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@David Taillades
Pour celles et ceux que l’origine de la théorie de l’ogive en provenance de l’Orient par le biais des croisades intéresse, la voici exprimée:
Cette théorie a ses racines au XVIIe siècle, lorsque les antiquaires, dont un certain Caumont, ont perçu des ressemblances entre les formes de l’architecture gothique, surtout l’ogive, et l’architecture arabe, perse ou égyptienne, ce qui a généré le terme
d’« architecture sarrazine », très répandu dans les premières décennies du XIXe siècle. Selon cette théorie, l’ogive naît en Orient et a dû être importé en Europe soit par l’Espagne avec les lettres et la science, soit pendant les croisades.
Malgré sa manière scientifique de travailler et sa classification qui allait s’imposer à toute l’étude de l’architecture médiévale à venir, Caumont reste dans l’esprit romantique, puisqu’il accorde une origine spirituelle à l’architecture gothique, disant qu’au XIIe siècle, l’esprit de spiritualité et d’exaltation passe de la religion à l’architecture et qu’ainsi, du sentiment religieux naît le gothique. Quoiqu’il ne prétende pas éclaircir l’origine de l’ogive, Caumont explique que le fait que cette forme d’arc ait existé en Orient avant le XIIe siècle ne fait que soutenir sa thèse sur l’origine spirituelle du gothique, car l’islam et le christianisme sont, d’après lui, des religions spiritualistes. Cette théorie sera amplifiée par Michelet. Donc une théorie qui réunit en un seul faisceau la Spiritualité Une…Tiens, une Origine Primordiale…Ben oui…Je suis sûr que çà vous dit quelque chose…
@Etienne Hermant
Je ne sais pas si je vais vraiment suivre Caumon sur sa démonstration 🙂
Ce que j’essaie seulement de souligné c’est que les artisans étrangers qui se retrouvent en Angleterre et qui vont devoir rédiger des constitutions maçonniques (Cooke) pour pouvoir travailler dans le royaume ne sont pas arrivés par Easyjet 😉
Ces constructeurs du gothique, puisque c’est le gothique qu’on construit à l’époque, d’habiles géomètres, ne se font pas sortir du royaume parce qu’on a besoin de leur expertise… sinon, l’édit de 1290 se serait appliqué. D’où d’ailleurs l’apparition du Regius.
Pour arriver jusqu’aux îles britanniques, pour y faire des édifices religieux reposant sur une géométrie « particulière », il n’y avait qu’un convoyeur possible à l’époque : le Temple.
Vu le nombre de moines, notamment cisterciens, qui savaient construire en pierre et dans le nouveau style « gothique », pourquoi avoir conservé ces tailleurs de pierre dans le contexte de l’époque ?
Vaste sujet… passionnant… et dont il sera bien difficile d’en faire le tour.
Bonjour David. Je réponds à ton insert suivant :
« Le « gothique » (le premier style disons, puisqu’en effet il va « évoluer » sur 3 siècles) a été initié en France, de ce que je comprends, par Suger après son voyage à Rome. C’est quelques années après que les cisterciens vont faire « leur » gothique, austère.
Or, il me semble qu’on ne fait pas de gothique à Rome (pas plus qu’en Italie) d’où rentre Suger. »
Tout d’abord je n’ai pas parlé du voyage à Rome de Suger, mais bien de son voyage en Lombardie…et çà change tout ! Il existe dans le nord de l’Italie un groupe d’églises du XIe siècle dont la nef est couverte de voûtes sur croisée d’ogive. Il est bien entendu qu’il s’agit encore là de prémices où les ogives de brique sont maçonnés dans la voûte. Il s’agit de recherches empiriques. Ce type de voûte n’a pas fait école et a été abandonnée. Les voûtes de la Cathédrale d’Aversa, antérieur à 1080 sont déjà plus élaborées. Par contre les anglo-normands vont perfectionner le principe avec une disposition diagonale des nervures qui se croisent pour retomber aux angles des travées. Pointons la cathédrale de Durham en Angleterre construite vers 1093 et les Voûtes d’Ogives de l’Abbaye Ste Trinité de Lessay que l’on date d’avant 1098. On fait donc le constat que les croisées d’ogives sont décelées dès le XIe siècle, d’abord en Lombardie et ensuite chez les anglo-normands à une époque où l’on ne parle ni de Croisés et encore moins de Templiers…Suger possède suffisamment de données pour concrétiser son projet initiale d’une Jérusalem Céleste et il va également innover avec les vitraux car il doit trouver de nouvelles teintes qui sont censés reproduire les pierreries décrites dans l’Apocalypse et peut-être bénéficier d’un apport de technique venu d’Orient. Tu écris que « le monde médiévale occidentale n’est pas dans le principe d’innovation » C’est exact, et il y eut de très fortes oppositions, notamment l’opposition de Bernard de Clervaux. Mais il faut lire la correspondance. Suger est d’une habilité « diabolique » si vous me permettez ce blasphème ! Il saura être convaincant et il avait pour ce faire un « complice » tout trouvé: la Bible !…Un ouvrage daté mais qui reste pertinent : Marcel Aubert, « Les plus anciennes croisées d’ogives, leur rôle dans la construction », Bulletin monumental, 1934.
