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La conférence de Warmenbol fut un grand moment de bonheur pour tous ceux et celles, maçons ou non, qui y ont assisté (ce n’était pas une tenue maçonnique !).
Le conférencier a retracé l’origine de cette « égyptomanie » bien antérieure au décryptage des hiéroglyphes qui ne date que du XIX° siècle. L’origine s’en trouve dans le roman initiatique « Séthos » de l’abbé Terasson (1731), dans la ligne du « Télémaque » de Fénelon et des « Voyages de Cyrus » du « chevalier » Ramsay. La mode « égyptienne » suivit au XVIII° siècle déjà, avec l’opéra de Mozart (Die Zauberflöte), le drame « Thamos, König in Ägypten » drame du baron von Gebler (1791, mis en musique par le même Mozart) et les hâbleries du Grand Cophte (G.Balsamo, « Confessions du Comte de C***…. avec l’histoire de ses voyages en Russie, Turquie, Italie et dans les Pyramides d’Egypte », 1787 ; « Lettre du comte de Cagliostro au peuple anglais pour servir de suite à ses mémoires », 1787).
L’expédition d’Egypte de Bonaparte (qui se termina par un désastre militaire) fut un succès scientifique bien exploité par la propagande du temps et l’égyptomanie ambiante attint son comble dans les années qui suivirent (c’est alors qu’apparurent l’Ordre des Sociniens et le rite de Misraïm (qui fut tant convoité par Ragon et Muraire en 1816).
Warmenbol relate les décorations toutes plus égyptiennes les unes que les autres dont furent décorées les villes flamandes et brabançonnes (Anvers, Gand, Bruxelles) lors des « joyeuses Entrées’ du premier Consul en Belgique. Il a montré des exemples nombreux qui montrent que l’exemple fut également suivi dans des demeures privées, rarement accessibles au public.
La grande vogue des temples maçonniques « égyptiens » (certains à la manière de Cecil B. DeMille !) a débuté bien avant la fin du XIX° siècle. Les plus extraordinaires de ces temples maçonniques (encore existants) sont ceux de la rue de Laeken et de la rue du Persil à Bruxelles. D’autres ont malheureusement disparu comme celui de la rue de Mai à Anvers
Un des exemples les plus remarquables de cette vogue (mais là on s’éloigne de la maçonnerie, même si quelques initiés ne le dépareraient pas à en croire quelques méchantes langues) est le pavillon des éléphants du zoo d’Anvers, ouvert en 1860. Il se voulait reproduction « non servile » d’un temple égyptien. Son architecte, Charles Servais, n’était pas maçon. Il est toujours là. Il a enchanté mon enfance et je le revois toujours avec plaisir.
Il y a ceux qui croient pouvoir faire revivre des traditions éteintes.
Il y a ceux qui croient revivre la chevalerie.
Il y a ceux à qui échappe un certain nombre de détails, ceux-là stigmatisent tout de sorte de démontrer que la FM n’est rien d’autre qu’un club historico-social où s’échangent bonnes manières, érudition et fraternité gnangnan, c’est à dire rien.
Et puis …
Il y a ceux qui ont compris que tout est affaire de principes et peu importe la forme parce que rien ne se perd … .
La conférence d’Eugène Warmenbol fut bien suivie ce matin. Des auditeurs venus des trois pays limitrophes ont écouté avec attention le démontage des pseudo-traditions égyptiennes du XVIII° siècle (Terasson et « Séthos », Schikaneder et la « Flûte Magique », Cagliostro et son rite égyptien … ) pour en venir aux débuts des connaissances égyptologiques avec l’expédition de Bonaparte en Egypte. La mode de l’égyptomanie s’en suivit qui inonda la franc-maçonnerie continentale du XIX° siècle dont la Belgique conserve les plus étonnants vestiges (le temple des Amis Philanthropes à Bruxelles ou celui de la Parfaite Union à Mons).
Le conférencier en a profité pour présenter son livre : « Le lotus et l’oignon. Egyptologie et égyptomanie au XIX° siècle », 2012 (Le Livre Timperman. Chaussée d’Alsemberg 975- 1180 Bruxelles)
Au regard d’une telle méconnaissance, il est à mourir de rire, et ne vois pas meilleure réponse à vous faire. Désolé. En toute fraternité aussi.
Comme d’habitude, je ferai un compte-rendu de cette conférence après qu’elle aura eu lieu.
Je ne peux pas m’empêcher de souligner que les frères de tous bords doivent beaucoup de gratitude au Fr Pierre Noël pour cette belle habitude…
De préciser tout de même ici que l’Ordre de Misraïm (le mot pour signifier le rassemblement de la Haute et de la Basse Egypte) ne doit en rien à l’égyptomanie dont s’agit. Et pas plus les Ordres de Memphis et de Memphis-Misraïm qui auront suivi. Frat.
