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Géplu.
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À CAYEUX-SUR-MER
C’est à Cayeux-sur-Mer, petite station balnéaire du nord de la France, que je découvris la mer.
C’est là que, enfant, j’eus un premier contact avec l’immensité. Certes je connaissais la voûte nocturne et aussi l’azur ensoleillé des jours de vacances radieux, mais les étoiles et les nuages sous lesquels je rêvais étaient encore trop abstraits, très loin de mes yeux puérils, tandis que le bruit des vagues était infiniment plus proche, mystérieux et familier, et l’écume qui bouillait entre mes mollets n’était point un songe inaccessible. La mer était là qui jetait mon corps sur le sable avec ses grandes claques glacées, ses rires salés, ses grondements terribles.
Jouant ainsi dans l’onde en furie et faisant face à l’horizon qui s’étendait à perte de vue, j’avais la sensation étrange de baigner dans l’infini.
Comme la réminiscence d’un éden perdu.
En plongeant dans l’océan, l’écho d’un univers sans borne résonnait en moi. J’étais le temps, j’étais Dieu, j’étais un enfant.
Cette sensation d’éternité ne m’était pas du tout étrangère. J’avais une dizaine d’années. Dix ans me séparaient de la source de ces « battements cosmiques ». Du plus profond de mon être je le savais sans jamais l’avoir appris. Je m’étonnai de cette connaissance infuse. Un crabe suffisait cependant à détourner mon attention de cette sensation suprême. Je m’amusais à le suivre. Et le crabe entrait dans la Lumière, car c’était bien la Lumière que je voyais à la place de la lumière d’été.
Je me sentais à la fois extrêmement proche et à une distance incalculable de ce coeur invisible venu du bout de l’Univers qui se manifestait jusqu’à travers le sable sous mes pieds. Ignorant tout du monde, à dix ans je venais confusément d’avoir conscience de l’essentiel. Pour la première fois de ma jeune existence je me baignais dans la mer. Et la mer était pour moi l’épiderme de l’Univers, le premier degré vers un monde infini. Les nuées se mouvaient vivement dans l’atmosphère, le crabe roulait sous les vagues, les cris des mouettes se perdaient dans le ciel… J’ouvrais les yeux sur le monde. Pas les yeux du corps, ceux de l’âme.
Ce fut l’Éveil.
Raphaël Zacharie de IZARRA i[