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A un moment de leur histoire ,plutôt près de leur naissance, les dissidences aspirent à dorer leur blason , non pas tant pour faire oublier qu’elles sont nées d’une lutte de pouvoir , mais à l’inverse pour attester qu’elles sont le produit d’un combat d’idées, et que leur accès au statut d’institution incarne la victoire d’une doctrine davantage qu’une guerre d’indépendance réussie .
Il échoit à la plume talentueuse de Monsieur Bardot , (qu’on devine en service commandé ,les anciens conjurés ayant forcément mandaté un orfèvre ) , d’écrire les lettres de créance de la nouvelle obédience , pour la mettre au niveau de ses pairs ..Pour convaincre , cet exercice de funambule se heurte à deux obstacles .
-Le sentiment diffus que les fondements doctrinaux de cette quatrième voie ont eclos « post partum » et que la petite dernière s’invente une théologie après avoir monté les murs de sa chapelle , à l’opposé des schismes classiques , où la lente maturation d’un programme précède l’occupation d’un territoire. Les béotiens voyaient la GLAMF comme le résultat d’une crise interne à la GLNF et la énième manifestation du fractionnisme, maladie infantile de la maçonnerie, et ruse de l’histoire pour condamner à l’humilité les artisans de l’universel . Ils avaient tort , là où ils lisaient des enjeux de pouvoir , une sourde lutte idéologique se déployait.La vérité ,tardive , se fait enfin jour .La bonne intelligence de ce débat souterrain , enfin mis en lumière, exige un niveau de finesse et de subtilité tel qu’on comprend le choix de l’occulter pendant la bataille , pour ne pas altérer le moral des combattants .
– La maçonnerie souffre d’une profusion d’offres et , à en créer une nouvelle ,il faut se démarquer des anciennes , faire la démonstration que le « marché » était, sans le savoir, orphelin de ce regard inédit . Les titres de légitimité sont préemptés par les acteurs en place et la tache est ardue pour qui veut faire entendre sa différence en demeurant régulier .Heureusement , l’inventivité théorique des maçons est , comme l’imagination fiscale française ,sans limite, et , là où l’on croit le champ intégralement couvert , surgit par la grâce d’une dialectique ciselée, une niche, un besoin mal assouvi qui attendait son église et ses prophètes ,pour accéder à la plénitude de l’expression. Quoiqu’on en fasse ici un usage qu’il faut déplorer , cette aptitude à la réinvention témoigne aussi d’un infini de l’exégèse d’où la maçonnerie tire sa profondeur et son attrait : le détournement de vertus a valeur d’hommage .
On m’objectera ,avec raison, le choix de la polémique, le refus d’aller au fond , le cantonnement à une analyse sur le mode des « maitres du soupçon » , j’y ajoute l’aveu d’une compréhension limitée de cette prose étincelante, à lire sans doute comme un poème en oubliant qu’elle s’affiche comme un programme .
L’époque est aux murs et aux frontières ,Monsieur Bardot se fait le scribe éblouissant d’un air du temps , ou prime le « chacun chez soi ».
Il faut le regretter, mais puisque nous sommes entraînés à déplorer en espérant ,il faut souhaiter qu’il retrouve un jour le charme désuet des passerelles , mette son aiguille de dentellière au service du raccommodage ,et retrouve le gout de l’essentiel.
.
Négrier nous prend pour des demeurés incultes.
Il énonce des têtes de chapitres qui nécessitent chacune dix pages de réponses.
A mon sens il ne convaincra que les croyants et ceux qui n’ont pas besoin de voir pour croire, les heureux des évangiles.
Il faut également l’informer du naufrage de la Scolastique dont il nous rabâche les thèses.
Et puis, le coup des Ecritures incomprises est éventé.
On lira avec profit les philosophes néoplatoniciens dont une part du travail est consacré à la critique de la religion d’Abraham et du christianisme.
Gageons que pour Négrier ceux-là également n’ont su saisir l’immense œcuménisme de la bible et sa haute portée philosophique.
