Avenir sombre pour le CLIPSAS

Je pense qu’une refondation d’un nouveau CLIPSAS, nommé autrement, est désormais d’actualité. Certes, la liberté absolue de conscience demeure, comme en 1961, la pierre d’angle de cet édifice. La démocratie recule un peu partout. Mais de nouveaux enjeux apparaissent plus clairement qu’en 1961, par exemple la menace létale qui pèse sur le vivant., ce risque de déflagration et de destruction qui est tel qu’une redéfinition de l’appel de 1961 serait tout à fait justifié. L’initiative doit être prise par quelques-uns.

Pour avoir pratiqué le CLIPSAS trois ans comme membre du collège d’une « petite » obédience du centre de l’Europe, je me permets de partager mon impression.

Il me semble tout d’abord que le CLIPSAS est (était?) un environnement maçonnique multilatéral assez unique. Certes de nombreuses coordinations régionales existent (y compris dans notre région) mais permettre la rencontre fraternelle et l’échange entre SS et FF de tous les continents est de mon point de vue la première et principale (peut être la seule réaliste) vertu du CLIPSAS. Et ce n’est pas rien.

Certes la gouvernance du CLIPSAS peut être grandement améliorée et les débats en AG ont été ces dernières années parfois vifs et à juste titre! Au-delà de ces critiques bien légitimes, il me semble que le fossé existant entre « grandes » et « petites » obédiences est patent, et se creuse encore et est peut être consommé. Ceci est dommage car le CLIPSAS était justement le lieu où des rencontres étaient possibles.

Nous « petits » avons tous un immense respect pour les « grandes » obédiences avec lesquelles des rapports fraternels bilatéraux existent souvent. Mais il est important de noter que dans certaines régions du monde du fait d’une libéralisation relativement récente des sociétés civiles à l’échelle de l’histoire, nombre de ces « petites obédiences » sont actives dans leur diversité parfois bien seules sauf à renoncer aux principes de la FM libérale, à la mixité, à la liberté absolue de conscience et de s’inféoder à la GLUA.

La question est donc de savoir non seulement comment on rassemble ce qui est épars (avouons que notre Ordre à tendance à disperser souvent plus qu’il ne rassemble) mais également comment on fait vivre notre écosystème maçonnique mondial libéral si divers. Raisonner simplement en termes de budget et de quotient électoral est important mais n’est qu’une partie du problème.

Le départ du GODF et GODB en 2019 puis maintenant de la GLFF laissent, nous SS et FF de « petites » obédiences lointaines quelque peu orphelines et c’est bien dommage. Eh oui, le multilatéralisme est un grand défi dans notre monde actuel…et la maçonnerie n’échappe (malheureusement) pas à cette règle.

Avec tout ce qu’on a vu en Albanie, je pige pourquoi les obédiences veulent plus foutre les pieds au CLIPSAS ! L’élection de Louis Daly montre bien comment cette organisation est pleine de magouilles. Je suis membre d’une Obédience du CLIPSAS, et ça me fait juste de la peine de voir certaines Obédiences dans les groupes de discussion de l’institution essayer de minimiser l’élection en disant qu’on n’a qu’à changer les règlements généraux l’année prochaine !

Non ! Les règlements généraux sont là pour être respectés. Si tu veux que ton candidat soit élu légalement, tu proposes des modifs dans les RG et après, il se présente ! Ces gens sont juste malhonnêtes ! Et puis, faut pas se voiler la face, Louis Daly est super malin, il savait bien que pour être élu, il lui fallait une double majorité simple. Du coup, il a demandé à sa meilleure amie, Nadja Gordon, de diviser le vote ! C’est franchement triste pour les 4 autres candidats légitimes qui se sont fait littéralement voler.

S’il faut ces départs ( lourds de conséquences pour les finances du CLIPSAS) pour assainir enfin cette institution, alors quittez ce navire mes FF et SS