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JVW : « Quant à la Grande Loge Régulière de B, (elle fait) des concessions très regrettables aux exigences de la Grande Loge Unie d’Angleterre, telle par exemple la présence d’un « autel » en Loge, sur lequel reposent la bible, l’équerre et le compas … L’ouverture rituelle de cette bible se fait par le Vénérable et constitue « une séquence très britannique » (c’est moi qui souligne !), cet officier invoquant la descente de la « Vraie Lumière », celle-ci étant symbolique, bien entendu, de la Révélation divine dont ce livre est supposé être la matrice. Croyance qui n’est aucunement « française ». »
Pourquoi JVW écrit-il cette c …, lui qui a fréquenté/présidé pendant des années des loges de cette obédience, rite français et RER confondus ?
l’ouverture de la loge par le VM ne se fait dans aucune (je souligne !) loge « britannique » si la bible est hors de sa portée immédiate. Elle est la règle au RER (avec la signification que JVW rappelle) qui reste, que je sache, bien « français » !
Après le « cérémonial » (gestes, paroles, représentations, jeux scéniques) mimant l’entrée du profane (celui qui est « devant le temple » !) dans un monde nouveau ou son accession à un « état » meilleur de l’être, encore faut-il « expliquer » au néophyte le simulacre théâtral qu’il a vécu de façon souvent parcellaire dans l’émotion du moment. Après le vécu pratique, vient l’explication théorique du message vécu, laquelle constitue l’initiation au sens pratique du mot. Cette initiation, c’est l’instruction (par questions/réponses), présente déjà dans les premiers manuscrits maçonniques, remplacée plus tard par les exposés discursifs que nous connaissons. Comme un dessin vaut mieux qu’un long discours, l’explication commentée du tableau (celui-ci étant LA loge, ne l’oublions pas, le centre des regards) est le support essentiel de cette instruction/initiation. Sans instruction, la cérémonie préalable ne sera ni comprise ni retenue, et servira au mieux à combler le cimetière des illusions mortes, au pire à faire des ânes porteurs de reliques.
J’ajoute que cette initiation/Instruction était désespérément absente des rituels des Vrais Amis d’UP au temps des gibus.
20@PIERRE NOEL. Ah ! L’âne porteur de reliques…Cette magnifique production de La Fontaine que notre cher Geplu serait bien inspiré de reproduire entièrement sur ce site, tant elle va bien à ces dignitaires enguirlandés qui hantent les couloirs et les temples des obédiences. SI Gérard me lit je lui suggère vivement de donner suite à ma requête.
18 Oui, mais les rituels de cette époque ont continué à être pratiqués au XXe et XXIe siècles. Je pourrais en donner une série d’extraits, tant au premier grade qu’au deuxième (le plus martyrisé !!) et au troisième, qui, lui, marque une rupture majeure entre le Rite Moderne Belge et le Rite Français.
Je tiens une analyse précise et documentée à la disposition de ceux ou celles qui, éventuellement, s’intéresseraient à cette problématique très particulière à nulle autre pareille.
Je ne désire pas effrayer ici l’un ou l’autre tenderfoot qui se perdrait dans ce qui lui semblerait être de l’incohérence.
Pour ma part, j’arrêterai ici ce débat, désolé d’avoir été aussi long.
… »sous le roi Leopold II » … Il faut tout de même lire ce que l’on critique.
On pourrait aussi passer en revue les différences énormes qui caractérisent le Rite Moderne Belge au cours des années où nos loges étaient peuplées de frères à grandes barbes, portant gibus et chaînes de montres, c’est à dire sous Léopold II, le bâtisseur, le colonisateur et le coupeur de mains (dit-on). On se doit de le honnir de nos jours.
Ces différences portent sur le grade d’apprenti, mais surtout sur le grade de compagnon et surtout sur le grade de maître maçon.
Le grade de Compagnon belgicain a subi les derniers outrages ; le grade de maître est fondamentalement différent de celui du Rite Français.
C’est ce que j’ai vécu avec une grande réticence dans les années 1960 et + jusqu’à ce qu’un frère érudit me mette un beau jour sur la piste du Rite Français. Ouf…
J’ai vécu la même maçonnerie que jvw, pendant les mêmes années ! Je n’ai souvenir ni de barbu ni de gibus ni de montres de gousset. La province, peut-être ?
