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Géplu.
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De mon point de vue, ce qui donne du sens à notre vie est avant tout de prendre la pleine et entière responsabilité de nos actes et le premier d’entre eux, pour ceux qui sont concernés, ce qui se rapporte à nos familles, notamment nos enfants et leur éducation dans un cadre protégé et équilibré.
Ce cadre familial née de notre seule volonté et la naissance de nos enfants est notre responsabilité exclusive et impérative, à la fois vis à vis d’eux qui n’ont rien demandé, vis à vis de la communauté qui n’en a rien exigé, vis à vis de la société pour qui ceux-ci ne doivent pas être une charge mais une chance, celle de les voir la faire prospérer par le respect et les conséquences des moyens d’enseignement qu’elle procure ; gratuitement en France, ce qui nous oblige d’autant plus.
La maçonnerie n’a pas pour objet de donner du sens à notre vie, pas plus que les mythes et légendes.
La maçonnerie, comme l’initiation dans l’antiquité, a pour objet la compréhension de l’Univers et, par conséquence, de la nature humaine.
Le point de vue scientifique s’efforce d’en décrire la mécanique, celle de la matière, et semble nourrir l’espoir ainsi d’en comprendre la Cause. Sans douter une seconde de la valeur scientifique, il semble que cette compréhension soit hors de portée de ce domaine d’étude, se serait, à mon avis, comme tenter de décrire une statue de marbre à partir des copeaux retirés de la matière brute. Le physicien Etienne Klein en a pleine conscience, il réclame que les philosophes s’impliquent dans cette recherche au côté des scientifiques ; il rejoint en cela la méthode de réflexion dans l’Antiquité, exprimée par les Égyptiens par le vecteur exclusif du symbolisme -jusqu’à leur écriture- et mise en textes, plus aisément accessible mais forcément moins riche, par les Grecs.
L’initiation maçonnique participe exactement de cette méthode ; c’est l’herméneutique du rituel, mais cette herméneutique ne saurait, ni être une fin en elle-même, je pense que là-dessus tout le monde sera d’accord, ni en mesure de donner du sens à notre vie. C’est une mécanique de l’esprit qui nous permet de nous défaire des croyances au profit de la compréhension objective.
Le but du rituel est avant tout de nous purifier de nos illusions.
Cependant, la maçonnerie n’étant pas le principe d’une secte ou d’une église, il ne s’agit pas de nous conformer à la volonté d’un gourou ou à celle supposée d’un dieu, il s’agit au contraire de nous débarrasser de l’emprise des deux, entre autres parce qu’ils prétendent commander nos actes, plus généralement notre vie, et parce qu’il faudrait croire que la vérité est écrite quelque part dans les assertions humaines que d’aucuns prétendent paroles divines pour en avoir été les témoins.
Ainsi débarrasser de ces illusions, le rituel nous exhorte à agir en responsabilité et selon la réalité.
Si cette réalité se trouve ponctuellement décrite dans ce sacro-saint Pentateuque et ces sacro-saintes évangiles, celles-ci n’expriment jamais que l’opinion particulière d’hommes se prétendant ou prétendus par leur disciples, témoins, interlocuteurs ou fils du dieu qu’ils vénèrent.
Dans tous les cas ce sont des hommes.
Des hommes dont le 14è degrés du REAA nous prévient.
Après avoir été chargés de chercher la vérité et avoir accompli cette recherche en toute conscience, le rituel nous dit : « vous avez examiné les croyances humaines … . Elles partent de sentiments louables et justes ; cependant, elles ont souvent conduit à l’égarement de la raison. ».
Je ne saurai trop conseiller de mettre ceci en perspective avec ces supposés évènements surnaturels qui établiraient la transmission d’une supposée volonté divine ou la supposée nature particulière de l’un de ces hommes qui s’envisage lui-même comme l’exemple exclusif à suivre ; on se souviendra du fameux « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole … »
Ce même 14è degrés constate également la faillite d’un personnage central de la légende maçonnique. Celle-ci déjà constatée au 3è grade en même temps que celle de son premier serviteur ; les trois mauvais Compagnons ne nous concernent que si nous suivons l’exemple de ces deux personnages. S’il nous arrive de nous assoir dans une chaire que nous nommons d’un nom par simple convenance, elle n’appartient pas à notre prédécesseur, elle lui fût confiée ; il nous appartient de nous y assoir, responsable de ce qui nous est confié, averti de ses erreurs et sûr de ne pas les reproduire, ces conditions qui permirent de relever le Maitre.
Cessons de croire, partons d’une feuille blanche et tentons avant tout de comprendre. Les réalités ainsi démontrées pourront alors prétendre au titre de vérités et nous pourrons les croire. C’est la mécanique de l’initiation, c’est la proposition de la maçonnerie.
Définitivement, la maçonnerie ne nous demande pas de trouver un sens à notre vie, elle nous donne les moyens de ne pas tomber dans l’impasse, qu’elle soit philosophique, religieuse ou politique. La maçonnerie est le synonyme de liberté, celle-là même entamée par la révélation religieuse et les conceptions politiques et sociétales qui en découlent, si laïques soient-elles.
Enfin, prenons garde : la Lumière n’est pas le divin. La Lumière est ce qui émane d’une réflexion juste. Réflexion, entendons bien ce terme. La lumière est humaine, tout du moins elle est du domaine de la manifestation. C’est en s’appuyant sur la Lumière, en effet, que l’on pourra diriger sa réflexion vers le domaine du non-Etre, de la non-manifestation.
C’est le domaine du divin et seul ce domaine de réflexion nous permet d’envisager, d’imaginer une conception de la Cause. C’est la Planche à Tracer du Maitre.
C’est vrai qu’entre « la société du paraître » et le développement spirituel, il n’ y rien, ni de société de raison, de pragmatisme, de progrès, d’intelligence et de lutte contre les superstitions et le fanatisme…
Faut pas s’étonner après que les loges se vident de la jeunesse.