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Géplu.
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Against the modern world est un essai de Mark Sedgwick paru en 2004 (traduction française chez Dervy sous le titre « Contre le monde moderne »), qui laisse une large part au parcours étonnant de Frithjof Schuon. C’est sans doute l’un des « disciples » de Guénon qui a le mieux réussi, mais aussi l’un des plus originaux et bizarres !
Les dernières années de son groupe spirituel, aux États-Unis, sont plus que déroutantes. Sa communauté (au départ soufiste et européenne, afin de créer une de ces élites spirituelles que Guénon espérait dans ses écrits) y était devenue une sorte de culte syncrétique mélangeant la mystique indienne (des indiens d’Amérique donc) avec des considérations tirées de l’Islam ésotérique, mais le tout concentré autour de l’adoration du corps de la femme, considérée comme moyen d’accès au divin étant donné la perfection et la beauté de son corps… Il y eut d’ailleurs un méchant procès intenté à Schuon et quelques uns de ses amis/disciples à propos de certaines cérémonies un peu trop « charnelles » en présence de recrues un peu trop jeunes.
Dans son autobiographie, largement citée par Sedgwick (mais que je n’ai pas lue), Schuon parle souvent des hallucinations visuelles (et de ses déceptions amoureuses…) qui orientèrent plusieurs fois sont cheminement spirituel et l’amenèrent peu à peu à vouer un culte à la Femme, œuvre divine par excellence.
Je conseille le gros essai de Sedgwick à ceux qui veulent comprendre un peu mieux l’influence qu’a pu avoir Guénon sur tout un tas de penseurs de « la Tradition » (http://www.traditionalists.org/book.htm).
Et je conseille « L’invention de la tradition » d’Eric J. Hobsbawm et Terence Range (première publication en 1983, réédité en 2006) à ceux qui s’interrogent sur l’art et la manière dont on crée des traditions… souvent très modernes !