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Ma question du 20 mai dernier est passée inaperçue, semble-t-il…
J’aimerais, si possible, une réponse de la part de Pierre NOËL.
Je remarque que dans ce rituel – comme dans le Rite français du Régulateur – , le Vénérable Maître ne pose pas la question « Quel âge avez-vous ? » à l’un des Surveillants… D’autres rituels la mentionnent. Est-ce à chaque fois une erreur de copiste ?
Cette question est pourtant fondamentale, non ?
Pour ouvrir les Travaux, ne faut-il pas que :
1°) La Loge et les Travaux soient couverts;
2°) que l’on ait l’âge et
3°) qu’il soit l’heure ?
Dans le Régulateur, l’âge (maçonnique) est donné à la clôture des travaux :
D. Quel âge avez-vous ?
R. Trois ans, T.V.
D. A quelle heure les Maçons sont-ils dans l’usage de fermer leurs travaux ?
R. A minuit.
D. Quelle heure est-il ?
R. Il est minuit, T.V.
» Puisqu’il est minuit, et que c’est l’heure à laquelle les Maçons ont coutume de fermer leurs travaux,
Frères premier et second Surveillans, invitez les FF? de l’une et l’autre colonne à m’aider à fermer les
travaux d’Apprenti, dans la R. Loge de … à l’O. de … »
Je crains de m’être mal exprimé. Cette question de l’’âge n’est pertinente qu’à l’ouverture des travaux ; c’est l’une des conditions requises, selon moi ! Pourquoi est-elle absente dans certains rituels et dans le Régulateur ? Est-ce voulu, est-ce un hasard ?
Trouver cette question de l’âge à la clôture, cela n’a aucun intérêt, non ?
Seule la question de l’heure fatidique a de l’importance en réalité. Merci à vous, Pierre Noël !
@ Etienne Hermant 76,
Mon cher Etienne, lisez les HISTORIENS ! En lieu et place des balivernes historiques de nos chers frères, et vous aurez les réponses à toutes les questions que vous me posez.
Les HISTORIENS, les vrais, les universitaires, ceux qui répondent d’une mèthode scientifique et pas de conjectures fantasmagoriques ésotérico-machin-chose comme s’il y avait eu un métier profane et un métier d’initiés, mais quelle bêtise bon sang !!
Et pour ce qu’il en est de la franc-maçonnerie, sa date de naissance est hypothétiquement 1717, et plus sûrement 1721 règlementée en 1723, rien avant.
Avant, ce sont les loges Shaw qui ne parviennent pas à concurrencer les Guildes, qui n’ont pas de suffisamment de chantiers si vous préférez, et qui, à l’image des alchimistes de la Renaissance qui vendaient à prix d’or leurs livres des secrets de la fabrication de l’or, font du sensationnel en exploitant jusqu’à la corde la notion de « secret » vis à vis de riches maîtres d’ouvrage, intellectuels, scientifiques qu’ils font entrer dans leurs loges.
Abandonnez à votre tour le sensationnel et vous comprendrez que ces acceptations étaient de l’esbroufe.
La suite c’est 1721 et c’est ce qu’il faut comprendre. Mais cette compréhension, que je ne prétends pas avoir, passe par un détachement complet de toute passion religieuse ce qui est loin malheureusement d’être votre cas.
Sur ce, continuez à l’image d’Ergief de me caricaturer au lieu de réfléchir à ce qui précède, cela semble tellement vous faire plaisir que je ne voudrais pas vous priver.
Peut-on connaître les noms de ces « HISTORIENS (c’est vous qui soulignez), les vrais, les universitaires » qui sont votre viatique ?
Aux alentours de 1390, le manuscrit Regius et Halliwell, rédigé sous une forme poétique, fixe les règles de fonctionnement, ou Old Charges (Anciens Devoirs), d’une loge opérative en Angleterre (Je vous fais grâce de la version originale en anglais). Le 1er point des « Statuts additionnels » proclame : Celui qui veut embrasser le Métier doit aimer Dieu, la Sainte Eglise et aussi le maître chez lequel il vit. Il doit aussi aimer les autres maçons, ainsi le veut le Métier ». Le chapitre intitulé « Les quatre couronnés » s’ouvre sur l’invocation suivante : « Prions Dieu, roi tout-puissant et sa mère immaculée Marie que nous gardions ses règlements et ses points, à l’exemple des quatre martyrs renommés, qui furent bons maçons, sculpteurs et imagiers. » Il exprime ensuite quelques recommandations concernant la prière individuelle, à l’intérieur de l’église : « Tourne ton cœur vers le Christ et lève les yeux vers la Croix ; agenouille toi bien à deux genoux ; prie pour que tu puisses œuvrer selon la loi de la Sainte Église, garder les commandements que Dieu donna à tous les hommes ; et prie-le encore, à voix douce, de te garder des sept péchés afin que tu sois, dans cette vie, à l’abri des tracas et des querelles ; demande-lui encore la grâce de t’accueillir en paradis ». Et fournit une précision intéressante à propos d’éventuels réfractaires : « Dis un Pater Noster ou un Ave Maria ; ne fais pas de bruit, mais reste en prière et si tu ne veux pas prier, n’en empêche pas les autres »
Extrait de « La pierre et l’épée » de Jean-François Robert paru en 2023 aux Éditions de l’Art Royal.
Il ne s’agit jamais que d’obligations absolues vis à vis de la religion en vigueur depuis l’époque de Charlemagne jusqu’à la fin du 17è siècle dans tous les royaumes chrétiens pour tous les métiers, toutes les corporations, pour tous les sujets en général, noblesse incluse.
Extraordinaire découverte révélatrice, sans doute, d’explications toutes aussi extraordinaires s’agissant de la pratique du métier de la construction en pierre.
Révélation supplémentaire qu’il me soit permis de livrer : très exactement les mêmes d’obligations étaient en vigueur aux mêmes époques, pour les mêmes raisons et s’adressant aux mêmes personnes, corporations et métiers dans les pays musulmans et en Chine, deux civilisations en tous points comparables à la civilisation chrétienne en terme d’évolution et d’organisation.
Pour notre commentateur indigné par mes insuffisances habituelles :
Le Cowan est un maçon qui n’a pas reçu « le Mot » (a Mason » without the Word »)
The earliest minute of the Lodge of Edinburgh (Mary’s Chapel) records its deliverance on a breach of the statute against the employment of Cowans: « Vltimo July 1599. The qlk day George Patoun maissoun grenttit & confessit that he had offendit agane the dekin & mrs for placeing of ane cowane to wirk at ane chymnay held for tua dayis and ane half day, for the qlk offenss he submittit him self in the dekin & mrs guds willis for qt vnlaw they pless to lay to his charge, and thay having respect to the said Georges humill submissioun & of his estait, they remittit him the said offenss. Providing alwayis that gif ather he [or] ony vther brother comitt the lyke offenss heirefter that the law sail stryke vpoun thame indiscreta wtout exceptioun of personis. This wes done in prcs of Paul Maissoun dekin, Thoas Weir warden, Thoas Watt, Johne Broun, Henrie Tailzefeir, the said George Patoun, & Adam Walkar. Ita est Adamus Gibsone norius. Paull Maissoun, dekin. » [The Warden’s mark is also appended.]
Il n’est nulle part fait état de « religion ». Je n’y peux rien (et je m’en fiche!).
-71- Non, je n’ai montré aucune « indignation » de quelque ordre que ce soit et je n’ai pas parlé « d’insuffisances habituelles » dans le chef de Pierre Noël, ce qui serait parfaitement inadéquat au vu des articles particulièrement documentés et d’un grand intérêt qu’il nous livre, dont ce présent article en est un exemple de plus.
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J’ai simplement ajouté des éléments supplémentaires qui me permettaient de mieux cerner mon sujet.
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Concernant ces plus anciennes minutes de la Loge de Mary’s Chappel écrites entre les deux Statuts Schaw, pourquoi y aurait-on parlé de « religion » en rapport à ce cowan dont on indique simplement qu’il s’agit d’un maçon non enregistré en Loge qui ne connaît pas le « Mot de Maçon », comme le réitère le règlement de 1707de la Loge de Kilwinning ?
La « religion » faisait partie intégrante de la société, pourquoi aurait-il fallu qu’on le mentionne.
Il faut cerner ce que cette terminologie implique réellement dans le fonctionnement des sociétés en Ecosse au 16e et 17e siècle, car dans les diverses interventions, on n’en fait état qu’à l’aide d’une pensée faussée toute contemporaine.
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Dans la conjoncture d’une époque entièrement religieuse, le protestantisme de Knox n’y déroge pas, mais tend à libérer l’homme d’impositions d’une autorité ecclésiastique romaine.
Dorénavant l’homme se référera à sa propre lecture de la Bible où se trouve le « Mot de Dieu » dans son écrin originel.
Ce « Mot de Dieu », expurgé des diktats de l’Eglise catholique, va prendre des dimensions différentes d’après le contexte qui le recevra.
Les signes seront interprétés en fonction du milieu que ce « Mot » aura intégré.
L’Eglise catholique avait une surenchère de paroles, gestes, là où le protestantisme de Knox table sur la foi qui lie l’être humain à Dieu, soumise à l’Herméneutique qui valorise la compréhension, en rappelant pour les réfractaires à ces désignations religieuses, que l’époque était baignée de religiosité, que c’était simplement dans l’ordre des choses.
Et le contexte intégré ici est celui du Métier qui déterminera le sens des objets, qui se donnent à la base comme des signes, qui seront convertis en symboles liés au Métier, d’autant plus facilement qu’il n’y a pas d’autre autorité que l’Ecriture pour dicter ses lois.
Ça ne signifie aucunement que l’artisan va penser à Dieu à chaque fois qu’il taille une pierre, il pensera surtout à la tailler avec savoir faire et sur ordre, pas plus qu’il ne mange ou fait l’amour en prière…
Il est avant tout préoccupé par trouver du travail dans ses périples d’itinérant, à fonder une famille, à pouvoir la nourrir, l’entretenir, et accessoirement, tant qu’à faire, veiller à son salut, puisqu’on lui enjoint de le faire.
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Concernant les minutes présentées, elles montrent surtout le rôle des Loges à cette époque : organiser et réguler le Métier, avec rédaction et signature d’un notaire réputé, Adam Gibson, comme demandé par William Schaw.
Je laisse à chacun la liberté et le droit (élémentaires, me direz-vous!) d’interpréter à sa guise (par exemple) le contenu de la liturgie de Knox, les articles de la convention de Westminster ou tout autre produit de l’esprit humain.
Pour ma part, je ne saisis pas (par incrédulité ou incompréhension ) le rapport, que certains veulent étroit, entre la « Parole de Dieu » (la bible selon les calvinistes et autres presbytériens) et le « mot de maçon », ensemble de mots de passe et de signes de reconnaissance conventionnels mais nécessaires pour avoir accès à une société régissant autrefois un métier/mystère (par ailleurs pratiqué par tous les peuples de la terre depuis le début du néolithique, quelques soient leurs croyances en l’au-delà).
Concernant le « Mot de Dieu » et son lien avec le « Mot de Maçon », mon ambition, en la circonstance, n’était pas d’infléchir Pierre Noël dans ses convictions intimes, limites au-delà desquelles votre billet, estampillé « Dérive », n’est plus valable.
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Je n’ai, en fait, aucune ambition, sinon celle de présenter une piste qui m’apparaît digne d’investigation, et de développer des attendus, qui sont, bien entendu, loin d’être exhaustif.
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A chacun d’en apprécier ou non la validité, ou d’estimer utile ou non de poursuivre des études sur cette voie.
La Parole de Dieu (the God’s Word), càd la Bible, est accessible à tous. Le Mason Word est réservé aux seuls maçons choisis et reçus.
« Jachin et Boaz », ainsi que « Mahabyn » sont des notions bibliques, accessibles à tous et rendus particulier par le Métier.
Le « Mot de Dieu » à pu avoir ces mêmes infléchissements en interprétant ses signes en fonction du milieu que ce « Mot » aura intégré, en l’occurence ici, le Métier..
En 1708, des Journeymen-masons (des opératifs pur jus) firent sécession de Mary’s Chapel parce qu’ils étaient tenus en-dehors des affaires financières de la loge. Ils établirent leur propre « benefit society », ce qui fut la première étape vers la création d’une loge séparée dite « Loge des Jouneymen » (vers 1712). Cette loge (qui devint l’uns des 4 loges de la ville) conférait le mot du maçon, droit que leur contesta formellement Mary’s Chapel. La rivalité entre les deux ne fut apaisée qu’en 1715 par un décret d’arbitrage (de la Corporation), qui confirma le droit de la nouvelle loge à donner le mot de maçon (to maintain their own society for giving the Mason Word).
C’est tout à fait exacte, mais je ne vois pas ce que cette annonce accrédite ou non le fait que le « Mot de Maçon » ne puisse être le « Mot de Dieu ».
Maintenant si Pierre Noël veut à toute fin présenter l’argumentaire qui tue par désir obsessionnel, je lui laisse volontiers.
On fera les constats d’homicide en temps et lieu…
Si l’un ou l’autre estime que le « Mason Word », c’est la Bible ? Libre à lui !
Présenter cette Bible, produit de la Réforme, prise isolément, en la sortant d’un contexte très spécifique qui fait sens, ne rime à rien.
