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Géplu.
Si le grain ne meurt il reste seul. S’il meurt il donne beaucoup de fruits.
Article remarquable. IL m’est rare de féliciter Pierre qui m’irrite souvent. Ca ne peut que gager de ma sincérité.
Sur le plan pratique, lorsque j’en ai eu le pouvoir, j’avais institué au RF la presentation du tableau de loge au nouvel initié, sans lire.
L’origine en était un embarras vécu par moi-même sur la deconcentration vécue dûe à l’embarras de présenter avec épée, rituel et difficulté de croiser le regard du nouvel initié.
Ce qui etait vu comme une performance remarquable …. alors que comme le rappelle Pierre, il suffit de « lire » les images que nous avons sous les yeux. …. et d’en connaître le sens.
IL en est de même lors de rites dont ON CONNAIT le sens et l’ordre opérationnel (rites anglais…). et que l’on a répété.
Peut on « désacraliser » le rituel (à supposer qu’il le soit encore). Le rituel s’appuie sur une imagerie particulière adaptée à une epoque, une classe, des metiers pour communiquer un message intemporel. Une imagerie souvent périmée qui impose de rappeller le contexte pour qu’elle retrouve un sens.
ALors peut-on s’appuyer sur d’autres images plus parlantes aujourd’hui ? (big-bang, trous noirs, fusion nucléaire, physique particulaire, nombres complexes).
A mon avis, s’il n’y a pas lieu de sacraliser ce qui n’etait qu’opportunité du moment, il convient de se pencher sur justement ce quii est essentiel, intouchable, en comparaison avec le futile (les gamineries obedentielles) , les simplismes, la facilité, les tactiqes de « pouvoir » opportunistes …
Sans parler de dévoiement, il me semble tout de même qu’une organisation, un ordre, un art, une fraternité, un métier -on qualifiera la franc-maçonnerie comme on voudra- censée cultiver l’authenticité et la fidélité, le minimum serait de pratiquer des rituels originaux.
Je n’ai jamais compris quel problème peuvent poser le RF 1787 ou le REAA 1804.
Bien qu’appréciant très modérément le RER, il me faut reconnaître à ces adeptes la vertu de préserver et sans cesse rechercher l’authenticité de sa lettre et de son esprit.
En Maçonnerie, il ne peut être question de « modernité », le principe ne s’inscrivant pas dans le temps.
Au-delà de tous ce que l’humanité a pu écrire, le symbolisme nous invite à le dépasser.
C’est ainsi exprimé dans le RF 1787 :
« … peut-être aurez-vous remarqué quelques points qui paraissent se contredire, ou du moins n’avoir pas entre eux une parfaite connexité … Vous verrez par la suite, à force d’études et de recherches, ces contradictions apparentes s’évanouir …
C’est assez que l’Ordre vous ait indiqué la route que vous avez à tenir. »
S’il y a une chose que je ne discuterai pas jamais c’est le droit absolu (mot adoré dans certains milieux) de tout maçon de vivre et d’aimer la maçonnerie de son choix, dogmatique, adogmatique, révolutionnaire, intellectuelle, débile, sexiste ou pas, woke s’il le veut (ca manquera pas d’arriver bientôt … avec les dégâts prévisibles aux grands noms du REAA!) dans la loge de son choix
Faut arrêter l’humour
Le Christianisme a donné l’Inquisition, les buchers et l’abbé Pierre. La FM ne peut échapper aux malfaisants ou ignares.
Il ne reste qu’à favoriser ceux qui en ont une haute et belle idée. Sans renoncer.
J’ai suivi, il y a quelques temps, « La malédiction du lys », téléfilm français, conforme à la mode actuelle, qui raconte le meurtre d’un descendant de négriers bordelais, laissant entendre que Bordeaux, comme Nantes, Amsterdam, Bristol et bien d’autres villes d’Europe doivent leur fortune et leur visage actuel au commerce « triangulaire », comme on l’appelle.
Je redoute le jour où des milieux bien-pensants s’en prendront à tous ces maçons d’autrefois, Sloane, Morin, Francken, Hacquet, Grasse-Tilly, Delahogue, Bideaud, Fondeviolles, Dalcho et bien d’autres qui ont connu, vécu, profité, aimé peut-être, Saint-Domingue, la Jamaïque, Charleston et La Nouvelle-Orléans, sans jamais en évoquer une particularité qui nous questionne.
Avant de savoir si cela plaît ou pas, encore faudrait-il s’entendre sur ce qu’est une maçonnerie dévoyée? Ou sur ce qu’elle n’est pas.
Oups !!!!!! Erreur d’aiguillage magistrale de ma part.
Ce commentaire devrait être ailleurs en réponse à Rémi sous un autre article.
Quand j’aurai retrouvé le bon article j’interviens aussitôt pour réparer.
En fait c’est une réponse à Rémi (1), ici même. C’est corrigé. Et c’est ainsi plus cohérent.
Quelle importance ? « Dévoyé » (détourné vers une destination imprévue) est, en soi, un mot innocent, devenu immoral sous le regard des grincheux bien-pensants.
Pierre Noël, toujours aussi pertinent et objectif.
Un exemple pour nous tous.
Le Robert
Dévoyer : détourner du droit chemin, de la morale
.
Larousse
Dévoyer :
– Détourner quelqu’un du droit chemin, le dégrader moralement, le pervertir.
– Détourner le sens d’un mot de son acception première.
Synonymes : dépraver – dévergonder – perdre – pervertir
Ce document est disponible intégralement sur hiram.be.
Merci Géplu !
Il y a plusieurs branches sur un tronc solitaire. les distinguer est une chose, les juger en est une autre.
