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Il y aura toujours, jusqu’à la fin des temps des blasphèmes, des actes de profanation.
Le premier scandale reste bien celui révélé dans toute son ampleur par le journal Minute du 13 avril selon lequel la collection Lambert en Avignon dispose d’un budget de fonctionnement subventionné à 100% par des fonds publics (40% Etat, 40% ville et 20% région), le département mettant quant à lui un hôtel particulier à sa disposition. Cette approche réaliste, qui a été tout de suite la nôtre, est également celle du Professeur Debré: Il faut annuler ces subventions. Il faut annuler le contrat scandaleux par lequel la Collection Lambert en Avignon recevrait, selon Minute, 1 000 000 € par par pendant 10 ans contre le don de ses 350 « oeuvres » d’artistes autoproclamés ou mis sur le pinacle par un galeriste profitant de la bêtise, du snobisme ou de l’anti-christianisme de quelques bobos. il serait également intéressant de rechercher si un tel niveau d’aides est compatible les règles nationales, mais surtout communautaires.
L’affaire du piss Christ est ponctuelle. C’est en touchant aux subventions scandaleusement remises aux promoteurs de telles expositions, en appelant les consommateurs à se faire respecter des grandes sociétés qui les appuient qu’on aura une action plus structurante.
Déclaration d’Andre Serrano à Libération: J’aimerais travailler au Vatican, réaliser une grande oeuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale. J’aimerais que le Saint-Siège comprenne que je suis un artiste profondément chrétien de mon temps (cité dans Le Figaro Magazine du 22 avril 2011).
Toujours à propos de cette affaire du Piss Christ:
Mme le Maire réagit
l’auteur de cette saloperie se dit chrétien… pourquoi pas, je connais bien un médecin juif (et ancien franc-maçon) qui écrit des livres glorifiant le nazisme…
Petit rappel: l’œuvre est ancienne et s’inscrit dans un cadre plus général (une iconographie de l’état de la religion) et l’artiste qui est par ailleurs un fervent chrétien. après tout, des milliers d’interprétation de cet œuvre sont possibles mais, bizarrement, le mot « blasphème » revient toujours (ce qui en dit en fait plus sur l’état d’esprit de ceux qui regardent l’œuvre que sur la prétendue volonté de l’auteur). La volonté « d’interpellation » des chrétiens est également, à mon sens, une préoccupation moderne que l’on plaque sur une œuvre ancienne puisque notre époque est très préoccupée par la confrontation des religions musulmanes et chrétiennes.
Il est évidemment très dommageable que l’organisation de cette exposition ait choisi d’insister un peu lourdement sur le côté « provocateur » de l’œuvre de cet artiste. Cela n’a pas contribué à permettre l’émergence d’autres lectures, plus subtiles (et plus intelligentes) du message que cet œuvre peut nous communiquer ( iconoclasme, valeurs chrétiennes perdues, sanctification des objets plutôt que de la parole… que sais-je encore…) C’est hélas l’état du monde moderne où l’ion confond volontiers « débat » et « engueulade ». Il suffit de regarder la télé: une émission de débats est réussie quand il y a un « clash », du « buzz », du sang, des cris, de la fureur. A tel point que TOUT est lu selon cette grille réductrice: l’irénisme, la modération (qu’Aristote appelait sagesse) est devenu de la mollesse ou de la pusillanimité. Triste époque…
Par ailleurs, une autre œuvre a été salopée et ne constituait pas du tout une « provocation » puisqu’il s’agissait d’une très belle photo d’une sœur en prière. Et là je m’interroge sur la volonté profonde de ces groupes de soi-disant « chrétiens » (je retirerais volontiers le « hr » et le « e »).
Il ne faut en effet pas non plus se tromper: il existe une frange de chrétiens qui ne supportent tout simplement pas que l’on envisage autrement leur foi que dans le cadre de l’adoration imbécile, dans le respect agenouillé et fervent, comme un retour en arrière vers une forme de religiosité aveugle et littéraliste. Il s’agit d’une régression totale par rapport au message du christ lui-même, un retour vers le paganisme chez ces chrétiens-là: ils adorent Dieu et Jésus comme on adorait Baal, il « veau d’orise » leur Jésus…. Bref… Hélas, ces groupes folkloriques de « paiens du christ » occupent un terrain médiatique disproportionné au regard de leur importance réel.