Excellent, merci pour les infos et la ref ! Je vais regarder comment la récupérer.
@David Taillades
Bonjour David. Je continue mes interrogations. Tu écris: « Les constructeurs cisterciens (même s’ils sont alignés sur St Bernard) vont toutefois faire leur style gothique, dépouillé… avant de finir par intégrer progressivement des sculptures ornementales. » Je pense ne pas être en reste et tu tomberas d’accord avec moi sur le fait que l’esthétique gothique, ainsi que les ornements, n’apparaissent que timidement ( sur certains bâtiments d’un monastère seulement) qu’à partir de la mort de Bernard de Clervaux survenue en 1153. Avant cela « l’art bernardin », contemporain de la Milice des Templiers, est roman et austère ! Les premières croisées d’ogive encore peu élaborées font leur apparition chez les architectes Lombards au milieu du XIe siècle, à une époque où les Templiers n’avaient pas d’existence et les Croisés ne défendent pas encore la route des pèlerins en Orient (seulement fin du XIe siècle). Qu’est-ce qui aurait poussé à cette époque lointaine, des artisans présents en Orient, de ramener un style que leur chef de file, Bernard de Clervaux, combattait avec opiniâtreté en s’opposant à l’Abbé Suger et ses innovations qu’il décrira comme tel dans ses correspondances avec l’Abbé de St Denis ? Tu disais ne pas croire à « une génération spontanée » concernant l’apparition du style Gothique en France. Moi non plus ! Il n’y a pas de « génération spontanée » puisque nous voyons distinctement les évolutions de ce principe de ce qui deviendra le « style français ». L’Abbé Suger innove à St Denis et il faut lire sa correspondance pour s’en convaincre. Il « innove » à partir de schémas plus ou moins élaborés que les Lombards et les anglo-normand avaient agencés avant lui. Suger est un érudit biblique et c’est la Jérusalem Céleste, qu’il a tiré de l’Apocalypse, qui est son référent absolu, avec sa magnificence et ses mesures qui l’amène à chercher la solution pour élever son bâtiment et faire entrer la Lumière dans son édifice. Ses voyages incessants (il est diplomate) qui lui permettrons des rencontres fructueuses avec des architectes européens, et son génie propre feront le reste. Il est vrai que certains historiens de l’art ouvrent une brèche en supposant un éventuel apport venu d’Orient, là ou d’autres historiens de l’art insistent sur l’aspect purement esthétique de ces ogives orientales qui ne participent pas de la construction. Une brèche qu’il convient d’investir, bien sûr, mais à l’aune de la complexité inhérent aux soubresauts de cette découverte capitale. Rome ne c’est pas fait en un jour. L’art Gothique non plus…
@Etienne
Bonjour Etienne,
Le « gothique » (le premier style disons, puisqu’en effet il va « évoluer » sur 3 siècles) a été initié en France, de ce que je comprends, par Suger après son voyage à Rome. C’est quelques années après que les cisterciens vont faire « leur » gothique, austère.
Or, il me semble qu’on ne fait pas de gothique à Rome (pas plus qu’en Italie) d’où rentre Suger… en revanche on y croise des moines et des pèlerins qui rentrent d’Orient, de Jérusalem, et qui ont vu le palais des Templiers… le précurseur du style gothique : piliers, croisées d’ogives, arc-brisés, des toits ronds, complexité de la structure, bâtiment immense, lumineux… etc.
