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La loge L’Union, fondée à Berlin en décembre 1742, est la première loge écossaise connue. Son tableau, dit Dahles teppich (du nom de l’un de ses membres), comporte déjà le symbole central du grade (les colonnes en croix avec cercles, carrés et la lette J) ainsi que d’autres symboles de la tradition harodim (arche de Noé, tout de Babel …), Cette loge fut créée par des Français dont certains avaient reçu ce grade à l’Union Lodge à Londres, mentionnée depuis 1733.
Le symbole se retrouve dans toute l’Europe (1748 Copenhague, 1752 Mannheim 1765 Mons, 1768 Berlin, 1783 ms Franken …). Il est toujours présent dans le tableau du Maître Parfait du REAA actuel, même s’il y est régulièrement incompris. Il est simple : une croix de Saint-André avec à la croisée trois carrés et trois cercles, entourant un triangle portant le tétragramme. L’ensemble cercles-carrés représente le Golgotha et la croix de Saint-André est constituée des deux colonnes J et B brisées et couchées en sautoir. Les cercles représentent Dieu qui n’a ni commencement ni fin et le triangle la trinité. Les trois pierres cubiques et les trois pierres rondes ont été découvertes, d’après la légende, dans les ruines de l’ancien temple par les chevaliers écossais, travaillant avec les chevaliers de Saint-Jean à la reconstruction du temple (rituel de maître écossais de l’Union, rituel de l’écossais de Prusse de 1750).
L’objet fondamental du grade est la recherche du Nom divin (et non la « quadrature du cercle » !).
Le symbole de ce grade écossais, parfait, de Saint-André ou autrement, donne la clé du nom, perdu et retrouvé. Son importance réside dans la problématique du nom divin, perdu par la mort d’Hiram et retrouvé par le biais des deux colonnes du temple, présentes dans la « mythologie » maçonnique depuis les manuscrits opératifs d’Edimbourg du XVII° siècle. C‘est en effet par les voyelles constitutives de ces noms que sera complété le tétragramme ineffable. La démarche repose sur le nom des deux colonnes (Jakin et Boaz) dont les voyelles sont celles qui manquent au tétragramme.
Je ne peux m’empêcher de citer un lointain rituel (que je traduis de l’allemand) qui démontre l’inspiration commune de cette famille de grades basés sur la découverte de secrets précieux dans les décombres du passé.
« Longtemps après celui de Néhémie, Jérusalem et le temple furent détruits. Douze architectes zélés, membres du mestier, trouvèrent parmi les ruines du temple la pierre angulaire de forme cubique. Désireux de s’assurer que la tombe d’Adoniram était bien au-dessous, ils placèrent deux poutres croisées sous la pierre et la soulevèrent. Effectivement ils découvrirent la tombe et le cercueil d’Adoniram. Pour l’exhumer et l’en sortir par le haut, ils firent une grue de deux poutres, enroulèrent une corde autour du bras de la grue d’une part et du cercueil de l’autre, et le soulevèrent en quatre fermes secousses. Dans le cercueil, ils trouvèrent la clé principale du temple d’autrefois, ainsi que divers bijoux et des notes d’Adoniram sur l’architecture. Sur le cercueil, était encore attachée la dalle triangulaire avec l’ancien mot du Maître, qu’ils emportèrent avec eux. »
Qui ne verra que « les deux planches » croisées sous la pierre qui cache « l’ancien mot du maître » et la « corde » liée au cercueil d’Hiram décrivent l’ensemble symbolique du maître parfait et renvoient aux divulgations françaises de 1745/55 (discutées ailleurs sur hiram.be) ?
le « copiale », extraordinaire texte chiffré de 1730-1760, donne une version quasi identique :
… This word which even now is the actual word in the regular LODGE, was maintained for many centuries, until finally, in the times of the crusades in the promised land, when our order was settled with the one of St. John’s of Jerusalem.
What happened then, in the time when they worked on the reconstruction of the temple of those Christians in Jerusalem and they cleared away the foundation of the old temple, it was then whey they discovered the place, which starting from then they called the most sacred, in which center they found four cubic stones and four round stones, which were regular foundation stones and which were placed one above the other. The Chevaliers Maçons were astonished with amazement as they say on the last of these stones the word Yehova (this word is not pronounced like this, but out of veneration for the divinity, Adonai), which was actually the word of the Master Hiram.
