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Après 1792, la locution « Liberté chérie » a généré de nombreuses homonymies, dont aucune ne paraît susceptible d’avoir inspiré les prisonniers d’Esterwegen. La RL Liberté chérie fut fondée en 1943.
Paul Eluard, pour sa part, écrit son nom un peu partout, avec passion, mais ne déclare jamais la « chérir » pour autant.
« Liberté chérie » est une locution de caractère romantique, bien dans l’air du temps en cette année 1792.
Quant au Chant des Déportés que tu mentionnes, il aurait été composé en 1933 et il s’agirait d’un chant allemand élaboré par des prisonniers communistes dans un camp de concentration pour détenus politiques en Basse-Saxe (Wikipedia). Une de ses strophes ne laisse pas d’intriguer, dix années avant Esterwegen :
Un jour dans notre vie
le printemps refleurira.
Liberté, liberté chérie
je dirai « tu es à moi ».
Se pourrait-il que ce groupe de déportés ait inspiré les Frères fondateurs belges de la R.L. LIberté chérie ?
Mais eux-mêmes chantaient-ils la Marseillaise… en allemand ?!
Claude-Joseph Rouget de l’Isle était pour sa part un officier mais aussi un poète romantique et un auteur dramatique, compositeur plutôt médiocre, qui fut dépassé par le retentissement mondial de son œuvre. Il retourna à l’anonymat après la Révolution et ce serait Berlioz qui aurait composé l’orchestration finale.
La Marseillaise est romantique dans sa totalité.
Ce courant artistique submerge toute cette époque, avec une force, une violence et parfois une douceur incomparables. Ce n’est ni l’œuvre de Chopin ni celle de Liszt qui me démentiront.
Seul un ancien d’Esterwegen pourrait nous confirmer la filiation réelle dont ils se sont inspirés. Mais ont-ils laissé des mémoires ? C’est plus que probable. Luc Somerhausen par exemple.
Franz Bridoux le sait-il ?
Esterwegen est en Basse-Saxe ! Entre Brême et la frontière hollandaise.
Une question m’a toujours intrigué dans mon plat pays ! De qui est « le sang impur » qui doit abreuver les sillons ? Est-ce celui des patriotes, « impurs » puisque venant du peuple (du « tiers-état »), ou celui des ennemis de la France ?
Pour répondre à ta question, le mieux n’est-il pas d’en avoir le texte entier sous les yeux?
Le voici:
REFRAIN
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu’un sang impur…
Abreuve nos sillons !
COUPLETS
I
Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L’étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes
REFRAIN
II
Que veut cette horde d’esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclavage !
REFRAIN
III
Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
REFRAIN
IV
Tremblez, tyrans et vous, perfides,
L’opprobre de tous les partis !
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tout prêts à se battre.
REFRAIN
V
Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !
Épargnons ces tristes victimes,
A regret, s’armant contre nous ! (Bis)
Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
REFRAIN
VI
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
REFRAIN
***
COUPLET DES ENFANTS
Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n’y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
REFRAIN
Hélas, ça ne répond pas à la question ?
Il est à qui, ce sang impur ? Aux Prussiens ou aux Sans-Culotte ?
C’est bien souvent à partir de cette seule formule que les exégètes se déchirent à propos du ton général de La Marseillaise. Les pacifistes y voient un chant violent car incitant à tuer… et pour ne pas paraitre politiquement trop incorrects les patriotes d’aujourd’hui ont peut être imaginé cette réponse à propos du sang qui ne serait pas bleu.
Il me semble qu’au 18ème siècle on ne s’embaraissait pas de ces subtilités. Il fallait bouter les ennemis loin de chez nous parceque toute l’Europe royaliste était liguée contre la révolution française. C’était à mon sens un chant purement guerrier.
Le merveilleux titre distinctif « Liberté chérie » provient en droite ligne du sixième couplet de la Marseillaise. Ce couplet se chante souvent mezzo voce, lento voire largo, son rythme contrastant, seul parmi tous les autres et surtout par son émotion contenue, avec les couplets patriotiques et martiaux qui l’accompagnent.
Les haut-parleurs de mon PC étant en panne, je ne sais si notre F. Franz Bridoux commente oralement cette origine sur Hiram.be Si oui, pardon à tous pour le doublon que voici.
L’on sait que Rouget de l’Isle crée le « Chant de guerre pour l’armée du Rhin » le 25 avril 1792 à Strasbourg. Ce chant deviendra rapidement la (sic) « Marche des Marseillois, chantée sur différans théâtres, [ en vente ] chez Frère, Passage du Saumon.
Le 10 novembre 1792, une édition anglaise « London Pub Willm Holland n°30 Oxford Street » propage en français la musique et les paroles, en six strophes de huit vers chacune.
Lors des 14 juillets annuels, on analysera et l’on observera avec intérêt de quelle version se sont servis les nombreux chefs d’orchestre qui dirigent cette Marseillaise tout au long de cette auguste journée, version qui a connu depuis 1792 bien des avatars… Le tempo trop lent voulu par Giscard, « pour faire anglais », et quelques autres pitoyables.
D’abord, on démarre sur un simple constat : « Allons enfans… le jour de gloire est arrivé ».