Je me contente de dire que l’une me convient sans doute mieux.
1787 : Rituel de grades bleus et de certains grades dits « hauts » . Tous les grades sont signés et approuvés par Roëttiers de Montaleau en juillet 1787.
Je possède depuis une quarantaine d’années une photocopie de ce document qui est conservé au Grootoosten der Nederlanden (Grand Orient des Pays-Bas). Elle se compose de deux parties, la seconde étant intitulée : Maçonnerie française divisée en deux parties, seconde partie donnée et rédigée par le Grand Chapitre Général de France en l’année 1787. Hauts Grades du 1er, 2ème, 3ème et 4ème Ordre, savoir Les Elus, les Ecossais, le Chevr d’Orient et le Sublime Grade de Rose-Croix. Chaque cahier rituel se termine par la caution officielle : Collationné conforme à l’original le 20 juillet 1787. S. Roëttiers de Montaleau
La première partie montre une page de garde ajoutée et dactylographiée sur une antique machine à écrire par un conservateur de la bibliothèque du Grand Orient des Pays-Bas. Le texte en est fort abîmé, mais je le transcris ne varietur à votre intention : Citation :
« Le manuscrit date certainement d’avant 1790 (comparez les toasts pour le Roi et la Reine) et est une copie authorisée, faite entre 1786 et 1792. C’est un rituel très important et très intéressant, seulement comme manuscrit, dont aucune copie imprimée existe. En reliant, la reliure a perdu l’ordre exact du texte (qui est bien complet d’ailleurs) si malheureusement les tableaux y sont enlevés. Le manuscrit consiste des quatre cahiers et est usé (sic) comme rituel complet des rites français en 1786. Comme déjà dit, c’est une copie originale authorisée pour les officiers principalement et chaque degré ». Fin de citation.
Chaque cahier de grade énonce et décrit clairement chacune des « cérémonies » constituant le rituel dans son ensemble, de même qu’il existe un cahier complet destiné au Vénérable, mais aussi des cahiers comportant des extraits destinés à chacun des Officiers qui ont à intervenir.
Toutefois, cet important et très épais document ( il mesure 6 cm d’épaisseur) comporte, à la page 108 de ma copie, outre les
« ingrédients » du Régulateur du Maçon et ceux du Régulateur des Chevaliers Maçons, un rituel « supplémentaire » qui est demeuré inaperçu à nombre de frères : c’est celui de l’Installation du Vénérable Maître de loge, qui n’est qualifiée ni de secrète ni d’ésotérique. MAIS ELLE EST FRANÇAISE !! La Loge représente cette fois le Temple de Salomon, et non plus le parvis du Temple sous la voûte étoilée. Ce qui est toujours de règle au Rite Français.
Le Grand Maître, nommé Cyrus, annonce qu’il va recevoir l’impétrant au grade de « Vénérable Maître de l’Ordre Royal de la Maçonnerie […] par le pouvoir reçu de la part de notre Sublime Grand Maître le Duc d’Orléans ». L’Obligation n’est pas moins étonnante, car, le candidat étant à genoux, elle s’ouvre comme ceci :
« Je promets au Dieu tout puissant Grand Architecte de l’Univers… ». L’instruction du grade révèle qu’il fut reçu PAR LE FER ET PAR LE FEU. Après avoir juré fidélité au Roi, le nouveau Vénérable s’engage à faire punir les traîtres à sa patrie, à sa religion et à son Roi. Observons avec satisfaction que nous sommes en 1787, soit deux ans à peine avant la prise de la Bastille…
Ce rituel particulier, le seul de ce type au sein du volume complet, est dûment daté du 20 juillet 1787 et collationné, mais N’EST PAS SIGNE PAR ROËTTIERS ! Un ajout, du à qui, et pour quelles raisons ? Avis aux historiens…
Les rituels « belges » dits du marquis de Gages (1763) comportent, eux-aussi, une cérémonie d’installation française, antérieure à celle dont il est question supra, puisque ce rituel d’installation française émane de la Grande Loge de France, sous Louis de Clermont, décédé en 1771. Ce rituel est très analogue à celui de 1787 ; le candidat Vénérable est purifié par un réchaud placé sous ses pieds avec deux épées en sautoir sur la tête.
Dernière curiosité, le serment est cette fois une promesse « sur ma parole d’honneur». Manuscrit de la Bibliothèque Nationale Paris, FM4-79
Contrairement à une vision trop répandue l’essentiel de la FM ne peut être dans un Rituel,inutile donc de le tripatouiller sans arrêt.
(ce n’est que mon avis mais je le partage.)
Que cela plaise ou pas, plupart des maçons continentaux pratiquent une maçonnerie dévoyée.
Avant de savoir si cela plaît ou pas, encore faudrait-il s’entendre sur ce qu’est une maçonnerie dévoyée? Ou sur ce qu’elle n’est pas.
En effet. Il est incontestable – entre autres choses – que certaines manières de faire ont été vidées de tout leur contenu initiatique. Que penser, à titre d’exemple, d’une grande obédience française, qui entre 2009 et 2012 a modifié le rituel du 1er degré au moins trois fois, si j’ai bonne mémoire. Supprimant ou modifiant des passages parce qu’ils n’étaient pas ou mal compris (par les ff en charge de la commission de modification – modernisation ? – des rituels) … Ce n’est qu’un petit exemple et ce n’est pas le plus méchant… mais c’est dommage pour ceux qui arrivent. En revanche, c’est quand même une bien belle chose que la maçonnerie. et la réflexion du F Pierre Noël est aussi belle qu’éclairante en la matière.
Ha oui, vraiment, les pauvres …on les plaint !