Le Prince Frederik

Prins Frederik der Nederlanden (1797-1881)

Posted by Géplu

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vendredi 5 avril 2024
  • 14
    Jean van Win
    18 avril 2024 at 16h56 / Répondre

    L’introduction du « Précis historique » est en effet signée par L. LARTIGUE en décembre 1891. EMILE LARTIGUE fut assassiné en 1943, de même que Georges PÊTRE, ce que je raconte dans mon roman « La loge secrète de Charles de Lorraine » en page 157.
    Ceci me touche de très près, car Georges PÊTRE fut le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode qui avait célébré le mariage civil de mes parents en 1934. PÊTRE fut abattu devant sa femme et ses enfants, au pied de l’escalier, par sept balles tirées à bout portant. Mes sources donnent la date du 31 décembre 1942. Pour quelle raison ? Pêtre était, par ailleurs, Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de Belgique. Une plaque est apposée sur sa maison rue Verbist, dont je publie une photo.

    Ce n’est pas tout. En janvier 1943, quelques jours plus tard, les « noirs » (de zwette en patois bruxellois) comme on appelait les terroristes à la solde des Nazis, abattaient avec la même sauvagerie, à son domicile, le Lieutenant Grand Commandeur du Suprême Conseil de Belgique, le général Emile LARTIGUE, haut responsable de l’Armée secrète.
    Outre Alexandre Galopin, gouverneur de la Société Générale, bien des dirigeants du Grand Orient de Belgique tombèrent aussi. A Ixelles, l’avocat Raoul ENGEL, ancien Grand Maître du Grand Orient, de même que le gouverneur de la province de Namur, François BOVESSE, membre de la Loge La Bonne Amitié, et aussi l’ancien ministre Jules HIERNAUX, ancien Grand Maître du Grand Orient.
    La Ligue antimaçonnique du Dr OUWERX porte ses fruits. Elle était établie au 79 rue de Laeken sous l’Occupation. Elle avait publié, dès 1938, les noms et adresse de milliers de francs-maçons belges dans le journal catho La Libre Belgique. Les assassins s’en servirent avec plaisir et grande facilité pour pourchasser les maçons.
    J’arrête ici, car comme j’ai vécu tout cela d’assez près, j’ai tendance à être prolixe.
    D’autant que nous nous éloignons du sujet traité, qui est celui de cette canaille de prince Frédéric, qui, à Bruxelles, fut déplorable dans sa jeunesse, mais fut remarquable une fois rentré aux Pays-Bas.

  • 10
    Jean van Win
    17 avril 2024 at 13h11 / Répondre

    La mémoire revient à ceux qui sont (encore) capables de la stimuler. En fait, j’ai dans ma bibliothèque, un peu surchargée, le luxueux livre édité par la loge des Amis Philanthropes dite sans numéro, dont j’ai fait partie de 1961 à 1983.
    Rendons hommage à René ÉLISABETH pour la reproduction photographique et à la célèbre imprimerie LIELENS pour la partie typographique et la reliure. Un fort beau bouquin maçonnique. Tiré à 1000 exemplaires, dont je possède le numéro 518.

    On y trouve l’étude dont je parle supra, intitulée : « A propos des loges militaires ». par Roger Desmed, alors Secrétaire des AP.
    Nous le retrouvons tout entier dans ce texte, car les notes de bas de page sont plus longues et fouillées que les textes eux-mêmes.
    Elles sont, amha, d’un intérêt prodigieux. Roger DESMED y fait abondamment référence à A. LE BIHAN, dont on trouvera au CEDOM le célèbre « Loges et Chapitres de la Grande Loge et du Grand Orient de France (2e moitié du XVIIIe siècle), Mémoires et documents XX Paris 1967.

  • 9
    Jean van Win
    17 avril 2024 at 12h16 / Répondre

    >>>8
    Ne faut-il pas lire « Roger Desmed » et non Raoul Desmed ? Il y avait autrefois t un Raoul Desmedt à mon Aréopage de Bruxelles, mais il n’avait pas grand chose à voir avec l’ancien VM des AP Roger Desmed, qui fut un VM de haut vol, notamment professeur à l’Université Libre de Bruxelles, et auteur du texte le plus complet que je connaisse sur les loges militaires. Un historien humble et très bien informé.

