Jean Philippe de Tonnac
Jean Philippe de Tonnac

Un autre regard sur les guérisseuses

Posted by Géplu

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lundi 6 mai 2019
  • 2
    Désap.
    6 mai 2019 at 10h57 / Répondre

    Patrick Burensteinas a mis au point une technique qui n’a pas pour objet à proprement parler la guérison, mais la remise en ordre de fonctionnement du corps.
    Cette technique, qu’il a nommée la Trame, fait l’objet de recherches au sein de l’université de Californie, campus de Berkeley il me semble.
    La Trame part d’un postulat très intéressant et particulièrement bien fondé. On pourrait d’ailleurs la considérer, toute proportion gardée, établit sur le principe d’une des toutes dernières thérapies de certains cancers hématologiques, des maladies dégénératives et des maladies de système, l’immunothérapie.
    Ce postulat est le suivant : ce qui importe dans la matière n’est ce qui la constitue, mais le plan qui se trouve à l’intérieur.
    Pour se la représenter d’un point de vue symbolique ou de l’image et en comprendre le principe, il s’agit d’imaginer un tapis sur lequel se trouvent des pierres. Si l’on secoue le tapis se créent des vagues qui s’arrêteront lorsqu’elles rencontreront les pierres, de sorte que l’information sera empêchée de circuler librement et provoquera un fonctionnement anarchique des parties dépourvues de la juste information contenant le message d’organisation vitale et ainsi corrompra l’harmonie de l’ensemble. Il s’agit donc d’évacuer les pierres qui empêche la circulation de la bonne information.
    Je souffrai, il y a quelques années, de maux de dos assez conséquents situés au niveau des reins. J’ai consulté à plusieurs reprises, fais radios et examens et les médecins m’assuraient que tout paraissait normal et qu’il ne s’agissait sans doute que de problèmes liés à de mauvaises postures. Après plusieurs séances de kinésithérapie, je tentais également de rectifier mes différentes positions selon les conseils que l’on me procurait avec pour seul résultat une baisse peu significative d’intensité, mais aucunement une quelconque disparition des maux.
    En désespoir de cause et sans trop y croire, je me suis rendu chez un kinésithérapeute pratiquant la Trame. Celui-ci ne m’a aucunement manipulé et simplement effectué des gestes sans contact suivants différentes lignes dans le sens du haut vers le bas corps.
    Je me garderai bien de tirer la moindre conclusion de cette expérience de cinq séances, il se trouve néanmoins que mes douleurs de dos ont, je n’exagère pas, totalement disparue depuis maintenant une dizaine d’années.