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Nous sommes dans un univers sociétal nouveau, investi par un Roi, Jacques VI d’Ecosse, le premier monarque écossais à contrôler directement le Métier, qui expose sa vision de la Royauté, une monarchie qui mettra la Kirk sous sa coupe, prototype de l’homme érudit de la Renaissance, humaniste, pacificateur, féru d’Architecture, d’Art et de science, désireux d’une propagation de l’Architecture classique, ainsi que des nouvelles sciences, versificateur émérite, qui permit à une frange presbytérienne lettrée de s’intéresser de près à ces Confréries auréolées de mystère jusqu’à les intégrer, en organisant des « Cérémonies des Masques » au sein même de sa cour où il se fait représenter en Salomon, concepteur de droit divin du Temple de Salomon, où il fera des références à « Jachuin et Boaz », accompagné de maçons hors Métier, l’éminent scientifique et philosophe Francis Bacon qui y joua un rôle premier avec sa « Nouvelle Atlantide », un mythe au centre duquel se trouve placé le Temple de Salomon, avec une « Salomon’s House », une « Maison de Salomon » où philosophes et scientifiques travaillent de conserve, on ajoutera le célèbre architecte Inigo Jones aux décors et Ben Johnson, le dramaturge d’envergure, sans parler de Henry Wotton et ses « Eléments d’architecture », traduction libre de l’Architecte Vitruve où l’architecture est présentée d’une manière toute théorique, et le savant William Gilbert, qui précéda Newton en tant qu’expérimentateur scientifique, ce même Jacques VI initié en la Loge de « Scone and Perth » par John Mylne.
On voit bien que présenter une Bible stigmatisée d’entrée de jeu par Pierre Noël ne ferra pas sens, elle ne fera sens qu’en englobant l’ensemble de ces éléments qui éclaire mieux une présence possible du « Mot de Dieu » dans le Métier.
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Concernant sa main mise sur le Métier, Jacques VI nomme, en 1590, Patrick Copland d’Udaught comme Surveillant de l’art et du Métier de la maçonnerie pour la région d’Aberdeen, Banff et Kincardine afin qu’il exerce un contrôle et rende justice.
Il demanda à William Schaw de réorganiser la maçonnerie opérative.
Concernant son autorité sur le clergé.
En 1584, il fait publier les « BlackActs » pour imposer l’autorité royale sur l’Eglise d’Ecosse.
En 1597-98, cet intellectuel féru de théologie, rédige deux traités sur les fondements théologiques de la Monarchie : « The Trew Law of Free Monarchies » et « Basilikon Doron ».
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Tout cela demande bien des développements, mais j’arrête ici.
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Pierre Noël, quant à lui, a déjà donné son sentiment.
Il ne s’agirait rien de moins que d’une « Dérive » des « habituels savants ».
Il n’est pas interdit, qui veut s’exercer librement, de déroger à ces radicalisations de pensée.
@ Ergief 61,
Suivant ton raisonnement.
Tout d’abord, tu nommes « franc-maçonnerie » le métier de la construction des 15, 16 et 17è siècles ? C’est très interprétatif tout de même. C’est le métier de la construction en pierre et de l’architecture (qui ne seront distincts qu’au 18è), et au mieux de façon romantique la « maçonnerie opérative ».
Tu dis que ce métier est d’essence chrétienne. Et en terres Arabes ou chinoise, tu dirais de même ? Ils ne vont pas être d’accord les gars. Les uns pourraient te répondre qu’il est d’essence coranique, les autres d’essence taoïste.
Mais c’est tout aussi erroné. Le métier, c’est le même. Les techniques de tailles des pierres physiques sont les mêmes, les forces à contrer sont exactement les mêmes, la loi de la gravité et celle du report des charges (les deux seules lois de la construction) sont les mêmes partout.
Le métier n’est pas plus chrétien qu’autre chose, il est universel de part les contraintes qu’il doit contrebalancer.
Pour se rassurer quant à l’exactitude des calculs, en Occident on prie Dieu, en Orient Allah et en Extrême-Orient le Principe. Whoo, la belle affaire.
Cependant, lorsque les Occidentaux vont construire en Extrême-Orient ou chez les Arabes et vice versa, et bien ils font les plans en fonction des lois universelles, ils taillent les pierres au maillet et burin selon une technique universelle et les appareilleurs les suivent selon une méthode universelle pour élever le bâtiment.
L’esthétique ? La destination des édifices ? C’est la commande des Maîtres d’ouvrage. Mais les Maîtres d’ouvrage ne font pas partie du Métier.
C’est ça la franc-maçonnerie, c’est ça Anderson. Le Métier ce n’est pas faire des prières en loge, même si on a parfaitement le droit de le faire. La franc-maçonnerie, c’est comprendre que le métier est universel.
63 @ANUBIS RÈ
Je ne « nomme » ni ne « raisonne », je me contente de reproduire deux textes pris parmi ceux qui illustrent l’excellent ouvrage, au titre sans équivoque, de Philippe Lenglet, universitaire, historien maconnique reconnu, auteur de nombreux ouvrages et excellent frère par ailleurs. Inutile de te dire que tes manifestations de diarrhée écrite ainsi que tes argumentations obsessionnelles ne valent pas un clou comparées aux talents et compétences de cet auteur. Redescend donc un peu de ton perchoir.
65 – Historien maçonnique reconnu, par qui ? Pas par l’Université toujours, seule autorité en la matière. Et c’est bien le problème, l’Histoire de la franc-maçonnerie est écrite par des amateurs.
Maintenant, au sujet du métier opératif j’attends tes contre arguments, ou ceux de Philippe Langlet, qui prouveraient qu’il est différent selon les pays où il s’exerce.
Argumentation obsessionnelles tu disais ? De voir de la religion partout et uniquement ? Charité bien ordonnée, tu connais le proverbe.
-66- Concernant Philippe Langlet, Anubis/Ré avertit : « Historien maçonnique reconnu, par qui ? Pas par l’Université toujours, seule autorité en la matière. »
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Philippe Langlet est un universitaire qui a obtenu une Maîtrise d’histoire en anglais, et un Doctorat en science du langage.
Il est officier des palmes académiques.
Il collabore à des périodiques universitaires au Québec et à Bruxelles à l’IDERM ou il participe aux colloques de l’Université Libre de Bruxelles.
Il écrit pour le CIEM en Espagne, le Centre ibérique d’Etudes maçonniques, ou certains de ses articles sont traduits en espagnol (Papeles de Masonería).
Il est membre de l’Université maçonnique de Paris et de l’Académie maçonnique de Paris.
Cela méritait d’être rectifié et précisé.
Il n’est pas connu que P. Langlet a une maîtrise d’Histoire, et quand bien même ceci ne ferait pas de lui un historien.
Il fait partie de ces franc-maçons dont les travaux sont essentiellement dédiés à démontrer que la franc-maçonnerie est d’essence religieuse et chrétienne. En utilisant sa méthode, l’on pourrait démontrer beaucoup de choses.
Sans grand intérêt.
Hiram.be a donné une place substantielle à Philippe Langlet. Ici sa thèse de doctorat daté de 2008 soutenu à l’Université de Limoges…https://www.hiram.be/les-deux-colonnes-de-la-franc-maconnerie-la-pierre-et-le-sable/
Discipline : Siences du langage
Classification : Langues et linguistique
http://aurore.unilim.fr/ori-oai-search/notice/view/unilim-ori-25281
Heu… Il s’agit ici d’une thèse de doctorat qui définit une « recherche authentique selon les critères universitaires »…
On aurait pu penser que Anubis/Rê se serait emparé de cette thèse pour la confondre ou la porter aux nues, tant ses propres critères en la circonstance s’emmêlent joyeusement les pinceaux en fluctuant selon les circonstances…
Au lieu de çà, il s’arrête sur la discipline…
Mais, au fait, d’après quels critères personnels (universitaire? historien universitaire ?) Anubis/Rê nous fait-il part de ses interventions, jamais documentées et jamais sourcées, sur la maçonnerie opérative écossaise des 16e et 17e siècle ? J’ai déjà posé la questions à plusieurs reprises, mais il fait la sourde oreille…
69@ANUBIS RÈ.
Vous cherchiez le centre du monde? Vous l’avez au bout de la ligne… Il se nomme ANUBIS RÈ, celui qui sait tout, voit tout, a des idées sur tout, ne commet jamais d’erreurs et émet des jugements sur tout, tout le monde et tout le temps.
Un de mes anciens mentors, qui n’était pas FM mais avait compris bien des choses, me disait » mieux vaut une étoile qui indique qu’un soleil qui éblouit ».
1) Les statuts d’Aberdeen et le Mot de Maçon.
En 1670 furent établis les « lois et statuts » de la loge d’Aberdeen qui complètent notre connaissance des loges du temps. Ils conservent la tripartition originelle du Métier (apprenti sous contrat, apprenti accompli, compagnon ou maître) mais parlent plus volontiers de Maître-Maçon (master mason) que de Compagnon du Métier, (fellow craft). En revanche, la loge est présidée non plus par un Surveillant, mais par un « Maître de loge » (Master), choisi parmi les Maîtres-Maçons (Gould, 1884, I, p. 428-430).
« Ier statut – Article pour le Maître. Les Maîtres-Maçons et les Apprentis-accomplis [Entered prentice] qui souscrivent au livre font vœu et acceptent de tenir loge à toutes occasions, à moins qu’ils n’en soient empêchés par la maladie ou l’absence, comme ils le firent à leur entrée et lorsqu’ils reçurent le Mot de Maçon [the Mason Word] ».
Le « Mot de Maçon » dont parle le premier article des statuts d’Aberdeen est une institution typiquement écossaise, connue dès le début du XVIIe siècle, bien que non citée dans les Statuts Schaw. La référence la plus ancienne s’en trouve dans un poème publié en 1738, quoiqu’écrit peu avant 1730 (Stevenson, 1988, p. 125). Son auteur, Henry Adamson, relate un dialogue imaginaire entre Maître Gall et un de ses amis. En un point du poème, Maître Gall assure que le pont sur la rivière Tay, emporté par une crue en 1621, sera reconstruit.
« Gall m’assura qu’il en serait ainsi et mon bon génie le sait avec certitude car ce que nous présageons ne l’est pas par forfanterie. Car nous Frères de la Rose-Croix, Nous avons le Mot de Maçon et la seconde vue, les choses à venir, nous pouvons justement les prédire ». (« La Thrénodie des Muses, ou l’enjouée lamentation sur la mort de Maître Gall » in E. M. P., p. 30).
En deux vers sont réunis les frères de la Rose-Croix (Rosy Cross), le Mot de Maçon et la seconde vue. Les trois expressions ne furent pas choisies au hasard ! Elles ont en commun une référence à l’invisible : les mythiques frères de la Rose-Croix (cf infra) avaient la réputation d’être « invisibles » (« inconnus »), au sens propre et figuré du terme ; la « seconde vue » était la faculté de « voir » le futur, que les Écossais des Highlands attribuaient aux sorciers ; la mention du « Mot de Maçon » en cette compagnie suggère que les propriétés du « Mot » permettaient aux Maçons de se dévoiler à leurs confrères sans être démasqués par un observateur étranger.
Durant ce XVIIe siècle peu enclin aux nuances, le Mot de Maçon fut couramment associé aux forces occultes et à la sorcellerie. Un tract publié en 1696 à Édimbourg, par un pasteur, décrivait la dévastation causée par une apparition du Diable dans la maison d’un Maçon opératif de sa paroisse. « Ledit Andrew Mackeie, étant un maçon par son emploi, on rapporte que, quand il prit le Mot de Maçon, il dédia son premier enfant au Diable. Mais je suis sûrement informé qu’il ne le fit jamais et qu’il ne sait pas ce qu’est le Mot » (in H. Carr, 1967, p. 42).
Dans son journal de 1649, John Lamont note que les rumeurs concernant le Mot de Maçon troublaient les autorités de l’Église et que plusieurs « presbytères » (assemblées des « Anciens » de l’Église presbytérienne) avaient recommandé de faire une enquête sur le sujet. On n’en connaît malheureusement pas le résultat !
En 1652, les « Anciens » de Minto (Roxburghshire) choisirent James Ainslie comme pasteur. Or celui-ci « avait le Mot de Maçon » ! Le presbytère de Jedburgh, dont dépendait Minto, consulta le presbytère voisin de Kelso sur l’opportunité de cette nomination. Kelso répondit, le 24 février 1652, que « d’après leur jugement, il n’y avait ni péché ni scandale en ce Mot parce que, dans les temps les plus purs de l’Église, des Maçons et des hommes ayant ce Mot ont été et sont de nos jours anciens dans nos assemblées et de nombreux professeurs ayant ce Mot sont journellement admis aux sacrements » (in Stevenson, 1988, p. 127). James Ainslie devint le pasteur de Minto en décembre de la même année. Le débat est important : il démontre que l’existence du Mot était largement connue, que son orthodoxie religieuse ne fut acceptée qu’après de longues hésitations, que son ancienneté enfin était admise. Dans le contexte presbytérien, « les temps les plus purs » de l’Église ne peuvent être que l’époque de John Knox, fondateur du mouvement entre 1560 et 1580. L’institution du « Mot de Maçon » daterait donc de la fin du XVIe siècle.
Un dernier document montre qu’il était communiqué aux membres de la société, même étrangers au Métier. « Les seigneurs de Rosslyn […] sont obligés de recevoir le Mot du Maçon qui est un signe secret que les Maçons possèdent dans le monde entier pour se reconnaître. Ils prétendent qu’il est aussi vieux que Babel, quand ils ne pouvaient se comprendre et communiquer que par signes. D’autres voudraient qu’il ne soit pas antérieur à Salomon. Quoi qu’il en soit, celui qui le possède amènera à lui son frère Maçon sans élever la voix ni que vous remarquiez le signe » (lettre de 1697 citée par Knoop et Jones, 1947, p. 88-89). Le « Mot de Maçon » apparaît ainsi comme un moyen de reconnaissance secret, connu des seuls membres de la Fraternité. Il n’est guère imaginable qu’il servît seulement à reconnaître des ouvriers qualifiés d’autres candidats à l’embauche, alors qu’un simple examen pratique, sur le chantier, eût été bien plus efficace.