Quand le Temple s’installe en Terre sainte, il faut réparer le tombeau du Christ et bâtir des édifices… nos chevaliers se seraient improvisés maçons du jour au lendemain ? Certes il devait y avoir des artisans d’occident venus avec eux en Terre sainte… mais il y avait également des artisans « locaux ». Et tout cela va se mixer et les traditions vont s’échanger, comme les secrets techniques du métier… notamment la géométrie du « gothique ».
Si les Lombards sont d’excellents architectes, il n’y a pas de leur côté des Alpes, il me semble (mais tu me diras si je me trompe), de pré-gothique, du moins avant 1140 où St Denis démarre. Suger aurait lancé un projet innovant sans validation par le métier ailleurs, par le biais d’une construction ? Ou au contraire, n’a-t-il pas « innové » car il avait été informé de l’utilisation de la géométrie si particulière du gothique ? Je penche évidemment pour la deuxième solution, l’époque médiévale en occident n’étant pas dans le principe d’innovation mais plutôt celui de reproduction et d’adaptation. Je ne renie pas le génie de Suger, cet homme est d’ailleurs unique dans l’histoire de France, mais continue de maintenir que ce qu’il fait avec ses plans, il ne peut le faire que par le biais d’artisans connaissant la géométrie appliquée à l’architecture (gothique)… sans quoi il n’aurait pas eu besoin de main d’œuvre étrangère : il aurait fait appel à des locaux auxquels il aurait pu enseigner lui-même la technique…
Bien entendu, je vois bien que le chemin est long pour avoir une démonstration étayée et documentée, comme fiable. En revanche, c’est « cohérent » avec l’histoire, cohérent avec le rôle du Temple, cohérent avec ce que racontent les Old Charges qui, même si on ne peut s’y fier chronologiquement, nous rapportent l’histoire de ce passage de l’art de la géométrie par la France avant de passer en Angleterre…
Pour faire le gothique en occident il a fallu faire appel à des « géomètres » étrangers, ce que racontent les Old Charges, et ce que laissent entrevoir clairement le Cooke et le Regius… 😉
J’ai trouvé une reproduction des armoires de la Compagnies des Maçons de Londres avec 3 châteaux dont les tours sont couvertes de dômes… étrange pour des constructions occidentales ? En revanche, courant dans les constructions d’orient…
Merci pour ces échanges et pour ce partage de tes connaissances… j’apprends toujours beaucoup ! Si tu as des recommandations de lecture, tu peux envoyer par MP sur FB ou mail… ou ici.
A bientôt.
Bien à toi.
David
@David Taillades
Tu écris: « Car d’où viennent les croisées d’ogives ? Les normands l’ont rapporté en Occident mais n’ont jamais poussé le principe à son extrême.Pour ce qui est du lien du métier avec le Temple, c’est le style « gothique » qui en est le ciment. » Il convient de garder une certaine chronologie. Non seulement les anglo-normand ne sont pas les premiers à avoir initié ce principe, ce sont les lombards dès le milieu du XI siècle, auprès desquels l’Abbé Suger s’est renseigné pour perfectionner la croisée d’ogive (concrétisé à l’Abbaye de St Denis), principe qui était à ses balbutiements, et ensuite strictement rien ne fait état d’un transfert de ce principe d’Orient en Occident ! Les architectes Lombards imaginent une voûte rudimentaire que les anglo-normands vont perfectionner. Il est aisé de suivre les étapes qui conduiront à la Voûte sexpartite jusqu’à la Clef de Voûte qui focalise les forces latérales et que Suger mettra en place à St Denis. On le constate d’après les différentes évolutions qui mèneront à l’aménagement final, nul besoin d’un apport d’Orient d’autant plus que les nervures des coupoles arabes d’Orient ont plus une fonction décorative que constructive. Précisons tout de même qu’à l’époque des architectes Lombards (milieu du XIe siècle), les Templiers n’avaient pas d’existence, ce sont des Croisés qui sont en Palestine. Précisons encore que Suger et Bernard de Clervaux (fer de lance de l’Ordre du Temple !) s’étaient opposés. Bernard de Clervaux ne voulait pas de cette nouveauté, il voulait