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Dans Man and Superman, les héros sont morts, Don Juan Tenorio est rejoint en enfer par Doña Ana, la femme que Juan a séduite, son père, le commandeur que Juan a tué alors qu’il défendait l’honneur de sa fille, et le diable (qui ne s‘appelle pas Méphistophélès !). Le décor est l’enfer, où Ana, à sa grande surprise, a été consignée et où son père, dégoûté du paradis, espère bien rester pour toujours. Dans l’interprétation de Bernard Shaw de l’histoire, Ana est l’exemple de la femme affectant une piété conventionnelle qui, apprenant qu’elle est damnée, regrette de n’avoir pas été plus méchante sur terre. Don Juan n’est pas le séducteur habituel mais un perpétuel insatisfait, évitant les femmes qui l’écartent de sa quête de la sagesse idéale, tandis que le commandeur se révèle un philistin hédoniste qui, fuyant le paradis profondément ennuyeux, vient en enfer pour échapper à la justice morale, pesante et hypocrite, du ciel. Leur dialogue, animé par le Diable éloquent et souvent persuasif et qui commence par une re-conceptualisation de l’enfer et du ciel, est un sommet de l’œuvre de Bernard Shaw qui rejoint ainsi, au panthéon irlandais, James Joyce et son Ulysses.
Certes, l’oeuvre de Bernard Shaw est remarquable. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’est lui-même inspiré du Don Juan Tenorio de Zorrilla, pièce très célèbre puisque jouée tous les ans en Espagne à la fête des morts. Shaw y a ajouté le renversement des valeurs en ce qui concerne l’attitude de tous ces personnages, leur donnant une épaisseur que le Don Juan romantique de Zorrilla n’avait pas.
Dans ces articles, mon intention n’est pas de présenter toutes les facettes de Don Juan (il y a plus de 1.000 oeuvres, comme je l’ai indiqué dans la 1er texte que j’ai posté sur le sujet), mais quelques traits significatifs portant sur les 3 orientations principales de l’archétype: le profane, l’initié, le saint.
Bien sûr, il est bon de relever d’autres aspects du mythe, comme celui particulièrement intéressant de Bernard Shaw dans « Man et Superman »…
La présentation la moins conventionnelle (et la plus intéressante) du personnage don Juan est celle qu’en donne G.B. Shaw dans Man and Superman (acte III) !
Un peu dommage que l’auteur ne prenne pas en compte le Don Giovanni de Mozart – Da Ponte, qui donne un éclairage plus positif de Don Juan lequel, même si son attitude envers les femmes en particulier n’est guidée que par la satisfaction éphémère de la conquête et de la jouissance, refuse les nombreuses contraintes d’un régime social et religieux particulièrement liberticides
C’est la 1ère partie de l’étude du « Don Juan le Profane ». Les références au Don Giovanni de Mozart et Da Ponte seront évoquées dans la 2ème et 3ème partie (qui développent d’autres aspects du personnage).