« Pour rester libre un média ne doit dépendre que de ses lecteurs »
Amis lecteurs, Frères, Sœurs, ou profanes,
La gestion professionnelle et indépendante d’Hiram.be, Le Blog Maçonnique a un coût, qui croît régulièrement. Aussi, afin d’assurer la pérennité du blog et de maintenir sa qualité, je me vois contraint de rendre son accès payant. Rassurez-vous, la somme demandée est très minime : 20 € par an !
De plus, afin de ne pas « racketter » les nombreux visiteurs occasionnels et de permettre aux nouveaux lecteurs de découvrir un peu le blog avant de s’y abonner, la consultation de trois articles est offerte aux non abonnés. Mais dans tous les cas, afin de pouvoir gérer ces gratuits et l’accès permanent, la création d'un compte est préalablement nécessaire.*
Alors, si vous aimez Hiram.be et êtes satisfaits du service d’informations maçonniques qu'il vous rend chaque jour, soutenez-le, créez votre compte et réglez dès aujourd’hui vos 20 € pour votre accès permanent et illimité d'un an au blog.
D’avance je vous en remercie.
Géplu.
* Je certifie qu’Hiram.be ne fera aucun commerce et ne transmettra à personne les données recueillies, collectées à la seule fin de la gestion de ses abonnements. Géplu.
La parenté évidente entre le rituel de compagnon du « Régulateur » avec les rituels de la maçonnerie « opérative » Stretton-Yarker amènent immédiatement aux relations entre la maçonnerie « moderne » anglaise et celle du GODF. Il est devenu banal d’affirmer que la maçonnerie « de rite français » est l’héritière directe de la maçonnerie londonienne de 1720-1750.
Je crois que ce n’est pas vraiment exact ! Héritière elle peut l’être mais bien infidèle. La maçonnerie « Modern » s’est véritablement envolée avec les dissertations de W.Hutchinson et les rituels de W. Preston, de J. Browne et de W. Finch (soit entre 1775 et 1802) qui n’ont jamais été repris par la maçonnerie française. C’est là notamment que se trouvent les développements complexes sur la Géométrie, l’Astronomie, les cinq Sens et les Arts Libéraux (lesquels n’étaient qu’évoqués fugacement dans les « Anciennes Constitutions » britanniques) et la description de la Chambre du Milieu avec son
« Symbole Secret » (illustration du quatrain de S. Prichard, 1730 :
« By Letters Four and Science Five
This G aright doth stand,
In a due Art and Proportion,
You have your Answer, Friend ».) (1)
Rien de tout cela ne se retrouve dans le « Régulateur ». Pas plus que ne s’y trouvent le mode de fonctionnement des loges anglaises du XVIII° siècle ni surtout la bonne humeur que reflètent les nombreuses Chansons d’après-tenue dont Anderson donne tellement d’exemples.
1) Les « quatre lettres », c’est le Tétragramme ; la 5° science, c’est la Géométrie.
Lors de la réception au grade de compagnon, le « Régulateur » 1786-« 1801 » (rite selon de GODF) prévoit cinq voyages représentant chacun une année d’apprentissage. On doit (ce qu’on ne dit jamais) remarquer que ses cinq voyages correspondent presque exactement aux cinq degrés du système de Stretton (revus par Yarker)
– Premier voyage du « Régulateur » : apprendre la technique de la coupe et de la taille des pierres à l’aide du maillet et du ciseau. C’est le but de l’apprentissage. Les « Indentured Apprentices » (I° degré de Stretton) devaient « scrabble » (gratter ou griffer) au moyen d’un « gavel » (marteau dont une face est plate, l’autre biseautée) les pierres brutes apportées venant des carrières
– Deuxième voyage (compas et règle) : apprendre à dégrossir la pierre et la tailler jusqu’à lui donner la forme requise. C’était la tâche du « Fellow of the Craft » (II° degré de Stretton
– Troisième voyage (règle et levier): amener la pierre taillée sur le chantier et déterminer sa place dans l’édifice. Pour cela, il faut s’assurer que les pierres taillées s’emboîtent bien l’une avec l’autre. C’était la fonction du « Fitter » (« Fitter and Marker », III° degré de Stretton – à l’inverse du système anglais, le « Régulateur » ne parle nulle part de la Marque de la pierre qui est pourtant indispensable à la bonne exécution du travail à chacune de ses étapes!)
