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Géplu.
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Dédier les Nouvelles Constitutions (de 1738) était en soi un acte politique puisque il était de notoriété publique que le prince de Galles était en froid depuis toujours avec son père et soutenait le parti Tory (les conservateurs de l’époque) opposé au gouvernement Whig de Robert Walpole (Frederick et Walpole avaient été reçus dans la fraternité, mais séparément).
Plus qu’un acte politique partisan, c’était un acte de client car comme le montre l’ensemble de sa biographie Anderson, qui était en Angleterre infériorisé par trois aspects (il était un Ecossais, un presbytérien, et un homme désargenté), eut toute sa vie un comportement dicté par l’ambition sociale et c’est sur ce registre qu’il faut lire la Dédicace des Constitutions de 1738 au Prince de Galles. Anderson ne faisait pas de politique directement. S’il profita de l’arrivée au pouvoir de George Ier en 1714 pour transmettre le Mason word écossais à quatre loges opératives de Londres, c’est parce qu’il se sentait conforté par la présence d’un roi hanovrien protestant. En politique il était, comme l’ensemble de la tradition maçonnique ayant existé jusqu’alors, loyaliste. Au-delà de ce loyalisme, il n’avait pas d’intérêt direct pour la politique : comme il l’écrit dans sa Dédicace de 1738, « for we meddle not with affairs of State in our lodges ».
Merci. L’expression se trouve bien dans le corps (p V) de la dédicace au prince Frederick Lewis, Prince de Galles (le fils de George II).
« And whatever are our different Opinions in other Things (leaving all Men to Liberty of Conscience) as Masons we harmoniously agree in the noble Science and the Royal Art, … in avoiding what may give Offence to any Powers round the Globe, under whom we can peaceaby assemble in Ample Form; as now we happily do in these Islands under Your Royal Father, and our Sovereign Lord
King GEORGE II. »
Certes, mais la liberté de conscience au XVIIIè siècle en Angleterre s’entend comme la liberté de pratiquer des religions différentes.
Elle n’inclut pas l’athéisme qui, lui, est considéré comme une stupidité.
Vous vous trompez fortement en cherchant à faire dire au langage quelque chose qu’il ne signifie pas. En analyse de texte vous auriez un zéro pointé. La « liberté de conscience » N’EST PAS la liberté religieuse. Ce sont là deux concepts hérérogènes. Dans les Constitutions de 1738 la « liberté de conscience » exclut certes l’athéisme pratique de qui ne pratiquerait pas les trois articles de Noé, mais elle inclut la profession d’athéisme théorique. Il y avait d’ailleurs un athée théorique notoire à la Grande loge d’Angleterre : Martin Folkes, qui exerçait la fonction de Député Grand-maître. Si Anderson avait voulu parler de liberté religieuse, il l’aurait dit textuellement. Etant docteur en théologie depuis 1731, il était assez qualifié pour faire la distinction entre liberté de conscience et liberté religieuse. Or ce n’est pas de cette dernière qu’il a parlé. Arrêtez je vous prie d’interpréter un texte en faisant parler à sa place le contexte, et cessez de faire dire à un texte ce qu’il ne dit pas.
Mon très cher Frère Patrick, bonjour.
Merci pour ce commentaire, plein de bon sens et, surtout, d’érudition.
Si, étymologiquement, « stupidité » peut faire référence à une forme d’ « apathie spirituelle », « l’apathèiste », comme j’aime à me présenter désormais, souffrira moins d’être qualifié « d’athée stupide » !
Au passage, un salut fraternel de l’Orient de Maubeuge, où j’ai eu l’honneur de vous accueillir, il y a une vingtaine d’années.
Ce fût un grand moment, dont « les plus de vingt ans », se souviennent encore !!!
Cher Lionel, je te remercie de ton mot de sympathie et dois reconnaître publiquement que je savoure chacune de tes interventions humoristiques. Je me souviens très bien de la conversation privée que nous avions eue à table à Maubeuge.
Si d’un côté on comprend que le pasteur Anderson et le prêtre Désaguliers aient pu de leur point de vue limité de clercs considérer l’athéisme théorique comme étant stupide, et si les Constitutions de 1723 et de 1738 condamnaient avec raison l’athéisme pratique qui consiste à violer la morale naturelle universelle, d’un autre côté il convient cependant aujourd’hui de réhabiliter deux formes d’athéisme : d’une part l’athéisme critique qui réfute avec raison les représentations du divin contredites par les données de la raison phénoménologique ; et d’autre part l’athéisme philosophique qui reconnaît avec raison l’existence de l’Etre (notion relative aux phénomènes que sont les manifestations des phénomènes sensibles, et les révélations des vérités de ces phénomènes) tout en refusant de nommer cet Etre en utilisant le mot Dieu, ce qui est son droit le plus légitime. En effet il n’y a aucune nécessité d’appeler l’Etre du nom de Dieu. Quant à l’athéisme radical qui nie l’existence de l’Etre tel que défini ci-dessus et qui professe le nihilisme, il ne peut qu’être désapprouvé par les métaphysiciens.