14-Désap
Pourquoi ce besoin de globaliser ? Ne prend pas ton cas pour la généralité. Le « nous » que tu utilises sciemment ne te permettra pas d’avoir plus d’adeptes. Encore une manipulation grossière qui ne sert pas ton personnage ! !!
Réponse au post 11 :
1. Vouloir différencier la philosophie (en général ou occidentale en particulier) d’une part et d’autre part la Bible est d’une ineptie totale car la tradition biblique véhiculait une philosophie non seulement en raison de son épistémologie (I Sam. 9,9 ; Deut. 6,5 ; Mt. 22,37 ; Mc 12,30), mais aussi eu égard à la diversité des secteurs du savoir qu’elle explora (anthropologie ; psychologie ; pneumatologie ; ontologie ; épistémologie ; éthique ; philosophie politique ; pédagogie ; sociologie ; eschatologie).
2. Je rappelle que dans l’Ecriture juive il n’y a pas de « dieu » (theos) mais seulement des « vertus » (‘elohîm) et « l’Etre » si cher à Heidegger (YHVH : forme lexicale résultant de la superposition des trois formes du verbe « être », hayah, conjuguées au passé, au présent et au futur en allusion au fait que « l’Etre » ou YHVH désigne le phénomène historique et permanent de l’actualisation des potentialités tant au plan sensible comme manifestation, qu’au plan intelligible comme révélation). Or ni les vertus ni l’Etre ne sont transcendants au monde.
3. Rappelons que l’épistémologie biblique n’est pas une épistémologie de la « croyance » mais une épistémologie du « voir » prophétique qu’est l’opération de l’intuition intellectuelle (c’est-à-dire rationnelle), ce qui exclut d’emblée comme hors sujet toute croyance, superstition et autre conjecture imaginaire qui ne sera jamais qu’une projection subjective et non l’humble réception d’une donnée objective. Intuition intellectuelle (qui n’est pas l’intuition sensible) réhabilitée en philosophie au XX° siècle par Husserl sous la forme de la phénoménologie.
4. Un maçon peut cultiver la philosophie occidentale sans cultiver la philosophie biblique ; de même qu’il peut cultiver la philosophie biblique sans cultiver la philosophie antique (grecque ou romaine) ou moderne (européenne).
5. A cause de mon âge qui me contraint à intensifier mon positionnement en matière de politique culturelle, je m’attache aujourd’hui à conserver et à transmettre les grandes cultures européennes : la Bible juive et chrétienne et ses sources proche-orientales (Egypte ; Mésopotamie ; Perse), ainsi que la Grèce et la Rome antique (avec leurs héritiers : les philosophes modernes du XVI° siècle à aujourd’hui).
6. S’il est vrai que l’évêque Cyrille d’Alexandrie a fait assassiner la philosophe grecque Hypatie en 415, et que l’empereur Justinien a fait fermer l’Académie d’Athènes en 529, il est cependant inadmissible de dire que le christianisme a détruit les cultures antiques car ce sont les grands penseurs chrétiens de l’Europe qui ne cessèrent de recueillir (haut Moyen-âge), d’étudier (Moyen-âge thomiste) et de transmettre (sous la Renaissance) les héritages grecs et romains qui nous sont parvenus grâce à eux.
7. Il est inadmissible de dire que le « christianisme fut violent » : lorsque des violences furent commises dans l’histoire, ce n’est pas une culture en soi qui attaqua, mais c’est une certaine interprétation (faussée) de la culture chrétienne par des incompétents (le plus souvent ecclésiastiques) qui perpétra ces violences. Même chose en Grèce : lorsque Socrate fut mis à mort, ce fut par des Grecs (un poète, un politique et un orateur) qui n’étaient pas des philosophes et se faisaient des valeurs de la Grèce une idée personnelle extérieure (exotérique) et fausse, fort distincte de l’idée incomparable que s’en fera quelques années plus tard un philosophe éclairé et universel comme Platon notamment dans le Philèbe.