conserver le style Cistercien ! Ces deux-là se sont finalement réconciliés mais Clervaux est resté sur ses principes premiers. Le romantisme allemand a beaucoup fait pour projeter l’Orient et ses Lumières sur le devant de la scène…Quant à René Guénon qui aurait eu raison de montrer (pas de démontrer!) que les premiers spéculatifs étaient des opératifs, ici aussi le raccourci est saisissant. De quels opératifs parle-t-on ? Voilà une globalisation qui ne porte pas sens. De quel branche d’opératifs parle-t-on ? Que sait-on de l’aspect spéculatif des opératifs, même si on ne peut mettre en doute qu’ils aient eu une forme de spéculation lié au métier de la construction et que je ne minimise pas ? Cette forme spéculative qu’il reste encore à considérablement affiner, comment la définir ? De toute manière elle devait différer des premiers spéculatifs qui pourraient bien être Ecossais dans la foulée de Jacques VI d’Ecosse qui deviendra Jacques I d’Angleterre, ceci avec le concours de William Shaw pour l’Ecosse et Inigo Jones pour l’Angleterre. Et là encore que sait-on de cette spéculation embryonnaire, pour peu qu’elle soit apparue à cette époque, ce qui reste une thèse intéressante ? Si l’on table sur l’oralité on s’enferme dans un discours circulaire. L’absence de documents ne justifie pas en soi une référence historique. D’autant plus que l’oralité sur des périodes très longues perd invariablement de son contenu initiale que ce soit dans la veine d’une filiation ininterrompue ou interrompue ou le fil est à reprendre.
Bien à toi.
@Etienne Hermant
Merci pour ces précisions. Les constructeurs cisterciens (même s’ils sont alignés sur St Bernard) vont toutefois faire leur style gothique, dépouillé… avant de finir par intégrer progressivement des sculptures ornementales.
Pourquoi douter que la tradition que nous pratiquons en loge, je parle du rite anglais, soit complètement différent de ce qui se passait autrefois dans la chambre du métier ? Parce que cela remonterait à trop longtemps ? Parce qu’on n’a pas d’écrits ?
Nous en avons plusieurs… et il y est bien écrit qu’il était interdit d’écrire les « mystères » du métier. Pourquoi vouloir que les side degrees soient des inversions tardives de « penseurs »… alors que ce type de pratique va à l’encontre de la fonction de la nouvelle GL mais qu’il est profondément ancré dans le métier.
Et puis, si on s’en réfère aux travaux les plus récents sur l’histoire biblique, on peut entrevoir que la tradition maçonnique fait partie de la tradition du royaume du Nord, du temps de la maison de David, une tradition effacée par Josias.
Je sais bien que nous sommes d’accord sur le fait que les opératifs spéculaient. Pas tous, c’est fort probable. La tradition est liée au gothique et à ses maîtres maçons venus d’Orient avec leurs connaissances géométriques, comme c’est d’ailleurs écrit dans les Old Charges. En effet, free masonry = free geometry comme on le voit dans les Old Charges… raison pour laquelle ils ont été corrigés dans le temps pour que « master mason » devienne « master of geometry ». C’est ce groupe d’individus qui porte la tradition et va la transmettre progressivement aux artisans locaux.
Schaw n’invente rien, il enclenche une réforme, la tradition maçonnique étant présente partout dans les îles britanniques bien avant ses statuts. Le conflit entre protestants et catholiques va conduire à adapter la tradition à cette nouvelle conjoncture. Les Stuart vont alors un rôle majeur dans sa préservation (semble-t-il).
Une fois qu’on a placé les Old Charges dans le bon ordre (et c’est possible à partir de quelques critères)… alors les textes révèlent clairement que la tradition a toujours été dans le métier… et qu’il n’est point besoin de douter de son contenu, même si, bien évidemment, les rituels ont été altérés… ne serait-ce que par Anderson qui a supprimé le 3e grade avant de le rétablir en l’ayant rendu le plus austère possible.
Il faudrait vraiment qu’on se croise pour en parler de vive-voix…
Encore merci pour tes précieux commentaires !
Bien à toi.