Je crois, en revanche, que la maçonnerie est partout la même (enfin, « presque » !) et partout une bien belle chose (voir mon commentaire n°1)
« J’ai vécu la même maçonnerie que jvw, pendant les mêmes années » !!
Nous n’avons pas connu les années Leopold II, mort en 1909.
12 : Parfois, mon cher Pierre, tu me rappelles ce Cyrano de Bergerac qui m’est si cher. Je l’entends s’exclamer :
« Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
« On pourrait dire…oh! Dieu… bien des choses en somme !…
Je reviens à ma tirade du nez, soit à mon énumération de la « structure de base ». Qui est par définition nécessairement limitative et simplificatrice.
Je dis qu’elle figure une entrée dans une vie spirituelle. Ceci est illustré par le point 7 de mon énumération : « son passage des ténèbres à la lumière ». Ce point 7 est central, c’est pour moi le point essentiel et fondamental du déroulement scénique. Mais il y a aussi la rédaction du « testament philosophique » qui est traditionnelle et que tu sembles ignorer. (Mozart fut initié comme cela en 1784 et placé dans un cabinet de réflexion funèbre où on l’abandonne à ses méditations).
Que, dans cette scénographie, tu privilégies la description du tableau de loge, c’est ton droit et c’est ton goût.
Que tu fasses de l' »instruction du néophyte » ce qui constitue « VRAIMENT » une initiation, c’est ton avis.
Qu’il n’y ait PAS D’INITIATION DU TOUT » en dehors de cette séance de catéchisme, c’est une opinion que ne partagent peut-être pas tous les frères.
Jean Van Win résume remarquablement la cérémonie d’initiation à tous les rites. Je ne peux qu’applaudir, non sans relever qu’il simplifie un peu, soit dans un sens, soit dans l’autre, lorsqu’il écrit :
« sa mise à l’écart,
le bandage de ses yeux
son introduction dans la loge
des voyages contrariés
sa soumission à des épreuves,
son passage des ténèbres à la lumière
sa prestation de serment
sa consécration
son investiture
son introduction dans la chaîne d’union
enfin les agapes (rituelles ou non) »
Les trois étapes manquantes, les épreuves/purifications (avec le cliquetis des épées), la consécration chevaleresque, la chaine d’union, ne se trouvent que dans les rituels d’inspiration française.
Ce ne serait pas grave si ce qui fait vraiment de l’exercice une « initiation » au sens classique du mot n’était absent de cette énumération : l’instruction du néophyte (le tuilage, les circonstances de la réception, la description de la loge, la charge). Peu importe qu’elle soit communiquée par un jeu de questions/réponses (comme autrefois) ou par une succession d’exposés discursifs. Sans elle, il n’y a pas d’initiation du tout !
Merci Jean van Win, merci infiniment, c’est un traité d’Architecture.
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Le paragraphe 6 du chapitre 5 est fondamental, il ne s’agit pas, en maçonnerie, de croire. Et moins encore en une parole, en l’occurence la Bible.
Si les constructeurs avaient conçu leurs édifices selon des croyances, ils se seraient tous écroulés.
Il s’agit, en maçonnerie, de Comprendre.
La maçonnerie partage ce principe, et de mon point de vue s’en est faite l’héritière, avec le principe fondateur de l’initiation égyptienne (exprimée exclusivement de manière symbolique et ainsi difficilement accessible) et son corolaire la Philosophie grecque constituant sa traduction en textes de sorte de favoriser la compréhension de l’initiation.
Que les septiques de cette dernière proposition lisent Pythagore.
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Je suis, toutefois, en désaccord sur un point, bannir la métaphysique de la maçonnerie, et plus précisément du RF.
L’intellect, dont la raison (que je chéris) n’est qu’une des résultantes, est nécessairement métaphysique, le caractère métaphysique étant l’essence de l’intuition elle-même moteur de l’intellect dont le vecteur intelligible est la raison. Ceci est décrit et magnifiquement démontré par les Grecs tardifs, notamment Plotin et Porphyre.
Du reste, plus loin lorsque tu raisonnes sur l’intuition tu le confirmes et tu réhabilites ainsi la métaphysique.
Je crois comprendre que cette mise à l’écart initiale est comme une mise en garde contre toute superstition.
Le rituel RF, par les principes qu’il développe et promeut est un antidote absolu contre toute superstition, empêchant toute dérive fantasmagorique de la réflexion métaphysique.