Mystères en Egypte
C’est après que les Egyptiens se soient révoltés contre l’Esprit féminin qu’on y institua les Mystères.
Hérodote nous dit que ce fut en Egypte que furent établies ces fêtes appelées Pan-Egyries, avec la pompe des cérémonies et les processions.
Les Grecs n’ont fait que les copier. Les grandes solennités de la Grèce, telles que les Pan-Athénées, les Thesmophories, les fêtes d’Eleusis, avaient été apportées d’Egypte.
Ce sont les Prêtresses, antérieures aux Hermès (nom générique des prêtres usurpateurs), qui formaient la caste sacerdotale qui gouvernait l’Egypte (les Pharaons).
Elles formaient des familles consacrées qui, à l’exclusion de toutes les autres, s’occupaient des fonctions du culte.
Les Pharaons sont des magistrats sacerdotaux, toujours représentés en costume de femme.
Dans le règne primitif, toutes les grandes dignités de l’Etat, les fonctions de juge, de médecin, étaient exclusivement réservées à la caste sacerdotale. Les hommes ne pouvaient pas y prétendre, ils étaient soumis au pouvoir des femmes appelées « des sages » (Soffet), qui leur faisaient faire un service régulier, un travail dont l’organisation avait été savamment établie. On les envoyait aussi en expéditions lointaines.
Pour les récompenser, on leur donnait le droit de porter certains signes de distinction. On comprenait déjà que les honneurs accordés aux hommes n’ont de valeur que s’ils les tiennent de la Femme.
Clément d’Alexandrie a décrit la hiérarchie sacerdotale des Egyptiens. Il y avait cinq grades suivant les degrés d’initiation aux livres du rituel : le chantre, le devin, le scribe, la Prêtresse en robe portant le sceptre et le vase sacré, le prophète ou le prédicateur président du Temple qui portait l’eau sainte et étudiait tous les livres hiératiques.
Les Mystères égyptiens étaient de grandes solennités qui attiraient les multitudes.
Suivant Ebers : « La doctrine des mystères est expliquée dans les inscriptions de la salle d’entrée du tombeau des Rois à Thèbes. Elles contiennent la louange de Râ (Déesse de la Raison) dont on invoque tour à tour les 75 manifestations principales (imitée dans les litanies de la Vierge). Ces textes ont été commentés par M. Ernest Naville dans la litanie du Soleil. Le texte du Livre des Morts, l’hymne au Soleil conservé à Boulaq et interprété par Stern et Gréhant, les inscriptions des sarcophages et des murs du temple de Ptolémée, le traité de Plutarque sur Isis et Osiris, les Mystères des Egyptiens par Jamblique et le discours d’Hermès Trismégiste sur l’âme humaine renferment les principaux détails que nous avons sur l’enseignement secret des Egyptiens ».
Mais Ebers se trompe quand il mentionne un discours d’Hermès parmi les enseignements secrets. Les Hermès (les prêtres) ont renversé la religion primitive, ils ont attribué à Osiris les Mystères d’Isis et tous leurs bienfaits. C’était donc contre eux qu’on les avait institués, non avec eux.
L’enseignement secret était destiné à expliquer aux hommes les lois morales qui les lient aux Divinités et les lois qui régissent l’Univers.
Leur but, suivant Plutarque, était de fortifier la piété et de donner à l’homme des consolations (non à la femme). Quelles étaient ces consolations ?
L’espoir d’un avenir plus heureux, le moyen, après la mort de l’âme par le péché, de revenir à une félicité durable, en revenant au bien.
« Nous y avons reçu des leçons qui rendent la vie plus agréable », dit Cicéron.
L’initié, dans les Mystères, devenait un autre homme, un homme régénéré, et prenait un autre nom, en même temps qu’il s’intitulait Mâo Soon qui, en grec, signifie : « Je cherche ce qui est sûr », c’est-à-dire la Vérité.
C’est de ces 2 mots Mâo Soon qu’on fera plus tard maçon. Maçonnerie vient de Mesouraneo (Je suis au milieu du ciel) d’après le Dr Fischer.
Ce sont les « Mystères » d’Egypte qui servirent de modèle à ceux de la Grèce, mais c’est en passant par la Palestine qu’ils arriveront en Europe.
Cordialement.
Est-ce_que Anwen pourrait résumer quelques éléments de bibliographie en rapport avec son texte ?
4 – Jamais, Anwen ne donne jamais ses sources.
Pour évaluer la validité de ses assertions, voir l’aberration de sa dernière phrase.