8. D’autre part il convient de rappeler que la culture biblique ne véhicule pas une pensée unique (la Bible n’est pas un livre mais une bibliothèque) car elle fut et elle est le lieu d’affrontements doctrinaux qu’on retrouve encore dans les sociétés occidentales d’aujourd’hui : non seulement dans le judaïsme la plupart des auteurs bibliques attaquèrent les positions doctrinales inadmissibles du Lévitique, mais encore les apôtres Jean et Simon-Pierre attaquèrent les positions doctrinales anti-christiques et contre-traditionnelles de Paul de Tarse. On ne peut donc jamais parler du judaïsme ni du christianisme au singulier, et lorsqu’on parle du christianisme, il faut toujours préciser si l’on entend parler du christianisme apostolique ou du christianisme paulinien (Paul n’était pas membre du collège des douze apôtres). La différence est immense.
9. Aucun être humain n’est aujourd’hui capable de comparer la culture biblique aux cultures grecque et romaine de l’Antiquité pour savoir laquelle serait la plus exacte ou la plus complète car il faudrait d’abord avoir fait le tour de chacune d’elles et cela n’est pas possible au cours d’une existence humaine individuelle car cela demande des qualifications (linguistiques) et une érudition (lectures) qu’aucun être humain ne pourra assumer tant il est difficile au cours d’une vie de faire le tour d’une seule culture.
10. Je me permettrai de conclure cette réponse au post 11 en citant l’Ecriture : « le bâton pour l’échine des sots » (Prov. 23,6).
12-Negrier
Mon TCF un seul mot me vient à l’esprit : MERCI pour cette magnifique réponse à l’ineffable Désap.
12 – Negrier @ Merci beaucoup pour cette réaction très argumentée et pleine de sagesse. Quant à Desap, il est décidément incorrigible.
8 – Mon frère Desap, je revendique haut et fort mes racines occitanes et ma culture judeo-greco-latino-chretienne. Elle me vient par mes gènes et ma tradition familiale. Plus je creuse dans le terreau d’où je suis issu, plus je ressens cette quadruple appartenance et plus je vis bien cet amalgame métaphysique, cette fusion spirituelle entre Jerusalem, Athènes et Rome. Si comme moi tu étais né dans la plus gallo romaine des villes de France, et si tu avais été éduqué dans dans la pensée greco latine, entre catholiques, juifs, protestants et souvenirs cathares, en aucune manière tu cultiverais cette opposition viscérale au christianisme qui revient systématiquement dans ton propos et obscurcit ton jugement.
9- Mon cher F. Ergief, je ne pense pas, malheureusement, que Désap soit capable de te comprendre.
Son coté laïcard obtus le rend acerbe dans tous ses échanges dès qu’il s’agit de religion ou d’obédience maintenant l’obligation de la croyance en Dieu. Conséquence, ses fantasmes et ses exagérations continuelles décrédibilisent ses propos sans qu’il s’en rende compte.
La remarque de C.S.Lewis : « Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, surtout quand ce qui est à voir ne peut être vu qu’avec le cœur » correspond tout à fait au personnage.
9 / 10 – Je vous en prie mes frères, cessez vos simagrées.
Jamais je n’ai lu de référence à la Philosophie dans vos commentaires, vos seules sources sont bibliques.
Si vous passez par pertes et profits la destruction quasi intégrale par le christianisme des cultures antiques, constituant bien concrètement et réellement nos racines, en ce qui me concerne je m’y refuse naturellement.
En outre, il me parait tout à fait indispensable, en ces temps de résurgence de l’obscurantisme religieux, de rechercher, sauver et cultiver tout ce qui nous reste des cette période, d’une part au regard de l’immense richesse intellectuelle que cela représente, d’autre part parce qu’une civilisation ne saurait exister, s’épanouir et se perpétuer coupée de ses racines.
Mon frère Ergief, je suis né en Provence, d’une vieille famille provençale. Et l’Histoire non montre à quel point le christianisme fût violent à l’égard de la population de la région française peut-être la plus attachée à ses racines gréco-latines, elle qui ne fût jamais Celte, mais Ligure.