C’est sa singulière différence d’avec tous les autres rites, il est l’orthodoxie maçonnique.
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» En Loge, au profane s’oppose l’initiatique, et non pas le sacré » – Jean van Win.
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Sentiments fraternels.
Désap, la lecture de quel livre de Pythagore conseille-tu, puisque tu nous demande de le lire ?
9 – Le petit chaperon rouge (mais il est considéré apocryphe)
EN este contexto cuenta ustedes con un extenso libro, editado y escrito fuera de las órbitas francófonas: Victor GUERRA La masonería de los «Modernos»: Historia y ritualidad: Inglaterra y Francia – Siglo XVIII Tapa blanda
-5- Soulignons par ailleurs que cette étude sur le « Rite Moderne » de Pierre Noël est remarquable et reste d’actualité.
Merci de me rappeler un vieux souvenir !
Je ne suis certes plus aussi incisif et me souviens toujours avec plaisir de ces initiations auxquelles j’assistais avec un plaisir toujours renouvelé au rite moderne belge, au rite de Schaerbeek, à celui de la Koperstraat ou à celui de la rue de Laeken, tous différents, tous profondément émouvants ! Aujourd’hui, ce qui me frappe surtout est le fait que ces débats ne concernent jamais que le premier degré, qui n’est qu’émotion du moment, alors que les choses « sérieuses » viennent aux 2° et 3° degrés seulement.
J’aime bien cette formulation selon laquelle le 1er est « émotion du moment » et qu’ensuite viennent les « choses sérieuses ». On pourrait presque dire, avec l’émotionnel, une sorte d’irrationnel au 1er et davantage de rationnel au 2ème et au 3ème. Presque.
J’aimerais entrer en contact avec Jean van Win. Quelqu’un peut-il me donner ses coordonnées, email ou tel ?
merci d’avance
Je vais lui transmettre tes coordonnées.
Le premier degré/grade de la franc-maçonnerie est jeu d’ombre et de lumière, de passage de l’une à l’autre, application ou exemplification du mythe de la caverne de Platon. Quoi de plus explicite que la référence constante à la découverte de la Lumière, récurrente dans l’ésotérisme occidental ? Ce passage de l’obscurité à la lumière, de l’ignorance à la connaissance…, le premier degré de tous les rites (maçonniques) le raconte de la même manière. Il est d’abord découverte de l’inconnu et invitation à l’aventure. Ce parcours implique une déstructuration préalable de l’individu, représentée symboliquement par la préparation rituelle, aveuglement, dépouillement, dénudation partielle et asymétrie de la vêture … Lui fait suite la reconstruction de l’être par l’épreuve ou la purification pendant les voyages précédant l’entrée dans le lieu ordonné (la montée à l’orient, centre du monde) avant l’illumination finale. La lumière, soleil du jour et lune de la nuit, est partout et toujours symbole de l’unité primordiale, source de vérité. Ce schéma unique et permanent est celui de tous les rites maçonniques, qu’ils soient français, britanniques, allemands ou suédois. Les variantes scéniques, l’insistance sur tel ou tel détail importent peu. Le recours à la symbolique des outils du maçon et à la construction du temple de Salomon est heureux mais circonstanciel. Le nier est ouvrir la porte aux querelles futiles et aux guerres de rites.
Pour info, dans une étude interne de la GLRB sur le Rite français Moderne, (Annuaire de 1983), Pierre Noël concluait : « Plus que tout autre le rite français moderne fut la victime de l’incompréhension et de l’ignorance. Vidé de sa substance par des maçons plus préoccupés des luttes du forum que d’enseignement initiatique, il fut réformé (…) dans le sens d’une « écossisation » qui rend inintelligible ses caractères propres et originaux. Ce double courant a conduit aux rituels aujourd’hui en vigueur, rituels syncrétiques et hétérogènes qui revendiquent abusivement le titre de « moderne » (…) On peut penser qu’un retour aux sources serait profitable à la pratique de l’Art Royal. Il ne s’agit pas là d’un « historicisme dogmatique » mais simplement du respect de notre Tradition » »
4 et 5 – Les rituels des ordres de sagesse ont en effet beaucoup emprunté à l’écossisme mais ils ont été tellement édulcorés (je pense en particulier aux grades de vengeance) que les mythes ont été dénaturée et vidés d’une part de leurs enseignements.