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Pour aider à voir clair dans les milieux glauques, de l’occulte ésotérico-politique, voici deux lectures ( entre autres ) indispensables à faire, car étayée sur de très précis arguments biographiques et historiques.
– Mircéa Eliade , Carl Schmitt, René Guénon, 1942 par C Grottanelli, in la revue de l’histoire des religions 2002 ; 219-3; 325-356
– René Guénon ou la réaction intégrale, par D Lindenberg, in Mil neuf cent, 1991 ; 9; 69-79
textes intégrals sur le site Persée
Et pour essayer d’y voir vraiment clair, après la thèse intéressez vous à l’antithèse :
http://leporteurdesavoir.fr/wp-content/uploads/rene-guenon-contre-lextreme-droite-et-les-ideologies-modernes-par-j-l-gabin.pdf
Une parmi d’autres…
Pour comprendre Guénon il faut lire directement son oeuvre et ne pas passer par des intermédiaires qui ne sont pour leur grande majorité que des parasites de celle-ci. Guénon n’était ni un philosophe, ni un écrivain, ni un converti, ni un réactionnaire. Il n’était pas non plus un saint ni un prophète, n’a créé aucune école et n’avait aucun disciple. Et surtout Guénon… n’était pas Guénon. Ceci en rapport avec sa fonction, qui consistait, entre autres, à faire découvrir les doctrines orientales à l’Occident. Une fonction impersonnelle donc (et providentielle), et c’est pour cela qu’il est absolument vain de le « biographiser » ou de l’idolâtrer. Ce que je dis ici est une évidence pour ceux qui ont étudié sérieusement son oeuvre mais il était nécessaire de faire ce court rappel.
La notion de « Tradition primordiale », proche de la « Sophia Perennis » et de la « Gnose » est l’idée qu’il y aurait une connaissance » non – humaine, unique, à laquelle s’abreuveraient toutes les spiritualités, à commencer par celles d »Orient. Toute l’œuvre de Guenon est basée sur ce postulat ou croyance. Alors de quoi parle-t-on puisqu’il n’y a aucun argument à opposer à cette « tradition primordiale » à laquelle se réfère et croit Guénon ? Le léger problème que j’aperçois, en termes de méthode, c’est que Guénon affirme mais ne démontre rien.
Tout procède, chez Guénon, de ce postulat, à commencer par la dégénérescence, selon lui, de LA Tradition en Occident, y compris dans le Christianisme. Il voyait dans la FM (en y ayant passé très peu de temps) les dernières traces de LA Tradition.
Ce sont là encore des positions, pour le moins discutables, qui reposent sur sa croyance. Pour des hommes comme les francs-maçons qui depuis trois siècles « croient », peu ou prou aux capacités de l’homme à s’améliorer et même pour certains à améliorer le monde, c’est-à-dire au progressisme voire au progrès, j’y vois une sacrée contradiction.
En fait, pour employer des mots « actuels » on peut dire que Guénon est un décliniste, pour qui tout était mieux, avant, il y a longtemps. Il croit à la « chute » et à « l’âge d’or ». Cela s’appelle un « réactionnaire », un « conservateur », comme Joseph de Maîstre. En général la solution pour les réacs est de « régénérer » l’homme. C’est un programme connu de Julius Evola à Mircea Eliade, en passant par quelques politiques d’Hitler à Staline qui l’ont, eux, appliqué, ce programme de « Régénaration ». Cela s’appelle le fascisme (noir, brun ou rouge, à votre choix). Mais Guénon, selon moi, n’a pas écrit que des fumisteries, et contrairement à certains ici, c’est plutôt sa critique radicale de la société moderne que je retiens (Le règne de la quantité et le signe des temps). Car force est de constater qu’il y prédit avec exactitude l’évolution de notre société. Mais on peut faire avec lui le constat sans en tirer les mêmes conclusions que lui et sans, obligatoirement, se référer à sa « tradition primordiale ». D’autant que, par principe, je me méfie des « régénérateurs » de tout poil….
Ce qui me dérange dans la crise du monde moderne et dans sa séquelle c’est l’absolue indifférence de l’auteur aux conditions matérielles d’existence de ses semblables, il y a par exemple une critique de la science notamment médicale qui n’arrive pas à passer chez moi…
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Même si je peux comprendre qu’elle est cohérente avec le message de l’œuvre, refuser à ce point la notion même de progrès dans le champ sociétal, en tant que maçon, non je n’y arrive pas.
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Quoi que si on lit Guenon attentivement on se rend compte que, selon lui,cette dégénérescence dont tu parles fait partie de l’ordre des choses manifestées et est dans la nature du cycle cosmique auquel nous appartiendrions, le fameux Kali-Yuga !
