« Pour rester libre un média ne doit dépendre que de ses lecteurs »
Amis lecteurs, Frères, Sœurs, ou profanes,
La gestion professionnelle et indépendante d’Hiram.be, Le Blog Maçonnique a un coût, qui croît régulièrement. Aussi, afin d’assurer la pérennité du blog et de maintenir sa qualité, je me vois contraint de rendre son accès payant. Rassurez-vous, la somme demandée est très minime : 20 € par an !
De plus, afin de ne pas « racketter » les nombreux visiteurs occasionnels et de permettre aux nouveaux lecteurs de découvrir un peu le blog avant de s’y abonner, la consultation de trois articles est offerte aux non abonnés. Mais dans tous les cas, afin de pouvoir gérer ces gratuits et l’accès permanent, la création d'un compte est préalablement nécessaire.*
Alors, si vous aimez Hiram.be et êtes satisfaits du service d’informations maçonniques qu'il vous rend chaque jour, soutenez-le, créez votre compte et réglez dès aujourd’hui vos 20 € pour votre accès permanent et illimité d'un an au blog.
D’avance je vous en remercie.
Géplu.
* Je certifie qu’Hiram.be ne fera aucun commerce et ne transmettra à personne les données recueillies, collectées à la seule fin de la gestion de ses abonnements. Géplu.
@Pierre Noël (37):
Avant que d’être un film, « Spartacus » est d’abord un livre, de Arthur Koestler, paru en France en 1945.
Je ne résiste à l’envie de vous en faire partager un extrait, étant précisé que j’ai découvert Koestler je devais être en classe de seconde, et c’est un auteur qui m’a bien marqué, et que je relis de temps à autre, il me suit, ou me précède, c’est selon.
– – –
Il s’agit ici d’un dialogue entre un personnage et Spartacus, il dit à Spartacus:
– – –
« – Je suis Essénien.
– Qu’est-ce que cela?
– C’est une longue histoire…
– Raconte-la.
– Soit, dit l’Essenien. Il est écrit: « il y a quatre espèces d’hommes. la première espèce dit: « ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est à toi », ce sont ceux de la classe moyenne ou, comme disent certains, c’est Sodome. La deuxième espèce dit: « Ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi; » C’est le peuple ordinaire, les humbles. La troisième espèce dit: « Ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à toi aussi. » Ceux sont les hommes pieux. La quatrième espèce dit: « ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est aussi à moi. » Ce sont les « méchants. » Voilà ce qui est écrit.
le premier point de vue était celui de Caïn qui tua son frère Abel et fonda la première ville. C’est pourquoi il faut le condamner, ce point de vue. La troisième espèce soutient un point de vue qui est également condamnable: sous le prétexte qu’ils sont désavantagés sous le rapport des richesses, ces gens se défavorisent encore afin de démontrer que leur pauvreté est vertu. Ce n’est qu’une des faces de l’hypocrisie, l’orgueil des pauvres. La quatrième espèce est celle des grands propriétaires et des usuriers, condamnable à tous égards. Reste donc la deuxième espèce, celle qui dit: Ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi. » Voilà justement la doctrine des Esséniens. »
On a revu il a quelques jours le film « Spartacus » de D. Zanuck, datant de 1960.
‘Etait-ce un hasard ou une initiative délibérée bien dans l’air du temps ?
Contrairement à ce qui a été raconté sur ce hiram par un commentateur habituel, l’esclavage pendant l’antiquité était une institution bien établie. L’esclave était considéré comme un animal et appartenait à son maître comme un meuble, qu’il soit blanc, noir ou autre. Une ville comme Rome ou Athènes comportait bien plus d’esclaves que d’hommes libres
Certains avaient un sort relativement privilégié, les « gens de maison », précepteurs, musiciens, valets et cuisiniers … mais la grande majorité était employée dans les champs, les mines, les carrières … dans des conditions effroyables.
Et cela a duré des siècle ! Bien avant le commerce triangulaire de la Renaissance et des temps modernes !
Combien d’auteurs antiques ont condamné ces pratiques ? qui les a seulement mentionnées ? Pythagore, Platon, Aristote, Plotin, Pétrone, Plaute ?
Tout cela était enseigné et connu autrefois dans les écoles (il n’y a pas si longtemps). l’est-ce encore ?
@ Tao (16):
Te relisant ce soir, MTCF Tao, je me fais une remarque qui ne m’avait pas apparue à la première lecture, comme elle n’arrive que maintenant, j’en fais profiter notre lectorat:
– –
Tu t’adresses à des non maçons, à des profanes, en leur disant:
– « merci de ne pas réduire « la » franc-maçonnerie ni même « les » francs-maçons à ces positions ».
