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Pour info (sans illusion devant l’aveuglement habituel !):
La maçonnerie andersonienne, c’est celle décrite par les Constitutions de 1723, revues en 1738, ni plus ni moins.
C’est bien plus que les six « Charges » (traduit par devoir), dont l’interprétation de la I° porte à débat (futile !) sur le continent. Ce sont surtout les 39 General Regulations (règlements généraux) compilées par M. Payne en 1720. Elles décrivent une Grande Loge présidée par un GM, un DGM et deux Grands Surveillants, constituée par les VM et les Surveillants des Loges particulières représentées à la fête annuelle. Ce système prévoit deux grades successifs en 1723, trois en 1738 (1). La dernière règle est que chaque assemblée annuelle de Grande Loge peut amender ou expliciter le règlement imprimé, pour autant que les anciens landmarks de la confrérie soient préservés.
1° Progression (progressif) n’est pas Progrès (progressiste).
Religion,
religion,
religion,
religion,
religion,
si les Anglais sont supposés y être indifférents, les réguliers et assimilés français sont obsédés par la religion.
# 19 : Litanie du 18 Prairial An CCXXXI selon le bréviaire habituel.
Pour être précis, la première représentation de la toile de W. Hogarth « The sleeping Congregation » (« Les fidèles endormis ») date de 1728.
Il s’agit de la même scène ici inversée par rapport à la toile de 1736.
C’est sur cette toile qu’on voit Désaguliers représenté en robe pastoral noir ce qui a pu renforcer le sentiment qu’il était pasteur.
Le triangle rayonnant inversé ne se trouve pas sur cette première toile, ni le bout de devise « Dieu et mon droit ».
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Désaguliers a été brocardé plus d’un fois.
Une autre représentation par Hogarth se découvre dans le tableau de 1732-1735, traduction simplifiée : « Enfants jouant la comédie chez John Conduitt ».
Hogarth représente les enfants du Roi sur scène.
Désaguliers est sur scène, en arrière plan, dos aux enfants, en souffleur, le nez collé sur ses feuilles (il était fortement myope).
Un souffleur qui se trouve ainsi à l’opposé de la fonction de souffleur…
Dans l’assemblée se trouve le duc de Montagu et le duc de Richmond montrant ainsi un trio de Grand Maîtres.
Tout cela en présence du buste de Newton.
C’est une représentation du Désaguliers littéraire et mondain.
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Une autre toile, « The Hervey Conversation Piece (1740), se déroule dans un pavillon de chasse appartenant à Steve et Henry Fox.
On y voit Désaguliers debout sur une chaise branlante observant l’église au loin à l’aide d’une longue vue.
Un protagoniste se sert de sa canne pour faire basculer la chaise dans la rivière.
C’est une parodie du Désaguliers scientifique dans un environnement mondain où on retrouve plusieurs maçons.
Bravo et merci à 14 pour son érudit commentaire !
J’en ferai un autre, modeste mais peut -être amusant , dont hélas je ne connais plus la provenance (il n’est pas de moi!)..
Une congrégation de campagne a succombé aux qualités soporifiques du sermon de leur prédicateur (Désaguliers ?). Hogarth moque, dans la veine du plus grand satiriste littéraire et commentateur social de l’époque (Alexander Pope 1688-1744, ami de Swift et d’Arbuthnot) la décadence et la non-pertinence de l’Église anglicane au XVIIIe siècle. Que le prédicateur myope soit tellement pris dans son sermon qu’il le continue, sans se rendre compte de la somnolence de sa congrégation, est d’autant plus ironique, que le texte de son sermon est « Venez vers moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Mathieu 11 :28) Immédiatement sous la chaire de vérité, le péché est activement à l’œuvre alors que le greffier, figure centrale de l’estampe, regarde sournoisement la jeune fille plantureuse et largement décolletée qui s’est endormie sur le service de mariage (Solemnization of Matrimony) du Book of Common Prayer (le « missel » anglican). Une telle église, endormie, n’est pas simplement amusante mais condamnable, en une époque encore sévère dans le domaine de la morale (en apparence du moins). Pour rendre la plaisanterie plus pointue, Hogarth fait tomber les chapeaux des musiciens de la galerie alors que les seules personnes qui sont manifestement éveillées sont deux vieilles femmes dont les chapeaux les identifient comme des sorcières !