– Quatrième voyage (équerre et règle) : élévation et pose des pierres à leur place dans l’édifice. C’est la fonction, essentielle, du « Setter Erector « , IV° degré de Stretton
– Cinquième voyage : étude de la théorie. Mutatis Mutandis, cela correspond au V° degré de Stretton (« Intendent, Overseer and Warden » ») qui est un grade de direction et de supervision, à la fois de la qualité des matériaux proposés et de la compétence des ouvriers.
La « greffe opérative » s’est faite tardivement en Franc-Maçonnerie française car ces développements « techniques », absents des premières divulgations et rituels français de 1730-1760 (elle ne prendra jamais en Allemagne), n’apparaissent que dans la deuxième moitié du XVIII° siècle (R Guilly parlait d’une « deuxième vague » d’influences anglaises). On discutera à l’envi de leur origine et de leur pertinence. Je m’en abstiendrai prudemment.
John Yarker écrit (Arcana schools, p 374-5), “The Company of Masons of Newcastle-upon-Tyne, dated 1 September 1581, met yearly to choose Wardens, & … that whenever the general plays of the town called Corpus Christi should play the burial of Lady St Mary the Virgin” The Arms attached to this paragraph are : On a chevron between three Towers a pair of compasses extended, with the motto In the Lord is all our Trust.” De vieilles Compagnies de Maçons existaient donc dans le Nord de l’Angleterre (dans la lignée de la Compagnie des Maçons de Londres, voir le fil correspondant sur Hiram.be), participant aux Mystery plays habituels au Moyen-Âge, dont on a fait un précurseur du drame hiramique. Stretton en avait-il connaissance ? On ne sait pas, mais Yarker qui fut réellement la cheville ouvrière de la mise sur pied de la Worshipful Society était bien au courant (il vécut toute sa vie à Manchester, dans le N.O. de l’Angleterre).
Il fut prendre cette Society pour ce qu’elle est : un chapitre instructif et passionnant de la franc-maçonnerie anglaise du XX° siècle, sans rapport aucun ni avec les Ancients ni avec York ni avec la GLUA. Elle n’a jamais prétendu réanimer les rituels des Opératifs (pour autant qu’ils aient jamais existé) mais seulement commémorer le souvenir de ces (possibles) ancêtres.
L’apparition du système Stretton (pas Stratton) en 1909 (Anderson, c’est 1723; les Antients , c’est 1751) est resté un phénomène très marginal de la maçonnerie anglaise (malgré le succès actuel de la Worshipful Society : un des derniers « Assemblage » fut créé à Buenos Aires). Il n’a jamais eu aucune influence sur l’attitude générale de la GLUA.
Prétendre le contraire, c’est ne pas savoir de quoi on parle. Mélanger 1813, les Opératif de Stretton, la politique dominatrice de la GLUA (qui se tait dans toutes les langues depuis 20 ans au moins), la dévotion présumée des Antients, l’attachement aux Lumières des Moderns et y mettre le Brexit en prime n’a aucun sens.
vous faites un amalgame à vue de discredit bien etrange …Il n’est pas question de « mélanger » … ca n’engage que vous ! mais de mettre en perspective des époques, tendances, evolutions qui ont parcouru la FM anglaise.
« 1813 » (création de la GLUA fut un phénomène extrêment habile et ciselé, dicté par une efficacité profane pour accompagner l’emergence de l’empire britannique.