Cela étant, à ces mêmes profanes, j’imagine que tu ne vois donc aucun inconvénient à ce qu’on puisse également s’adresser à eux en leur disant:
– « merci de ne pas réduire « la » franc-maçonnerie ni même « les » francs-maçons aux seules positions de Tao ».
– – –
Mais ayant dit ça, toi, moi, nous, avons-nous progressé d’un pouce?
Pas vraiment.
Pourquoi?
Parce que nous avons quitté le terrain de la quête maçonnique, pour nous situer sur un autre qui n’a rien à voir, celui d’une sorte de tribune, ou politique, ou militante, ou d’argumentaire sociétal, dans une sorte de débat où l’échange paraît vain et minime, car j’observe que chacun semble campé sur des positions qu’il ne lâchera pas vraiment.
– – –
Ce qu’il faut dire aux profanes, aux francs-maçons, c’est que les débats internes à nos loges sont d’une toute autre nature.
Il ne s’agit pas, sur les colonnes d’être rigide, il s’agit de s’exprimer et surtout il s’agit de progresser ensemble.
La richesse d’une loge c’est cela, s’améliorer soi-même tout en étant attentif à ce que dit l’autre.
Dans le respect des autres comme de soi-même.
C’est ça qu’il faut dire aux profanes.
La loge doit être un espace de sérénité où chacun n’impose rien à l’autre, même si des points de vue différents apparaissent.
La liberté de parole et le devoir de l’écoute.
Le silence de l’apprenti est, ou devrait être, une excellente école dans ce sens. Il est des Maîtres qui semblent l’oublier.
– – –
Et ce qu’il faut dire aussi aux profanes, c’est que les échanges sur un site comme celui-ci tiennent plus ( ou peuvent tenir, le profane qui lit tous les articles et tous les commentaires sera faire la part des choses) à des joutes épistolaires pour certains, d’autant plus joutes de la part de ceux qui ne veulent ni être souples, ni diplomates, et ne veulent transiger sur rien.
Et ça, disons-le aux profanes, ce n’est plus du maçonnique.
– – –
Par ailleurs, MTCF Tao, une question me taraude.
Pourquoi cette habitude de terminer toutes tes interventions par « Amitiés », même quand le texte qui précédait les dites amitiés pouvait être assez peu amical?
Pour ma part, le mot Amitié me semble recouvrer des pensées et des liens trop importants, et avec trop peu de personnes, pour que je le galvaude dans une utilisation trop fréquente, et surtout sur un site public, ou d’amis il n’y a point vraiment.
– – –
Enfin, pourquoi serais-tu un Franc-maçon atterré?
Un Franc-maçon n’est jamais à terre.
Son ambition n’est pas de regarder le sol, elle est de rechercher la Lumière, voire de regarder les Etoiles.
Horreur et damnation! Corrigeons-nous même tardivement.
Dans l 5ème paragraphe il fallait bien sûr lire:
» le profane qui lit saura faire la part des choses » et non pas sera. Confondre ainsi savoir et être. ….
@ Pierre Mollon (28),
Loin de moi l’idée de défendre Tao, car sur le fond, je suis pour le moins circonspect, perplexe et dubitatif devant la majorité de ses arguments, mais je comprends mal l’argument qui consisterait à ne pas dialoguer avec qui utilise un pseudonyme. Et que le refus de dialogue ne soit motivé uniquement que par ça.
– – –
Du coup, utilisant moi-même un pseudo, dois-je m’attendre à ne pas recevoir de réponse?
– – –
Mais j’explique ma position: je suis franc-maçon, et toujours en activité et encore pour quelques années.
Si j’ai préféré utiliser ici un pseudo cela tient au fait que dans mon contexte professionnel on peut parfois entendre des propos antimaçonniques et parfois également votre hiérarchie, notamment certains directeurs peuvent même être franchement contre.
J’en ai même connu un dont les convictions religieuses étaient assez peu discrètes, alors qu’il pensait l’être, et dont la tolérance pouvait, pour parler par euphémisme, être à géométrie variable…
L’utilisation d’un pseudo est donc, pour ce qui me concerne, une prudence élémentaire, elle n’est certainement pas de ma part un paravent derrière lequel se cacher.
Et quand je réponds à tel ou tel, peu m’importe son pedigree, surtout qu’ici la majorité est sous pseudo., je réponds quant au fond, et quant à l’argumentation.
Et si on ne devait sur Hiram.be ne parler qu’aux identités véritables et affichées, on ne discuterait avec quasiment personne…
– – –
Du coup, si vous êtes sous votre nom véritable, je n’ai pas bien compris si nous avons à faire avec vous à un profane (raison de mon vouvoiement jusqu’à plus ample informé) ou à un frère qui assume de se dévoiler, et cette position me paraissant aussi honorable que le recours à un pseudonyme, chacun ayant ses raisons propres pour guider son choix.