Ce qui est également ironique dans cette scène c’est une verset de Galates (4/11) gravé sur le côté de la chaire : » Je crains de m’être donné de la peine pour rien en ce qui vous concerne « !
En arrière-plan une table de communion avec plats et une coupe.
Humour anglais !
J’apprécie toujours la modestie d’Etienne Hermant et son souci de la précision.
Quoi d' »ironique » à la présence d’un calice et de patènes sur un autel « chrétien » ?
Non, ce qui est ironique c’est le verset de Galates: « I am afraid of you, let I havebe stowed upon you labour in vain ».
La table de communion n’est qu’une indication de contexte, comme la présence des armes de la royauté qui révèle les rapports entre celle-ci et l’Eglise d’Angleterre.
Je ne perçois guère d’ironie dans les paroles de Paul que Hogarth met dans son estampe mais une profonde déception/désillusion d’avoir fait tout cela en vain, pour un auditoire que cela n’intéresse manifestement pas (ce que personnellement je ne comprends que trop !).
Rassembler à partir d’un minimum de points communs en 1723 :
« Mais quoique dans les Temps anciens les Maçons fussent tenus dans chaque Pays d’être de la Religion, quelle qu’elle fût, de ce Pays ou de cette Nation, néanmoins il est maintenant considéré plus expédient de seulement les astreindre à cette Religion sur laquelle tous les Hommes sont d’accord, laissant à chacun ses propres Opinions ; c’est-à-dire, d’être Hommes de bien et loyaux, ou Hommes d’Honneur et de Probité, quelles que soient les Dénominations ou Confessions qui aident à les distinguer ».
« Etre Hommes de bien et loyaux, ou Hommes d’Honneur et de Probité » est la traduction élégante de « to be good Men and true, or Men of Honour and Honesty » !
Cela ne change rien au fait que la FM de Desaguliers réunissait autour de valeurs objectives.
Celle de la GLUA exclut aujourd’hui au motif de considérations religieuses et identitaires.
Une preuve supplémentaire que vous ne pouvez pas vous réclamer des Constitutions d’Anderson.
Le sempiternel ouin-ouin du Desap/Anubis qui ne supporte pas l’idée de se sentir exclu…mais qui n’avait pas d’état d’âme à exclure pendant 20 ans au nom des mêmes Basic principles de 1929, et n’en a toujours aucun quand il s’agit d’exclure les femmes et autres « sociétaux » des temples qu’il fréquente (cf. sa démission de la Gflamf quand celle-ci a décidé de s’ouvrir aux intervisites…).
13-WILL IAM
Merci pour ces précisions sur notre Désap /Anubis national qui reflètent le véritable visage du personnage.
L ’Anglicanisme est une voie médiane entre catholicisme papiste et réforme stricte. Trois modèles confessionnels composent le patrimoine liturgique de l’Eglise d’Angleterre : le protestantisme évangélique ou Lower Church, le catholicisme romain ou Higher Church et le libéralisme religieux (protestantisme libéral) ou Broad Church. Pour caractériser et consolider son positionnement théologique la Communion Anglicane a adopté en 1886/1888 un socle doctrinal : le Quadrilatère de Chicago – Lambeth. Ce protocole fondateur organise le rapprochement des confessions malgré leur disparité, constitue une base de référence pour la foi commune et un préliminaire à l’établissement de relations avec d’autres églises chrétiennes. Il se résume en quatre piliers dont la rédaction s’inspire du Comminotorium, en français « Communauté », de Vincent de Lérins, moine de l’abbaye de Saint Honorat à Cannes (Ve siècle) :
– Les écritures, ancien et nouveau testament, contiennent tout ce qui est nécessaire au salut et forment le recours ultime pour la foi.
– Le credo de Nicée-Constantinople et le symbole des Apôtres sont des expressions satisfaisantes de la foi chrétienne.
– Les sacrements du baptême et de l’eucharistie sont des signes visibles de la grâce divine
– L’épiscopat historique s’adapte aux conditions locales.