Ainsi pour coller au monde de l’époque, le système politique était devenu monarchie parlementaire, permettant de jouer à l’extérieur les 2 partitions (democratie et monarchie) selon les inerlocuteurs.
idem côté religieux, les guerres de religion étaient apaisées.
Restait donc cette querelle maçonnique « antients » et « moderns », alors que la FM était vue commu un outil geo-strategique important.
Il fallait donc « réconcilier » en un seul courant une demarche catholico-operative de fereveur avec une demarche dite « lumieres » déiste, voire agnostique, laïque, scientifique issue de la Royal Society. Oeration impossible à premiere vue, mais que le pragmatisme, combiné à la lassitude permit.
Et nous sommes face à un dispositif plutôt bien construit (amais aussi bien hypocrite à un regard francais) du « rite style Emulation ». (le nom en lui même est déjà révélateur). Nous y trouvons ainsi une combinaison habile de fondements typiquement andersonien (moderns) et de pratiques religieuse « antients », chacun etant contournable et adaptable (les « working »).
L’objectif était atteint : la FM apparaissait unifiée dans ce qui essentiel à l’extérieur (les apparences).
Mais la FM GLUA est-elle adaptée aux nouvelles conditions de la société du 21e siecle ? Non ! Et la decroissance de ses effectifs considerable en est la preuve. Elle ne répond nullement ni à quête de spiritualité, ni aux moeurs d’aujourd’hui, ni aux attentes geo-politiques. Et le document « Freemasonery for the future » émis par la GLUA en est la preuve du desarroi masqué par les postures classiques.
La GLUA est elle-aussi parcourue par le révélateur Brexit et sa déclinaison maçonnique, lutte entre un mode ouvert et un monde replié sur des « traditions », nostalgies.
« Quelle était la cérémonie des opératifs en la matière (installation du Maître de la Loge) ? Là encore rien de très concluant ! »
Cette remarque n’a pas de sens dans le système de Stretton, où l’installation d’un « maître de la loge » est précisément décrite au moment voulu.
En effet le « système de stratton » est une tentative de légitimation a posteriori de pratiques de son temps. Celà témoigne plutôt de la fragilité des choix de UGLE en 1813.
L’astuce « operatifs » est un moyen un peu simpliste de se donner une anteriorité. Les guildes operatives se prévalent-elles d’avoir « enfanté » la FM ? Il manque donc un pan essentiel dans la réthorique de tentative de légitimation des pratiques dites « antient » dans la FM actuelle.
Si on fait un concours d’ancienneté (plutôt puéril) on peut faire remonter la maconnerie dite « modern » au début du christianissme dans ses aspects johanniques, gnostiques Ainsi la FM pourrait être une survivance des spiritualités opprimmées par l’Eglise. Il y a de nombreux indices qui pousseraient en faveur. Comme aussi le protestatntisme, voire les cathares.
Peut être faut-il prendre de la distance face à ces tentatives de légitimisation a posteriori, d’autant plus si elles s’enveloppent de ton docte, d’arguments d’autorité, de notabilité (être Grand Officier comme Stretton n’est aucunement garantie de quelque pertinence ni probité !). Nous savons tous que la GLUA est une construction opportune et efficace, d’autant plus au 19e siecle, nullement une « vache sacrée ».
A 7, 8 et 10.
Je crains qu’il n’y ait confusion entre le grade de Maître-Maçon et l’installation « secrète » (inner working) d’un Maître de Loge.
Right ! Cette confusion s’est introduite dans notre discussion au com 7, mais cette histoire que le rite des moderns ne comportait pas de grade de maître a largement prospéré … et a été laissé prosperer par ceux qui savaient. Et c’est encore le cas.
Quelle était la cérémonie des operatifs en la matière (installation du Maître de la Loge) ? Là encore rien de très concluant ! La plupart du temps la loge « appartenait » au Maitre, souvent à vie. Ce rituel est un ajout … de je ne sais plus quelle date, mais comme nous le savons, plus historique, moral, ceremonieux qu’initiatique (à l’exception du RF).