Propre à l’Écosse expliquent était l’interdiction d’employer des « cowans » , ouvriers semi-qualifié qui ne pouvaient ni tailler ni graver la pierre, mais seulement élever des murs pour autant qu’ils n’emploient pas de mortier. Le Mot servit à désigner tous ceux qui œuvraient dans la construction sans avoir effectué le temps d’apprentissage prescrit et sans être « inscrits » dans le registre d’une loge (Knoop et Jones, 1947, p. 28). Les premiers statuts Schaw de 1598 interdisaient aux Maîtres ou Compagnons d’employer un Cowan sous peine d’une amende de 20 Livres (art. 15). Le Mot de Maçon connu des seuls membres « réguliers » du Métier servait précisément à les distinguer, comme le démontre un extrait des archives de la loge de Kilwinning : « Qu’aucun Maçon n’emploiera de cowan, c’est-à-dire quelqu’un qui n’a pas le Mot, pour travailler » (Knoop et Jones, 1947, p. 94).
2) La teneur du « Mot de Maçon ».
Les auteurs britanniques se contentent généralement d’affirmer que le Mot est inconnu. De fait, aucun document ne le décrit nommément. Pourtant, plusieurs indications subsistent qui en donnent une idée assez claire ! En 1691, le révérend Robert Kirk, pasteur d’Aberfoyle, écrivit que « le Mot de Maçon est une espèce de tradition rabbinique, en forme de commentaire sur Jachin et Boaz, les deux colonnes dressées dans le Temple de Salomon (I Rois, 7, 21) avec en plus quelques signes secrets délivrés de main à main, par lesquels ils se connaissent et deviennent familiers l’un à l’autre » (in Knoop, 1938, p. 244). Le « Mot de Maçon » est de toute évidence bien plus qu’un simple mot puisqu’il contient, à la fois, un commentaire sur les deux colonnes du Temple de Salomon et des attouchements.
De là à dire que c’est « La Parole de Dieu » est une lecture audacieuse je ne me permettrai pas, n’étant pas dans ses confidences.
3) Postface: Besides these, I have found fyve Curiosities in Scotland, not much observ’d to be elsewhere. 1. The Brownies, who in some Families are Drudges, clean the Houses and Dishes after all go to Bed, taking with him his Portion of Food and removing befor Day-break. 2. The Mason Word, which tho some make a Misterie of it, I will not conceal a little of what I know. It is lyke a Rabbinical Tradition, in way of Comment on Jachin and Boaz, the two Pillars erected in Solomon’s Temple, (1 Kings, 7. 21.) with ane Addition of some secret Signe delyvered from Hand to Hand, by which they know and become familiar one with another. 3. This Second Sight, so largely treated of before. 4. Charmes, and curing by them very many Diseases, sometimes by transferring the Sicknes to another. 5. A being Proof of Lead, Iron, and Silver or a Brief making Men invulnerable. (from Rev Robert Kirk)
Les éléments fournis l’ont déjà été dans mon intervention -49- accompagnés d’autres éléments qui n’apparaissent pas dans cette présentation.
Ils sont ici présentés dans leur intégralité respective.
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Il y a une erreur de datation, due certainement à une erreur de frappe ou d’inattention.
Le poème d’Adamson a été publié en 1638 et non 1738.
Ce n’est pas la référence la plus ancienne comme signalé, c’est la première commentée.
Il existait vers 1630 d’assez nombreuses allusions au Mot de Maçon dans des documents du 17e siècle.
Elles sont souvent citées et proviennent de Knoop, Jones et Hamer dans « Early Masonic Pamphlets, et par H. Carr qui a rassemblé la plupart d’entre elles dans son livre « Mother Lodge Kilwinning N° O (1961) et dans son article « A collection of References to the Mason Word AQC 85 (1972), pp. 217-241.
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Il me semble important de signaler la première apparition de ce Mot dans le contexte du Métier, absent dans l’intervention.
La première mention que l’on rencontre se trouve dans un contrat d’apprentissage de 1660.
John Johnson, qualifié de maçon et de « freeman » du Conongate d’Edimbourg, s’engage à procurer à son Apprenti James Temple, et puisque nous en sommes à des citations complètes « le mot du maçon qu’il a lui-même ; et il fera en sorte que le dit James soit enrôlé et installé parmi le reste de ses compagnons de métier dans la loge a laquelle le dit John appartient lui-même, de manière que le dit James soit un ouvrier accompli et libre dans son métier de maçonnerie et un ouvrier compagnon et frère, autant qu’aucun membre de ladite loge ou d’aucune autre loge en Ecosse » (Stevenson, p.130).
Les mentions tardives de ce Mot dans un contexte opératif se comprennent puisque le caractère secret de celui-ci interdisait d’en parler, et a fortiori d’y faire allusion dans des documents écrits.
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Puisque nous en sommes à des précisions.
Concernant l’apparition en 1670 du « Mot de Maçon » dans la Loge d’Aberdeen, s’il apparaît bien à cette datation dans la liste des membres, c’est très vraisemblablement une erreur au vu de cette même liste dont certains membres ne peuvent apparaître qu’en 1687 comme George Liddelle cité comme mathématicien qu’il ne le deviendra qu’à cette date.
1699 semble mieux indiquée.
En effet, le rédacteur est James Anderson père redevenu secrétaire à la fin de son deuxième mandat de maître de la Loge.
Le « Mot de Maçon » apparaît en toute lettre afférente à une dépense de cette Loge le 3 février 1699.
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Concernant l’assemblée générale de l’Eglise d’Ecosse de 1649 qui lança une enquête sur le Mot de Maçon, s’il est vrai que la chose n’est mentionnée que très brièvement et qu’on ne sait rien du résultat, il aurait été bienvenu d’indiquer que par la suite l’Eglise d’Ecosse s’est montré bienveillante vis-à-vis du « Mot de Maçon ».
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Il n’est donc pas inutile de revenir sur le sermon prononcé en 1663 ou 1664 par le ministre presbytérien William Guthrie et qu’on ne retrouve pas non plus dans cette présentation.
Le Mot de Maçon est pris en la circonstance comme terme de comparaison pour expliquer la relation entre le Christ et les fidèles, la voici en entier : « Je ne peux pas vous donner une meilleure comparaison qu’avec ce qu’on appelle le Mot de Maçon ; il y a un signe parmi les maçons qu’ils appellent le Mot de Maçon ; je ne sais pas ce que c’est mais on dit que l’un d’eux ne peut pas être dans cette attitude sans qu’un autre le reconnaisse comme un homme de ce même métier. Je ne peux pas dire ce qui se passe entre le Christ et son peuple, mais il y a un certain signe qu’il leur donne par lequel désormais ils le reconnaîtront toujours, de quelque manière qu’il veuille se présenter » (Stevenson, p.131).
Une fois encore on constate qu’il n’y a rien d’hostile au Mot de Maçon dans ces paroles, et le ministre presbytérien n’aurait certainement pas fait une comparaison avec le Christ s’il avait pensé que ce Mot pouvait être blasphématoire au vu de sa religion.
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Au vu de ces éléments et de tous ceux que j’ai indiqués précédemment, et qui furent maintenus soigneusement sous le boisseau (41,49,57), on voit mal qu’une « connotation religieuse » aurait « suscité l’hostilité de la Kirk. »
Il n’en est rien, et les autres enterrements de première classe à la hâte n’ont pas plus empêché le « Mot de Dieu » de se hisser au rang de théorie, alors qu’on espérait le voir définitivement relégué aux poubelles de l’histoire.
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On peut regretter que le volet politique du Mot de Maçon n’ait pas été abordé, il peut être éclairant dans le contexte d’un « Mot de Dieu ».
Les Corporations écossaises ont pu s’emparer du « Mot de Dieu » à une époque où des presbytériens font partie intégrante des Loges.
C’est la dimension politique, qui fut introduite par F.W. Sean-Cool, qui peut expliquer une transformation structurelle de la doctrine calviniste et presbytérienne de ce Mot en « Mot de Maçon ».
On est dans un contexte hostile de la part de Marie I Stuart, en conflit avec John Knox.
L’usage du « Mot de Dieu » signifiait l’appartenance à une nouvelle religion qui s’appuie uniquement sur l’écriture et nullement sur les préceptes et des diktats de l’Eglise romaine ou même anglicane, encore contaminée de catholicisme.
Transformer ce Mot en codes secrets de reconnaissances spécifiques au Métier permettait de passer entre les gouttes.
Le fait que des presbytériens se sont emparés de ce Mot depuis « les temps les plus purs » confirmerait qu’il proviendrait par infléchissement du « Mot de Dieu » de Knox, Mot attribué à l’Ecriture par les calvinistes, ce qui pourrait signifier qu’il fut introduit par des presbytériens appartenant à des Loges de la Franc-maçonnerie pré-spéculative avant qu’il soit, plus tard, généralisé sans signifier une appartenance déterminée.
Le fait que le comte John Stuart qui fut accusé en 1637 de posséder « le mot » en essayant d’entrer en contact avec les contestataires, au même titre que d’autres parmi les nobles, montre que ce Mot n’appartenait pas uniquement aux artisans.
Dans ce contexte, que cette désignation « Mot de Dieu » n’apparaisse pas dans des documents, n’a rien d’incongru.
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Pierre Noël écrit : « De là à dire que c’est « La Parole de Dieu » est une lecture audacieuse je ne me permettrai pas, n’étant pas dans ses confidences. »
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Rétablissons tout d’abord la bonne terminologie « Mot de Dieu » et passons sur l’audace qui n’a jamais été un frein à de nouvelles donnes historiques.
Il ne s’agit pas de recueillir des confidences du Très Haut (on a déjà eu droit à cette ironie à répétition), mais bien de recueillir un faisceau de concordances que ces seules interventions ne font, bien entendu, qu’approcher très sommairement.
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La terminologue « Mot de Dieu » issue du « Livre de l’ordre commun » de John Knox crée l’effroi chez certains, parce que le mot « Dieu » s’y trouve mentionné.
Mais ce « Mot de Dieu » n’est rien d’autre qu’une Bible calviniste qui regroupe l’Ancien et le Nouveau Testament et présenté comme étant la seule autorité, exprimée précisément par ce « Mot ».
Ce que la « Scots Kirk » veut signifier c’est que le christianisme authentique est antérieur à l’Eglise catholique romaine et qu’il ne s’agit pas d’interpréter la Parole de Dieu, puisqu’on aime cette expression, mais de suivre ses enseignements.
C’est là sa spécificité.
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Pourquoi dès lors deux poids, deux mesures alors même que les mots « Boaz et Jackin » et « Mahabyn », qui relie le Christ à Jehova, du « Mot de Maçon », proviennent également de la Bible, mais ici, très curieusement, on ne fait pas état qu’on « recueille des confidences du Très Haut », on ne parle pas de « discours avec Dieu, et de la religion », on ne fait pas observer qu’on « ne confond rien de moins que religion et Métier » ou encore qu’on « ne confond rien de moins qu’obligations religieuses et Métier » ?
Je n’ai qu’une humble petite question à vous soumettre…
Je remarque que dans ce rituel – comme dans le Rite français du Régulateur – , le Vénérable Maître ne pose pas la question « Quel âge avez-vous ? » à l’un des Surveillants… D’autres rituels la mentionnent. Est-ce une erreur de copiste ?
Cette question est pourtant fondamentale, non ?
Pour ouvrir les Travaux, ne faut-il pas que :
1°) La Loge soit couverte,
2°) que l’on ait l’âge et
3°) qu’il soit l’heure ?
Et avoir le « Mot » ! 🙂
Et que les Travaux soient à couvert, merci Yasfaloth !
Dans la précipitation, je l’avais oublié !
Les Loges écossaises, d’après Murray Lyon. (PN)
En 1730, Il y avait près de 100 loges en Ecosse, opératives ou déjà « mixtes », qu’on peut grouper en trois régions : Kilwinning (au S.O.), Edimbourg (au S.E.) et Aberdeen (au N.E.).
Les Corporations (Incorporations) écossaises (les guildes), organismes communaux relevant de l’administration, étaient composées d’artisans divers dont ceux du bâtiment (masons, wrights, squaremen and carpenters); les Loges étaient semi-indépendantes, constituées de masons, organisées selon les statuts de William Schaw, maître maçon du roi (1598). Les premières étaient d’inspiration communale et participaient à l’administration de la cité, les secondes étaient d’ordre privé.
Le terme « free » désignait la franchise ou liberté de la cité (le droit d’y travailler !); le free man mason (très différent du free stone mason anglais) était un titre qu’on obtenait après 7 ans d’apprentissage et 7 ans supplémentaires de pratique (à une époque où l’espérance de vie était de 29 ans pour un homme).
Ces loges ont accepté des bourgeois et des nobles, parce qu’elles avaient besoin d’argent et de protection pour subsister ! C’est ainsi que Jacques VI, roi d’Ecosse (avant de devenir Jacques I d’Angleterre), fut, dit-on, reçu maçon et free man à Scone (près de Perth) en 1601 ! Les exemples sont nombreux, pendant tout le siècle, bien expliqués par Gould, Lyon, Stevenson … Le plus célèbre est le cas de Murray (ou Moray) reçu à Newcastle en 1641, en présence de John Mylne, un tailleur de pierres et architecte célèbre qui avait reçu Jacques VI. Ces organisations n’avaient d’autre but que de protéger le métier de régler les conflits qui pouvaient survenir et surtout d’empêcher les intrus (les cowans) de travailler et gagner leur croûte dans la ville ! Le mot de maçon était une barrière (imaginaire) de plus, sans connotation religieuse aucune qui n’aurait manqué de susciter l’hostilité de la Kirk.