Puis je ajouter que Tao est effectivement un jeune Maitre Maçon tout à fait honorablement connu (‘au moins de moi même)..
Je rejoins tout à fait les propos de Lazare,ayant toujours prôné la discrétion sur un continent où des FM ont été poursuivis,torturés,déportés et assassinés du fait de leur appartenance.
Je me demande,(c’est un euphémisme) si les populations africaines sont tellement plus heureuses et dans de meilleures conditions de vie de nos jours que sous l’horrible colonisation?
MTCF, je suis, en effet, peu disposé à débattre avec quiconque se cache sous un pseudonyme et dont j’ignore s’il partage ou non notre idéal.Mais, peut-être suis-je dans l’erreur en croyant qu’HIRAM be n’est ouvert qu’aux Francs Maçons.
Bien évidemment, à part notre modérateur qui donne son nom, je réagis bien volontiers à ceux des contributeurs dont j’ai la conviction (et ce, encore cette fois, peut-être à tort) qui exposent des points de vues qui laissent sourdre une appartenance à notre Ordre.
En ce qui concerne l’esclavage on oublie souvent de mentionner l’action des barbaresques autour de la Méditerranée qui, pendant plusieurs siècles, ont réduit à l’état d’esclaves un grand nombre de chrétiens, à l’issue de leurs razzias sur les côtes .C’est d’autant plus regrettable qu’un degré du REAA – Prince de Mercy ou Ecossais Trinitaire – est en relation avec des Ordres de chevalerie ayant pour but le rachat des captifs.
Bonjour,
Si en France, on médite de déboulonner les statues des gloires passées pour cause de délit rétroactif de colonialisme, sans passer sous silence ni minimiser les exactions commises par eux à cette époque sur des populations appelées à être dominées, en Belgique, ce sont les statues du roi Léopold II qui sont dans l’œil du cyclone.
Mais les actes, les volontés de ce personnages sont ambigus : il n’est pas du tout certain qu’il ait souhaité ce que les premiers coloniaux belges ont commis au Congo. Et puis sa figure ne peut être artificiellement réduite au Congo et passer sous silence les autres projets qu’il a menés à bien.
À titre d’illustration sur les torts et les bienfaits apportés par la Belgique au Congo, sur les torts et les bienfaits apportés par l’indépendance du Congo en 1960 à lui-même, je conseille l’article très intéressant publié sur le site de la RTBF et écrit par Caroline Thirion : 60 ans du Congo : « Il y a à la fois de la souffrance, de l’indifférence et aussi une envie d’aller au-delà de toute cette histoire ! » https://www.rtbf.be/info/monde/detail_60-ans-du-congo-il-y-a-a-la-fois-de-la-souffrance-de-l-indifference-et-aussi-une-envie-d-aller-au-dela-de-toute-cette-histoire?id=10531339
J’en reprendrai deux témoignages très éclairants : celui de Florimond Muteba, Président du Conseil d’administration de l’Observatoire de la dette publique, 10 ans en 1960, et celui de Leon Engulu, 86 ans, présent aux côtés de Lumumba et de Kasa-vubu à la Table Ronde, le dernier des trois. Ce ne sont pas de méchants colonialistes occidentaux européens. Leurs témoignages sont donc très pertinents.
1. « La colonisation avait de bons et de mauvais côtés »
« Pour moi ça ne vaut pas la peine de fêter ce 60 ème anniversaire. C’est un deuil que nous devons faire car on ne voit pas clair après ces 60 ans. La colonisation était un régime de privation des droits de l’homme ; c’était un régime de répression dans une certaine mesure. Mais du point de vue de la gestion de l’état, des programmes sociaux comme l’éducation et la santé, c’était quand même, de loin, mieux qu’aujourd’hui. Evidemment, entre la liberté et l’esclavage, le choix de la liberté est évident. Mais qu’avons-nous fait de cette liberté, nous les Congolais ?
La colonisation avait donc de bons et de mauvais côtés. L’indépendance, c’était bien, mais elle était mal préparée. Les désordres et les problèmes actuels sont venus de cette indépendance. On a pourtant eu le temps de nous ressaisir mais on ne l’a pas fait. L’histoire c’est l’histoire. On a beau enlever les monuments, les Congolais auront toujours Léopold II en tête. L’aliénation culturelle, le racisme notamment aux Etats-Unis n’est pas vraiment lié au fait qu’il y a des monuments. C’est la mentalité des gens qu’il faut changer, à travers l’éducation ou à travers l’exemple de ceux qui dirigent. Mais va-t-on changer les mentalités en déboulonnant les monuments ? Peut-être symboliquement. Mais cela aura-t-il un effet déterminant sur les changements de mentalités ? Je ne suis pas sûr « .
