecture de ces compte-rendus est celle de déjà-vu. On y retrouve, comme aujourd’hui, les manifestations cérémonielles, les discours convenus sur l’insigne valeur de l’organisation et sa pérennité, des voeux pieux (l’universalité de la franc-maçonnerie) et finalement le projet d’une union/confédération éthérée et théorique sans ébauche d’aucune organisation pratique. Le délégué de Virginie fit quelques remarques sur l’utilité de l’esclavage.
Pourquoi donc cette impression de déjà-vu? Parce que toutes les réunions internationales, régionales, mondiales auxquelles j’ai eu accès, soit que j’en lise les procès-verbaux soit que j’y fusse présent, se déroulent de la même manière. Un accent particulier est mis sur le protocole, des discours toujours généraux et sans objectif substantiel réel sont prononcés. Des cadeaux sont échangés, les contacts personnels sont nombreux, l’aspect festif n’est jamais absent et les excursions, soirées et dîners abondent. Qu’attendre d’autre d’assemblées qui n’ont d’autre réel pouvoir que celui de fixer la date et le lieu de leur prochaine réunion?
Le personnage le plus souvent cité dans les compte-rendus est celui qu’on attendait le moins, le chevalier Johan Theodoor Hendrik Nedermeyer van Rosenthal, chef de la délégation hollandaise. C’était un avocat célèbre (élevé mi en français mi en latin!) qui fut un temps ministre de la justice de son pays. Membre de l’Eglise Réformée, il était plutôt libéral, ce qui lui valait quelques ennemis. Franc-maçon, il était membre de la loge l’Union Royale à La Haye et donc familier du Grand-Maître, le prince Frederik d’Orange-Nassau (frère de Guillaume d’orange, VM de la loge L’Espérance à Bruxelles qui fut fêté par la loge Les Trinosophes (GODF) de Paris, celle de Ragon, de Chemin-Dupontès et de Des Etangs, il fut roi sous le nom de Guillaume II. En 1855, son fils, Guillaume III, était le roi régnant et le neveu du Grand-Maître du GO des Pays-Bas)
Rosenthal ne manqua pas de louer les qualités de son Grand-Maître qui, appelé aux plus hautes fonctions de l’ordre en 1816, les occupait encore lors du congrès de Paris (il les occupera jusqu’à sa mort en 1881.
Le congrès se termina comme d’hab, sur le voeu pieux de garder le contact et de faire des choses ensembles. Un comité fut établi dans ce but dans ce but, comité dont Rosenthal était un membre éminent. Il n’en résulta rien, comme d’hab !
J’oubliais : on avait certes évoqué le bon dieu comme cela se faisait depuis toujours, mais on n’en parla pas.
Semestrielle, JOABEN est une revue maçonnique des hauts grades du Rite Français du Grand Orient de France, d’ailleurs accessible à tous les Francs-Maçons, y compris celles et ceux des Loges bleues. Du plus grand intérêt.
D’autre part, si vous désirez lire « Compte rendu du congrès maçonnique universel réuni à l’Orient de Paris en juin 1855 », il est téléchargeable gratuitement sur Gallica à l’adresse suivante http://bit.ly/36y7gJW