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Fraternellement
@aj lacot – quand on observe la filiation et la constance des mythes des egyptiens aux hebreux puis aux chretiens, on peut penser a une » tradition primordiale « . Cette tradition primordiale agit comme des archetypes de Jung et meme plus car il n’est pas besoin de l’experience.
Chicon, on peut, effectivement, entre autres hypothèses, penser à La Tradition primordiale. Mais, et c’est l’hypothèse du fondateur de l’anthropologie de l’imaginaire, notre F Gilbert Durand, et de l’anthropologue des religions, notre F Bruno Etienne, on peut penser que si il y a une « constance » dans les mythes et dans la symbolique, et il y en a une, c’est parce que la boite crânienne de l’homme et son fonctionnement sont les mêmes sur toute la surface de la terre, et depuis longtemps. En bref, l’homme partout fait par exemple de la montagne un espace sacré, parce qu’elle est plus proche des dieux (ou de dieu) qui, partout, siègent au ciel… Pour résumer, l’homme a peu d’imagination et nous tournons autour d’un fil à plomb pour les mêmes raisons que les musulmans autour de la Kaaba. Pour ma part, je penche pour cette hypothèse.
Faut-il que les spiritualistes soient pauvres en références pour aller chercher comme modèle celui qui commença sa vie sous divers pseudos à écrire dans la revue anti maçonnique des sociétés secrètes et ensuite produisant un digest de pensée réactionnaire assez peu tendre pour la maçonnerie, hyper machiste et j’en passe.
Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit pour Guénon et ceux qui s’en réclament : rejeter la modernité, les diverses émancipations, la Révolution française etc. au profit d’un retour à l’ancien régime. Sauf que les vrais éclairés de cet ancien régime, c’étaient d’un autre niveau!
Quant à la tradition primordiale, c’est une foutaise de première grandeur.
Cette tradition est en effet une construction des traditionalistes, lesquels sont le produit, certes, réactif de la modernité. C’est un discours de perdants.
On voit ce que cela donne dans d’autres sphères culturelles, ce retour au Primordial. Vous faut-il un dessin ? D’autant que c’est là qu’il a fini, le René que certains adorent.
Quant à se référer à Jung, c’est une manière de faire de l’anthropologie à deux sous en flirtant avec avec la fange, même si on dira qu’il est ni de gauche ni de droite, celui-là aussi dont ne lit d’ailleurs souvent que des digest.
Il faut effectivement lire le règne de la quantité et la crise du monde moderne et Jung et même Julius Evola, tiens, allez voir ce qu’il a écrit sous Mussolini, et Eliade, membre de la Garde Fer roumaine.
il y a là tout une constellation fangeuse qu’on nous ressort depuis des décennies et dont la Nouvelle Droite a fait ses choux gras. Voir la revue Eléments par exemple.
Bien dit, mon Très Cher Frère Arsène; ce n’est pas seulement la modernité qui est rejetée mais, surtout, la réalité, certes pas facile à vivre quotidiennement.
Pourquoi tant de haine ? Lire Guénon un peu plus loin que « La crise du monde moderne » c’est plonger dans un questionnement sans fin d’où l’on peut, sans pour cela embrasser sa vision, tirer inspiration et pistes de réflexion personnelles. Evola ? Eliade ? Pas beaux pas bien ? Et Nietzsche? On peut ?
Non ? Seulement Descartes ?
Discours de perdants ? C’est vrai que le matérialisme à tout crin pratiqué depuis de nombreuses années a amené la France et l’Europe au magnifique résultat actuel !
Je suis FM et ma réflexion se nourrit des oppositions fécondes.
Où as-tu as VU ou LU de la haine ? Où as-tu VU ou LU une interdiction de lire René Guénon ? NULLE PART.
Ceci dit, on a quand même le droit d’émettre une opinion négative, ou à tout le moins très réservée sur l’oeuvre et le parcours du bonhomme.
On a quand même aussi le droit de s’interroger sur les amitiés avérées de Guénon avec Evola ou Maurras par exemple, attestées notamment par une riche correspondance. On a le droit de s’interroger sur les postulats guénoniens (je dis bien postulats car Guénon affirme plus qu’il ne démontre) sans être transi d’émotion ou saisi d’illumination métaphysique. On a le droit de se faire sa propre opinion d’une oeuvre sans qu’une pleureuse vienne, au détour d’un commentaire, faire la leçon et expliquer qu’on est submergé, en France et en Europe, d’un vilain matérialisme décadent.
Personne ne t’interdit de penser différemment. Tu peux lire ce que tu veux, quand tu veux et comme tu veux.