2. L’avenir est dans la jeunesse.
A 86 ans, Leon Engulu était aux premières loges début 1960. Il était autour de la « table ronde » à Bruxelles, organisée à Bruxelles par le Roi Baudouin. Il était présent sur place, aux côtés du futur premier Président, Joseph Kasa-vubu, et du futur Premier ministre, Patrice Lumumba. « Nous trois, nous sommes des pionniers de l’indépendance, explique celui qui a été sénateur mais aussi ministre, sous Mobutu, notamment. Si nous sommes congolais aujourd’hui, c’est grâce à Léopold II. Un étranger qui est venu pour rassembler nos peuplades qui vivaient séparément. Grâce à la colonisation, on avait plus de guerres tribales, c’était fini. Grâce à la colonisation, on avait la paix. C’est Léopold II qui a créé ce Congo (géographique). Bien sûr, avec beaucoup de fautes. Mais nous aussi, nous avons commis des fautes. »
Pour Florimond Muteba, l’avenir est dans la jeunesse congolaise : » Cette jeunesse va nous aider à nous débarrasser des forces négatives qui sont en train de dominer le Congo ».
Si je parle de ce sujet aujourd’hui, c’est parce que mon Atelier Les Amis de la Parfaite Intelligence de Huy a été très impliqué dans les questions du colonialisme et de l’indépendance du Congo en 1960. Y ont été initiés dans les années 60 à la fois Arthur Pinzi et Damien Kandolo. Deux héros de l’indépendance du Congo, deux FFMM parmi les tout premiers congolais initiés en Belgique. Tout un quartier de Kinshasa porte le nom de Pinzi et Kandolo fut le premier GM du GO du Congo. D’une certaine façon, une petite part de la grande histoire du Congo s’est discutée à Huy. Et personne n’en sait plus rien aujourd’hui.
Déboulonner des statues n’a jamais déboulonné l’Histoire ! Elle est ce qu’elle a été, et si l’on peut regretter ses excès, on n’en pourra rien changer, plusieurs siècles après, en cassant, brûlant ou en abattant des images qui… après tout, ne nous ont rien fait.
Un symbole n’est que la représentation d’une idée. Attaquez-vous à ces idées, si vous le souhaitez – ce sera à juste titre si elles perdurent, mais pas aux statues dont les pigeons se chargent de venger les victimes.
Il ne sert à rien de vouloir réécrire l’histoire ; et George Orwell a montré dans « 1984 » à quels excès pouvaient conduire cette volonté d’effacer ce qui a été : Hitler (avec l’exaltation de la race aryenne), Mussolini (avec l’image des « faisceaux romains » qui a débouché sur le fascisme), Staline qui a voulu imposer la dictature du prolétariat par la force et l’extermination des opposants, etc. en sont de bons exemples, que l’on oublie trop vite !
Faut-il condamner l’homme pour ce qu’il a été, en oubliant ce qu’il a laissé d’utile à l’humanité ? Rejeter Montaigne ? Il a inspiré des générations d’« honnêtes hommes » : en son temps, contre tous il défendait les cannibales (noirs, hélas ! – pardonnez-moi) parce qu’il comprenait le sens de leur pratique… alors que simultanément il vivait de ce qu’on appelait « le commerce triangulaire » ! Les exemples sont nombreux, et je pourrais citer Voltaire, Beaumarchais, Hergé et tant d’autres. Cela servirait à quoi ? Veut-on nous interdire de les lire, au détriment des richesses qu’ils nous apportent ?
Je ne veux pas me lancer dans une polémique qui me semble stérile. Je me contenterai, pour conclure, de rapporter ce que de jeunes Allemands, lors d’une discussion âpre qui concernait la Seconde Guerre Mondiale, avait répondu à une attaque : « Eh, quoi ? Ce n’est pas parce que nos parents ont fait des conneries que vous avez le droit de nous traiter de cons ! Jusqu’à quand voulez-vous nous faire porter le poids de ce qu’ils ont fait ? Avec de telles idées qui condamnent les enfants pour les fautes de leurs pères, vous risquez de n’avoir pour résultat que ce qui a justement déclenché la guerre : le refus de l’injustice ! Nous portons le passé, c’est notre responsabilité… mais nous n’en sommes pas coupables ! » Tout est dit.
Les révolutionnaires, confortablement retranchés derrière leurs écrans, un whisky ou un Coca-Cola posé sur leur bureau, me fatiguent ! Ils refont le monde plusieurs siècles après… quand le problème est passé et que d’autres questions plus sensibles se posent ! Pourquoi pas ?