Désolé de déranger les lecteurs indifférents aux subtilités de la religion chrétienne avec ces considérations théologiques, mais celles ci peuvent trouver preneur auprès de ceux qui s’intéressent à l’histoire des religions et leur permettre de comprendre comment, même dans ce domaine très particulier, peut s’exprimer le libéralisme anglo-saxon.
Cette volonté de rassembler à partir d’un minimum de points communs est inscrite dans la culture de ces peuples. On la retrouve dans les landmarks qui fondent la Franc-Maçonnerie telle que la conçoivent la GLUA et les Grandes Loges mainstream.
!l faut ajouter à ce remarquable résumé le XXXIV° article de la foi anglicane : Il n’est pas nécessaire que les traditions et cérémonies soient partout unes et identiques, car de tout temps elles furent diverses et peuvent être changées en fonction des pays, des époques et des peuples.
La religion anglicane ne s’étend qu’en Angleterre et en Irlande. Le
presbytéranisme est la religion dominante en Écosse. Ce presbytéranisme n’est autre chose que le calvinisme pur, tel qu’il avait été établi en France et qu’il subsiste à Genève. Car lorsqu’ils prirent les armes pour lui (Charles II) contre Cromwell qui les avait trompés, ils firent essuyer à ce pauvre roi quatre sermons par jour; ils lui défendaient de jouer; ils le mettaient en pénitence; si bien que Charles se lassa bientôt d’être roi de ces pédants, et s’échappa de leurs mains comme un écolier se sauve du collège.
(Voltaire Lettre VI)
» Un Anglais, comme homme libre, va au Ciel par le chemin qui lui plaît.
Cependant, quoique chacun puisse ici servir Dieu à sa mode, leur véritable
religion, celle où l’on fait fortune, est la secte des épiscopaux, appelée l’Église
anglicane, ou l’Église par excellence. On ne peut avoir d’emploi, ni en
Angleterre ni en Irlande, sans être du nombre des fidèles anglicans; cette raison,
qui est une excellente preuve, a converti tant de non-conformistes,
qu’aujourd’hui il n’y a pas la vingtième partie de la nation qui soit hors du giron
de l’Église dominante. »
Voltaire. v° Lettre Philosophique. 1734
Je lis toujours les articles du F Pierre Noël avec grand plaisir et grand intérêt.
J’ai une petite question à propos de celui-ci.
Dans le titre figurent les dates 1680-1744 que je croyais correspondre à la naissance et au passage à l’Or et de Désaguliers, il est indiqué un peu plus bas qu’il mourut le 6.2.1699.
Puis-je savoir ce qu’il en est ? Grand merci par avance..
C’est Jean, le père de Jean-Théophile qui est décédé en 1699.
Un nouvel article, brillant, visant à démontrer que la Maçonnerie de Desaguliers ne pouvait qu’être fondée, s’articuler sur la religion et en être le révélateur de sa réalité et de sa vérité aux détriments des églises se caractérisant par le dévoiement du vrai message.
Rien d’étonnant de la part de l’auteur, c’est le message du RER.
La preuve est donnée par le paradoxe, les Anglais sont totalement indifférents à la religion, on pourrait presque croire que nous aurions, nous autres pauvres Français, calqués notre laïcité sur le modèle anglais, les Anglais producteurs, inventeurs géniaux à l’origine de toute l’intelligence politique moderne.
Tellement géniaux et modernes qu’ils ont toujours en 2023 une religion d’Etat.
Tellement indifférents à la religion qu’ils obligent à une croyance religieuse, à peine de ne pas considérer franc-maçon quiconque y subrogerait une philosophie plus objective.
Desaguliers qui, par les Constitutions de sa GL, avait exprimé le souhait que l’on réfléchisse au-delà de toutes les idées reçues de sorte que la et les connaissances progressent, le voilà enfermé dans le Christianisme.
De tous les noms cités, deux étaient francs-maçons (Désaguliers et Hogarth), trois étaient FRS (Newton, Désaguliers et le duc de Chandos).
Fellow peut être traduit par Sociétaire ou Membre (plein, actif …) d’une Société, mais pas par Compagnon qui renvoie au compagnonnage français ou au partage du pain (communion!).
On ne répétera jamais assez que Newton ne parla jamais ni ne s’intéressa à la franc-maçonnerie.
Merci, Pierre, pour cette très intéressante contribution !