@David Taillades
Pourrais-tu m’apporter des précisions des apports architecturaux d’orient par les croisés ? Au vu des documents se rapportant à Suger, celui-ci a rapporté d’Italie, auprès d’architectes italiens, lors de ses missions d’ambassadeur, la technique des croisées d’ogive. N’y-a-t-il pas ici une confusion avec l’apport oriental éventuel de la technique des vitraux ? De plus, on sent trop ici la filiation à travers les Templiers d’une origine salomonienne qui t’es si cher et on rejoint les assertions de Guénon en la matière avec la différence que Guénon refusait de donner ses sources…
@Etienne Hermant
Tout à fait d’accord pour les vitraux. Mais cela va avec le reste de l’architecture qui se trouve en Terre sainte. Car d’où viennent les croisées d’ogives ? Les normands l’ont rapporté en Occident mais n’ont jamais poussé le principe à son extrême.
Pour ce qui est du lien du métier avec le Temple, c’est le style « gothique » qui en est le ciment.
1) Je donne les références quant au fait que les constructeurs juifs, musulmans et chrétiens se croisaient en orient pour réaliser les constructions… à l’époque où le donneur d’ordre est le Temple (on ne construit pas de sa propre initiative en ce temps là)
2) le moine Theodoric rentrant de Terre sainte décrit dans ses chroniques (vers 1160) la résidence des templiers à Jérusalem… un « palais » avec des colonnes, des arcs brisés, des toits circulaires, des voutes… une construction immense et complexe (voir Evelyn Lord : English Knights Templar)… en d’autres termes : du gothique en Orient avant qu’il ne soit ramené en Occident… Je ne crois pas à la génération spontanée 😉 aussi les constructeurs d’Occident n’ont pas « inventé » le gothique… Sir Christopher Wren l’a écrit, c’est une technique rapportée d’Orient… et vu l’époque, le convoyeur ne peut être autre que le Temple. On peut toujours imaginer un écrit, en attendant on peut « comprendre » l’histoire sans butter sur l’obsession de la preuve écrite (les historiens utilisent désormais tous les moyens à leur disposition pour « démontrer » le sens de l’histoire).
3) le Temple gère les cordons de la bourses pour les cathédrales gothiques en Occident.
4) le Temple est le lien entre l’Orient et l’Occident (diplomatique, militaire, financier et aussi commercial), le « centre » du monde (à cette époque) étant la Terre sainte
Bien entendu qu’il reste encore beaucoup à trouver et à « prouver », mais on peut évoquer le lien avec le Temple sans « fantasmer » l’histoire et sans penser à Guénon ;-). En effet, l’original du Cooke qui a 100 ans de moins que la date actuellement donnée par Knoop et Jones, et qui est antérieur au Regius… (ce que chacun peut constater quand on les compare et qu’on connaît l’histoire de l’Angleterre) apparaît justement… après la dissolution de l’Ordre… ce n’est pas une coïncidence, mais un enchainement de faits qui s’expliquent très bien dans le contexte de l’époque sur les îles britanniques.
L’Ordre du Temple a joué un rôle majeur dans notre histoire… il reste beaucoup de chose à écrire sur lui… notamment sur ses artisans dont on ne parle que très rarement alors qu’ils étaient très nombreux.
Quant à Guénon, il va falloir reconnaître un jour qu’il ne s’était pas trompé puisqu’en effet la tradition spéculative des (francs-)maçons a toujours appartenu au métier ! C’est bien ce qu’a rappelé Jan Snoek dans son dernier ouvrage et c’est ce que confirme pleinement une étude (particulièrement) poussée des Old Charges qui va sortir très bientôt puisque enfin achevée 😉
Bien à toi.
@ David Taillades,
Connaissons-nous les rédacteurs des Anciens Devoirs et, éventuellement, des rituels opératifs ?
S’il s’agit d’ecclésiastiques, ont peut entendre que l’organisation du Métier aurait était voulu comme la reproduction de la mythique société biblique.
S’il s’agit de gens du Métier, à la lecture de tes développements sur la construction du grade de Maitre, on en conclut que ce sont des lecteurs très précis de la Bible, même de très respectables théologiens.
Il me semble qu’à ces époques où l’age moyen se situait autour de 45 ans, voire bien moins pour ceux qui travaillaient sur un chantier, et considérant la somme de problèmes techniques à résoudre, les architectes avaient peu de temps à consacrer à la Bible et ses subtilités.
Ceci me fait précisément penser à ce qu’explique P. Négrier à propos des Cathédrales, savoir qu’elles sont la reproduction du Temple de Salomon, ce qui parait à la fois juste et logique, et il en attribut la paternité si ce n’est intégralement, pour une bonne part au Métier.