Probablement vont-ils se déchaîner contre ces quelques mots bien anodins et consensuels. Qu’ils le fassent. Je n’y répondrai pas ; car ils me fatiguent, ils me fatiguent. Qu’est-ce qu’ils me fatiguent !…
@ 16 Tao – Le jour n’est peut etre pas si éloigné ou un petit malin viendra militer pour que notre pavé mosaïque , jugé discriminant avec ses pavés blancs et noirs, soit repeint intégralement en gris . ?
Un message à l’attention des personnes non-maçonnes, encore une fois :
.
Malgré l’apparente unanimité qui transpire dans les commentaires des articles de ce blog, merci de ne pas réduire « la » franc-maçonnerie ni même « les » francs-maçons à ces positions. Maître Maçon moi-même, je confesse avoir un sentiment, si ce n’est de honte (après tout, je ne suis pas responsable des propos tenus), un sentiment de bien peu de fierté au vu de ce que je lis ici de la part de Frères (toujours pas de Sœurs…). Je l’ai déjà écrit sous d’autres articles de ce blog à ce sujet au cours des deux dernières semaines : je ne vais pas me répéter.
.
Mais j’observe aujourd’hui que l’argumentaire évolue. Dans les premiers articles, on a des gens qui disent : « Déboulonner Schoelcher est inadminissible : il a participé à l’abolition de l’esclavage ! » (Omettant volontairement les limites de son action, et notamment l’indemnisation des maîtres lésés mais pas des affranchis). Puis, face au déboulonnage d’un défenseur des États Confédérés pendant la guerre civile américaine, on passe la vitesse supérieure : « Oui, il défendait la liberté d’états racistes MAIS ces états n’étaient pas QUE racistes, et c’était un grand FM, un défenseur des amérindiens, et puis il a partagé des rituels avec des noirs à la fin de sa vie ! » (Hop : rachat de ses péchés sur le finish ! L’extrême onction du protestant ! Original…) Et aujourd’hui, on passe la cinquième directement : « La colonisation a fait du bien aux indigènes qui ont pu grâce à nous se développer, et puis eh : c’était y’a longtemps ! » Il faudrait désormais sanctionner celles et ceux qui promeuvent l’idée selon laquelle la colonisation a fait du mal à l’Afrique… On croit rêver… Voilà ce que j’appelle, là aussi, de la radicalisation… Ou alors c’est simplement une ouverture incontrôlée des vannes ? Allez savoir…
.
Amitiés,
.
Tao,
Franc-maçon atterré
@Tao : un F recherche la vérité. Ceci commence par rechercher l’exactitude des faits. Schoelcher sous-secrétaire d’Etat a proposé l’abolition. C’était le combat d’une vie politique. Le gouvernement a pris le décret d’abolition le 27 avril 1848. Seuls les ministres l’ont signé (donc Schoelcher non). L’article 6 de ce décret renvoie à l’assemblée nationale le soin de fixer l’indemnité aux colons.
Dire que Schoelcher a agi pour l’indemnisation des colons est une contre-vérité.
Au fait Tao, savais-tu que la Constituante a voté l’indemnisation des privilèges abolis le 4 août 1789? Tu as d’autres statues à proposer à la destruction ?
Jackson, je ne sais rien de lui et je n’ai pas le temps de chercher.
Mais une chose est certaine : démolir une statue dans ces conditions, c’est de la violence politique. Et la violence politique est intolérable dans une démocratie. Elle doit être sévèrement sanctionnée.
En bon FM, je respecte les lois de mon pays et j’adopte un comportement paisible.
Je répéterai donc ce que j’écrivais la semaine passée: à savoir que si TAO est un pseudonyme, je ne ferai aucun commentaire.
J’éprouve, en effet, quelques réticences à dialoguer avec qui ne se présente pas sous son vrai nom, jeune Frère la semaine passée, Maître Maçon aujourd’hui.
Tao est un pseudo. Mais je suis bien un jeune Maître Maçon.
.
Où est le bug ?
.
Amitiés,
« La violence sur des symboles (les statues) annonce souvent la violence sur les personnes » dans 9. Charles Coutel. Voilà l’essentiel de la question.
Et pour revenir sur le débat de la première partie de la IIIème République sur la seconde colonisation, on peut relire sereinement le livre déjà ancien de Charles-Robert Ageron, « France coloniale ou parti colonial ? ».
Je viens de me renseigner sur Charles-Robert Ageron, que je ne connaissais pas jusqu’ici.
Certains de ses livres ont été réédité en 2015, 2016 et 2017 mais a priori pas celui que tu cites.
Je note aussi qu’il a dirigé la thèse de Benjamin Stora et que celui-ci lui a rendu un vibrant hommage en apprenant son décès en 2008.
Bien chers amis ,
De la communauté universitaire française nous arrivent des soutiens où s’exprime une grande volonté d’organiser des initiatives. Notre Appel est une première étapes qui vise à mettre la puissance publique devant sa responsabilité. Mais l’instance politique peut beaucoup mais pas tout. Forger une opinion publique éclairée est essentiel.