  • 1
    Anwen
    6 mai 2019 at 6h46 / Répondre

    Quelques histoires de la Médecine…
    Dans le règne primitif, toutes les grandes dignités de l’Etat, les fonctions de juge, de médecin, étaient réservées à la caste sacerdotale exclusivement féminine. Les hommes ne pouvaient pas y prétendre, ils étaient soumis au pouvoir des femmes appelées « des sages » (Soffet), qui leur faisaient faire un service régulier, un travail dont l’organisation avait été savamment établie.
    C’est du temps de Ramsès II que le sacerdoce masculin apparaît en Egypte.
    La réaction masculine renversa tout. Le Prêtre s’empara du sacerdoce au nom de l’intelligence qu’il se donnait et du ciel qu’il mettait de son côté dans le seul but de se procurer des jouissances terrestres.
    Dans les temples des Hermès (nom générique des prêtres dans l’Égypte antique) se trouvaient déjà des médecins qui mêlaient aux médicaments des prières, des sacrifices, des exorcismes. Comme les autres prêtres, les médecins vivaient de l’impôt sur les laïques et des sommes qu’ils savaient faire affluer au trésor. Les pratiques médicales valaient au temple de riches présents, et on assurait que les guérisons dépendaient de l’offrande beaucoup plus que du remède.
    Clément d’Alexandrie a consacré à la chirurgie un des six livres qu’il a intitulés les HERMÉTIQUES des médecins. Ces livres les montrent comme des charlatans.
    Cependant l’opinion qui régnait dans l’antiquité était que la science médicale des Egyptiens était incontestable ; mais il faut penser qu’il s’agit de la science des temples féminins et non de celle des temples masculins qui ont beau mêler la divinité à leurs prescriptions, ne l’égalent jamais.
    Femmes médeciennes : jetons un coup d’oeil sur l’Allemagne au Moyen Âge.
    Quand Rivoalin, un des héros de « Tristan », est blessé dans une bataille, Blanchefleur, qui l’aime, vient le voir vêtu en « Arzâtinne » (médecienne).
    Dans les « Urkunden zur heiligen Archäologie » de Bauer, il est parlé d’une medica habitant Mayence en 1288.
    Dans la même ville vivait en 1407 une Demud medica (Beedbuch von Maria Greden, p. 28).
    « A voir la façon dont on les traitait à Mayence et à Francfort, dit Kreigk, on comprend qu’il ne s’agissait pas là de sages-femmes s’occupant seulement des maladies des femmes et des enfants, mais de vraies femmes-médecins. »
    Francfort est la ville classique des arzâtinnes (médeciennes) en Allemagne. Durant tout le XIVème et le XVème siècle, on y rencontre des doctoresses. De 1389 à 1417, les archives en mentionnent 15, dont trois oculistes.
    Plusieurs sont juives. Quelques-unes obtiennent des magistrats de Francfort une diminution d’impôts. On leur demande en échange de devenir « citoyenne de Francfort ».
    Si elles sont juives, on leur demande l’impôt juif.
    Une seule fois on défend d’exercer à une medica.
    En général, elles sont traitées avec grands honneurs.
    Dès que l’homme usurpa les fonctions médicales de la femme, il se créa, pour justifier cette usurpation, un passé médical, comme les prêtres s’étaient créé un passé religieux ; les médecins se sont inventé des ancêtres, tel Esculape, dont le nom est une parodie des Asclépiades, nom des femmes-médecins en Grèce ; puis Hippocrate, sur lequel on n’a jamais rien pu savoir. Et enfin on a donné à Galien la paternité de tous les livres de médecine écrits par des femmes avant son époque.
    La médecine au XIVème siècle : Arnaud de Villeneuve, maître de médecine, donnait à ses élèves le conseil de ne témoigner, en aucune occasion, ni surprise ni étonnement.
    « La septième précaution, leur disait-il, est d’une application générale. Supposons que vous ne puissiez rien comprendre au cas de votre malade ; dites-lui avec assurance qu’il a une obstruction du foie. S’il répond que c’est de la tête ou de toute autre partie qu’il souffre, affirmez hardiment que cette douleur provient du foie. Ayez bien soin d’employer le terme d’obstruction, parce que les malades ignorent ce qu’il signifie, et il importe qu’ils l’ignorent ».
    Cette façon de pratiquer la médecine n’était pas faite pour inspirer une grande confiance au public ; aussi, lorsque les rois ou les grands personnages s’adressaient aux médecins libres, ils faisaient contrôler l’avis des uns par les autres et, au lieu d’un médecin, en prenaient un nombre plus ou moins grand, pensant sans doute que l’ignorance multipliée devient la science.
    Philippe le Bel avait douze médecins, entre autres un certain Hermingard, qui possédait l’art de deviner les maladies à la simple vue et sans tâter le pouls (Histoire littéraire de la France).
    Guillaume de Nangis raconte ainsi la mort de ce roi si bien soigné : « Le roi mourut d’une longue maladie, dont la cause, inconnue aux médecins, fut pour eux et pour beaucoup d’autres le sujet d’une grande surprise et stupeur. »
    En 1397, deux moines augustins, qui se disaient magiciens, offrirent aussi de guérir le roi ; ils lui firent prendre des perles réduites en poudre, ce qui n’eut pas l’effet qu’ils en attendaient, mais un autre qu’ils n’attendaient pas : ils furent décapités en place de Grève. A cette époque, c’est ainsi que les rois payaient leurs médecins.
    Pendant que les hommes faisaient ainsi leur médecine, les femmes continuaient à soigner plus sérieusement les malades.
    Mais cette concurrence déplaisait aux hommes. Une ordonnance de 1352 interdit aux femmes d’administrer aucune ancienne médecine, altérante ou laxative, des pilules ou des clystères.
    Déjà, un édit du 11 novembre 1311 avait fait défense aux femmes d’exercer la chirurgie à Paris sans avoir été examinées par un jury compétent.
    A partir du XIVème siècle, le cartulaire de l’Université de Paris abonde en documents relatifs à la lutte contre la Femme-médecin.
    En 1312, le prieur de Sainte-Geneviève excommunie Clarisse de Rotomago pour exercice de la médecine.
    Entre 1322 et 1327, Jeanne Converse, Cambrière Clarisse, Laurence Gaillon, subirent la même peine.
    Les statuts de l’Université de Paris nous fournissent la preuve que les femmes exerçaient la chirurgie, puisque, vers la fin du XIIIème siècle, un de leurs articles dit :
    « Tout chirurgien ou chirurgienne, apothicaire ou apothicaresse, herbier ou herbière, ne passeront pas les bornes de leur métier. »
    C’était alors spécialement un métier de femme que celui « d’étancher les plaies, de les entourer de bandelettes, de réduire les fractures ».
    Il y avait des femmes ventouseuses et d’autres chargées de faire les saignées, de composer les élixirs et les potions, d’oindre les parties malades avec le suc de bonnes herbes et de les désenfiévrer.
    C’étaient les femmes de cette catégorie que l’on désignait à Bruxelles, en 1360, par le nom de « Cloet latersen ».
    Les luttes de la Faculté contre la science libre n’étaient pas toujours suivies de succès ; la population se mettait toujours du côté de ses anciens médecins ; on se méfiait des nouveaux docteurs de l’École.
    Les statuts de la Faculté, en 1281, et le Concile d’Avignon, en 1337, s’étaient élevés contre l’ingérence des apothicaires et des herbiers (apothecarii vel herbarii) dans l’art médical.
    Mais le public tient peu de compte de ces prohibitions, et, en 1319, la comtesse Mahaut d’Artois fait venir de Paris à Conflans l’herbière Perronnelle pour une consultation, ce qui dut bien déplaire aux médecins, puisque le nom de cette dame devint tout de suite un terme de mépris, c’est-à-dire de jalousie, et qu’il est resté dans la langue pour désigner une personne qui se permet d’avoir du mérite et d’être préférée aux hommes, donc jalousée et méprisée.
    A cette même époque (vers 1364) vivait une savante d’un grand renom, Christine de Pisan, dont le père, Thomas de Pisan, était médecin de Charles V.
    Les femmes occupaient encore une grande place dans la science, et la prohibition qu’on leur faisait d’exercer leur art était un fait nouveau dans le monde, qui dut soulever bien des récriminations, que l’histoire ne nous a pas transmises.
    Dans tous les États d’Europe, nous voyons les mêmes faits se produire.
    En Pologne, nous trouvons des documents qui signalent en 1278 une medica appelée Johanna à Posen. En 1371, on en rencontre une autre à Cracovie, sans compter toutes celles qui ne laissent pas de traces dans les documents historiques.

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