What did they do with these stones? They kept them safe and when they returned from the promised land, they carried them to Scotland. After a while, they had the opportunity to establish the Scottish St. Andrew LODGE, which saint we still celebrate yearly on the thirstiest of November as a special celebration. Why do we celebrate the celebration of this saint? In remembrance of the fact that the Scots chose him as their patron.
Did the knights of the Scottish masons made no other discovery?
Yes, Most Sublime. They (found) at the place of the most sacred four keys made out of the fines gold, one placed over the other and on the one right at the bottom a big silver G. engraved. What does this G. mean . Geometry or the fifth science.
What more did they find? Four pieces of columns of ore. How long were they? Each one was one cubit long, from where one took the name of the elbow. Why? Because this grip is established on the removal of the Master of Hiram, where according to the laws of mechanics, you can lift the body easier by the elbow than by the hand. What is the difference between the sign of the Scottish Master and the sign of the regular Master ? A very big difference, because it is more firm and it denotes a far deeper respect. And what does the ceremony of the rope mean? It reminds us of the murderer of Master Hiram’s, who has placed it around the neck, and with which they dragged the dead body out of the door of the temple. Finally, what does the coffin, the grave and the hole in which the murderers have thrown the Master and covered it with rubble. What was the condition of this ambrosial dead body? On command of King Solomon he was buried in the most sacred (place).
Il n’y a guère de doute ! le Maître Parfait est l’un des plus vieux grades après la maîtrise et c’est lui qui a établi et déclenché la folie écossaise qui frappa les maçons français, et non les moindres !
Excusez moi !
« Ce mot, qui est encore aujourd’hui le (l’ancien) mot dans la LOGE ordinaire, a été perdu pendant de nombreux siècles, jusqu’à ce que finalement, au temps des croisades dans la terre promise, notre ordre fût uni avec celui de Saint-Jean de Jérusalem.
Ce qui s’est passé alors, à l’époque où ils ont travaillé à la reconstruction du temple des chrétiens à Jérusalem, est qu’ils ont dégagé les fondations de l’ancien temple. C’est alors qu’ils ont découvert le lieu que dès lors ils appelèrent le plus sacré, au centre duquel ils trouvèrent quatre pierres cubiques et quatre pierres rondes, qui étaient des pierres de fondation régulières et qui étaient placées les unes au-dessus des autres. Les Chevaliers Maçons s’étonnèrent d’émerveillement en lisant sur la dernière de ces pierres le mot Yehova (ce mot ne se prononce pas ainsi, mais par vénération pour la divinité, Adonaï), qui était en réalité le mot du Maître Hiram.
Qu’ont-ils fait de ces pierres ? Ils les ont gardés en sécurité et quand ils sont revenus de la terre promise, ils les ont emmenées en Ecosse. Après un certain temps, ils ont eu l’opportunité d’établir la Loge écossaise de St. André, que nous célébrons encore chaque année le 30 novembre. Pourquoi célébrons-nous la fête de ce saint ? En souvenir du fait que les Écossais l’ont choisi comme patron.
Les chevaliers maçons écossais n’ont-ils fait aucune autre découverte ?
Oui, la plus sublime. Ils (trouvèrent) à l’endroit le plus sacré quatre clefs faites d’or fin, l’une placée sur l’autre et sur celle juste en bas un gros G. en argent gravé. Que veut dire ce G ? Géométrie ou cinquième science.