Il nous faut revenir sur les présupposés méthodologiques réducteurs et essentialistes des discours dits décoloniaux. Les dangers holistique et essentialiste, pourtant bien formulés par le rationalisme critique de Karl Popper , semblent ignorés par certains universitaires. . Pour alimenter nos débats et pour mettre en commun le maximum d’informations, je vous renvoie à l’excellent article de mon ami et collègue Catherine Kintzler présent sur son site Mezetulle.
Par ailleurs notre Appel vient d’être signé un député qui le diffuse; merci à lui et merci à tous les nombreux signataires.
Votre dévoué Charles Coutel
Si on devait déboulonner toutes les statues des racistes, antisémites, esclavagistes et autres… à un instant de leur vie, dans un contexte particulier, à une époque ou les mœurs étaient bien différents il faudrait en premier lieu déboulonner toutes celles de… Voltaire.
Pour en savoir plus sur le statut de nos statues, nous pouvons toujours lire, avec profit et plaisir, de Jacqueline Lalouette « Un peuple de statues. La célébration sculptée des grands hommes (1804-2018) » (Paris, Mare et Martin, 2018, 550 pages, 47 €).
Même si cette très précieuse analyse ne commence qu’à partir du Consulat.
Rappelons simplement que Jacqueline Lalouette est une historienne spécialiste de la libre-pensée, de la laïcité et de l’anticléricalisme de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle.
Rebonjour,
notre Appel a aussi pour but de permettre à tous ceux qui se sentent intimidés par le ton péremptoire des « décoloniaux » d’apporter leur témoignage et leur critique; il s’agit d’organiser la résistance! Les intimidations n’ont pas de raison d’être quand devraient prévaloir l’argumentation et le débat. La violence sur des symboles (les statues) annonce souvent la violence sur les personnes. La faiblesse des « décoloniaux » est de méconnaître la richesse des analyses anticolonialistes qui se situent au coeur du républicanisme critique. (voir les discours de Clemenceau qui s’oppose à J.Ferry)
. De cela, il n’est jamais question chez les « décoloniaux » . Le combat philosophique devrait aussi se mener dans la formation des maîtres .Le ministère de l’éducation nationale commence à prendre conscience du danger ; notre Appel a été transmis à la présidence de la République et à Monsieur le ministre Blanquer.
Signez cet Appel pour que cesse la violence contre notre patrimoine national.
Bonjour à tous,
Merci à ce site d’avoir contribuer à la diffusion de notre Appel paru dans Marianne.
Ce texte se diffuse nationalement et suscite le débat dans tous les milieux notamment associatifs ; c’est que nous voulions. Les commentaires révèlent un immense besoin de s’informer et de préciser les choses.
Lés médias parlent des profanations de statues et oublient de dire que ces actes tombent sous le coup de la loi. Laisser ces exactions impunies fait le jeu des votes extrêmes qui risquent de succéder à l’abstention dont on mesure les effets. Les causes de cette confusion sont multiples : incohérence de l’enseignement scolaire de l’histoire qui, trop souvent, renonce à l’étude de la chronologie longue qui remettrait en place les perspectives. Ajoutons les méthodologies hasardeuses des études dites décoloniales, tentées par l’essentialisme qui juge tout un pays sans recul. Ces études alimentent dès lors une idéologie redoutable qui pousse certains à détruire des éléments du patrimoine national.. Nous refusons ce processus et appelons la puissance publique à prendre ses responsabilités.
Votre dévoué Charles Coutel
Le soi-disant antiracisme actuel est une forme de racisme inversé dont les européens de souche sont les victimes.
Il faut dire NON au racisme sous toutes ses formes et a tout ce qui l’attise …….
Et qu’appelle-t-on européen de souche?
Pour le savoir, je te renvoie éventuellement à l’expression controversée »Français de souche (FDS) » qui peut te donner quelques pistes https://bit.ly/3eN8tSq, en extrapolant vers l’Europe…
Une expression employée dès le XIXe siècle pour désigner les Français installés en Algérie, par opposition aux « autochtones », l’expression « Français de souche » a été institutionnalisée en 1958, mais jamais utilisée dans les statistiques de l’Insee, où il n’est question que de « Français de naissance ».
Merci Yonnel pour ce complément d’information toujours utile pour ceux qui nous lisent.
Et je suppose que tu auras bien compris que le sens même de l’expression « français de souche » ne m’est quand même pas totalement inconnu, pour ne pas dire pas totalement étranger.
Je sais aussi que le terme est controversé, voire sensible, et qu’il est d’utilisation plus que fréquente par les tenants de l’extrême-droite qui sont pour beaucoup dans sa vulgarisation.