Il ne peut pas y avoir de confusion puisque
« les signes, paroles et attouchements » du
grade de Maître avec la mort d’Hiram sont
totalement différents de ceux de l’installation
du Maître de la loge (VM)…
La confusion est une confusion dans notre discussion pas dans la distinction des cérémonies.
Ainsi dans votre com 7 vous affirmiez « ce qui a motivé la réaction des « Anciens », l’absence du grade de Maître » alors que le grade de Maître était présent chez les Moderns !
P Noël pense donc que vous confondez avec la « cérémonie secrete » d’insttallation VM.
Stretton ne parle nulle part de Dermott et ni de la Grande Loge « selon les anciennes Institutions », d’inspiration anglo-irlandaise, dont Dermott fut le très influent grand secrétaire. Par contre, il n’épargne pas le malheureux Anderson. Ses affirmations/condamnations seraient basées sur un registre « de la vieille loge St-Paul ». Anderson, prétend Stretton, aurait été chapelain de cette loge opérative (à partir de 1710) mais en aurait été exclu pour y avoir reçu des étrangers au métier. Ce registre, personne ne l’a jamais vu (au XX° siècle) à part lui, Stretton, puisque sa consultation n’est « autorisée qu’à un maçon opératif du VII° degré » (c’est la réponse qu’il fit à une demande pressante de W.J.Hughan, l’historien des Old Charges, d’au moins savoir où il se trouvait). Autant dire qu’il faut croire Stretton sur parole !
Yarker parle de Dermott, mais sans relation avec la « Guild Masonry ». Il fait plusieurs allusions à un « Old York Ritual », que beaucoup voudraient celui de la Grande Loge « de toute l’Angleterre » de York, qui disparut vers 1795. Mais ce rituel énigmatique, véritable monstre du Loch Ness de la maçonnerie anglaise, dont la copie a été retrouvée dans les papiers de Yarker, n’a en fait rien à voir avec le système de Stretton. Il ne faut pas perdre de vue que si Stretton a donné les indications nécessaires telles qu’il les avait gardées en mémoire, c’est Yarker qui a écrit les rituels. On ne peut qu’être frappé à leur lecture par les emprunts aux rituels anglais (Craft, Mark, Royal Arch, Side degrees) en usage de nos jours, enrichis d’ajouts nombreux, éclairants et inédits qui sont l’intérêt majeur du système. En particulier, chaque degré présente une « lecture » (conférence) qui explique souvent certains des points énigmatiques des rituels « spéculatifs ».
Peut être devon-nous prendre quelque distance avec les commérages, reglements de compte, dont helas les FM sont si friands pour discrediter ceux qui contrarient leur action.
Il est évident que l’approche andersonienne primitive contrariait l’approche bigotte des loges irlando-ecossaises où la FM devait être annexe à une ferveur religieuse. Donc les attaques à la personne d’Anderson sont à classer dans ce registre.
En terme de rituel nous avons incontestablement la divulgation « Masonery disected » qui temoigne que les pratiques épurées issues de la RSociety etaient bien presentes dans les premieres années.
Nous retrouvons curieusement ces mêmes desirs de nos jours à vouloir « religioser » la FM, ce qu’en effet Anderson excluait.
L’ensemble du système de Stretton est décrit dans un texte de 20 pages, « Tectonic Art, Ancient Trade Guilds and Companies. Free Masons’Guild », daté du 19 avril 1909. Paru dans le Melton Mowbray (1) Times, en mai 1909, il fut réimprimé sous forme d’un livret. Devenu extrêmement rare, il fut reproduit par Bernard Dat dans RT (1999), puis dans A.Heidle et J. Snoek (Women’s Agency and Rituals in Mixed and Female Masonic Orders, Brill, 2008). Stretton y décrit entre autres, le mode de fonctionnement de la Square Masonry (maçonnerie de l’équerre) et de l’Arch Masonry (maçonnerie de l’arc).