Qu’ont-ils trouvé de plus ? Quatre morceaux de colonnes de minerai. De quelle longueur ? Chacun avait une coudée de long, d’où l’on a pris le nom du coude. Pourquoi ? Car cette prise s’établit sur le relèvement du Maître Hiram, où selon les lois de la mécanique, on peut soulever le corps plus facilement par le coude que par la main. Quelle est la différence entre le signe du Maître écossais et le signe du Maître ordinaire ? Une très grande différence, car la prise est plus ferme et dénote un respect bien plus profond. Et que signifie la cérémonie de la corde ? Il nous rappelle que les meurtriers de maître Hiram l’ont mise autour de son cou, et qu’avec elle ils ont traîné le cadavre hors de la porte du temple. Enfin, qu’en est-il du cercueil, de la tombe et du trou dans lequel les meurtriers ont jeté le Maître et l’ont recouvert de gravats. Dans quel état était ce cadavre ambroisie ? Sur ordre du roi Salomon, il fut enterré dans le (lieu) le plus sacré. »
Comme je ne cesse de le dire, je vais en maçonnerie pour y trouver un supplément de bonheur, dans un jeu dont j’aime les règles, le scénario, les décors et la distribution des rôles (le casting) en une hiérarchie de convention (sans véritable pouvoir, ce qui rend tout fonctionnement « démocratique » futile autant qu’illusoire).
Poser comme prémisse/condition que ce jeu est la représentation stylisée d’un univers ordonné et construit (« l’étant plutôt que rien » de Leibniz et Heidegger n’est jamais loin de Newton !) empêche la dérive des discussions oiseuses de café du commerce, les envolées d’après-dîner et les imprécations anonymes.
C’est pourtant intéressant et enrichissant de s’interroger sur l’Origine, d’où venons–nous, où allons-nous.
C’est ce qui fera toute la culture grecque, toute la Philosophie, tout le théâtre, l’art, la construction, la musique, les mathématiques, l’astronomie, la médecine bref, ce qui fera civilisation jusqu’à l’avènement du Christ et ses cohortes de fanatiques qui détruiront tout, il nous reste moins de 10% de ce trésor.
Mieux vaut s’amuser en loge ?
Allez un bon toboggan et hop, direct à la Jérusalem céleste !
Mais il n’y a rien ? Pas grave, on s’amuse.
Pas avec n’importe qui !!
Certains font de la maçonnerie pour se faire plaisir, pas pour refaire le monde ! Il y en a même qui y voient une succession de rébus qui les remplissent d’aise sans y trouver le moindre esprit de sérieux !
Le Maître Parfait est une de ces étapes, plaisante, prime-sautière même, ressemblant par son parcours au jeu de la marelle dont certains, pas trop chagrins, se souviennent peut-être qui dans nos jeunes années conduisait à cloche-pied de la Terre au Ciel. Ni ce jeu ni ce degré n’ont de prétention, sinon celui d’offrir une clé d’un monde imaginaire, onirique, disparu peut-être, celui qu’on entrevoit tel le lapin d’Alice dans les premiers catéchismes écossais, anglais que nous ont légués notre passé.
L’oncle Sosthène de Maupassant ne peut certes y trouver son compte ! Mais qu’en aurait penser son malicieux auteur ?
24 – S’agit pas de refaire, s’agit de comprendre.
Mais on comprend qu’ il ne vous appartient ni de comprendre, ni de refaire, puisque tout est dit dans les Saintes Écritures ou tout y aboutit.
Six mille ans de civilisation vous passent au-dessus.
Râ le dieu unique et la Philosophie vous adressent leurs amitiés.
On dit que je traite du sexe des anges, or je n’ai fait que répondre à une affirmation docte.
C’est Pierre Noël qui nous dit (comm 16) que ces grades concernent l’Être et qu’il s’agit donc d’une dissertation sur l’infini et l’inconnaissable et non sur une quelconque entité transcendante.
Notre cher frère se contredit par deux fois.
Il lance tout d’abord le sujet sur l’Être, le qualifie d’infini et inconnaissable tout en affirmant que ce sujet ne concerne pas une entité transcendante. Mais dès lors qu’entend-il par « transcendant » ? Je regrette, c’est incohérent.
Puis à l’objection que je porte à son incohérence, sans autre réponse qu’une réthorique approximative appuyée de formules lapidaires, il la complète en qualifiant le sujet qu’il vient de lancer de commentaire sur le sexe des anges.
Où sont ses arguments à l’appui de ses affirmations ?
Ou bien doit-on comprendre qu’il nous faut écouter le professeur Noël religieusement, même lorsqu’il dit tout et son contraire ?
« There are more things in heaven and earth, Horatio,
Than are dreamt of in your philosophy. »
– Hamlet (1.5.167-8), Hamlet to Horatio
Neufs commentaires plus loin, traitant du sexe des anges et du conflit Être/Principe, la question de l’intérêt de ce produit du XVIII° siècle fleurissant (1740) n’a ni été abordé ni résolu.