Merci, mon très cher Frère Patrick; j’ai demain une T.B.F en Belgique sur … « l’histoire de l’athéisme » et,… quelques matériaux de choix en plus !!!
Bonne soirée et, peut-être, quelque Midi, au plaisir d’une rencontre.
Fraternellement.
Lionel.
Cher Négrier, je ne confonds pas athéisme pratique, théorie du hasard considérée comme stupide en 1723 et 1738, et athéisme théorique qui exclut les Ecritures et non la foi en Dieu, celui-ci fait partie de la liberté religieuse.
On notera que vous faites s’exprimer Anderson par ce qu’il n’écrit pas ; c’est pratique mais ceci reste néanmoins du domaine d’une interprétation qui, je vous l’assure, n’est pas celle des Anglais, dont on peut supposer qu’ils savent de quoi ils parlent.
« James Anderson mentionna lui-même l’expression « liberty of conscience » dans ses Constitutions de 1738. »
Puis-je vous demander la référence exacte ? Je la cherche en vain.
Cette expression se trouve au début du livre dans la « Dedication ».
Lien internet :
https://books.google.fr/books?id=-wcIAAAAQAAJ&pg=PA199&lpg=PA199&dq=james+anderson+%22new+book%22+constitutions&source=bl&ots=5oRyC2Lbgf&sig=KC7wwtpshViqwfkYBLikKLq-2dQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjCpbTymKvXAhWIthoKHd8BA24Q6AEIZTAJ#v=onepage&q=james%20anderson%20%22new%20book%22%20constitutions&f=false
Bonne remarque,
on oublie également de préciser que James Anderson considère qu’être athée est stupide et qu’être irréligieux c’est être libertin, c’est à dire dépravé, l’un ayant pour conséquence l’autre, et ceci en toutes lettres.
.
La difficulté lorsqu’on défend un point de vue, une opinion, c’est que l’on est toujours obligé à un moment ou un autre de s’en remettre à son principe : la subjectivité.
Or, quelle devrait être la nature de la force découlant de la pratique maçonnique ?
Ne pas craindre de n’user de la seule objectivité.
Anderson accepte l’admission des athées en maçonnerie, mais il prévient qu’il est préférable qu’ils n’en soient pas militants car la pratique de l’Art mène à la remise en cause de l’athéisme, sauf à n’y rien comprendre, sauf à être stupide.
Là peut-être se trouve le mieux définit la notion de régularité, subjective d’un point de vue extérieur, mais objective du point de vue maçonnique.
James Anderson mentionna lui-même l’expression « liberty of conscience » dans ses Constitutions de 1738. Il ne faisait en cela que s’inscrire dans le sillage de la laïcité de la Grande loge de Londres dont les Constitutions de 1723, à l’article 1 des « Devoirs d’un franc-maçon », admettaient l’éventualité (en anglais : if) qu’un maçon ne comprenne pas correctement l’Art (c’est-à-dire la symbolique du rite) et soit par conséquent un athée théorique ou un libertin (c’est-à-dire un déiste) pourvu qu’il pratique la religion naturelle pratique (« to be good men and true or men of honour and honesty »).
Et voilà, après le tunnel sous la Manche, la France envahi l’Angleterre, c’était prévisible 🙂 Mais avec le Brexit ils vont peut être négocier l’expulsion de la mauvaise graine française du sol britannique qui doit rester vierge de ces irrégularités !
Le nom « Liberté de conscience » va donner de l’urticaire à la GLUA qui n’en bougera pas une dans sa réserve proverbiale.
À croire qu’à l’heure de la mondialisation il n’y a plus de frontières pour la franc-maçonnerie.
Le choix du nom, c’est peut-être un petit peu fait exprès ? Non ?
Tout à fait , et même pour la prochaine : « Liberty equality fraternity »
Buckingham Palace sera la prochaine Bastille. La reine s’étant sauvée à Bas-le-moral, elle sera interceptée en route et conduite a la Tour de Londres pour y être décollée.