Tout cela déclina au XVIII° siècle. L’utilité économique des loges s’estompa sans disparaître. Le métier devint libre, par l’activité de nouveaux centres d’activité.
Mais les loges subsistèrent, sans rôle économique, mais en maintenant une certain tradition, de convivialité, de festivité, du vivre ensemble.
Puis vint la nouvelle, que les bloody English (10 ans après l’Union des deux Royaumes) avaient créé une Grande Loge, qu’ils avaient été jusqu’à faire du pays de Galles (farouchement indépendant comme l’Ecosse) une province (les GM provinciaux pour le pays de Galles sont parmi les plus anciennement créés).
Cette décision fut sans doute l’aiguillon qui poussa les loges écossaises à créer une Grande Loge d’Ecosse. Le processus fut difficile, en raison de la susceptibilité de ces gens, mais finalement ils y arrivèrent, en 1736. L’histoire est compliquée et cocasse, et mérite d’être brièvement racontée.
Les Ecossais avaient compris le risque que la GL d’Angleterre veuille prendre le pouvoir en Ecosse et y créer des GM provinciaux comme elle l’avait fait au Pays de Galles, d’autant plus que six nobles Ecossais au moins avaient été Grands Maîtres d’Angleterre.
Les loges d’Edimbourg (Mary’s Chapel, Canongate Kilwinning et Lodge of Jouneymen Masons) se réunirent donc en 1735 et décidèrent d’envoyer une circulaire à toutes les loges d’Ecosse (il y en avait une centaine) les invitant à envoyer leur délégué à une assemblée à Edimbourg pour élire un Grand Maître.
Trente-trois loges seulement furent représentées à l’assemblée de 1736. La loge d’Edimbourg était bien décidée à faire élire son maître en chaire. Mais c’était sans compter la mère-loge de Kilwinning qui avait des « filles » à Edimbourg (Canongate Kilwinning notamment). Quelques temps avant l’assemblée, Canongate initia puis fit maître maçon Sir William Sinclair, descendant d’un Sinclair qui avait été reconnu patron et juge des maçons d’Ecosse du temps de Jacques VI (à l’instigation de William Schaw).
Le jour de l’assemblée, au moment du vote, Sinclair lut une déclaration qu’il renonçait pour lui et ses descendants à sa « charge » (qui n’était pas celle d’une GM mais seulement d’un arbitre en cas de litige entre les loges). Cette « grandeur d’âme », cette renonciation volontaire lui valut les suffrages unanimes, même de ceux qui avaient mandat pour un autre candidat. Il fut élu et resta en fonction un an. Canongate Kilwnning, fille de Kilwinning, peut donc se targuer d’avoir eu le premier GM d’Ecosse.
Pierre Noël s’est arrêté aux recherches de Murray Leon, alors que le 21e siècle a investigué l’historique du « Mot de Maçon » sous des angles encore inédits.
Il affirme sans détours et sans présenter le moindre élément de vérification que : « Le mot de maçon était une barrière (imaginaire) de plus, sans connotation religieuse aucune qui n’aurait manqué de susciter l’hostilité de la Kirk. »
Vraiment ?
On aimerait savoir sur quelles bases la Kirk aurait été hostile à ce que le « Mot de Dieu » de John Knox puisse intégrer les Loges Ecossaises.
54 – Oui, vraiment ! Où avez-vous vu que l’on pouvait discourir de Dieu et de la religion hors des cercles éclésiastiques à cette époque ?
En outre vous avez, comme beaucoup trop de franc-maçons, une vision romantique de la maçonnerie opérative lorsqu’elle se doit d’être exclusivement professionnelle et économique.
Oui, surtout économique, les opératifs ne sont aucunement des idéalistes qui travaillent pour Dieu et la beauté du geste, ceci est une vue de l’esprit. La société féodale peut être qualifié de mercantile, toute compétence se paye très chère.
Pour le reste, Pierre Noël vous en dit suffisamment pour vous faire reconsidérer les choses vers plus de réalisme.
Le plus important, c’est qu’il faut cesser d’embarquer nos Apprentis et Compagnons dans cette Histoire maçonnique sensationnelle que n’a ni queue, ni tête.
Malgré mon verbe direct, c’est bien fraternellement que je vous écrit, mon cher frère.
Cesser de confondre « God’s Word » et « Mason word » allierait linguistique et bon sens !
Ah ! Parce que vous avez fait des études synchroniques et diachroniques et on peut, bien évidemment ajouter sociolinguistique afin de pouvoir dégager les variations linguistiques en Ecosse aux 17 e et 16e siècle et la manière dont les différentes couches de la société les appréhendaient.
Je ne pense pas.
On peut, si voulez, disserter sur la langue, c’est un peu mon domaine, mais je doute fort qu’on arrive aux conclusions définitives que vous voulez entériner en une seule phrase qui se veut sentie.
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Du « Mot de Maçon », il a été dégagé dans le « Chetwode Crawley » que « les mots sont Jachin ou Boaz » avec cette précision où les mots sont à trouver : « Dans le 1Rois Ch 7, verset 21 et 2 Chron. Ch3 dernier verset ».
Dans la Bible, donc, non ?
La Bible considérée comme étant la Parole de Dieu relatée, non ?
Mais ici aucune levée de boucliers, le bon sens est aux abonnés absents.
La normalité vogue sur son long fleuve tranquille.
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Et puisqu’il est question de linguistique, nous pouvons nous arrêter un moment sur ce que le « Sloane 3329 » indique, à savoir « le mot des maîtres c’est Mahabyn » divisé en deux mots « Maha » et « Byn ».
Mahabyne dont on peut ajouter toutes les variations ou corruptions connues.
Pratiquement tous les auteurs ramènent ces Mots et sa traduction à la langue de la Bible.
Petit aperçu, tout petit.
On peut y distinguer un cryptogramme du Christ exprimant le mystère de sa filiation ou le mot « pierre » vu de l’hébreux rejoints le « Fils » par « aben ».
On va voir, en effet, se dégager une constante avec AB (le père) + BEN (le Fils) avec toujours une interrogation « qu’est le Fils »…et cette réponse « c’est le Père » (Jéhova) et nous avons « Ma Aben ».
« Mot des Maîtres » issu donc de la Bible.
Trop « savant » peut-être, ultime argumentaire…
Mais ici aussi, on a beau tendre l’oreille, on n’entend pas les intraitables cris d’orfraie par cette proximité avec Dieu…
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Silence également sur les concordances entre presbytisme et Métier qui nous amènent à considérer qu’à partir de 1583 les Old Charges suivaient l’orthographe et l’usage des Bibles privées publiées dans les années 1550 après la Réforme.
Les « Old Charges », c’est opératif, non ?
Ce sont les clercs qui les rédigent, en communion avec le Métier, non ?
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Silence toujours sur les catéchismes maçonniques en question-réponse dont on retrouve les mêmes principes de questions-réponses dans les catéchèses de l’époque de la Réforme orchestrés par John Knox et dont on nous apprend incidemment qu’il fut « misogyne », merci de cette info qui ne nous sert à rien.
Invraisemblances ?
Peut-être préfère-t-on voir ces mêmes catéchismes maçonniques exister au Moyen-Age et dont les dialogues proviendraient des Mystères, présentations théâtrales présentées sur le parvis des églises, et dont les décors furent construits par des corporations de Métier, anglais, ici.
Mais manque de pot, ici aussi l’environnement est religieux…
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Et ça ne va pas s’arranger avec cette proximité de pasteurs avec le Métier, mais chut ! restons conformes.
Ne parlons pas de la nomination de James Ainslie, un pasteur de Jedburgh, Franc-maçon et connaissant le « Mot de Maçon ».
L’Assemblée religieuse décida en sa faveur arguant du fait que des maçons ayant ce Mot avaient été pasteurs du temps de la réforme de John Knox (« dans les temps les plus purs de l’Eglise »), et « qu’il n’y a ni pêché ni scandale dans ce mot ».
Retro Satanas !
N’éventons pas plus le sermon prononcé par le ministre presbytérien William Guthrie, c’est à se damner !
Il indique que ce « Mot de Maçon » fut pris comme terme de comparaison pour expliquer la relation entre le Christ et les fidèles.
Cachez-moi ce Christ qu’on saurait voir !
Et ce commentaire de cet autre ecclésiastique écossais, le révérent Robert Kirk, ministre de la paroisse d’Aberfoyle et qui parle du « Mot » comme d’une « tradition rabbinique ».
« tradition rabbinique », mais de qui se moque-t-on ?
Et le scandale se poursuit avec cette « Lettre d’un clergyman de Londres » qui, en 1710 mentionne le « Mot » provenant « d’une certaine Compagnie appelée les francs-maçons, qui est bien connu de tout membre de cette Sage Société ».
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Sans rappeler les différents liens politiques presbytériens en corrélation directe avec ce « Mot ».
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Tout cela n’empêchera pas Pierre Noël de décréter qu’il n’y a aucune connotation religieuse dans ce Mot « qui n’aurait manqué de susciter l’hostilité de la Kirk. »
Au vu de mes développements, la Kirk ne donne pas l’impression d’avoir été très hostile à ces interpénétrations…
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Mais au-delà de ces considérations on peut être halluciné de voir avec quelles fausses explications, une piste, car je l’ai bien indiqué comme piste, se trouve banni comme impropre à la consommation historique, en devenant une sorte de matière pestiférée à jeter aux ordures avec son intervenant, ne méritant à aucun moment le titre d’hypothèse de travail.
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On a l’impression de retourner au temps des dérives des AQC qui à une époque de conservatisme anglais échevelé ne privilégiaient que les pistes anglaises dans leurs études sur l’origine de la Franc-maçonnerie et que son vénérable-Maître, John Hamill à lui-même justement dénoncé en prononçant ces paroles : « Les fondateurs de la Loge de Recherche Ars Quatuor Coronati parleront « d’école authentique ou scientifique » de recherche maçonnique, ce qui amène à se demander, un siècle plus tard, s’ils vécurent à hauteur de leur ambition. En particulier dans leur travail sur les origines de la Franc-maçonnerie, il convient plus de parler d’écoles ésotérique, mystique, symbolique et romantique ».
D’un autre ordre, bien sûr, mais reste l’esprit.
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Et ce sera sans compter sur l’inévitable Anubis/Ré, qui, à l’ombre de P.N., comme une moule, s’accroche au bastingage, avec ses délires interprétatifs concernant mes visions de la maçonnerie opérative écossaise, son ton moralisateur et sa fausse empathie qui le fait ressembler au ton mielleux d’un vicaire de paroisse d’antan.
Sans parler de ses élucubrations concernant les Statuts Schaw dont il demande des « documents ! Sources ! » qui précisément se trouvent dans… les Statuts Schaw, avec des réponses qu’il fournit avec panache, mais complètement à côté de la plaque.
57 @ ETIENNE HERMANT
Pour trouver quelques arguments en faveur des sources chrétiennes de la FM il suffit d’ouvrir l’excellent ouvrage de Philippe Langlet « les plus belles prières des franc maçons » paru en 2006 et récemment réédité aux EAR.
Dès les premières pages le manuscrit Cook nous propose vers 1410: » » Grâces soient rendues à Dieu,
Notre Glorieux Géniteur,
Auteur et Créateur du Ciel et de la Terre
Et de toute chose qui s’y trouve
De ce qu’il ait voulu engager sa glorieuse divinité
Dans la création de tant de choses déversement utiles à l’humanité »
Et pour suivre, le ms Inigo Jones de 1607
» Que la puissance du Père du Ciel
Et la Sagesse de son Fils Glorieux,
Par la Grâce et la Bonté de l’Esprit-Saint,
Trois Personnes et Un seul Dieu;
Soit avec nous
Et nous Donnent la Grâce de nous Gouverner
Ici-bas pensant notre Vie,
Pour que nous puissions parvenir à la Béatitude qui n’aura jamais de Fin.
Amen »
Suivent les prières des loges de Wakefield en 1663 et Dumfries en 1710 dont je vous épargne les contenus…
Mais il vrai comme vous l’écrivez « qu’il faut cacher ce Christ que l’on ne saurait voir » si l’on ne veut pas se voir qualifier de bigot et d’extrême-droitiste.
49 – Vous me répondez, mais ne répondez à aucune de mes questions et faites preuve de la plus totale incorrection en le faisant par des questions.
Je maintiens, vous ne connaissez rien de la maçonnerie opérative, pas plus française qu’écossaise, ceci est flagrant dans la deuxième partie de votre commentaire qui, à votre insu, confirme mon commentaire 45 et démontre ainsi, s’il le fallait encore, votre ignorance en la matière.
Sachez, cher sachant, que j’exerce dans la restauration d’immeubles de centre ville historique en France, pendant que vous faites dans la « connaissance » livresque et hors des cercles universitaires, cad dans la plus pure conjecture.
Ce travers est d’ailleurs tellement répandu que les universitaires ont totalement déserté l’Histoire de la franc- maçonnerie.
Les Messieurs Jourdain ont de beaux jours fantasques devant eux.
J’acte vos réticences à répondre à ma série de questions, mais pourriez-vous ne fusse-que répondre à ce seul questionnement que j’affine, ceci afin de nous éclairer :
Quelles sont les minutes des Loges Ecossaises, voir des documents d’époque, que vous avez utilisés pour asseoir vos différentes assertions, notamment sur les Statuts Schaw qui n’avalisent pas vos affirmations ?
Quelles sont les datations et la provenance des documents que vous avez
compulsés ?
Que nous disent-ils ?
Est-ce avant ou après la rédaction des Statuts Schaw ?