Le REAA (3, 4 obédiences ou plus) lui a préféré le « maître secret », moins abstrait et sans doute plus facile.
Il survit, quoique quelque peu occulté par St André dans les grades scandinaves et ceux du RER.
Quels sont les SC qui pratiquent encore le 29° degré de Tschoudy ?
Ces « hauts-grades » déblatérés par les purs et, pire, les puristes, ne valent que si on les aborde avec une démarche « darwinienne » (excusez l’outrecuidance du propos) passant du simple au complexe, dans les méandres du temps qui coule et de l’ennui qui pousse l’oisif à inventer de nouveaux passe-temps. Toutes choses que comprendront mal quiconque se prend irrémédiablement au sérieux.
L’Être infini et inconnaissable ? En aucun cas.
L’Être est le principe de ce que le Monothéisme nomme improprement « Création », lors même qu’il s’agit naturellement de la Manifestation de ce principe. Dieu n’est pas magicien, il se projette.
Effectivement cela pose la question du dieu omnipotent du Monothéisme.
Mais justement, nous sommes en maçonnerie, pas en religion.
Par ailleurs, l’Être, principe engendré, n’est, par définition, pas transcendant mais immanent à la Manifestation, c’est à dire à l’Homme.
L’Être est fini et connaissable. C’est l’objet de l’initiation. C’est le « connais-toi toi-même » de Socrate.
Seul le Principe est infini et inconnaissable.
C’est tout le problème que pose ces degrés ou « grades ».
Outre qu’ils établissent une ou des Histoires fantasmées ou fantastiques selon le cas et l’objet recherché, ils s’appuient sur une métaphysique religieuse, donc subjective.
Ainsi effectivement, si les maçons veulent faire de l’exégèse du Monothéisme, qu’ils pratiquent ces dits « grades », mais je ne vois pas bien ce qu’ils apprendront de plus que ce qu’on leur enseignait au cathéchisme où tous est fantastique et transcendant.
Pour ce qui est de l’Histoire, celle-ci est établie avec toute la rigueur scientifique requise par les Historiens.
Nous ne sommes pas une secte, nous n’avons rien à réécrire de ce point de vue.
Je me permets de préciser cela parce que, comme pour les principes métaphysiques, il y a au REAA et au RER un certain nombre de fantasmes qui circulent au sein des Ateliers et Chapitres s’agissant, par exemple, des Templiers.
Pour ce qui Est de la Maçonnerie, seule la pratique des trois Grades à valeur d’édification et d’objectivité.
On n’y réécrit pas l’Histoire et on y mène une réflexion métaphysique sans chercher à démontrer que tel ou tel courant religieux ou religion prétendument universelle détient la Vérité.
La différence est qu’il faut travailler.
C’est en lisant ces anciens rituels qu’on comprend qu’ils se déploient en (au moins) deux branches divergentes qui témoignent de la vitalité du système symbolique de la maçonnerie. D’elle vient une évolution quasi darwinienne, marquée par la complexité croissante des formes et du fond de l’expression légendaire qui peut aller jusqu’à l’excès romantique et l’imaginaire débridé.
C’est ainsi que partant du meurtre sordide d’un architecte se développent, dès le début des années 1740, deux courants de pensée, l’un s’appuyant sur le mythe des secrets cachés dans une crypte souterraine qui conduit aux degrés « cryptiques » de l’arche royale, des grades secrets et royaux, de la perfection écossaise … tous caractérisés par la couleur rouge ; l’autre aux grades de St André où les secrets sont enfouis sous les ruines du temple, dans l’attente des séjournants-chevaliers qui les ramèneront dans une Ecosse idéalisée, grades caractérisés par la couleur verte si bien utilisée dans les grades suédois. Dans tous les cas, ces « secrets » concernent la conjugaison du verbe Être, donc une dissertation sur l’infini et l’inconnaissable (ou « incognoscible »), non sur une quelconque entité transcendante comme les présentent les religions monothéistes honnies par les sectateurs de l’imprécation répétitive.
16 – Vous vous contredisez, ou faites une erreur de sens.
