La Franc-Maçonnerie et le Christ

@ Bilboquet,
Guénon n’a jamais écrit en tant que maçon ou tout autre qualité particuliére et n’a jamais fait part d’une quelconque orientation politique, jusqu’à protester énergiquement au travers de trois articles trésor explicites contre toutes celles qu’on lui a prêtées.
Lire Guénon c’est trés bien, connaître ses textes et les comprendre c’est mieux pour prétendre s’y appuyer dans ses commentaires.

Cette présentation est un tissu de contre-sens qui prouvent une grande méconnaissance des textes fondateurs de la maçonnerie. Les Constitutions de 1723 n’étaient pas noachiques (ce sont les Constitutions de 1738 qui l’étaient). Les Anciens devoirs n’avaient rien de « johannique », sans compter qu’ils contenaient des références à des auteurs extra-bibliques. Le rite du Mot de maçon était d’inspiration à la fois salomonienne (référence au temple de Jérusalem) et néotestamentaire et n’avait donc pas besoin d’être « rechristianisé ». Ceux qui prétendent écrire feraient bien de s’instruire avant de prendre la plume. Quelle honte et quelle tristesse !

Je ne savais pas que les 4 éléments qui fondent dans bien des cas le substrat fondamental de la transmission initiatique rituellement parlant étaient un symbole chrétien, de même la formule Vitriol, de même les trois principes alchimiques, de même les MDP hebreux. Je ne savais pas que le Temple à construire était la cathédrale de Chartres …

Qu’il y ai inévitablement des colorations, ou même des tentatives de récupérations dont les rituels se sont fait l’outil est une évidence. Mais vouloir en conclure que la maçonnerie aurait dès lors une « essence » chrétienne est plus qu’abusif, mais ce n’est pas un hasard si ces questions arrivent aujourd’hui, il faut penser au contexte sociétal pour le comprendre à mon avis.

Mais sans tomber dans l’exagération guénonienne sur sa vision idéalisée de l’initiation maçonnique comme vecteur inconscient de la tradition primordiale, nous devons remarquer que la maçonnerie n’est pas un tout homogène, qu’elle n’est que le produit de tout ceux qui ont écrits des rituels avec des visions personnelles différentes, et qu’ils ne sont pour certains pas cohérent du tout, avec des mots de passe hébraïsants, recopiés parfois phonétiquement faute de culture, et qui ne veulent plus rien dire dans aucune langue…

Cependant, pour celui qui prendrait à coeur le projet d’émancipation personnelle que procure le postulat de l’initiation, alors la seule chose qu’il pourrait trouver de primordiale et d’archétypale, ce sont les outils maçonniques et par extension avec eux, la géométrie et les nombres.
Et là pas de bol, c’est universel, ça va décevoir les religieux !!

Par conséquent si culturellement je peux accepter une certaine réalité chrétienne à minima, que je peux remarquer l’inévitable influence de l’hermétisme (l’initiation en maçonnerie n’est pas maçonnique, on n’y est pas initié au maniement des outils, pas même symboliquement, mais on traverse les éléments), je dois en revanche admettre la nature pythagoricienne sur laquelle elle fonde son symbolisme.

A+

Continuons,
continuons à nous fier aux élucubrations profanes au sujet de la maçonnerie,
un excellent moyen de tout perdre,
enfin, vous perdrez tous,
nous, nous continuerons à transmettre la Connaissance, loin, bien loin des dogmatiques bigots qui ont détruit les Cultures antiques, nous ne les laisserons pas détruire la Maçonnerie.

Le grand livre sur le sujet est le « Jésus dans la tradition maçonnique » du RP Jérôme Rousse-Lacordaire, qui enseigne l’ésotérisme chrétien à la Faculté catholique de Paris. Membre du groupe Hermetica, J.Rousse-Lacordaire a une grande connaissance de la FM, pour laquelle il a le plus grand respect.
Jack Cha

Peut-être un jour arrêterez-vous de casser les pieds (pour ne pas dire autre chose) des maçons avec la religion.
Je m’inscris en faux à propos d’une maçonnerie opérative bigote, ça n’a jamais été qu’une façade pour se protéger d’une Église dangereuse, c’est oublier, entre autres, les fresques et vitraux des Cathédrales, c’est faire fi des humanistes de la Renaissance au nombre desquels on comptait à peu près tous les architectes italiens et français.
Et puis c’est oublier également cette phrase du rituel au sujet des vertus théologales : « sans contester leurs significations religieuses, nous leur donnons une valeur qui les dépasse singulièrement ».
La Maçonnerie est universelle et d’un niveau situé au-delà du 4è du Judaïsme, même au-delà de la Kabbale puisque celle-ci est précisément assujettie à une religion ; l’enfermer dans les valeurs religieuses c’est la réduire à des conceptions identitaires qui annihilent toute possibilité d’accéder à la Maîtrise.
Relire, ou lire, Guénon : « Symbolisme de La Croix » et « Symboles de la science sacrée ».