La description des 4 ou 6 chantiers (yards or lodges) successifs (soigneusement fermés aux grades inférieurs) où étaient dégrossies, puis taillées, puis ajustées et enfin érigées les pierres avant d’être intégrées au bâtiment proprement-dit, suffit à montrer qu’il s’agit d’une vue de l’esprit et non de l’organisation effective et praticable d’un chantier de construction. Si l’image de tels chantiers successifs, de forme rectangulaire, peut vaille que vaille être imaginée dans la maçonnerie d’équerre, il n’en va plus de même pour les chantiers de la maçonnerie de l’arc dont Stretton nous dit qu’ils étaient disposés « en cercles ou anneaux » (circles or rings) concentriques dans lesquels étaient progressivement travaillés les colonnes, voussoirs, voûtes, escaliers en colimaçon, arches de pont … Bien entendu, les deux organisations étaient, d’après Stretton toujours, étanches et seulement accessibles aux maçons de l’un ou l’autre groupe (l’aspirant maçon devant nécessairement choisir l’une ou l’autre voie). On se demande où pouvaient transiter les pierres qui alliaient lignes droites et courbes!
Comme l’écrit Kibble-Rees, il n’y a pas la plus petite évidence que les maçons opératifs aient été jamais divisés en maçons de l’équerre et de l’arc. Tous les maçons, tailleurs de pierre, poseurs, sculpteurs, graveurs, « imagiers » … étaient de même inscrits dans les archives et rôles des chantiers d’autrefois, sans distinction entre Square et Arch Masons.
1) Melton Mowbray est une localité située à 10 miles de Leicester.
Je pense que l’oeuvre de Clément Stretton relève du courant de la Maçonnerie opérative auquel appartenait Laurence Dermott, « auteur » de AHIMAN REZON publié à Londres en 1756 et destiné à rectifier les Constitutions d’ANDERSON. Sans entrer dans les détails, on peut dire que ce manifeste de la Grande Loge des Anciens a abouti à l’Acte d’Union de 1813 (avec la Grande Loge des Modernes fondée en 1717) avec la fondation de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Le point de vue des Anciens a prévalu avec la réintégration du grade de Maître et l’Arche Royale de Jérusalem. C’est une phase très importante de l’histoire maçonnique mais qui est relativement peu connue des Maçons continentaux.
Ceci reste l’objet de controverses. Les Antints ont-ils prévalu ? Selon les apparences, oui, position des officiers, rappels religieux, mais ils ont surtout prévalu sur des déviances tardives des Modern. L’esprit initial andersonien a continué à se perpétuer dans la FM.
Il me semble aussi qe nous devons être prudents : même s’il y a des recoupements recouvrements, la filiation « antients » et la filiation operative sont 2 notions bien differentes.
Les « antients » ont surtout ramené à une devotion religieuse qui contraste avec l’ouverture d’esprit anderson-newton-Rsociety et qui peut être considérée comme dénaturante de la FM.
En 1813, la fusion n’a pas abouti à un effacement de l’esprit « modern » mais à le perpétuer sous des ceremonies « antients ». Rappellons les lumières « modern » toujours presentes dans Emulation, l’insistance sur la geometrie, l’astronomie.
Donc cette idée de défaite des « moderns » n’est pas une réalité, mêmme si elle est couramment propagée dans les obediences francaises « religieuses » pour des raisons partisannes.
Certes, on peut considérer que l’état d’esprit
des « Modernes » s’est perpétué mais il n’en
demeure pas moins que ce qui a motivé la
réaction des « Anciens », l’absence du grade de
Maître et l’Arche Royale essentiellement, a
été rétabli en 1813. C’est ce qui importe
pour ce qui est de la Maçonnerie à proprement
parler. Mais il est certain que les origines
des différentes branches des organismes
maçonniques actuels sont très complexes et diverses.
Vaste problème…
Pourtant le manuscrit Prichard(1730, modern donc) est bien anterieur à loge des Antients(1750) et explicite le grade de maître ? D’ailleurs ce grade n’est-il pas typiquement « modern » dans son esprit ?
