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Géplu.
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L’avantage avec Yonnel (1 et 3), et le plaisir, c’est qu’il nous amène toujours de la matière venant enrichir l’article préalablement proposé par Géplu. En venant le nourrir de compléments ou d’anecdotes.
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Par exemple là avec des données chiffrées puisées auprès d’André Combes (1) ou ici (3) ce déplacement de Daniel Keller entre Verdun et Douaumont, sur fond de mémoire familiale.
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Pour ma part, j’ai eu la curiosité d’aller voir le site des éditions Cepadues ainsi que leur page Wikipedia.
On y apprend que Cepadues est une maison toulousaine et dynamique à plus d’un titre. (Et ce dit sans humour, pour une fois. Ou alors involontairement).
S’agissant du seul secteur maçonnique, il est constitué de nombreux auteurs.
A côté de François Cavaignac, on y croise Yves Hivert-Messeca ou les suisses de la GLSA Michel Jaccard et Michel Warnery. Et bien d’autres encore évidemment.
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Enfin s’agissant de François Cavaignac lui-même, on y apprend que l’administrateur civil qu’il a été, a cheminé entre Musée du Quai d’Orsay, CNRS et château de Vincennes. Soit entre trois institutions de trois ministères différents, mais toutes trois vouées d’une façon ou d’une autre à la culture et à l’histoire.
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Assez d’éléments donc pour concourir en faveur d’un intérêt certain pour ce livre sur le GODF traversant la Grande Guerre.
On imagine en effet qu’avoir sévi au château de Vincennes, lui aura facilité la tâche auprès des services historiques des armées.
Sur un sujet portant sur le premier conflit mondial, les archives y sont abondantes.
Rappelons simplement qu’en juin 2016 de passage à Verdun, Daniel Keller, grand-maître du Grand Orient de France d’alors, déclarait : « Depuis 2014, le Grand Orient de France s’implique dans le centenaire de la Grande Guerre. » C’est à ce titre que le grand maître de la plus grande obédience maçonnique de France (52.000 membres) s’est rendu à Verdun, ce vendredi. Premier séjour dans la cité de la Paix pour le grand maître Daniel Keller, qui en a profité pour visiter ces hauts lieux de mémoire et a déposé une gerbe, au nom du Grand Orient de France, devant le monument aux morts du village détruit de Fleury-devant-Douaumont. Daniel Keller a eu une pensée particulière pour son grand-père, Julien Gracieux, décoré de la Croix de Guerre et qui a fait la bataille Verdun. Par chance, il a été blessé lors de l’offensive du Chemin-des-Dames. Et a échappé à l’offensive meurtrière qui a fait 150 000 morts. »
Si l’on s’en tient à l’intitulé du seul sommaire de ce livre, on a du mal à savoir s’il y est question, même par allusion, de l’empire colonial français de l’époque.
Et donc des loges du GODF installées en ces lieux pendant la première guerre mondiale.
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On connait l’effort humain, en effectifs notamment, fourni par les troupes coloniales issues de l’autre côté de la Méditerranée, thabors marocains, tirailleurs dits sénégalais, mais pas qu’eux, zouaves, voire de supplétifs en provenance d’Indochine, d’autres encore..
Sans parler de la Légion étrangère établie en Algérie, à Sidi-bel-Abbès, jusqu’à son départ pour Aubagne et Puyloubier, en 1962.
On connait donc aussi le Général Mangin, connu surtout pour son livre « La force noire », édité en 1910, 4 ans avant le conflit, donc autant théoricien que praticien pendant le conflit de l’emploi des troupes africaines.
On n’oublie pas non plus le Maréchal Lyautey, qui fût résident général du protectorat français au Maroc et ministre de la guerre pendant la Grande Guerre.
Et auteur remarqué de quelques livres, notamment « Le rôle social de l’officier » ou « Du rôle colonial de l' »armée ».
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On n’oubliera pas non plus que la Grande Guerre n’a pas été, pour la France, qu’une guerre européenne située à ses seules frontières européennes avec des belligérants uniquement européens.
Il y a eu d’autres fronts que la Marne, la Somme ou Verdun, il y a eut aussi le front des Dardanelles, parfois bien occulté par l’Histoire française, mais néanmoins très actif, notamment en pertes d’hommes. Les Australiens et les Néo-zélandais s’en souviennent peut-être mieux que nous Français.
Lequel front des Dardanelles remonteraensuite jusqu’en Bulgarie.
A cet égard, on pourra se référer au « Capitaine Conan », qui est d’abord un livre de Roger Vercel en 1934, avant d’être un film de 1996 de Bertrand Tavernier avec Philippe Torreton, Samuel Le Bihan, Yves Le Coq, Claude Rich, Frédéric Pierrot, François Berléand et bien d’autres. Oeuvre littéraire puis cinématographique, mais dans les deux cas remarquable de pédagogie.
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On voit donc par là que le contexte autant politique, géographique, que démographique, donnait entre 1914 et 1918, une image bien différente de la France actuelle. redevenue depuis, grosso-modo (et même si le terme n’est pas tout à fait exact, voire s’il est impropre), une France essentiellement métropolitaine.
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En conséquence de quoi, on aimerait savoir comment les loges et les francs-maçons de cette France-là, et le GODF de 1914 à 1918, ont vécu, voire subi, un conflit mondial qui ne se situait pas exclusivement sur la ligne bleue des Vosges, pour le dire vite.
Cela dit, découvrant ce livre et son auteur à travers ce que nous en dit ici la présentation faite sur Hiram.be, loin de moi l’idée de penser que ces aspects n’y sont pas traités.
C’est juste un questionnement de ma part.
« Comment le Grand Orient de France a-t-il traversé la Première Guerre mondiale ? » Ainsi débute la quatrième de couverture de l’ouvrage de François Cavaignac, docteur en histoire (Sorbonne) et cadre supérieur de la fonction publique (administrateur civil) à la retraite.
Nous attendons l’ouvrage avec grande impatience de façon à mieux connaître ce que fut le GODF durant la Première Guerre mondiale, aussi appelée la Grande Guerre et parfois désignée par le chrononyme guerre de 14-18.
En effet, quand le premier conflit mondial éclate, la franc-maçonnerie était en pleine expansion. Rappelons déjà qu’en 1902, le Grand Orient de France comptait 19 400 membres. Un nombre de frères qui n’allait jamais cesser de croître… alors que l’on pensait que l’Affaire des Fiches en 1904, scandale politique majeur en France durant la Troisième République – opération clandestine de fichage politique et religieux au sein de l’armée française, initiée par le général Louis André, alors ministre de la Guerre –, allait enrayer cette progression.
Mais, en 1905, le Grand Orient était fort de 27 000 membres et en comptait 30 000 en 1908. À cette époque, il y avait 3000 candidatures par an (avec seulement 2500 retenues). L’obédience enregistrait 396 loges en 1906et 462 en 1913 !
Et nous savons que les effectifs baissèrent fortement durant la Grande Guerre. « Plus que les pertes militaires, c’est l’inaction d’éloge entre 1914 et 1917 qui explique la chute des effectifs à la reprise après-guerre » nous dit le professeur agrégé d’histoire André Combes, en son temps directeur de l’IDERM, – à qui nous devons tous ces chiffres – dans son excellent papier « Libre-propos sur la franc-maçonnerie française au XXe siècle » (ITEM-Courrier maçonnique du Midi, N° 6, année 2005).
Un beau cadeau de Noël ! À lire sans modération…