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Géplu.
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Mahomet, qui était forban et néanmoins rusé, disait à propos de la guerre : « La guerre est un jeu au plus fin. »
Cela dit, la guerre n’est pas un art. C’est la fausse morale des hommes qui l’admet, comme elle admet la permission d’être avide ou de tuer son prochain au nom de Dieu, de la patrie, ou d’un idéal, etc.
La lutte est simplement d’instinct masculin. Explication.
C’est dans l’histoire de l’évolution physiologique de l’homme que nous trouvons l’origine et la cause de la guerre.
Si l’homme aime les combats c’est parce qu’il possède des facultés motrices qui ont besoin d’emploi. C’est pour avoir le plaisir de batailler, bien plus que pour défendre telle ou telle cause, pour venger tel ou tel affront. Le motif de la bataille lui importe peu. C’est la bataille elle-même qu’il aime et qu’il cherche. Et ce qui le prouve c’est que le pugilat est, pour lui, un jeu amusant.
Et ne voyons-nous pas, à chaque instant, les jeunes garçons se livrer sous nos yeux à des combats qui ont les motifs les plus futiles ou qui n’ont même pas de motif du tout ? L’instinct qui les pousse est le même que celui qui pousse les animaux à se poursuivre et à se battre, sans que leurs combats, qui sont leurs jeux, aient aucun motif. Du reste, les jeux du cirque, les combats de taureaux, les anciens tournois, simulacres de guerre, et tous les jeux qui simulent une bataille, prouvent bien que, pour l’homme, la lutte est un plaisir, presqu’un besoin.
Donc la guerre a eu, pour principe, la satisfaction de l’instinct masculin.
C’est lorsque les hommes vieillissent et perdent leurs facultés motrices, si exubérantes dans la jeunesse, qu’ils changent de manière de voir. Ils reviennent alors à des idées plus pacifiques, l’expérience leur a montré les conséquences désastreuses de la guerre à l’âge où la lutte n’est plus, pour eux, un besoin physiologique. Alors, seulement, ils s’aperçoivent que les batailles n’ont jamais conclu aucun différend mais en ont, au contraire, créé de nouveaux, qui restent à l’état de menace dans les nations, attendant l’occasion qui doit faire naître de nouvelles guerres.
Supposons deux nations, ou deux hommes, se battant pour prouver, chacun, qu’ils ont raison. Après la bataille si c’est le vaincu qui avait raison ce n’est pas parce qu’il aura été terrassé qu’il aura moins raison. La victoire ne fait qu’affirmer la Force et lui donner le pouvoir en condamnant la raison même, le droit même.
Donc l’instinct de l’homme est de condamner la raison et d’affirmer la raison.
Chaque fois que l’homme a eu le pouvoir il s’est servi de sa puissance pour lutter contre quelque chose ; généralement contre ce qu’il venait renverser. Il aime à manifester sa force pour la faire connaitre et pour se faire craindre. Dans les petites choses comme dans les grandes, dans le petit royaume de la famille comme dans les grands Etats, l’homme fait abus du pouvoir, il blesse la raison en soumettant ceux ou celles qui la représentent à des capitulations humiliantes, à des condescendances avilissantes. C’est la force morale humiliée par la force brutale.
Donc, la puissance qui se base sur la Force est toujours une autorité illégitime.
Nous ne voulons pas dire, cependant, que l’homme n’est jamais raisonnable, mais il y a des moments dans la vie de tout homme où la raison est obscurcie. C’est la conséquence de ses conditions sexuelles, la passion le domine, l’instinct triomphe de la raison.
Les filles aussi se bagarrent, c’est même devenu la mode. Et la violence de leurs rixes n’ont rien à envier à celle des rixes masculines.