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Géplu.
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Rafraîchissante notice dirais-je car elle privilégie le doute et la quête d’éléments factuels, chronologiquement ordonnés, au lieu de poursuivre cette surenchère permanente des capacités imaginatives des francs-maçons en mal de symbolisme traditionnel.
Deux petites contributions au débat :
— D’une part, ces lacs d’amour n’ont absolument rien à voir avec la corde à nœuds des compagnons bâtisseurs… car celle-ci est une invention contemporaine et absolument pas une technique qui remonterait jusqu’à l’Égypte ancienne ! Pour être plus précis, c’est même une affabulation façon « Liberty Valance » à laquelle a largement contribué l’imaginaire sans limites des francs-maçons en matière « opérative ». Et à laquelle sont aujourd’hui profondément attachés certains compagnons dont c’est devenu un crédo, une posture en matière de transmission opérative… Ce n’est pas ici le lieu de développer l’ensemble des preuves me permettant d’affirmer cela (ceux qui suivent mes publications, notamment sur Facebook, savent qu’il s’agit d’une de mes « obsessions ») et je me contenterai d’indiquer que la question est désormais scientifiquement réglée depuis la publication de l’article de Nicolas Gasseau, « La corde à treize noeuds et la quine des bâtisseurs. Aux origines de deux instruments mythiques », « Ædificare » Revue internationale d’histoire de la construction, n° 10, 2021 – 2, p. 53-69. (Nota : il s’agit là d’une revue à comité de lecture.)
— D’autre part, il convient de s’attarder davantage sur le fait que les plus anciens exemples dans l’iconographie maçonnique, ceux qui procèdent du tableau de loge d’apprentif-compagnon de Travenol en 1744, montrent seulement deux lacs d’amour accompagné de la devise « Fidelitas moribus unita » (La Fidélité est notre règle). Or, ces deux lacs d’amour figurent déjà sur le bel emblème du compagnon tailleur de pierre Benoît Guyot à Tournus en 1711… On les retrouve encore sur la clé de voûte de l’église de Marennes proclamant en 1770 « Vive les enfants de Salomon », c’est-à-dire les compagnons étrangers tailleurs de pierre. Dans le contexte compagnonnique de l’époque, ces lacs d’amour sont de toute évidence le symbole de la fidélité fraternelle, vertu essentielle parmi toutes celles cultivées par les compagnons tailleurs de pierre. Si donc l’on veut absolument mettre en avant les réelles racines opératives de la franc-maçonnerie spéculative, il me semble que c’est là-dessus plutôt que sur la fake-corde à 13 nœuds qu’il convient de s’appuyer. Cf. Jean-Michel Mathonière, « Quelques notes autour de l’emblème “maçonnique” de Benoist Guyot à Tournus en 1711 », « La Chaîne d’Union », n° 89 (2019), p. 67-77.
Belle et instructive notice,puis je ajouter un peu d’humour en suggérant que le lacet dénoué pourrait aussi se lire « las d’Amour » n’étant plus serré et ouvrant cette houppe aux fils enfin libérés.Cette cordelière n’est d’ailleurs jamais fermée, signe de lassitude?