    • 11
      Pierre Noël
      17 avril 2024 at 18h22 / Répondre

      En 1972, la loge AP, « sans n° », publia « Histoire d’une loge. Des origines à 1876 ».
      la première partie (« A propos des loges militaires », pp 9-25) était signée R. Desmed (sans t !), secrétaire de la respectable loge des Amis Philanthropes. la suite contenait l’histoire des AP, racontée en 2 volumes (parus en 1893 et 1897) par le F. Emile Lartigue.
      J’ai acquis cet ouvrage bien connu, au bar de la rue de Laeken, dans les années 70 de l’autre siècle ! La fin tragique d’E. Lartigue se raconte encore.

      • 12
        Michel HERMAND
        18 avril 2024 at 7h39 / Répondre

        Bonjour Pierre! Je souhaite faire une micro-correction: l’auteur de l’ Histoire des AP est Louis Lartigue et non son fils Emile, assassiné début 1943 parce que Lieutenant Grand Commandeur du Suprême Conseil de Belgique, le Souverain Grand Commandeur Georges Pêtre l’ayant été le 31 décembre 1942.
        L’ouvrage de Lartigue est remarquable, même s’il y a quelques imprécisions dont nous ne connaîtrons jamais le caractère volontaire ou non. Ainsi, il présente Verhaegen comme initié en 1832, alors qu’il a été affilié aux AP, s’étant mis en sommeil à l’Espérance en 1824. Pendant la Révolution, de 1830, Verhaegen a bien veillé à rester sous les radars (encore à inventer), bien à l’abri dans son fief de Watermael-Boitsfort. Nous lui devons la politique du Grand Orient de systématiquement s’écarter de la Maçonnerie traditionnelle, tout en tolérant (pour combien de temps encore?) les minorités en son sein. Excellente journée!

        • 13
          Pierre Noël
          18 avril 2024 at 16h27 / Répondre

          Excusez la confusion des générations Lartigue. Mea Maxima Culpa !
          Le « Précis Historique » des AP est certes remarquable, mais bien peu objectif quand il parle de la période hollandaise dont il expurge le rôle de Verhaegen et ses positions orangistes.
          Je suis mal placé pour discuter l’évolution éventuelle du GOB (dont je ne me soucie guère par ailleurs) !

  • 8
    Pierre Noël
    9 avril 2024 at 11h27 / Répondre

    Plutôt que s’en tenir aux poncifs (cf 7) de l’époque, mieux vaut rappeler un témoignage de Verhaegen !
    Le silence des « Amis Philanthropes » (loge francophile « libérale et progressiste ») en 1830-1831 doit être interprété, en partie, comme une manifestation d’orangisme, d’autant plus que les retrouvailles à La Haye, le 13 mars 1861, du prince Frédéric et d’une délégation des «Amis Philanthropes», présidée par Théodore Verhaegen, fondateur de l’ULB, « Saint » (canonisation dérisoire autant que folklorique), Vénérable de la loge et GM ff du GOB, furent particulièrement émouvantes. N’oublions pas que Verhaegen avait été proche du prince autrefois et qu’il avait été initié par son frère Guillaume (d’Orange) le 12 avril 1819, dans la loge L’Espérance à Bruxelles.
    Au cours des discours qui furent prononcés à l’occasion de cette visite, on rappela les liens historiques qui unissaient les habitants des anciennes XVII Provinces. La délégation remit au prince Frédéric, qui était toujours Grand Maitre, le produit d’une souscription et d’un concert philanthropique au profit des victimes d’inondations catastrophiques aux Pays-Bas.
    Le voyage à La Haye fut suivi d’autres rencontres tout aussi chaleureuses entre maçons belges et néerlandais, à Bruxelles et La Haye. Un de ces discours fut prononcé en néerlandais par Théodore Verhaegen (pp. 162-164). Voici un extrait de son discours :
    « Depuis longtemps déjà la Hollande et la Belgique ont repris leurs anciennes relations. L’indépendance réciproque et à Jamais nécessaire de ces deux pays n’empêche pas qu’’il y ait entre eux des liens naturels dérivant tout à la fois et de la configuration des territoires et de leurs aptitudes propres et de leur communauté d’intérêts vis-à-vis des grandes puissances. Si la politique a pu nous séparer un Jour, trente années ont passé sur cette séparation et une franche et loyale amitié a mis fin à des dissentiments passagers. Ces dissentiments n’appartiennent plus désormais qu’à L’histoire. Ils ont fait place à une admiration profonde, à une sympathie ardente pour un peuple qui, comme la Belgique, a toujours aimé et défendu la liberté, pour un peuple auquel nous sommes unis par une communauté d’origine, de traditions et de luttes. Nos pères ont lutté ensemble pour la même cause. Les descendants du Taciturne et les descendants de Marnix de Sainte Aldegonde se donnent aujourd’hui la main et poursuivent fraternellement côte à côte la même voie » (p. 160). Entraîné par son lyrisme orangiste, Verhaegen ajouta ces mots (en parfaite discordance avec ce qui fut dit le 26 février 1831 dans la loge « Les Vrais Amis de l’Union») : « Nous avons toujours respecté et aimé le prince Frédéric des Pays-Bas, notre Frère par excellence. C ‘est avec bonheur que nous nous rappelons les services éminents qu’il a rendus à l’Ordre par sa fermeté, son activité et l’élévation de son caractère. La maçonnerie belge recueille encore aujourd’hui les fruits des semences qu’il a laissées sur son sol. Honneur à lui.’ Reconnaissance éternelle ! « (p. 161).
    Loge Les Amis Philanthropes, Livre d’Architecture, t. 8, pp. 158-165. In Raoul Desmed. La vision de l’histoire nationale à partir des archives de la loge « Les AmIs Philanthropes ».