Enfin, après un certain nombre d’années de lecture des deux « camps » (car il est bien entendu que ma réflexion ne saurait être systématique), exception faite de la superstition et d’une dévotion pour des hommes qui confine au fanatisme, j’aimerais que l’on me montre ce qu’il y a de plus dans le monothéisme qui ne serait pas dans la philosophie antique. En sens inverse, l’interrogation même est incongrue, passer à côté est incompréhensible.
Ce texte trouve des échos en moi, pèlerin sur le chemin, voyageur de partage, et mystique rationnel (non, ce n’est pas incompatible), je ferai en sorte de lire ce que Bardot écrit, accepter ce que je peux comprendre et intégrer à mon chemin.
J’ai écrit il y a longtemps : « l’être humain est un être infini,…. cela signifie surtout qu’il n’est pas achevé et que beaucoup reste à faire!.. »
Merci à GEPLU de tous ces textes, polémiques ou profonds. merci aux FF qui partagent leurs remarques, même dérangeantes parfois. Merci à vous tous de m’enrichir…
🙂
? je n’avais pas lu la présentation de F. Bardot en fin d’article, je comprends mieux nos convergences de vue
Neoplatonisme…. et tout s’éclaire pour notre cher frère Desap. ?
4 – C’est notre culture, mon frère Ergief, la spiritualité de nos pères.
Jésus, c’est l’Histoire des juifs.
Jésus :c’est l’histoire des Juifs !!! Ah bon, c’est un raccourci ou bien une interprétation personnelle d’une vérité
7 – c’est l’Histoire d’un point de vue objectif, mais je veux bien que l’on me démontre le contraire.
« Je ne suis pas venu abolir la Loi, je suis venu l’accomplir ». De quelle loi s’agissait-il ?
Pas celle d’Athènes ni de Rome dans tous les cas.
Lorsque nous ne sommes pas juifs, en Europe méditerranéenne ne sommes-nous pas de civilisation gréco-romaine ?
Le choix de Constantin n’était-il pas exclusivement politique, lui qui ne se convertit au christianisme que son lit de mort, et encore en était-il conscient ?
Je peux continuer ; il me semble nécessaire de faire la part des sensibilités religieuses et de la réalité historique, ou bien ce qui est proposé est une croyance, par définition sans intérêt au regard de son caractère subjectif aucunement qualifié pour établir une ou la vérité.
Ce texte est remarquable, il est en tout point conforme à l’idée que je me fais de la maçonnerie.
Je retiens entre autre :
– l’éternité anime le temps
– La justice est la conséquence directe de la mise en pratique des autres vertus et l’assimile à la justesse et à la vérité (ndlr : c’est l’éthique)
– Et le mystère de Dieu, s’il est plus vaste, n’est pas plus indéchiffrable que celui des êtres qui partagent nos vies, pas plus insondable que n’est le mien pour ma propre connaissance. (ndlr : ceci est à mon sens une vérité)
Dans l’immédiat post-Appel de Bâle, je reprochait à la GL-AMF de ne pas avoir d’identité et d’être à la remorque de la GLDF.
La correction est radicale, la GL-AMF commence à apporter à la franc-maçonnerie ce que je souhaitais ardemment.
Mes sentiments très fraternels au frère Francis Bardot.
La ritualité des rencontres ressert les liens, certes, mais l’immuabiliser ne risque pas de figer la relation au sein du groupe ? Le rite est une sorte de code comportemental pour accéder au sas de sécurité avant l’ouverture de la porte qui elle vous donne accès à la liberté spirituelle recherchée. Or, cette liberté ne peut pas exister pleinement en dehors de ce que vous appelez le grand Architecte. Ce que suppose d’avoir la conscience de sa présence et, dans ce cas, étant donné qu’il possède la science absolue, il a certainement des moyens plus efficaces pour nous identifier que nos rites. D’où le problème que pose l’immuabilisation du rite puisqu’il ne concerne pas le grand Architecte qui, lui, être tout puissant, ne recherche guère à nous imposer le culte de sa personnalité car il existe avec ses innombrables qualités absolues en tout mais surtout en dehors de tout.