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Vous écrivez : « Je maintiens, vous ne connaissez rien de la maçonnerie opérative, pas plus française qu’écossaise, ceci est flagrant dans la deuxième partie de votre commentaire qui, à votre insu, confirme mon commentaire 45 et démontre ainsi, s’il le fallait encore, votre ignorance en la matière. »
Pouvez-vous nous dire quelles erreurs flagrantes j’aurais commises, car il ne suffit pas seulement de l’affirmer, ce serait trop facile, il faut étayer vos dires.
Je reproduis ci-dessous l’intervention que vous incriminez :
« Concernant les Statuts Schaw.
Ces Statuts mettaient de l’ordre dans les organisations de Métier qui avaient tendance à se dissiper et les conflits n’étaient pas rares.
Il existait dans certaines villes deux organisations du Métier, bien distinctes et d’origines différentes, celle de la Loge, et celle de l’organisation municipale qui en Ecosse portait le nom de Corporation (Incorporation).
Ces deux organisations avaient des relations plus ou moins étroites, bien distinctes et d’origine différente.
Mais il leur correspondait deux hiérarchies parmi les Maçons, hiérarchies qui ne coïncidaient pas, tout en concernant les mêmes personnes.
Ainsi, dans le premier cas, le Maçon qui avait terminé son apprentissage pouvait devenir « compagnon du Métier ou Maître » dans la Loge, selon la terminologie des Statuts Schaw, pour laquelle ces deux termes sont synonymes.
Dans la deuxième perspective, ce même Maçon pouvait devenir « Maître de la Corporation » qui ouvrait la voie au droit de bourgeoisie, mais était aussi très onéreuse et n’étaient accessibles qu’à la faveur de relations familiales et sociales.
Une telle situation était évidemment potentiellement conflictuelle. »
-43-
1/ Les sources que j’emploie n’ont strictement rien à voir avec Patrick Négrier et son ouvrage « La Tulip ».
Si vous voulez quelques attendus vite fait de P.N. sur le sujet relisez l’article de De Brouwer qui en fait état.
2/ Les Compagnonnages « dit génériquement « du Tour de France » », n’ont strictement rien à voir avec les Corporations écossaises, n’ont strictement rien à voir avec la maçonnerie originelle britannique.
C’est hors propos.
3/ Quelles sont les minutes des Loges Ecossaises que vous avez utilisées pour asseoir vos affirmations ?
De quelles époques datent-elles ?
Que nous disent-elles ?
Est-ce avant ou après la rédaction des Statuts Schaw ?
Avez-vous pris connaissance, par exemple, des Devoirs de la Loge Melrose de 1581et son renvoi devant la « loi commune » ?
Avez-vous lu les minutes de la Loge Mary’s Chapel d’Edimbourg concernant les relations de travail qui éclairent à la fois le fonctionnement de la Loge et l’organisation du Métier dans l’Ecosse du 17e siècle dirigés par un Surveillant et un Diacre et ce que cela implique ?
Et les premières réceptions, dans la même loge, de non opératifs en 1634 avec les désignations de chacun comme « compagnon de métier » ou « frère maçon » et ce que cela implique ?
Et cette autre minute qui présente le cas d’un « Freeman mason » John Fulton qui a introduit plusieurs gentilshommes dans la Loge et ce que cela implique ?
Avez-vous lu « Le document des archives de la Loge de Scone » qui indique que Jacques VI d’Ecosse a été reçu maçon dans la Loge de Scone et Perth par John Mylne, Maître Maçon du Roi et ce que cela implique ?
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Concernant les liens entre ce « Mot de Maçon » d’essence presbytérienne en références direct aux pasteurs, aux Rose-Croix et à la Gentry :
Avez-vous lu « L’Ode des Muses » de Henry Adamson de 1638 qui associe « Mot de Maçon » et frères de la Rose-Croix ?
Avez-vous lu le « Logopandecteison de Sir Thomas Urquhart of Cormaty » daté de 1653, ouvrage qui décrit parfaitement l’usage du « Mot de Maçon » ?
Avez-vous lu cette « Lettre du Révérend Georges Hickes au Duc de Lauderdale » daté de 1677 où, concernant les Seigneurs de Rosselyn, il est fait mention que le privilège du « Mot de Maçon » n’est pas limité aux maçons opératifs, mais qu’il est aussi accordé aux membres de la Gentry qui les contrôlent et les protègent et ce que cela implique ?
Avez-vous connaissance de la nomination de James Ainslie, un pasteur de Jedburgh ?
Malgré qu’il fût Franc-Maçon et connaissait le « Mot de Maçon » l’assemblée décida en sa faveur arguant du fait que des maçons ayant ce Mot avaient été pasteurs du temps de la réforme de John Knox (« dans les temps les plus pures de l’Eglise »), et « qu’il n’y a ni pêché ni scandale dans ce mot ».
Connaissez-vous le sermon prononcé en 1663 par le ministre presbytérien William Guthrie ?
Ce secret des maçons opératifs est pris comme terme de comparaison pour expliquer la relation entre le Christ et les fidèles ?
Et ce commentaire de cet autre ecclésiastique écossais, le révérent Robert Kirk, ministre de la paroisse d’Aberfoyle et qui parle du « Mot » comme d’une « tradition rabbinique » ?
Ou encore cette « Lettre d’un clergyman de Londres » (désolé pour cette avalanche de clergyman !) qui, en 1710 mentionne le « Mot » provenant « d’une certaine Compagnie appelée les francs-maçons, qui est bien connu de tout membre de cette Sage Société » ?
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-45-
Concernant les Statuts Schaw.
Ces Statuts mettaient de l’ordre dans les organisations de Métier qui avaient tendance à se dissiper et les conflits n’étaient pas rares.
Il existait dans certaines villes deux organisations du Métier, bien distinctes et d’origines différentes, celle de la Loge, et celle de l’organisation municipale qui en Ecosse portait le nom de Corporation (Incorporation).
Ces deux organisations avaient des relations plus ou moins étroites, bien distinctes et d’origine différente.
Mais il leur correspondait deux hiérarchies parmi les Maçons, hiérarchies qui ne coïncidaient pas, tout en concernant les mêmes personnes.
Ainsi, dans le premier cas, le Maçon qui avait terminé son apprentissage pouvait devenir « compagnon du Métier ou Maître » dans la Loge, selon la terminologie des Statuts Schaw, pour laquelle ces deux termes sont synonymes.
Dans la deuxième perspective, ce même Maçon pouvait devenir « Maître de la Corporation » qui ouvrait la voie au droit de bourgeoisie, mais était aussi très onéreuse et n’étaient accessibles qu’à la faveur de relations familiales et sociales.
Une telle situation était évidemment potentiellement conflictuelle.
Pour le reste, c’est de l’enfumage et je n’ai nulle part fait état « d’ésotérisme » en la circonstance.
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Je m’arrêterai là sur ce sujet pour ne pas trop indisposer Pierre Noël de ce qu’il considère comme étant d’habituelles dérives savantes.
Le seul but était de clarifier ma pensée première.
J’espère qu’il m’en excusera.
Est-il permis de rappeler que ni l’Anglaise ni La Française (de Bordeaux) n’étaient des loges « opératives », mais des cercles fermés à orientation sociale sur fond de convivialité, usant d’un corpus rituel stylisé venu d’anciennes sociétés d’artisans. Les développements savants des commentateurs habituels (mea maxima culpa !) partent dans tous les sens et négligent allègrement le thème de départ
Mea maxima culpa, Pierre Nöel, j’ai cru lire dans votre présentation savante, qui pour moi n’est en rien péjoratif, que vous faisiez état de la « circulation du mot » en référence au Ms Edingburgh en désignant en toute lettre le « Mot de Maçon ».
Partir à la recherche de ce « Mot » ne m’apparaît en rien échapper à vos propres développements au sein même de votre article et que vous avez vous-mêmes amplement commenté dans vos interventions.
Mais sans doute dois-je me tromper…
Je n’ai pas dérivé, que je sache, sur un chasseur de sorcières pathologique (Jacques VI) ni sur un misogyne congénital (John Knox)!
J’estime n’avoir pas dérivé non plus en invoquant Jacques VI et John Knox en référence au « Mot de Maçon » et je m’en suis expliqué avec plus qu’une seule phrase.
On nous dit savamment en 41 :
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– « Le schéma codifié [par Shaw] désigne un processus : à l’initiative d’un Maître, un Apprenti est enregistré (booked) par l’Incorporation, pour devenir deux ou trois ans plus tard un Apprenti « entré » dans la loge, et après sept ans il pouvait acquérir le titre de Compagnon de Métier ou de Maître ».
De mémoire de maçon opératif, le déroulé de l’apprentissage du métier puis de la prise de responsabilités s’est toujours déroulé ainsi. Une précision : le fonction de Maître désignait au moyen-âge un architecte, à l’époque de Shaw le patron d’une loge qu’il faut voir comme une entreprise de bâtiment, et non comme un machin où l’on ferait de l’ésotérisme.
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– « Ces passages successifs étaient accompagnés par des cérémonies symboliques ».
Pour la fonction de compagnon ? Laquelle ? Sources, documents ?
Pour la fonction de Maître, cad patron de la loge, cad patron d’une entreprise de bâtiment : c’est une charge qui s’acquiert, c’est onéreux. Y avait-il une cérémonie de prise de fonction ? Source, documents ? A noté que le modèle des Moderns, c’est la maçonnerie opérative écossaise et qu’il n’y a pas cérémonie pour la fonction de Maître de loge en 1723.
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– « Pour en revenir au Maître de l’ouvrage, il se trouve donc être un Maître de l’Incorporation, cad la Guilde des Maîtres bourgeois qui fournissaient l’emploi » : non, qui commandaient et payaient la construction de bâtiments. « Maître de l’Incorporation » quesaco ??
« et contrôlaient les relations entre les employeurs et les gens du Métier » : contrôlaient quoi ? Mais les employeurs, cad la loge, étaient des gens du Métier, et les Maitres d’ouvrages n’avaient aucune autorité sur les loges. Pardon, mais là ont est dans la rêverie, la construction d’un raisonnement pour en cautionner un autre, malheureusement tout aussi fantasque.
– « et grâce à ce schéma nouveau, Schaw annihilait ainsi la dualité entre Incorporation et Loge, ce qui permettait de remplacer le système par une soumission à l’Etat. » : qu’entend-on par là ? Qu’antérieurement les loges n’étaient pas soumises à la couronne ? Les loges construisaient entre autres des ouvrages militaires, sans être soumises aux loi du royaume ?
Non mais on est sérieux là ?
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En complément, Chevalier de Ramsay, Martinès de Pasqually, Louis Claude de Saint Martin, Jean Baptiste Willermoz, Joseph de Maistre : à consommer avec modération.
-45-
– Commentant la synthèse que j’ai faite afférant aux « Statuts Schaw », ou j’indiquais : « A l’initiative d’un Maître, un Apprenti est enregistré (booked) par l’Incorporation, pour devenir deux ou trois ans plus tard un Apprenti « entré » dans la loge, et après sept ans il pouvait acquérir le titre de Compagnon de Métier ou de Maître », ANUBIS/RE, nous disant être sous contrôle d’« HISTORIENS (c’est lui qui souligne), les vrais, les universitaires » dont il ne donne aucun nom, malgré ma demande, et aucune référence d’ouvrages ; m’enjoint, par contre, de donner « documents ! Sources ! ».
Il affirme, sans la moindre preuve avancée : « De mémoire de maçon opératif, le déroulé de l’apprentissage du métier puis de la prise de responsabilités s’est toujours déroulé ainsi. »
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Ah ! bon ?
Mais alors ANUBIS/RE va pouvoir enfin nous signaler les documents qui précédent les « Statuts Schaw » afin d’entériner cette « mémoire de maçon opératif », ou mieux, lire ces mêmes « Statuts » ce qui est un préalable à toute remise en cause d’une présentation…
L’Article 9 des premiers Statuts précise qu’il faut sept années supplémentaires pour « faire de cet apprenti un frère et un compagnon dans le Métier » avec « un contrôle suffisant sur la qualité la qualification, et la compétence de la personne qui désire être faire compagnon dans le métier ».
Il sera complété par l’Article 11 qui évoque la réception de l’apprenti par le maître, dans le cadre de sa formation pour sept années.
Avant les « Statuts Schaw » un apprenti pouvait accéder à la franchise ou Liberté après un simple examen, au terme de son apprentissage (voir Article 4 du « Seal of cause to the Wrights and masons »).
Il s’agit donc dans les Statuts Schaw « d’un déroulé de l’apprentissage du métier » nouveau, ajouté à « une prise de responsabilités » nouvelle !
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Notre « HISTORIEN » à tout faux…
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Et ça ne va pas s’arranger, car L’Article 13, quant à lui, fait état d’un nouveau statut dans la loge, celui « d’apprenti-entré » dont on ne trouve aucune existence avant les Statuts Schaw.
Il y a transmission des connaissances liées à la maîtrise à l’apprenti-entré, afin de lui permettre d’accéder à la liberté du Métier et de devenir « master of fellow of craft » (nouvelle désignation pour désigner une seule et même catégorie d’artisans !), ce qui n’était pas le cas auparavant puisque enseigné uniquement aux « Masons ».
Autre innovation : l’obligation de la présence de six maîtres et de deux apprenti-entré lors de l’admission d’un affranchit dans la loge (Voir Article 6 des Statuts de 1599).
Autre innovation : la désignation d’un Surveillant pour diriger annuellement la Loge, abandon de la chambre.
Et « l’Art de la Mémoire », mentionné dans les Articles 10 et 13 qui enjoint la Loge de Kilwinning de « juger l’art de la mémoire et de la science de chaque compagnon du métier et de chaque apprenti conformément à leur vocation » ?
Ça n’apportait rien de nouveau dans la « prise de responsabilité » ?