Or le Maitre d’Oeuvre, le Métier, sauf nécessités techniques et alors d’une façon qui ne saurait remettre en cause quoique ce soit de majeur, n’intervient nullement dans l’esthétique et la symbolique exprimées par le Bâtiment, ceci est du ressort exclusif du Maitre d’Ouvrage, l’Évêque.
Par ailleurs, pour le Compagnonnage français nous savons que des procès ont eu lieu au XVIIè sc. à l’encontre de Corporations pour lesquelles il est révélé qu’elles pratiquaient des parodies moqueuses de scènes bibliques lors de la réception de leurs apprentis et compagnons.
@DESAP.
Le Cooke, qui est plus ancien que le Regius, est un texte écrit à deux mains. Alors que le Regius est rédigé par un clerc, son ancêtre est co-rédigé avec une personne du métier comme on le voit à plusieurs endroits.
Comme je le souligne dans mon ouvrage, les tailleurs de pierre du gothique (free masons en Angleterre) ne sont pas de « simples » exécutants ! Ils ont énormément de latitude dans la réalisation de l’édifice puisqu’ils sont les seuls à posséder la technique rapportée d’Orient par les croisées pour de telles constructions… on le sait avec les archives de Suger mais aussi avec la cathédrale de Strasbourg. Certes les cisterciens font du « gothique » mais avec beaucoup moins d’ornementation… une des grandes spécificités du gothique.
Pour les compagnonnages français, ne connaissant le sujet que de très loin, je ne vais pas m’y avancer. Une chose semble de plus en plus claire : les tailleurs de pierre des trois monothéismes ont été amenés à travailler ensemble pour le compte des Templiers… le plus gros donneur d’ordres pour la constructions pendant presque 2 siècles en Occident, également teneur des cordons de la bourse pour le financement des cathédrales.
@ David Taillades,
Dans la revue Vers la Tradition, est parue sous la plume de L. Lieudat une très objective critique de ton ouvrage « Hiram, Le Mystère de la Maîtrise et les origines de la franc-maçonnerie ».
Tenant compte des différentes remarques, ceci permettrait d’augmenter et peut-être corriger cet ouvrage, déjà très bien, de manière à ce qu’il devienne une somme érudite propre à contrer la bouillie nasillarde d’une la franc-maçonnerie commerciale chapeautée l’Ecole historique française, de sorte à ne plus abuser Apprentis et Compagnons avec l’incohérence des théories du 13, Villa de l’Acacia.
C’est assez amusant comme commentaire sachant que l’ecole authentique, et non historique (sic) est en premier lieu celle des AQC …
Avec tels propos, le manuel des castor juniors sera érigé en revue scientifique !
Pauvres apprentis et compagnons …
« l’école authentique » ?
Hmmm … c’est quoi ce truc ?
Moi je parlais de celui qui veut tout voir écrit noir sur blanc sans quoi rien n’existe.
Pour une société qui n’a pas écrit ses rituels avant la deuxième moitié du XXè, c’est un peu court comme analyse.
Castors juniors ? Mais ça y est, c’est fait, ça se nomme Renaissance Tradi. Pas au courant l’amusé ?
@DESAP
Merci pour cette information, je vais y jeter un œil. Cela me permettra de corriger ce qui doit l’être car il y a, comme dans tout ouvrage, des imperfections (qui ne changent toutefois pas les conclusions). Comme je continue mes investigations sur les Old charges, j’ai déjà pu « corriger » certaines datations figurant dans mon Hiram : le Dowland et le Lansdowne sont ainsi bien plus anciens que ce qui est donné par Hughan et Woodford.
Ces nouveaux éléments vont paraître dans VdH, en 2 articles, de nombreux MSS y étant présentés et analysés à la lumière de l’histoire des îles britanniques.
D’évidence!
Evoqué par la très justement inspirée Anwen dans son post n° 1, le caractère matriarcal des sociétés antiques antérieures à la civilisation gréco-romaine, qui chute au profit du patriarcat sous l’impulsion du Stoïcisme, magnifiquement illustré par les intervention de Olivia Gazalé et Françoise Héritier à l’occasion de l’excellente émission LSD, La série documentaire, sur France Culture hier à 17h02.