On les exhorte ensuite par de sonores : « Aux armes !…Marchez ! Marchez ! » à l’impératif présent, deuxième personne du pluriel.
Enfin, on conclut par un retour à l’ « Allons enfans… » mais cette fois suivi par un « Marchons ! Marchons ! » convivial et collectif qui, cette fois, doit être chanté par un chœur, comme le précise la partition anglaise originale !
Liberté chérie, que de subtilités l’on commet en ton merveilleux nom.
Est-on certain que le titre « Liberté Chérie » soit inspiré de « la Marseillaise » ?
N’est-il pas extrait du Chant des Marais (die Moorsoldaten)?
Un hommage que j’ai présenté à l’époque de son décès :
Nous avons perdu le 4 août 2009, Charles Wagemans, né en 1918, GM fondateur de la GLRB.
En 1959, Charles, alors qu’il était surveillant de la loge Le Septentrion (loge historique du GOB à Gand), avait été trouver le Grand Secrétaire de la GLUA, sir James Stubbs, à Londres et lui avait demandé sans hésitation ce qui était requis et nécessaire pour devenir « régulier » et être reconnu par les GL « mainstream ». Le Grand Secrétaire anglais avait été surpris de cette démarche audacieuse au point de la raconter dans ses mémoires. Loin de l’encourager, il avait insisté sur les difficultés de l’entreprise.
La GLB était créée la même année et reconnue par la GLUA. 5 ans plus tard. Charles en devint le 3° grand maître et, à ce titre, prononçait le discours de félicitations au duc de Kent lors de son installation comme grand maître de la GLUA en 1967 (il parlait un anglais très distingué, style « Queen’s English »). Il l’avait fait au nom de la plus jeune GL représentée, juste après le grand maître du Massachussetts, la plus ancienne des GL créées en Amérique du Nord.
En 1979, dans des circonstances bien moins favorables, il devint le premier grand maître de la GLRB.
Il eut encore l’honneur de prendre la parole devant des milliers de maçons du monde entier au Royal Albert Hall, en 1992, pour le 275° anniversaire de la GL Unie d’Angleterre.
Il était vénérable maître d’Ars Macionica, en 1994, quand JF Var y fit une conférence sur « la mort au RER ».
Il était accessoirement 33° du SCPLB depuis 1968 et en fut le Grand Orateur. Il fut également premier grand principal du Grand Chapitre de l’Arche Royale de 1968 à 1973.
Originaire de Gand, il avait servi dans l’armée britannique pendant la 2° guerre mondiale et débarqué en Normandie le 4° ou le 5° jour de l’offensive.
Il fut incinéré sans cérémonie religieuse (Charles, toujours très British comme il se doit, se présentait comme « anglican non pratiquant »).
Les sept fondateurs et les deux « affiliés » de « Liberté Chérie » sont cités dans l’entrée Wikipédia du même nom.
L’un d’eux, Henri Story, était un homme d’affaires gantois, libéral, très actif entre les deux guerres. Officier de réserve, il s’engagea dans les activités de résistance et contribua au départ en Angleterre de son beau-fils, Charles Wagemans, qui s’engagea dans l’armée britannique. Henri Story, membre de la loge gantoise Le Septentrion, fut arrêté par les occupants en 1943 et envoyé au camp d’Esterwegen (où il rejoignit la loge clandestine déjà existante). Il décéda en décembre 1944 dans un autre camp où il avait été transféré.
Son beau-fils débarqua en Normandie le J 4 (de mémoire). Il fut initié au Septentrion en 1949. Il devint GM de la GL de Belgique (1965-1968) puis GM (fondateur) de la GLRB en 1979. C’était un homme remarquable que je suis heureux d’avoir (bien) connu.
Suffit de lire ce qu’en écrit James Stubbs, Grand Secrétaire de la GLUA, dans ses Mémoires pour comprendre la conviction et l’audace de l’homme.
Franz Bridoux fut interné dans la même baraque que les fondateurs de Liberté Chérie (et c’est là qu’il fut informé par le mouvement sans en faire partie). Né en 1924, il ne put être initié qu’après la guerre.
Personnellement j’ai découvert cette loge belge Liberté chérie à travers le livre de Pierre Verhas « Liberté chérie, une loge maçonnique dans un camp de concentration » , éditions Labor, 2004.
Il y fait état de tenues (page 43) et d’une initiation, celle de Fernand Erauw.
On notera que Pierre Verhas a très bien connu les deux membres survivants de cette loge, qui n’en a eu que huit au total, Fernand Erauw lui-même et Luc Somerhausen, confrère et ami de son père. Et a priori, puisque non cité par Pierre Verhas, on peut supposer que Franz Bridoux, n’en était pas membre.
Mais n’ayant pas lu le livre de Franz Bridoux, je suppose prudemment que celui-ci est devenu franc-maçon plus tard, après-guerre.
Franz n’a jamais évoqué de tenues…..
Merci pour ce commentaire vivant qui m’éclaire un peu plus sur le sujet, … qui m’intéressait! Néanmoins, aucune indication sur les tenues secrètes (?) … ou peut-être révélées dans le livre. Longue vie TC Franz Bridoux.