Et les Articles 8,10 et 14 des Statuts de 1599 qui voient apparaître une nouvelle fonction, celle de « quartermaster ».
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Décidément rien ne s’arrange pour celui qui prétend s’appuyer sur les « HISTORIENS, les vrais, les universitaires » sans en désigner aucun…
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– Deuxième point abordé.
Je mentionnais : « grâce à ce schéma nouveau, Schaw annihilait ainsi la dualité entre Incorporation et Loge, ce qui permettait de remplacer le système par une soumission à l’Etat. ».
Fanfaron, ANUBIS/RE questionne : « qu’entend-on par là ? Qu’antérieurement les loges n’étaient pas soumises à la couronne ? Non mais on est sérieux là ? »
Réponse : plus que sérieux !
Jacques VI d’Ecosse fut le premier monarque écossais à contrôler directement le Métier.
Ce rôle, avant lui, était dévolu aux autorités civiles ou au parlement.
A moins de déconsidérer, avec le mépris qu’on lui connaît, l’historien David Murray Leon, puisqu’il m’enjoint à lire les HISTORIENS, il devrait s’emparer de son ouvrage « History of the Lodge of Edinburg (Mary’s Chapel N° 1) » et l’ouvrir en page 4-5, pour avoir toutes les infos documentées utiles.
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Pour le reste j’ai déjà répondu amplement et dans le détail.
Tout cela n’empêchera pas cette saillie sous forme de diatribe me concernant :
« Je maintiens, vous ne connaissez rien de la maçonnerie opérative, pas plus française qu’écossaise, ceci est flagrant dans la deuxième partie de votre commentaire qui, à votre insu, confirme mon commentaire 45 et démontre ainsi, s’il le fallait encore, votre ignorance en la matière. »
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Amusant, non ?
Petit exemple de discussion recente avec mes « instructeurs » evangeliques.
POur eux la Bible c’est la Parole de Dieu. pour toutes les raisons bien connues d’inspiration divine …
Je leur rappelle Jean 1(la Bible doc) et son evocation de « La Parole qui est Dieu et auprès de Dieu » … et qui crée toute chose.
Donc la « Parole de Dieu » etait avant la création ? La Bible existait avant « les cieux et la terre » ??
Evidemment cette simple reflexion declenche les coleres excommuniantes …
Ce n’est même pas du raisonnement circulaire … puisque nulle part dans la Bible, on ne parle de … la Bible (qui n’existait pas au moment de l’ecriture des differents livres.
La sacralisation est un procédé pratique pour se dispenser de toute justification, explication. et ouvre la porte à toutes les manipulations … comme s’autoproclamer « reguliers » …
« John Knox ? « Joyeux » personnage de cette fin de siècle aussi bousculé entre convictions irréconciliables que l’est le début du nôtre. Voire un rapport entre le « Mason Word » et le « Worde of God (God ‘s Worde) conteyned in the Olde and Newe Testament » relève de l’inspiration du Très Haut !! » Pierre Noël
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Laissons de côté définitivement une quelconque « inspiration du Très Haut » qui ne nous sert décidemment en rien, et axons-nous sur le presbytérianisme et ses concordances avec la maçonnerie naissante en Ecosse dans cet environnement calviniste de John Knox qui insiste tout particulièrement sur la perception personnelle de chacun fondée sur la proximité de la Parole du Livre.
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Un environnement qui a fortement impacté les « Old Charges » à partir du Ms Grand Lodge N°1 de 1583 jusqu’à suivre l’orthographe et l’usage des Bibles privées publiées dans les années 1550 après la Réforme, ce qu’a montré Dyer.
Un environnement dont les maçons écossais ont pu s’inspirer pour leur catéchisme en prenant en exemple l’introduction des anciennes catéchèses remis à l’ordre du jour par la Réforme protestante avec des catéchèses formulées par questions et réponse qu’on retrouve dans les premiers catéchismes maçonniques.
Knox, à l’imitation de Calvin, avait encouragé la destruction des images religieuses.
Les catéchismes religieux prennent tout naturellement la place de la mémorisation par les images, telle qu’elle avait été pratiquée pendant la période médiévale.
Il s’agissait de retrouver l’esprit des catéchèses du christianisme primitif dont le but était d’instruire les nouveaux convertis avant baptême en tant qu’enseignements pour chacun.
C’est dans cette mouvance qu’apparaissent les manuscrits des premiers catéchismes maçonniques écossais.
On retrouvera dans le Catéchisme de l’Assemblée de Westminster qui fut adopté par l’Assemblée générale de l’Eglise d’Écosse, 107 brèves questions et réponses.
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Ce contexte inédit nous rapproche de William Schaw, le Surveillant Général des Métiers du Roi, en l’occurrence ici, Jacques VI d’Ecosse.
Sous l’impulsion de Jacques VI, Schaw confère aux « Maîtres des ouvrages » des règles en continuité de règles antérieures dans un premier Statut (1598) adressé à la Loge Marys’Chapel, suivit d’un deuxième Statut adressé à la Loge Kilwinning (1599) et à toutes les Loges d’Ecosse.
Le schéma codifié désigne un processus : à l’initiative d’un Maître, un Apprenti est enregistré (booked) par l’Incorporation, pour devenir deux ou trois ans plus tard un Apprenti « entré » dans la loge, et après sept ans il pouvait acquérir le titre de « Compagnon de Métier ou de Maître ».
Ces passages successifs étaient accompagnés par des cérémonies symboliques où l’on voit émerger le « Mot de Maçon », révélés par la suite en « Jachin ou Boaz » et « Mahabyn » pour « les maîtres », auxquels il convient d’ajouter une innovation : « l’Art de la Mémoire » revisité à la Renaissance avec un très riche contenu d’ordre spéculatif.
Un « Mot du maçon », que mentionne le presbytère de Kelso en 1652 en ces termes :
« Il n’y a ni pêché ni scandale dans ce Mot, car dans les temps les plus purs de l’Église, des maçons ayant ce Mot avaient été pasteurs, que les maçons et les hommes ayant ce Mot ont été et sont tous les jours dans nos cessions, et nombre de professeurs ayant ce Mot sont admis dans nos assises ».
Or les temps les plus purs de l’Eglise presbytérienne correspondent à la période précédant le contrôle royal de l’Eglise d’Ecosse, ce qui impliquerait que ce Mot fut connu pendant cette période, cad avant 1610 et par des pasteurs qui, bien évidemment, connaissaient le « Mot de Dieu » de John Knox….
Pour en revenir au Maître de l’ouvrage, il se trouve donc être un Maître de l’Incorporation, cad la Guilde des Maîtres bourgeois qui fournissaient l’emploi et contrôlaient les relations entre les employeurs et les gens du Métier, et grâce à ce schéma nouveau, Schaw annihilait ainsi la dualité entre Incorporation et Loge, ce qui permettait de remplacer le système par une soumission à l’Etat.
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Une « soumission à l’état » qui ne permit cependant pas au calviniste Jacques VI, fervent d’architecture, de prendre la direction de tous les organismes des métiers de la construction.
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Un jacques VI qui, devant cette résistance, se replia sur sa Cour, en instaurant une maçonnerie entre maçons hors Métier, tels son collaborateur Francis Bacon, l’auteur dramatique Ben Johnson, l’architecte Inigo Jones, Henry Wotton et ses « Eléments d’architecture », William Gilbert, le scientifique expérimental, le tout dans des « Cérémonies des masques » a forte consonnance symbolique.
Un Jacques VI, proche des milieux religieux calvinistes, qui publia la « Bible de James » en 1611.
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Si les Corporations ont pu s’emparer du « Mot de Dieu », à une époque où elles furent investies en nombre par des presbytériens hors Métier, c’est la dimension politique, qui fut introduite par F.W. Sean-Cool, qui peut expliquer une transformation structurelle de la doctrine calviniste et presbytérienne de ce Mot en « Mot de Maçon ».
On est dans un contexte hostile de la part de Marie I Stuart, en conflit avec John Knox.
L’usage du « Mot de Dieu » signifiait l’appartenance à une nouvelle religion qui s’appuie uniquement sur l’écriture et nullement sur les préceptes et des diktats de l’Eglise romaine ou même anglicane, encore contaminée de catholicisme.
Transformer ce Mot en codes secrets de reconnaissances spécifiques au Métier permettait de passer entre les gouttes.
Le fait que des presbytériens se sont emparés de ce Mot depuis « les temps les plus purs » confirmerait qu’il proviendrait par infléchissement du « Mot de Dieu ».
Le fait que le comte John Stuart qui fut accusé en 1637 de posséder « le mot » en essayant d’entrer en contact avec les contestataires, au même titre que d’autres parmi les nobles, montre que ce Mot n’appartenait pas uniquement aux artisans en étant essentiellement politico-religieux.
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Ces quelques considérations bien incomplètes, sont autant de pistes à la recherche du « Mot de Maçon », et méritent sans doute plus qu’une ironie facile…
Tout ceci, c’est très bien, mais ce n’est jamais que le cadre religieux, donc juridique puisque les deux se confondent en ces époques, dans lequel s’exerce le Métier de la construction. Mais cela n’a rien à voir avec le Métier. Les Corporations ne se sont en rien emparées du Mot de Dieu ou de quoique ce soit d’autre de cet ordre, pas même du Mot de maçon pour le métier de la pierre. Vous ne faites preuve que d’une approximation théorique et spéculative de la réalité du métier de maçon opératif, ainsi que les sources qui vous ont amené à ces raisonnements, et dieu sait que j’apprécie Patrick Négrier.
J’ai eu l’occasion de parler plusieurs fois de ce sujet avec des Compagnons dit génériquement « du Tour de France » , à la fois à travers mon métier, également dans une loge du GODF (je pense que c’est pratiquement la seule obédience où il y en a. Ces gens connaissent très bien leur Métier et son Histoire depuis les cathédrales. Je vous invite à échanger avec ces frères. Le Métier opératif n’a jamais eu de « dépots » ésotérico-initiatique, et ses rituels, s’ils étaient naturellement gouvernés par les principes et obligations religieuses, cela n’a jamais été leur objet et rien dans le mètier de la maçonnerie opérative, qui est une technique et pas délire ésotérique, ne doit quoique ce soit à ces principes et obligations.
41- ETIENNE HERMANT.
Merci pour cet excellent commentaire. Je commençais à me sentir un peu seul après avoir évoqué en 13 la relation entre the God’s word and the Mason’s word.
Oui, en effet, tout le monde sera d’accord : dès lors que l’Ecosse est passée du catholicisme au calvinisme presbytérien, les autorités, couronne et religieuses, se sont chargées d’imposer le nouveau canon au peuple dont les loges et les maçons font partie.
Ainsi, l’Ecosse passe de la communions des Saints des Anciens Devoirs au texte biblique littéral, les colonnes du Temple de Salomon et la griffe de la résurection.
Mais lorsque l’on a constaté les obligations religieuses qui gouvernent les réglements de toutes les activités du royaume et toutes les personnes présentes sur ses terres, que constate t’on, que comprend-on du Métier si ce n’est qu’il est soumis à la nouvelle religion comme il l’était à l’ancienne ? Et en quoi ceci peut-il avoir la moindre influence sur le Métier ?
Vous confondez rien de moins que religion et Métier, vous confondez rien de moins qu’obligations religieuses et Métier.
Il faut maintenant dire Jakin et Boaz et griffer la main du Maître pour entrer en loge ? Les Maçons s’exécutent, cela ne change rien à leur exercice professionnel et il n’est pas question pour eux de s’interroger sur ces changements, le XVIIè sc ce n’est pas la démocratie.
D’autre part, vous faites une seconde erreur : les rituels opératifs, qu’ils soient Anciens Devoirs ou Mot de maçon, n’ont aucune vocation à être travaillés. Ils ont deux fonctions et deux seules : la première est d’exposer la discipline du Mètier aux apprentis entrés et la rappeler aux compagnons et maçons, la seconde, notamment pour le Mot de maçon, de permettre l’entrée en loge.
Enfin, au moyen âge, à la renaissance, au XVIIé sc et jusqu’à la disparition des loges opératives début XVIIIé, en Ecosse et ailleurs, l’on vient en loge pour parler de chantier de construction et du Métier, sûrement pas de religion et d’ésotérisme. Car dans ce dernier cas, la police du royaume alertée par les autorités religieuses aurait haché menu la loge et les maçons pour hérésie.
Il y a semble-t-il confusion entre les traductions-interpretations du mot Logos de l’evangile de Jean.
Traduit par word, mot, verbe, parole.
Ce qui est evidemment reducteur de cette notion platonicienne du Logos.
Et on y retrouvera la recherche de la « parole perdue » , parfois associée à la legende du graal, mais aussi dans des milieux evangeliques la mystique « Parole de Dieu » en même temps ramenée au lire Bible.
Dans le monde catholique l’hostie jouerait aussi ce rôle. mais aussi des elans mariolatres d’intercession.
Le New Age s’est aussi emparé de la notion d’une vibration lumineuse agissante et guérisseuse.
Il y a interpénétration (en Ecosse plutôt catholique, en Angleterre les milieux proestants) entre cette notion manipulée confusément dans des milieux religieux et la quête maçonnique. se desesperant de la perte aussi d’un mot sacré …
Faute de prendre distance avec ces attirances religio-mystiques et de se concentrer sur cette quête maçonnique plutôt que des pratiques, on s’egare dans les considerations que nous lisons ici.
Oui, la recherche du « mot perdu » merite tous nos efforts.
36 @ JOAB’S
Attention à ne pas avancer d’informations inexactes pour étayer une argumentation subjective. L’Ecosse est (pour ce qui concerne la part de population se définissant comme chrétienne soit 50%) essentiellement presbyterienne c’est à dire protestante. (Église d’Ecosse 30%) et anglicane (Eglise d’Angleterre 5%) et non catholique ( Eglise de Rome 15%).