Le Masonry Dissected de 1730 dans sa traduction
française de 1743 fait effectivement état de la
« Réception et Qualités Requises d’un Maître
par l’examen. ». Mais les gens de 1717 ne pouvaient transmettre un grade qu’ils ne possédaient pas. Que s’est-il donc passé entre
1717 et 1730 et qui était Samuel PRICHARD ?
désolé, mais pas seulement ! Il decrit exactement la cérémonie comme nous la connaissons. Nous n’avons pas de trace en 1717 en effet. Il y a quelques allusions mais rien d’evident dans les minutes de 1723. Mais le point que nous evoquions est la pretendu absence du « grade de maître » chez les modern, ce qui n’est manifestement pas le cas.
Simplement, il me semble evident que le mystere H..m n’est pas lié aux antients. Prichard a divulgué, ce qui n’est pas souhaitable, mais le point n’es pas e faire son procès mais de rechercher nos racines, hors de prefrences partisannes.
A la faveur d’une nouvelle intervention de Pierre Noël, je relis ton excellent et très juste commentaire, mon cher Joaben
Cette question polémique (pour certains) de la lignée operative de la FM est une grande classique. Car elle est souvent analysée au travers de passions, attachements particuliers à des questions de « classe » (au sens marxiste du terme). Les textes maçonniques sont pourtant clairs :
– la maçonnerie operative a apoorté l’ ORGANISATION (voir discours historique Rit Primordial)
– plus brutal : 2 sortes de maçons, les franc maçons et les « ouvriers du bâtiment ».
L’ambiguité vient probablement (entre autres) de la notion d’ « acceptés » qui consistait à accepter comme membres de loges operatives des non profssionnels d’un métier. ce qui aurait ouvert la voie (à mon avis c’est une erreur d’analyse) à la Franc Maçonnerie du 18e siecle.
Erreur car, si ces réalités d’acceptationq ont créé des circostnces favorables, il ne s’agit nullement des fondements de la FM, en particulier au sens où nous la vivons aujourd’hui.
Les fondements profonds proviennent de la Royal Society et le devellopement d’une « spiritualité scientifique » qui dut pactiser avec la « spiritualité révélée ». Et l’organisation des guildes et loges operatives fut le modèle pour le fonctionnement.
Stretton a détaillé les dates des réceptions aux sept degrés de la « Square Masonry », mais n’a jamais dit ni où ni par qui il fut reçu, pas plus que le nom de ses éventuels « co-initiés ».
Il établit, en 1908, une loge « Mount Bardon Hill n°110 » où aurait été reçu une vingtaine de membres (Yarker en était membre, sur le papier), appartenant pour la plupart à une seule famille dont le patriarche, Robert Bennet Grant, était le manager des carrières du mont Bardon, une colline située à une dizaine de km de Leicester, qui n’est autre qu’un volcan éteint et le site d’une carrière dont on extrait depuis plusieurs siècles des pierre de granit (le stade de Wembley en est fait). Grant, supervisant quelques centaines de travailleurs, devint tout naturellement « Superintendent of Works » (équivalent du Maître de Cérémonies dans les loges actuelles) dans le système de Stretton (il n’y eut, sur le papier, que deux loges dans le système, la n° 91 de Leicester, dite fondée en 1761 dans la division de York, et la Mt Bardon Hill n° 110)
Stretton est mort en février 1915 et est enterré dans un cimetière de Leicester.
Il faut faire remarquer que Guénon avait beaucoup de considération pour Clément Stretton dont le point de vue rejoignait le sien sur l’importance de la Maçonnerie opérative dont la forme spéculative ne représentait qu’une dégénérescence… D’autre part, il y a de nombreux comptes rendus du « Spéculative Mason » qui ont paru dans les Etudes traditionnelles sous la plume de René Guénon et qui présentent un intérêt certain pour les amateurs de symbolisme.