Ni vois pas malice ni désintérêt pour ta contribution, je sais qu’avec toi les explications sont toujours rigoureuses, rationnelles et posées, mais c’est de Totor dont j’attendais avec curiosité une explication.
Quelque chose me laisse supposer vaguement qu’elle pourrait ne pas être aussi sereine, tout en espérant me tromper.
Charles Coutel
Bonjour,
l’expression « européen de souche » est peu claire ; elle engage une définition de l’Europe toujours complexe. L’Europe renvoie à la fois à des questions géo-politiques mais aussi historiques et philosophiques. Jacques Derrida plus que l’idée de souche utilise , retrouvant Diderot et les Lumières, l’image d e « greffe » . Cette belle image est sans doute utile en cette crise décoloniale car nos « décoloniaux » et leur jeunesse agitée coupent et éliminent au lieu de se greffer sur les héritages divers qui font l’originalité de la France humaniste et laïque . C’est pourquoi l’importation de l’histoitreaméricaine dans notre pays est un contre-sens complet . Méditons plutôt l’idée, chère à Clemenceau, que notre histoire est un « bloc ». Votre dévoué Charles Coutel
C’est certainement la bêtise crasse qui favorise ce type d’idéologie, mais également la volonté d’instaurer une idéologie de type néo-raciste, vouloir combattre le mal par le mal, par un autre mal. Nourri par la bêtise l’ignorance et la peur, les armes juridiques actuelles permettent d’y faire face. Dans ce pays qui ne reconnait pas les communautés ni religieuses, ni « raciales », la loi 1881 est tout à fait actuelle.
Bonsoir ,
Nos décoloniaux, grâce à notre débat posé et sérieux, montrent par vos témoignages, leur vacuité intellectuelle et leur inculture .
Cette idéologie décoloniale n’aurait pu se développer, notamment dans certains départements universitaires de sciences humaines, n’avaient pas baissé la garde notamment au niveau des profils de poste et des recrutements. Le plus urgent me semble est la formation des maîtres où sous couvert d’étude des discriminations sociales à l’Ecole certains n’en profitaient pour tenter d’imposer les préjugés méthodologiques de l’idéologie décoloniale. Il est possible d’organiser la résistance et de demander au ministre de regarder de près les plans de formation.. C’est un point essentiel de notre Appel. Bien à vous Charles Coutel.
Mais franchement, je suis noir, et je suis loin d’être inculte. Par contre, je voudrais qu’on me dise combien de Noirs ont été entravé dans leur vie quotidienne à cause de ces statuts ? Quand les Noirs arrivent à démontrer leur talent au Tennis, au Cinéma, au football ect…………ils n’étaient pas informés selon vous de l’existence de « Tintin au congo, de Colbert, de Faidherbe, de l’esclavage par les Arabes………. » ? Cela n’a jamais empêché quiconque de poursuivre ses rêves. Les progressistes sont bien sympathiques, mais l’idéologie qui tourne au fanatisme cause beaucoup plus de tort à l’humanité. Je préfère 1000 fois un type comme Colbert qui assumait sa barbarie, que le système actuel et son Dieu Quota, qui nous prouvent à nous les noirs que nous sommes que des déchets, qu’il faut trier. En Belgique on déboulonne des Statuts, mais le Noir est rarement Ministre Président, le Noir brille sur le terrain de sport, mais nullement dans des postes à responsabilité qui sont des domaines réservés. L’enfer se pave toujours de bonnes intentions progressistes, mais dans les actes, on trouve encore en Belgique des brillants professeurs clochards. Et ce n’est pas la faute des statuts. Au lieu de vouloir réécrire le passé, soignons notre présent qui devient invivable. Merci
Paroles pleines de sagesse. Le passé est fini. Occupons nous des injustices de présent pour éviter celles du futur
L ignorance engendre le fanatisme qui provoque les guerres. De nombreux livres en librairie sur ces personnages historiques à déboulonner permettent de se documenter avant de causer. Invitation à lire des extraits de la thèse de médecine de Salvador Allende concernant les juifs.
Merci à Géplu et à Astérix pour leurs recadrages / propos d’Hermes. Je suppose et j’espère que, vu l’heure à laquelle Hermes a écrit son post, ses idées étaient grandement embrumées.
A HERMES,
On peut comprendre le déboulonnage de statues contemporaines comme celles de Hitler, Staline et d’autres car les victimes ont connu l’horreur de leur vivant et sont toujours vivantes.
Mais déboulonner des statues qui sont entrées dans l’histoire c’est une autre affaire. Il faudrait alors détruire les statues romaines de nos villes réduisant en esclavage une partie de nos ancêtres les gaulois ? Pour d’autres ignares, comme les statues des grecs sont blanches de leur marbre, oubliant par leur inculture qu’elles étaient souvent pigmentées à l’origine, il faudrait les détruire rejoignant en cela les excès de boites comme L’Oréal?