La conception du Logos qu’ont les réformés de toutes obédiences différe suffisamment de celle des catholiques pour avoir inspiré le mode de sélection à l’entrée dans les Loges aux 17° et 18° siècles.
Prétendre le contraire c’est récrire l’histoire.
Ce qui est information inexacte ou purement spéculative est ta derniere phrase, ergief. Par contre mon propos n’était pas sur la question catholiques-protestants. Pour le catholicisme en ecosse, j’évoquais surtout les dirigeants célèbres : Stuart.
Pour les fm, le sujet n’est pas la , quelques soient les similitudes avec le Logos chrétien mais aussi le mana polynesien, le manitou, le viracocha andin .
S’il y a quelque part « confusion », c’est certes dans 36 qui gagne haut la main !
Afin d’éclairer un peu la lanterne de ceux d’entre nous qui acceptent difficilement le fait de lier le Mason’s word de la mother lodge de Kilwining au God word des presbyteriens de John Knox, je suggère la lecture de cet article, un peu long mais très circonstancié, de Christophe de Brouwer. A aborder sans idées préconçues..
http://sifodierisinvenies.overblog.com/2017/01/presbyterianisme-et-maconnerie.html
Je lis toujours avec intérêt Christophe De Brouwer et Patrick Négrier, sans toujours partager leurs vues.
Voir dans une poignée de main un événement « providentiel » (comme Paul dans Galates 2,9 : When James, Cephas, and John, who seemed to be pillars, perceived the grace that was given unto me, they gave to me and Barnabas the right hands of fellowship; that we should go unto the heathen, and they unto the circumcision.) me paraît au contraire un geste fortuit et banal ! Voir dans le relèvement d’un homme à terre l’illustration des cinq points doctrinaux de Doordrecht me semble diantrement tiré par les cheveux (pourquoi pas les 5 doigts de la main ?).
Quant aux « mots de passe », je préfère de loin l’illustration qu’en donne Hergé dans les Cigares du Pharaon.
John Knox ? « Joyeux » personnage de cette fin de siècle aussi bousculé entre convictions irréconciliables que l’est le début du nôtre. Voire un rapport entre le « Mason Word » et le « Worde of God (God ‘s Worde) conteyned in the Olde and Newe Testament » relève de l’inspiration du Très Haut !! (toujours se méfier du génitif saxon !).
Whiche Churche is onely known tu God. But that Churche which is visible, and sene to the eye, hathe three tokens, or markes, wherby it may be discerned.
1) First, the Worde of God conteyned in the Olde and Newe Testament, which, as it is above, the autoritie of the same churche, and onely sufficient to instruct us in all thinges concernynge salvation, so is it left for all degrees of men to reade and understand. For without this Worde, neither churche, concile, or decree can establishe any point touching salvation.
2) The second is the holy Sacrements, to witt, of Baptisme and the Lordes Supper ; which Sacramentes Christ hathe left unto us as holie signes and seales of God’s promesses. So the Supper delareth that God, a a most provident Father, doth not onely fede our bodies, but also spiritually nourisheth our soules with the graces and benefites of Jesus Christ (which the Scripture calleth eatinge of his flesh and drinkinge of his bloode) ;
3) The third marke of this Church is Ecclesiasticall discipline, which standeth in admonition and correction of fautes. The finall ende wherof is excommunication, by the consent of the Churche determyned, if the offender be obstinate. And besides this Ecclesiastical! censure, I acknowlage to belonge to this church a politicall Magistrate, who ministreth to every man justice, defending the good and punishinge the evell ; to whom we must rendre honor and obedience in all thinges, which are not contrarie to the Word of God ( Liturgy of John Knox).
On a connu PIERRE NOEL mieux inspiré que cette déviation de mes propos…
Ils sont nombreux, les maçons francophones qui font feu de tout bois pour prouver que les opératifs du XVII° siècle étaient chrétiens fervents, sincèrement « catholiques » (donc romains) et nécessairement dévots. Est-ce l’inspiration venue d’en-haut qui les convainc à ce point ? Je n’oserais mettre en doute leur inspiration (dont je suis, dieu merci, épargné).
Le contexte dans lequel se développa ce « Mot » n’est pas sans importance.
Le « Mot de Dieu » d’origine calviniste, qu’intégrèrent les opératifs Écossais par la dénomination « Mot de Maçon », se retrouva au centre du conflit politico-religieux entre Marie I Stuart, la catholique et le calviniste John Knox et plus tard en opposition au Roi papiste Charles I.
En plus du rattachement à la maçonnerie de Métier, le « Mot de Maçon » devint un Mot de ralliement à la cause calviniste.
On voit dans ces périodes, en Ecosse, des nobles écossais s’inscrire dans une clandestinité hors Métier, que ce soit dans les rangs presbytériens que stuardistes.
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Malgré ces remous sous forme de tensions multiples, les Corporations restèrent indéfectiblement catholiques, par tradition, conservatisme, opportunisme, et rattachement aux valeurs chrétiennes, comme lorsque le père de James Anderson, de la Loge d’Aberdeen, vitrier de son état, mit en place par « charité » un « coffre pour nos pauvres, spécialement pour que la bénédiction de Dieu accompagne nos réalisations ».
Les statuts (4) de la Loge d’Aberdeen de 1699, datation proche de l’Edinburgh de 1696, stipule : « Que Dieu vous bénisse, vous et les travaux de vos mains, ce qui est le chaleureux vœu et désir de nous tous ».
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La terminologie « opératif » se doit d’être considérablement nuancée en cette fin du 17e siècle.
Sur 49 frères reçus compagnons depuis 1670 en la Loge d’Aberdeen, 30 n’ont aucun rapport avec le Métier, dont un collecteur des douanes royales, des perruquiers, avocats, armurier, professeur de mathématique, Marchants, chirurgien, un pasteur de Slaines.
La majorité sont des jacobites dont certains en lien direct avec Jacques II Stuart en exil à St Germain-des-Près, ou des quakers, alliés objectifs des Jacobites.
Cette mouvance hétéroclite est catholique, et bien malin qui pourra dire qui fut un fervent catholique ou non parmi ces désignations, qu’ils soient opératifs ou non, même si pour les jacobites il y a peu de doutes !
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L’inspiration divine évoquée et les vieilles fractures réelles ou supposées de part et d’autre du Channel, ne nous seront, en la circonstance, d’aucune utilité.
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Le sentiment, que j’ai la faiblesse de maintenir, est que dans ces environnements, que le « Mot de Dieu » ait pu être considéré comme étant un Mot « Sacré » en complément d’un passe-droit, n’a rien d’insolite, sans en faire une montagne qui invariablement accoucherait d’une souris.
Ben oui ! Tout est dans tout, disait un vieux Grec dont j’oublie le nom ! Quant au bon dieu, l’avantage, c’est qu’on peut lui faire dire n’importe quoi et son contraire, il ne dira jamais rien !!
Pourquoi ne pas dire que le Parthénon, le château d’Osaka et Machu-Pichu furent élevés par des maçons « catholiques » !
-13- Merci à ERGIEF d’introduire la notion de « God’s Word » en référence au « Mot de Maçon » ce qui lui apporte un éclairage.
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Ce « Mot de Dieu » provient d’un pasteur, John Knox, qui fit éclore le calvinisme en Ecosse à partir des années 1550.
Il convient de se référer à son ouvrage « Le Livre de l’ordre commun » où il s’accorde à l’idée que la Bible est la seule autorité, autorité exprimée par le « Mot de Dieu », qui aurait pour signification que le christianisme authentique est antérieur à l’Eglise catholique romaine. C’est là la spécificité de la Scots Kirk.
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Concernant les Loges écossaises qui accueillirent ce « Mot de Dieu » sous la désignation de « Mot de Maçon », ils ne seront pas sous la coupe des calvinistes malgré le désir de Jacques VI (nous sommes vers 1600) qui fut pressenti pour prendre la direction de tous les organismes des métiers de la construction.
Les « maçons de pratique », profondément catholiques, dépositaires d’une tradition lointaine, lui préférèrent, comme patron et protecteur, le catholique William St Clair, pourtant de mœurs douteuses.
On aurait pu croire que le Roi protestant allait imposer sa propre nomination à la tête des confréries.
Il n’en fut cependant rien.
Il alla jusqu’à accepter la rédaction d’une Charte qui garantissait aux héritiers Saint-Clair de Rosselyn ce rôle privilégié.
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Alors, oui, « dans un pays réformé », ces confréries écossaises restaient catholiques, sans que Jacques VI d’Ecosse, qui deviendra Jacques I d’Angleterre, ne s’en offusque aux époques concernées.
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Le « Mot de Dieu », « Mot de Maçon », d’inspiration calviniste dans un environnement de Métier catholique, s’il apparaît comme étant indubitablement un « Mot de Passe », avait aussi un aspect « Sacré » par la force des mots.
C’est tout ce que je voulais signifier.
Mes FF, tous vos commentaires me sont extrêmement profitables. C’est pourquoi, je vous remercie. 👍😊
Le Ms Edinburgh de 1696 donne la référence des mots sans les citer, là où le Chetwode Crawley de 1700 les donne en toutes lettres, à savoir : « Les mots sont Jachin et Boaz ».
Le MS Sloane 3329 de 1700 donnera, quant à lui, le « mot des maîtres et c’est Mahabyn qui est toujours divisé en deux mots », mot donné en pratiquant les cinq « Points du Compagnonnage » désignation mentionnée par l’Edinburgh.
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« Mahabyn » est donné en référence biblique par l’Edinburgh sans citer le mot.
Les « Ancients » s’empareront dans cette même lignée des mots en MB (Mahabyn, Maughbin, Matchpin, Magboe) de « Mahhabone » dont la traduction donnée est « Qui est l’Architecte (ou le Bâtisseur) ? ».
D’après le Ps.147.2, « le Bâtisseur » désigne Adonaï.
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Les « Moderns » emploieront une nouvelle désignation « Machbenah » et une nouvelle signification, « L’Architecte est frappé à mort ».
« L’Architecte », cette fois, n’est plus Adonaï mais Hiram.
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« L’Edinburgh Register House » donne-t-il des Mots de passe ou des Mots Sacrés ?
Peut-on avancer que dans la perspective d’une Loge de Métier à forte résonance catholique, l’un ne va pas sans l’autre ?
Pourquoi tout compliquer ? L’ERH donne la référence des (deux) mots (dans Kings I) que doit répéter l’inconnu pour être admis. Qu’est-ce, techniquement, sinon un mot de passe ? C’est le nom d’une pièce (d’un « morceau » 😊) d’architecture/de maçonnerie ! Qu’est ce que ça a de « sacré », voire de « catholique »? Dans une ville, un pays, réformé ?
Vous avez raison, et les grands Experts aussi ! Le mot est « convoqué » et fait écho à l’évangile de Jean …
Je n’avais pas compris la profondeur du message, par ignorance sans doute et éloignement de Puteaux !
Je dois avouer ne pas trouver ces nuances subtiles dans les échanges simples des manuscrits d’E’burgh (l’étranger visiteur se fait reconnaître par un mot biblique qu’il a reçu le jour de sa réception).
Je rejoins ce que je comprends être l’agacement de Pierre Noël.
Les loges opératives n’ont jamais été des églises.
On y a jamais étudié, de près, de loin comme indirectement la religion. D’une part on ne se serait jamais permis de le faire, d’autre part on y étudiait les particularités du chantier de construction en cours et on y formait à un METIER.
les préambules des Anciens Devoirs sont de pure forme. Il s’agissait de satisfaire aux obligations du royaume où l’on exerçait, pas plus, rien d’autre.
Idem pour les loges spéculatives d’avant 1751, annèe du commencement de la confusion, qui donnera notamment le REAA. Le METIER alors enseigné était celui de la rationalité intellectuelle et de la clairvoyance, pas celui de la bigoterie.
Fatiguant de voir inlassablement tout ramené à la religion.
Allez à la messe, cela nous fera des vacances. Le rite y est nécessairement juste quelque soit l’église. Il reproduit les Ecritures, vous serez comblés. Charge à vous de le comprendre correctement.
Je suis très heureux du commentaire d’Asphalot. le mot de maçon (the mason word) est décrit depuis 1696 et n’est autre qu’un mot de passe donnant accès à une loge de maçons opératifs. Son assimilation à la Parole du Prologue de l’évangile de St Jean est une évolution très postérieure, inconnue des loges d’outre-Manche (celles du moins que je connais).
Mon TCF Pierre, il est écrit « en écho », ce n’est pas tout à fait la même chose que « assimilé à » …
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(Sachant que cela se passe quelques instants après l’ouverture du Livre)
Où, diable!, parle-t-on d' »écho » ?
Relis mon post [10] ayant trait à l’explication (en 2016) du GE de mon obédience au sujet de la réintroduction que semblait déplorer notre F Ergieff (3ème paragraphe).
Mon TCF Pierre, je suis allé consulter le texte du manuscrit d’Edimbourg tel qu’il est rapporté dans la somme de Louis Trebuchet (de l’Ecosse à l’Ecossisme) page 488 du Tome 1 – Volume 2 :
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Voilà ce qui y est dit tout à fait à la fin de la cérémonie :
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« Then the master gives him the word and gripes his hand after the mason way, WHICH IS ALL THAT IS TO BE DONE TO MAKE HIM A PERFECT MASON »
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C’était donc certes un mot de passe mais aussi un symbole final d’appartenance, donc un un mot « sacré »… tout comme aujourd’hui. Mot qui a d’ailleurs une signification en hébreux, signification qui est enseignée aux initiés du grade et qui est peut être une composante de cet « Echo » auquel il est fait allusion.