Vous écrivez :
« … concernent la conjugaison du verbe Être, donc une dissertation sur l’infini et l’inconnaissable (ou « incognoscible »), non sur une quelconque entité transcendante… »
.
Ce qui est infini et inconnaissable est par définition transcendant.
Laissez donc là l’esprit de système de l’instituteur guénonien à la froideur de glace et aux traits apolliniens.
19 – Cela ne suffit pas de me désigner, mon cher.
Charge à vous de démontrer que l’Être est transcendant.
Je suis tout à la lecture de vos arguments.
En tout cas, se trouve dans ce grade sa relation à l’Ecosse, selon une symbolique du saltire dont Ramsay ne parle pas. Selon la légende, le roi Angus (au VIII° siècle) mena les Pictes et les Gaëls durant une bataille contre les Angles, menés par le roi Athelstan d’East-Anglia. Le roi Angus et ses hommes furent encerclés et il se mit à prier pour leur délivrance. Durant la nuit, saint André apparut à Angus et l’assura de la victoire. Le lendemain un sautoir (saltire) blanc sur un fond de ciel bleu apparut des deux côtés et encouragea les Pictes et les Gaëls mais fit perdre confiance aux Angles qui furent battus. La croix de saint André devint alors selon cette légende l’emblème de l’Ecosse.
Enfin le thème le plus important de cette famille de grades « beyond the Craft » est la découverte sous les ruines du temple de Jérusalem d’un secret éminemment précieux, ici décrit comme les véritables pierres de fondation sous lesquelles était le mot J… ou A… qui était le véritable mot de maître. C’est là le sujet essentiel de ces grades où le nom perdu du maître, qui n’est autre que le mot ineffable, est découvert dans une crypte, sous une arche souterraine, dans les décombres du temple de Salomon. Il a donné lui aussi naissance à une famille de grades diversement intitulés mais qui ont toujours ce thème comme socle. Il s’associe à de mystérieux chevaliers, présents en Palestine, qui ont cette particularité de n’être pas les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean (puisqu’ils s’associent avec eux !). Ils sont seulement qualifiés d’Ecossais, ce qui ne veut rien dire car leur attribuer une origine géographique précise serait sans doute abusif. En tout cas, pas plus que dans le discours de Ramsay, ils ne sont désignés comme templiers.
12 – Mon frère, le véritable mot de maître est connu des Maîtres.
Il est donné chuchoté entre les Maîtres lors de la cérémonie d’élévation.
Ce mot n’est pas perdu, lui est simplement substitué mb par crainte que le véritable fût divulgué par l’Arch:. .
De sorte que la parole perdue n’est pas le véritable mot de maître, il est connu de tous les Maîtres.
Du reste, il ne pourrait pas y avoir de Maître s’il n’en n’était pas ainsi.
La parole perdue c’est la Vérité.
La difficulté, c’est que ces grades « beyond the Craft » induisent que la Vérité c’est J… (ou A…).
Ainsi, ces grades disent que la Vérité c’est la religion, le Monothéisme.
Je regrette, mais il me semble que ce n’est pas ce que dit le grade de Maître.
Le grade de Maître installe le mot substitué par Prudence tout en portant à la connaissance le vrai, cependant qu’il engage le Comp:. relevé en M:. à la recherche de la Vérité.
Jésus : lève-toi et marche
certes, Mais
Platon : la vérité n’est pas de ce monde.
Le Maître ne cherche plus les vérités terrestres, cela c’était le Comp:. .
Le Maître part à la recherche de la Vérité, céleste par définition.
Celle-là même dont Jésus demande qu’on ne la cherche pas, parce qu’il la porte et qu’ainsi il suffit de le croire pour la connaitre.
Le grade de Maître engage à dépasser la parole du Messie.
Enfoncer des portes ouvertes fait rarement avancer le schmilblick !
Tiens donc !
Alors, à quoi servent ces degrés ! ? Lorsque de plus ils sont contradictoires avec le grade de Maître ?
Essayez d’être moins lapidaire, ça n’est d’aucune utilité.
10 – Cher Pierre Noël, je ne vous le fais pas dire, les trois grades sont complets, Corps, Ame, Esprit inclus, l’Alchimie y est complète et exhaustive.