A écouter d’urgence !
https://www.franceculture.fr/programmes/2018-06-05
Oh ben… cela va être de ce niveau de toute façon …
autant aller à la pêche ce jour là
Bonjour,
Permettez-moi d’éclairer, très humblement, la lanterne de ceux qui auraient encore quelques questionnements au sujet du personnage mystérieux d’Hiram.
Rappelons d’abord que « Hiram » doit se lire de droite à gauche comme lisent les Hébreux et non de gauche à droite suivant L’usage des Européens : Hiram alors devient Maria ou plutôt Myriam. Le heth final en hébreu se prononce A.
Myriam, c’est la grande femme dont le nom brille dans l’histoire du peuple d’Israël, comme une resplendissante lumière qui éclaire plus de dix siècles ; c’est elle qui est l’auteur d’un livre de science, le Sépher, qui servira à faire le premier Livre de la Bible, la Genèse, qui en sera la caricature.
C’est la grande prophétesse dont on fera une sœur de Moïse, quand on inventera Moïse pour la cacher, ne pouvant pas la supprimer tout à fait.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/histoire-des-israelites.html
Cordialement.
Hiram est une femme, cela m’en « bouche un coin ». On le représente habituellement comme un homme, Hiram est donc un « travesti ». On vit une epoque formidable
Ben oui, on connait bien ça au GO.
Merci Très Chère Anwen.
Ici résumé ce que doit être l’objet de la recherche des maçons : déterminer la réalité, non rechercher la vérité, car ceci revient à commencer par la fin et ainsi ne mène nulle part.
Les Templiers considéraient avec justesse le Principe comme féminin ; ce caractère n’est pas à prendre du point de vue du genre, mais de son principe métaphysique.
Les maçons auront tout avantage à abandonner l’éxégèse d’une Bible totalement biaisée par des intérêts particuliers, au profit de l’approfondissement des principes initiatiques, tous exprimés dans nos rituels dont l’enveloppe biblique n’est qu’une teinture.
Chère Anwen, je t’embrasse par trois fois.
Allez brûler en enfer !
Mon Cher Négrier, autant j’ai apprécié nombre de vos ouvrages, là où vous tenez compte d’un ensemble de phénomènes dont l’apparition de la franc-maçonnerie serait finalement comme une résultante, ceci au lieu de ne s’en remettre qu’à la théorie documentaire, comme le « planchiste » de Puget sur Argens,
autant là, vous faites preuve de réactions épidermiques indignes de vous-même et qui trahissent une crainte superstitieuse.
Je vous en prie, avec toute la fraternité que je vous porte et dont vous seriez mal inspiré de douter,
Mon Très Cher Frère, reprenez-vous que diable !!
Je suis allé voir à l’@dresse indiquée.
Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?
C’est je que j’appelle de l’étymologie de « comptoir ».
Par exemple : Ish = l’homme et pas Isha en tordant dans tous les sens.
Mais bon, c’est bien de chercher. sauf que quand on ne trouve pas, il ne faut pas inventer.
(8) alors Hiram serait un garçon et non pas une femme à barbe ?
Sans trop vouloir contrarier Anwen qui semble avoir une vision bien précise du sujet, même si iconoclaste (ce qui est son droit), je me permets de m’interroger sur un point. Sans être bien savant en hébraïsme, il me semble que ce n’est pas la lecture du mot Hiram qui doive se faire de la droite vers la gauche, mais l’écriture de ce nom : les trois lettres qui le composent s’écrivent en hébreu dans l’ordre Mem – Resch – Heth et doivent se lire Heth – Resch – Meme. Sinon, en appliquant la « règle » énoncée par Anwen, il faudrait dire Nomolas au lieu de Salomon et Melasuréj au lieu de Jérusalem (pour ne prendre que ces exemples).
Je ne vois pas non plus très bien comment l’écriture « restituée » Maria (mot latin et non hébreu) permettrait de « remonter » au Myriam hébraïque.
Mais si Mewna veut bien éclairer ma lanterne, je lui en serais reconnaissant.
Bonjour Anwen,
la première lettre de Hiram, en hébreu, donc celle qui est écrite à droite (puisqu’on lit de droite à gauche) est un Het, une jota espagnole et la dernière un Mem qui se prononce « m ». Hiram est la transcription de gauche à droite d’un mot écrit de droite à gauche. On le lit donc dans le « bon » sens en prononçant « Hiram »…