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Je m’arrête là pour cette discussion en milieu « ouvert » sur un élément de notre rituel d’ouverture…
A 9, Ergieff :
Je pense aussi que le principe est simple : un inconnu se présente, il donne les « secrets » au gardien. Celui-ci transmet l’information au surveillant, laquelle arrive ensuite au VM, par un expert ou qui que ce soit d’autre. Au VM d’admettre ou non le visiteur.
Il y a une vingtaine d’années, je me suis présenté à une loge de Washington DC où je ne connaissais personne (sauf le candidat du jour !). Je me suis présenté » et ai présenté mes « credentials » (documents de ma loge, de ma GL). Après examen de ceux-ci, on me dit qu’on pouvait donc m’interroger. Je le fus par trois FF (dont un européen) et je fus admis après une demi-heure à entrer en loge. L’ accueil y fut chaleureux.
Avec l’attestation du Grand Secrétaire et après 30 minutes d’interrogatoire ? Purée !
Dans ma loge non-régulière, quand un parjure en provenance de la GLRB souhaite assister à nos travaux, il se présente avant la tenue au VM qui examine son motif et prend la décision de l’accepter ou non. Cette discussion n’est pas à proprement parler un tuilage.
Admettons-le, les cas sont rares. Par exemple, une initiation dont notre F :. connaît le candidat égaré. S’il est admis, il ne sera pas invité par le VM à transmettre les salutations fraternelles au VM et aux frères de sa loge durant la tenue, ni repris – généralement à sa demande – dans le tracé du jour.
Pour être précis, l’interrogatoire en question fut un « tuilage » en bonne et due forme sur chaque grade/degré ! l’Européen cité était là pour résoudre en cas de besoin, les différences « transatlantiques » des tuilages. A aucun moment il ne fut question de relation inter-obédientielle.
4 – PIERRE NOEL.
Pierre, la Grande Loge de France a réintroduit la circulation du Mot dans son rituel d’ouverture au 1er D° du REAA il y a environ une décennie. Le VM le transmet aux 2 surveillants par le truchement du MDC à charge pour le 2e d’entre eux d’annoncer en fin de circuit que tout est juste et parfait.
Lorsque cette pratique a été adoptée par l’obédience ses initiateurs ont expliqué s’être inspirés à la fois du rite du Mot de Maçon et des rituels des Antients. Qu’en penses-tu ?
Cela ne se passe pas exactement comme ça, et se fait lors de l’ouverture des trois degrés.
6 YASFALOTH et 7 PIERRE NOEL
Ma description de la pratique en GLDF était volontairement succincte et discrète. En revanche ma question portait sur sa signification.
En effet le but de la circulation du Mot était à l’origine la reconnaissance maconnique des participants. Le rituel du marquis de Gages le démontre sans ambiguïté.
Or j’ai toujours eu le sentiment que cette pratique, revisitée par la GLDF était un peu « incongrue », même si je reconnais que ce terme est un peu fort.
J’ai les arguments du Grand Expert de l’époque vis à vis de cette question, en voici quelques extraits, j’espère qu’il ne m’en voudra pas :
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« Les historiens de la Maçonnerie nous indiquent que de 1638 à 1877, l’ouverture des travaux en loge se faisait après circulation du Mot. La disparition de la circulation du Mot de nos rituels s’est produite à une époque particulière de l’histoire de la Maçonnerie dont deux dates témoignent de l’esprit de cette époque: 1875, le Convent de Lausanne ; 1877, abandon par le Grand Orient de France de la référence à toute spiritualité. »
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« … convoquer Le Mot, connu de tous, et dont les derniers récipiendaires furent les Frères Apprentis, c’est faire écho à la Parole contenue dans le Prologue de Jean, et rétablir un élément historique fondamental du REAA … »
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« … Sur le plan initiatique, la circulation du Mot, c’est déjà mettre l’Apprenti et le Compagnon sur le chemin de la connaissance des « Mots Substitués » … »
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Après… on adhère ou pas … pour ma part j’y vois ainsi une mise « mise en action » de l’énergie du verbe dont je ressens maintenant l’absence quand je visite des ateliers où cela ne se pratique pas. A l’origine le mot était véhiculé par des « diacres » que l’on n’a naturellement pas voulu rétablir, d’où les modalités actuelles.
10@YASFALOTH
J’étais membre de la GLDF au retour de cette pratique ( Passé au RER j’ai rejoint l’Alliance depuis mais je reste proche de mes ex loges). Orateur à l’époque, j’ai pu expliquer aux frères sa source en partant du God’s Word des calvinistes Écossais pour désigner la Bible et la Parole, et du Rite du Mason’s Word de la Loge Kilwinning vers 1620/30. Sur le principe je partage ton interprétation à propos du Verbe et de l’acte de création à l’ouverture de la loge. C’est la forme qui ne m’à jamais vraiment convaincu. Peut être parce qu’en l’absence des diacres, les exécutants actuels ne sont pas suffisamment imprégnés de leur responsabilité en la matière et sans doute parce qu’il manque quelque chose dans le rituel pour renforcer le message. Mais quoi?
Au RER nous ouvrons et fermons sur des prières identiques à tous les grades et suffisamment dépouillées pour nous distancier des dérive cultuelles, mais c’est une autre voie…
Bonsoir mon TCF,
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Difficile de répondre à cela… as tu connue la version remaniée du Rituel de 2017 impliquant le MDC et changeant la modalité de prononciation du mot ?
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Sinon, je ne peux qu’être d’accord sur le fait que l’exécution (la forme) d’un rituel dépend énormément de l’implication de ses acteurs (et du M de Musique). C’est justement ce sur quoi nous essayons de travailler.
Je suis très heureux du commentaire d’Asphalot. le mot de maçon (the mason word) est décrit depuis 1696 et n’est autre qu’un mot de passe donnant accès à une loge de maçons opératifs. Son assimilation à la Parole du Prologue de l’évangile de St Jean est une évolution très postérieure, inconnue des loges d’outre-Manche (celles du moins que je connais).
J’ignore tout des usages (actuels) des LL Françaises (et ne m’en porte pas plus mal!).
Le bon sens justifie que l’assistant à une tenue maçonnique se fasse reconnaître « par les secrets » usuels avant que la loge soit déclarée « ouverte ». Cela vaut surtout pour les visiteurs inconnus.
Le problème reste la provenance de ces « secrets ». Furent-ils acquis dans une loge « légitime » ou par tout autre moyen (lectures, divulgations, héritages, conversations profanes ou fréquentation de « loge » bidon …). le plus sage est la décision de la GL d’A naissante : n’accepter en loge qu’un visiteur dont la qualité est attestée par un document officiel émanant d’un organisme reconnu par la loge visitée.
7 « J’ignore tout des usages (actuels) des LL Françaises (et ne m’en porte pas plus mal!) »PN à bien raison en effet. A titre d’exemple, (un seul suffit, je ne souhaite pas entrer dans une polémique stérile, les choses étant ce qu’elles sont ) Je reprends donc le post de l’un de nous, bien placé et crédible au sujet de, des, devrais-je dire, modifications des rituels de l’obédience citée : « Ils se mettent souvent à plusieurs pour cela. Membres changeants d’une réunion à l’autre, qualifications imprécises, bon à tirer pas signé, relecture bâclée ou absente, imprimeur pressé et négligent etc… » ll va sans dire, mais c’est mieux en le disant que les dit rituels ont été modifiés souvent à une certaine époque et facturés aux loges…. Trop fort les frangins.
Si la transmission du mot à l’ouverture est effectivement présente dans de vieux rituels français tels le Luquet ou celui du Marquis de Gage, elle ne l’est pas dans les Trois Coups Distincts. Elle est introduite dans les premiers rituels de la GLGE en 1804 (non présente dans le MS Courtin de Chaleston – 1801)
1/ Faut-il y voir un rapport avec le Mason Word ? J’en doute. En effet le « rituel du Mason Word » était la transmission de l’attouchement (une poignée de main) et du mot à l’impétrant comme on le fait à tous les rites, partout dans le monde lors des réceptions.
2/ Etait-ce une pratique des Antients ? Non présente dans le TDK (ni dans le Ms Courtin) on peut en douter.
3/ Est ce une pratique franco-française ? Je laisse les érudits des rituels anglais et américains y répondre mais j’ai une petite idée.
Pour en revenir aux rituels du REAA tels que pratiqués en France. La transmission du mot à l’ouverture aux 3 grades est donc introduite par la Grande Loge Générale Ecossaise en 1804 et disparaît suite au Convent de Lausanne dans les rituels de 1877 (rien à voir avec le Convent du Grand Orient qui, contrairement à ce qui a été écrit n’abandonne pas toute référence à la spiritualité, mais nimpose plus l’obligation de croire en Dieu et en l’immortalité de l’âme… le GADLU n’est pas cité dans le discours de Frédéric Desmons. Par contre le premier rituel sans spiritualité ni ésotérisme est celui de 1880 de la GLSE… j’dis ça, j’dis rien…)
Elle est réintroduite à la GLDF en 2012.
En 1763, la loge du marquis de Gages (La Parfaite Harmonie, Mons) s’ouvrait par la circulation des secrets, via les « colonnes », des SS au VM :
D.·.Vénérable 1er Survt.·. à quelle heure se fait l’ouverture de la loge d’apprenti maçon ?
R.·. Très Vénérable, à Midi plein.
D.·. Vénérable 2ème Surveillant, quelle heure est il ?
R.·. Très Vénérable, il est midi plein.
D.·. Puisqu’il est midi plein et que c’est à cette heure que se fait l’ouverture de la loge d’apprentis et que commencent nos travaux, Vénérable Frère 1er Survt.·., dites au Vénérable Frère 2ème Survt.·. qu’il me fasse passer par sa colonne, le mot, la passe, le signe et l’attouchement et leurs significations et vous mes Frères passez la même chose par votre Colonne afin de nous assurer que nous sommes ici tous Frères.
Le premier le dit au deuxième et ils les font passer ensemble chacun par sa colonne….
Le tout étant parvenu juste au maître, il dit :
Vénérable Frère 1er Survt.·. le mot, passe, signe et attouchement m’étant parvenus juste, il nous reste à louer le Seigneur de ce qu’il ne se trouve point de profane parmi nous pour troubler nos travaux. Avertissez le Frère Vénérable 2ème Surv.·. qu’il avertisse les maîtres, compagnons et apprentis qui composent cette vénérable Loge que la Loge de l’apprenti maçon est ouverte.
Il fait le signe en le disant, toute la loge le fait aussi.
Très intéressant. Merci Pierre 😊
1) Ce qui doit être observé dans une loge régulière.
Pour qu’une loge puisse être couverte régulièrement, il faut deux appartements d’entrée. Le premier est occupé par un Frère Servant, qui en ouvre la porte à ceux qui se présentent ; & le second, qui sépare la Loge du premier, est ce qu’on nomme la Chambre des Pas perdus, & dans laquelle l’Expert doit toujours rester. Ceux qui désirent être admis en Loge étant dans le premier appartement, un d’entr’eux frappe à la porte des Pas perdus ; l’Expert la lui ouvre, le reçoit seul & l’examine sur les principaux points de la Maçonnerie, & sur-tout lui fait faire la marche & les signes ; & lorsque l’interrogé est reconnu Maçon, l’Expert l’introduit en Loge avec les formalités ordinaires. Il ne faut pas oublier que Frère qu’on introduit doit, en entrant , prendre la main du second Expert, qui est en-dedans de la loge, pour lui donner l’attouchement & le mot de passe du grade que l’on tient, ensuite il va se placer entre les Surveillants, se met à l’ordre dudit grade, en fait le signe & salue le Vénérable, qui, alors, (peut) l’interroger sur le Catéchisme.
2) Observations sur l’ouverture des Loges.
L’ouverture n’est que le consentement unanime de commencer les travaux. Chez les anciens Chevaliers, cette cérémonie se faisait par une prière à la Divinité. Cette maxime religieuse s’est perdue dans les différents troubles que la Catholicité essuya… L’ouverture des Loges devint alors une observance simple, courte, symbolique comme tout le reste, & tout à fait indépendante de l’instruction ; mais bien des Maîtres ne font aucune attention à cela, peut-être aussi l’ignorent-ils ? On en voit un grand nombre qui font toutes les demandes du catéchisme, même celles des signes & des paroles, avant que la loge soit ouverte ; d’autres font tout le contraire, ils se contentent de faire avertir l’Assemblée, par leurs Surveillants, que l’on va ouvrir la Loge ; ensuite ils font le signe & les acclamations du grade qu’ils vont tenir ; puis avertissent que la Loge est ouverte ; après quoi ils demandent à leurs Officiers si la Loge est ouverte, demande qui doit être faite avant que rien faire de maçonnique, & surtout un signe qui est un des principaux secrets Maçonniques.
Ces deux manières d’ouvrir une Loge sont également contraires aux loix de la Maçonnerie ; ce sont des innovations faites par des Maîtres peu instruits des statuts de l’Ordre. Il faut absolument les éviter toutes deux. Il est défendu très-expressément de faire aucun signe, encore moins de proférer de mot sacré sinon en loge ouverte, & ici elle ne l’est pas. ((Recueil Précieux de la Maçonnerie Adonhiramite … par un Chevalier de tous les Ordres Maçonniques. A Philadelphie, chez Philarethe, rue de l’Equerre à l’A-plomb. M. DCC. XXXV. Pp 4-8 du premier volume).
Qui n’a vu de telles erreurs commises par des VM qui ne se préoccupent pas de ces vieilleries, trop désireux d’entendre les planches et débats prévus par leur programme ?
Ce beau mascaron se trouve à l’angle du cours de L’Intendance et de la rue Vital Carles à Bordeaux et a été réalisé par un tailleur de pierre membre de la loge Guernica dans les années 2000.