Ceci est valable pour la loge bleue de tous les rites maçonniques.
Le cabinet de réflexion engage les maçons à étudier l’Alchimie, il est 100% alchimique.
VITRIOL, qui corrompt le fixe et révèle le volatile.
Maçonnerie et Alchimie sont une seule et même chose.
La Bible est présente dans le CdF pour signifier au au futur App:. que nous sommes sur Terre et qu’il s’agit avant tout de comprendre ce qu’il se passe sur Terre.
Celle-ci ne traite que des choses terrestres, le Ciel est laissé à Dieu.
Mais ceci change lorsque l’on devient Maçon.
C’est le mystère de l’élévation.
Le corps pourrit, l’âme s’échappe (la vapeur au RF) et le Maître se lève, l’App:. est maintenant debout, il est Maçon.
D’où ma question, à quoi servent les degrés ?
Ne serait-il plus judicieux (juste dans les Cieux) de travailler la richesse infinie des Grades ? Au lieu de pratiquer des rituels de degrés qui mâchent et donnent une direction au travail maçonnique qui s’en trouve ainsi réduit à la subjectivité ?
Ce qui frappe dans ces grades qui se bousculent au XVIII° siècle, c’est leur absence complète d’allusion, de référence ou d’obédience à l’Eglise officielle (aux Eglises devrais je dire!), curés, évêques, abbés, pasteurs ou recteurs, « corps constitués » officiels, porteurs de « la robe » apostolique et détenteurs de la doctrine. Ces grades « après la maîtrise » parlent certes de la divinité, se réclament de leur fidélité, accumulent les allusions bibliques et traitent sans cesse de la quête incessante d’un Dieu impersonnel, voix dans un buisson ou nuée non autrement définie, mais sans jamais se référer à l’autorité ecclésiastique établie, au pouvoir bien réel et redoutable dans l’Europe du temps ! Or c’est elle qui condamna toujours ces égarés qui ne faisaient aucun cas de son enseignement magistral et de son autorité, en commençant par les plus dévots d’entre eux, les Willermoz et ses adeptes, « réformés » ou non. Les maçons ont toujours été et seront toujours condamnés par les Eglises, qu’ils « croient » ou non en quoi que ce soit (que signifie d’ailleurs le mot passe-partout « croire » ?). Il n’y a que les imbéciles pour apporter encore de l’importance à un débat sans objet.
J’ignorais jusqu’à l’existence de cette série/littérature. Je laisse ce genre de choses à l’unique oncle Sosthène !
On peut encore trouver chez les « bouquinistes » internet la version papier de l’admirable « Corpus Christi ».
Jack Chaboud
Le renvoi (1) ne manque pas d’humour.
A part ça, ces « hauts grades » dans leur rédaction originale (la seule ayant valeur d’authenticité) n’ont rien de religieux.
De qui se moque-t-on ?
Allez savoir, en tous cas on le fait avec un certain panache.
On notera les contorsions pour coller aux principes religieux : au grade de Maître, il n’est question que d’arrêt du chantier ; au 5è degré de maitre bigot le temple est détruit. La légende du Grade s’en trouve ainsi modifiée, inadmissible !
Je conseille le visionnage de cette excellente série sur ARTE nommée Corpus Christi, disponible en rediffusion sur le site de la chaîne accessible depuis internet.
Exégètes, scientifiques, professeurs des organismes français et belges les plus prestigieux et autres personnalités compétentes se penchent sur la Torah et les Évangiles.
N’ayez aucun doute, vous en apprendrez bien plus que par l’intermédiaire de ces sornettes dites maçonniques et certainement prétentieuses.
Maitre ordinaire, ben voyons ! Pauvres ignorants.
Quelques années après j’instauration des grades « écossais » à Paris et Bordeau, apparut le Chevalier du Soleil ou Le Cahos (sic) Débrouillé. Le rituel passe en revue les premiers grades de l’ancienne maîtrise. Le candidat introduit au centre du vrai bonheur par le frère vérité revoit les grades symboliques jusqu’à la maîtrise, avant de poursuivre par le MP. Il ne permet aucune ambiguïté : le J est l’emblème/symbole d’un cadavre.