On a aussi le droit de se demander pourquoi certains citent comme « avérées » certaines « amitiés » de Guenon, alors qu’il semble qu’il ne s’agissait surtout, pour Evola que d’emprunts à sens unique et apparemment plutôt subis par un Guenon mi agacé, mi paternaliste, voir « sur Evola » dans la correspondance de RG :
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http://oeuvre-de-rene-guenon.blogspot.fr/2012/06/tentative-de-recuperation-politique-de.html
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Et si les relations de Guenon avec l’AF semblent un brin plus compliquées, selon Chacornac par exemple il y aurait eu bien peu de sympathie entre lui et Maurras…
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Je ne te jette pas la pierre, il est clair que Guenon est un personnage des plus complexe, et des plus controversé. Sur lui, tout se dit et son contraire, et il me semble qu’il est extrêmement difficile de verser dans l’affirmatif sans l’étayer par des références solides, si l’on veut rester objectif.
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J’ai (entre autre) pour ouvrage de référence la thèse de Xavier Accart : « Guenon ou le renversement des clartés », plus de 1000 pages malheureusement peu accessibles.
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Je n’ai jamais dit non plus que c’était un saint, surtout avant de partir pour le Caire…
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(Cette histoire d’agent Nazi est probablement de la pure fabrication et il n’existe absolument aucune référence là dessus à part cette affirmation sans aucune preuve du site Martiniste indiqué par Mabuse, si quelqu’un me trouve des références précises sur ce sujet, je suis preneur, et je ne serai pas le seul 🙂 ).
Comme toute conception, celle(s) de Guénon vaut d’être regardée et analysée. De là à le considérer comme une source privilégiée pour la réflexion spirituelle telle que la conçoive les Francs-maçons, il y a matière à s’interroger… Guénon ne fût maçon que très brièvement, au sein d’une loge pour le moins singulière. S’en réclamer quasi-exclusivement relève de l’idolâtrie, bien loin de l’ouverture d’esprit permanente à laquelle invite et engage l’appartenance à notre ordre.
Tout est dit dans le dernier paragraphe : « riche caverne de type platonicien » ; bon cheminement dans les arrières-mondes !
Vous pouvez prendre connaissance d’une autre perception de Guénon avec l’article René Guénon l’anti-moderne du blog 3,5,7 et plus.
Voilà un autre texte à charge, mais plus intéressant et qui a le mérite d’être un peu documenté…
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Guenon avait un mépris profond du « politique » et l’a exprimé plusieurs fois à propos de son époque; lui attribuer une responsabilité dans les horreurs totalitaires c’est un peu comme accuser Saint Paul d’avoir engendré l’inquisition et la Saint Barthélemy.
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Le gros intérêt de l’œuvre de Guenon pour un « chercheur de vérité », c’est la radicale altérité de son discours par rapport à notre pensée contemporaine. Malgré son style ampoulé et parfois désagréable c’est un bol d’air frais et une fenêtre ouverte sur une sorte de monde parallèle de l’esprit humain, en ce sens il rejoint, pour moi, ce que je viens faire en maçonnerie.
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Il est clair que celui qui la prend comme une sorte d’évangile s’égare, personnellement, par exemple je ne suis pas fan de ses livres dits « prophétiques » (« La crise du monde moderne » et « Le règne de la quantité »), mais ils ont eu quand même l’immense mérite d’aiguiser mon sens critique, ma réflexion et de l’obliger à prendre de la hauteur.
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Paradoxalement peut être il a renforcé mes convictions démocratiques en m’obligeant à les étayer, et en les élégants de ce qui relève des dogmatismes, notamment marchands.
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Ce qui reste pour moi le plus intéressant chez Guenon, ce sont ses ouvrages purement métaphysiques qui m’ont ouverts des perspectives vertigineuses indépendantes de tout dogmatisme religieux.
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Pour finir, je dirais que Guenon me semble être un des dernier traits d’union qui persistent entre notre occident et un Islam savant et éclairé, en cette triste époque, pas étonnant qu’il soit attaqué de toute part !
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Fraternellement
http://kg.vkk.nl/french/organisations.f/om.f/guenon/guenon.html
Voilà qui est dit, en 6 lignes, vite fait, bien fait, idéal pour les agapes embrumées : c’est un affreux personnage !
🙂
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Sinon, plus long, un peu plus complexe, et certainement l’œuvre d’un hagiographe :
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Gu%C3%A9non
Il manque notamment, dans la bibliographie pourtant fournie, l’ouvrage de notre Très Cher Frère Jean Van Win : « Contre Guénon », encore disponible chez Amazon.
Lire en particulier, sur Amazon, les « avis de lecteurs »… certainement des « idolâtres »…
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Sinon le gros intérêt de textes comme celui que propose Mabuse, quand, comme moi on s’intéresse à Guenon depuis près de 20 ans, c’est que l’on sait tout de suite que celui qui vous les cite n’a jamais dépassé quelque pages d’un de ses livres, et qu’il n’y a aucun intérêt à aborder le sujet avec lui, même dans une approche critique…