Au final, plutôt que de s’interroger sans fin sur la prétendue volonté de l »artiste, on devrait se demander ce que les lectures de l’oeuvre par le public nous révèle sur son état d’esprit et sur notre époque. Je crains que cela ne soit au final plus effrayant qu’un peu de pipi sur un bout de plastique.
Désolé d’avoir été un peu long mais je rumine cette réflexion depuis un moment et je sais qu’ici elle sera lue avec attention…
Dans le même ordre d’idée, ces braves Grands Bretons ont-ils été choqués par l’habit de leur futur roi recouvrant une célèbre statue bruxelloise ?
J’ai un problème avec ce type d’oeuvre qu’il faudrait lire autrement comme l’indiquent l’artiste ou des critiques. Une oeuvre ne doit-elle pas se suffire à elle-même.
Si l’on voit l’oeuvre sans explication, on ne voit qu’une photographie d’un crucifix plongé dans un liquide. Il faut lire le nom de l’oeuvre, Piss Christ, ou sa description, pour l’observer autrement (autrement dit, on n’est pas choqué par la photographie en elle-même tant qu’on ne sait pas que le liquide est de l’urine). Enfin, dans un dernier temps, il faut lire des critiques pour comprendre que l’intention de l’artiste n’est pas iconoclaste ou irrévérencieuse.
Certes, l’artiste doit interpeller mais tout est-il admissible sous prétexte d’amener (éventuellement) une réflexion. Par ailleurs, « s’attaquer » aux chrétiens, n’est-ce pas faire preuve d’un courage modéré? L’artiste envisage-t-il d’interpeller les musulmans, par exemple?
Servir du «Piss Christ» sous couvert d’Art dit « contemporain » est provocateur et gratuitement blessant pour un croyant….
Néanmoins et par rapport au système de pensée religieux, l' »Autre menaçant » est un besoin structurel,existentiel, assouvit des besoins subjectifs de quête de sens, pallie des lacunes narcissiques, renforce l’esprit de groupe, etc.
Monseigneur… Vous parlez de ce vous ne connaissez pas.
Vous voilà pris en flagrant délit d’ignorance… . »actes antichrétiens »… Une fois de plus cette confusion entre anticléricalisme et antichristianisme, qui convient si bien aux bigots pour endormir les naïfs…
J’ai rencontré beaucoup d’anticléricaux en loge mais très peu d’antichrétiens et je dirais qu’ils ne sont pas en odeur de sainteté. C’est très simple à comprendre… Les FM préfèrent certainement le Christ et son message aux curés et leurs patronages, leurs pélérinages et leurs tripotages!
J’ai écouté une discussion très intéressante sur une radio belge ce midi. Le titre de l’émission: « Peut-on tout dire et tout faire en matière d’art ? ». Laurent Busine était accompagné d’un artiste, dont je ne me souviens plus du nom. En substance, l’idée de l’artiste était celle-ci: mettre un macaron à l’entrée prévenant que l’entrée est interdite aux bigots. De la même manière qu’on peut interdire l’accès à de très jeunes enfants (« Interdits aux moins de 12 ans »p.ex.).
Je ne porte pas de jugements sur cet artiste et son oeuvre. Mais une chose est certaine: beaucoup réagisse sur l’émotion, l’affect et ne réfléchisse pas avant d’agir (voir ce qui vient de se passer à Hasselt)…
Ce qui est intéressant, c’est que l’artiste semble être chrétien.
En ce qui concerne le grand raccourcis sur les maçons, je ne peut que rire. Je savoure allègrement l’égarement de M Soral dans ses contradictions et ses nouvelles théories fumeuses. Son site est le Pif Gadget du populisme à lui tout seul.
Le complot maçonnique, encore et toujours ! A quand le reproche fait aux F.’. et S .’. d’être responsables de la catastrophe nucléaire de Fukushima ?! Haut les coeurs…