« Vous avez parcouru le grade de Maître Parfait, vous y avez vu une fosse a (contenant un) cadavre, une corde pour le retirer, et le mettre dans le sépulcre fait en forme de pyramide, au haut de laquelle était un triangle refermant le nom sacré de l’Eternel. Par la fosse et le cadavre vous devez entende l’homme dans l’erreur où vous êtes avant que d’avoir eu le bonheur de connaître notre Ordre, la corde dont le cadavre est ceint pour le retirer. C’est le lien de notre Ordre qui vous a retiré de la fosse, c’est-à-dire du sein de l’ignorance, pour parvenir au céleste séjour où réside la vérité. »
Le relèvement d’Hiram, c’est l’accès à la Vérité.
Le 28eme Grade du REAA est un grade alchimique et spiritualiste (corps-ame-esprit) absolument superbe, un des plus beaux du Rite. Il est dommage qu’il ne soit généralement transmis que par communication et peu travaillé, du moins au SCDF. Trop ésotérique, le Chevalier du Soleil pour être atteindre le cœur de l’oncle de Maupassant.
Ah bon, il n’y a pas le corps, l’âme et l’esprit au grade de Maître ?
La représentation, M:. B:. N:. et le relevé qu’est-ce donc ?
Notre aimable commentateur aurait-il l’amabilité de prêter attention à cet extrait d’une « instruction morale » ?
« Les trois coups sur le cœur vous désignent l’union presque inconcevable qui est en vous de l’esprit, de l’âme et du corps, qui est le mystère de l’homme et du Maçon figuré par le Temple de Salomon ».
Notre commentateur ignore, of course, que cette phrase est tirée de l’instruction morale de l’orateur au terme de la cérémonie d’initiation d’un apprenti du RER (rituel de 1782).
Ergieff a bien raison de souligner l’importance de ce grade conféré très «régulièrement » (= à intervalle régulier !) dans le Plat Pays.
Le grade de Chevalier du soleil ou Prince Adepte (futur 28° degré du REAA), un des plus importants degrés maçonniques, est attesté dès 1751, après le Chevalier d’Orient apparu vers 1748, il est caractérisé par ses emprunts à l’illuminisme et aux Lumières. D’un côté il s’enracine dans la tradition hermétique, suivant en cela la tradition néo-platonicienne de l’Univers divisé en Matière, Ame et Esprit. De l’autre, il professe un spiritualisme déiste typique d’une certaine sensibilité religieuse du XVIII° siècle. Le Chevalier du Soleil s’inscrit résolument dans la perspective de la Religion Naturelle, bien éloignée du christianisme ambiant. En d’autres termes, il apparaît comme l’antithèse absolue du christianisme de la fm française.
La loge n’est éclairée que par une lumière, comme le monde n’est éclairé que par le soleil. Le Maître de la loge se nomme Adam et le seul surveillant, Frère La Vérité. Le candidat, s’il persiste à vouloir devenir un sectateur de la Vérité, est conduit au centre du Vrai Bonheur. Ayant reçu la lumière, il écoute l’explication des symboles du grade qui révèle la progression vers la Sainte Vérité, déisme militant dont la simplicité est opposée aux religions établies.
Les versions récentes ont introduit en plus un voyage de l’âme au travers des cercles planétaires, typiques d’une certaine cosmologie ou mythologie gnostique, sans cependant faire appel au dualisme habituel de ces mouvements. La vision du monde qu’elle développe est bien archaïque, ptolémaïque et géocentrique. Le voyage de l’âme (en fait le candidat) au-travers des cieux planétaires jusqu’à l’empyrée divin, suivi de son retour sur terre fut pendant bien des années, de l’Antiquité à la Renaissance, ce que les doctrines religieuses, gnostiques, mystiques de toute espèce proposaient à l’homme.
L’instruction du grade comprend un commentaire moralisateur des symboles du grade, et surtout une « explication de la loge physique pour les philosophes », véritable profession de foi alchimique. Bref l’atmosphère en est résolument différente de celle des Ecossais Trinitaires parisiens.
(A méditer toujours : le travail essentiel de Pierre Mollier à ce sujet, écrit et publié à la fin des années 1980-début 1990).