  • 7
    Baphomet
    8 avril 2024 at 19h01 / Répondre

    A la lecture des commentaires, l’article semble fouillé et instructif. Toutefois, en quoi cet individu serait-il appréciable et visiblement apprécié… au point d’être exposé dans les locaux de la GLRB ? On pourrait rétorquer que Léopold, premier roi des Belges, trône bien dans ceux du GOB. Dans les deux cas, cherchez l’erreur…
    Autant Guillaume fut apprécié des Belges, autant son frère cadet (Frederik) fut chassé et démis de ses fonctions pour les avoir massacrés. Son épée fut d’ailleurs brisée en tenue de loge au motif d’avoir fait mitrailler des (ses) Frères lors des combats du Parc de Bruxelles.
    Sur le plan militaire, il s’est montré un piètre stratège, conduisant au résultat catastrophique pour les Néerlandais. Au niveau maçonnique, il fut un grand maître déplorable. Il eut entre-autres l’idée saugrenue de supprimer les hauts-grades en Belgique, pour leur substituer deux grades d’Élu de sa composition, au grand dam des maçons Belges !

  • 6
    Jules Graton
    6 avril 2024 at 12h34 / Répondre

    Joël Goffin : article très fouillé. C’est Constantin Rodenbach, membre éminent de la Réunion des Amis du Nord (Bruges) et grand-père du poète de Bruges-la-Morte, qui proposa d’exclure à vie les Orange-Nassau du trône de Belgique. Gendebien, quant à lui, sollicita le duc de Nemours pour régner sur la Belgique : c’était une forme de rattachement indirect à la France. Une majorité du gouvernement provisoire opta pour cette solution. Gendebien avait d’abord sollicité le marquis de La Fayette… Le roi Louis-Philippe refusa le trône pour son fils de peur d’avoir une confrontation avec l’Angleterre. Gendebien sera plus tard le VM des Amis philanthropes.
    Paul-Henry Gendebien, Histoire d’une famille, Les Gendebien au temps des révolutions et des guerres européennes, Weyrich, 2017

  • 5
    Christophe de Brouwer
    5 avril 2024 at 19h17 / Répondre

    Bonjour Pierre, heureux de te retrouver ici et un grand merci pour cette complémentarité.

  • 4
    Bonaventure DUMONT
    5 avril 2024 at 16h32 / Répondre

    C’est superbe ! Merci Pierre !

  • 3
    Cristobal Dunord
    5 avril 2024 at 16h00 / Répondre

    Merci Pierre !

    CEEDEE

  • 1
    Jean Gaul
    5 avril 2024 at 12h29 / Répondre

    Article absolument exceptionnel, un « must read » pour les Fr. belges et néerlandais!

    • 2
      Remi
      5 avril 2024 at 15h51 / Répondre

      Et pour les autres aussi. Un grand merci à Pierre Noël et à Géplu.😊👍

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