Faire de l’histoire ce n’est pas par des interdits qu’elle se pratique c’est par le débat. Il faudrait demander aux habitants de Sartène (Corse) ce qu’ils pensent de l’esclavage?
Par ailleurs, tomber dans le piège de la responsabilité collective est la pire des abominations. Les incultes feraient bien de relire La Fontaine « si ce n’est pas toi c’est donc ton frère, c’est donc quelqu’un des tiens »….Le frère, les siens ne sont pas les responsables des conneries de leurs ancêtres.
Que l’on serve de ces statues pour faire de la pédagogie sur l’esclavage sous toutes ses formes, hier comme aujourd’hui, en ce compris sur les bienfaits du néo-libéralisme qui fait travailler dans certains pays des enfants dans des conditions anormales. Les bons anti esclavagistes de ce jour s’habillent chez qui ?
Détruire des statues ne fait pas avancer les choses je dirai même que c’est mettre la poussière sous le tapis et cela doit en arranger quelques uns.
TTCCFF&SS
C’est statuts pourraient rappeler les périodes de domination et d’asservissement que les ancêtres de ces peuples ont vécu. Il faut comprendre cela simplement de cette façon. Vous pourriez organiser le rapatriement de ces statuts en métropole si vous y tenez tant.
Auriez vous accepté des statuts de Hitler, Himmler, Goebels sur les champs Élysées par exemple ? Je ne crois pas.
Ces statuts rappellent une histoire douloureuse, sombre. Ces peuples aspirent à la lumière. Tous les hommes naissent égaux en droit… non? Alors il faut comprendre cela dans le sens progressiste et ne pas les condamner dans leur volonté de s’affranchir d’une histoire qui célèbre leurs bourreaux.
Voilà bien l’exemple d’une mauvaise compréhension de ces évènements et de leurs causes. Comparer Schoelcher ou Faidherbe à Hitler et aux nazis est déjà immonde, mais c’est surtout une totale négation de la réalité de l’histoire et de l’action de ces hommes. S’il y a pu effectivement y avoir des abus et des excès à l’époque des colonies, Schoelcher et Faidherbe ne sont en rien « des bourreaux ». Ce sont des hommes qui ont eu une action très positive dans les territoires où ils ont leur statues, pour le développement social et économique et la libération et l’amélioration des conditions de vie des indigènes. Le nier aujourd’hui est vouloir faire croire que le temps de colonies n’est, comme il est dit ici, qu’une période de domination et d’asservissement ce qui n’est absolument pas le cas. Revisitez l’histoire, ne la révisez pas.
Dans cet échange qui continue celui de la semaine passée je suis gêné par le fait que tout anachronisme, surtout dans ce domaine aussi complexe que l’histoire de l’esclavage, est une faute intellectuelle majeure.
Je souhaiterais vous faire partager la pensée suivante de Jacques COURSIL, reproduite dans son obituaire publié par Le Monde du 2 juillet 2020 lors de son passage à l’Orient Éternel le 26 juin dernier: « Je ne veux pas être esclave de l’esclavage »!
J’ai eu la curiosité d’aller voir qui pouvait avoir été, (il est décédé très récemment, le 20 juin 2020), Jacques Coursil, lequel m’était totalement inconnu.
Curieuse personnalité semble-t-il: musicien de jazz + professeur d’université (philosophie des mathématiques) + spécialiste en sémiotique ou sémiologie (étude des signes) et qui aura également soutenu à quinze années de distance deux thèses, l’une en Lettres, l’autre en Sciences.
Pas banal.
Du coup, ils ne doivent pas être nombreux à recevoir un hommage appuyé au moment de leur décès autant par Le Monde que par France Musique….
– – –
J’observe, qu’en son message n°29, Pierre Mollon formule ainsi sa dernière phrase:
« Je souhaiterais vous faire partager la pensée suivante de Jacques COURSIL, reproduite dans son obituaire publié par Le Monde du 2 juillet 2020 lors de son passage à l’Orient Éternel le 26 juin dernier: « Je ne veux pas être esclave de l’esclavage »! »
– – –
Il me vient donc une question, ou plutôt deux:
1/ S’il est fait état d’un passage à l’Orient Eternel de Jacques Coursil, doit-on comprendre qu’il était franc-maçon?
2/ Si Pierre Mollon, l’auteur de cette phrase, utilise cette référence de passage à l’Orient Eternel, doit-on comprendre qu’il est familiarisé à ce type d’expression.? Et qu’il est lui-même franc-maçon?
Dans les deux hypothèses, il n’est pas interdit d’en dire davantage…