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Géplu.
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Ce qui est un peu gênant, c’est que cette idée selon laquelle le silence serait l’attribut de l’initié est une conjecture.
Elle vient d’une interprétation erronée de la représentation de Har-pokhrat (en égyptien, littéralement Horus l’enfant), notamment son doigt sur le menton, et non sur la bouche, qui est un geste purement enfantin et non le signe donné de se taire comme l’ont mal interprété les prêtres romains des différents cultes superstitieux à mystères qui pullulaient à Rome et qui permettaient aux gens de peu de culture de se sentir intelligents, les mêmes qui se convertiront plus tard au culte du fils de Dieu.
Jamais en Egypte comme en Grèce le silence fût particulièrement loué, ni même il me semble évoqué, il ne fût en tous cas jamais l’attribut des initiés en ces terres de la véritable initiation.
Le culte du silence fera florès chez les penseurs de l’Eglise en même temps qu’ils écrivaient d’interminables gloses sur la volonté divine. Au premier degré : tais-toi et écoute ; et au second degré : très pratique lorsque l’on arrive au bout du raisonnement et que celui-ci est battu en brèche par la Philosophie.
En maçonnerie, le silence est l’attribut de l’Apprenti et de lui seul, il n’y a rien de plus logique puisqu’il ne connait pas le Métier et a tout à apprendre.
Dès celui-ci passé, on demande au Compagnon de s’exprimer, on l’encourage vraiment à le faire. Là aussi rien de plus logique, il nous faut savoir si le Métier est compris et si le savoir qui commence à naître l’est sur de bonnes bases.
Ensuite, il faudrait que le Maitre se taise, de nouveau ? C’est ainsi que nait la plus fausse des idées et surtout la plus inutile : le trop fameux « éternel apprenti ». Hmm … allez dire cela à un artisan, vous allez voir ce qu’il va vous répondre.
Le silence … … …
De quoi ? De la parole ? pourquoi pas. Et comment raisonne-t-on ? C’est vrai que pour certain il suffit de raisonner, il faut croire. Ah ! Là se dessine peut-être les raisons de la sanctification de ce néant. Mais le néant ce n’est rien et de rien, rien ne sort.
Et comment échange-t-on ? Et comment transmet-on ? Et comment faisons-nous pour faire progresser la réflexion ? Comment confronter nos idées ? Même sort que pour le raisonnement ?
Et lorsque l’on a fait silence, que fait-on ? On se remet à parler et de fait, pcqu’il faut être logique, on se re-trouve dans le pêcher d’orgueil ?
Non, je n’ai pas cette culture de la culpabilité. Les Hommes doivent parler et se parler, c’est parce qu’ils ne se parlent pas suffisamment qu’ils se font la guerre.
Et vous imaginez le sort de ce blog si nous faisions silence ?
Et puis je vous invite à méditer l’excellent dernier dessin du non moins excellent François Morel. Glaçant, mortifère.
https://www.hiram.be/leloge-du-silence/
Je ne pense pas que le silence n’est l’attribut que de l’Apprenti. C’est plutôt celui de l’Initié, quel que soit son grade.
Si vous regardez bien les rituels, tous les rituels, ne prennent la parole que des Officiers, même pas tous les Officiers. Le Frère ou la Sœur qui planche a effectivement une tranche d’expression exceptionnellement longue, mais combien il ou elle fait de Planche par an ? Et pendant qu’il parle, tout le monde se tait sur les Colonnes, comme à l’Orient ou à l’Occident. Dans les débats qui suivent les Planches, les intervenants ne parlent que lorsque la parole leur est donnée, sur ordre du Vénérable, et le temps leur est relativement compté.
Alors, en moyenne, sur une année complète, d’une vingtaine de Tenues, combien de temps chaque Maçon rompt le silence, en dehors du Vénérable ? Et même, parfois, certains n’ouvrent même pas la bouche, et pourtant ces derniers Frères, ces dernière Sœurs peuvent avoir utilement travaillé, s’ils ont su écouter et en profiter pour réfléchir.
Non, le silence est bien l’apanage de l’Initié !
4 – L’initié l’est donc le temps des tenues.
Le reste du temps ? Il redevient profane ?
Je crains qu’il y ait là un manque de discernement, comme une vision un peu courte de la réalité de l’initié.
3 et 5- Il y a un manque de discernement effectivement. N’oublions pas que le symbole est une invitation à rechercher l’idée, et le silence dont il est question ne se résume pas à ne pas parler (bien trop littérale comme approche).
Le silence, c’est taire nos passions, c’est rejoindre l’amour, la paix et la joie : un état de réalisation intime, d’union. C’est donc un silence intérieur où le flot des passions a laisser place à la paix profonde.
Par conséquent, c’est bien l’apanage de l’initié et non pas que de l’apprenti. Il ne faut pas croire qu’une fois parvenus nous sommes meilleurs qu’un apprenti. Les mauvais compagnons nous le rappellent.
Parvenus « Maître ».
6 – Taire nos passions, rejoindre l’amour, la paix et la joie : un état de réalisation intime, d’union.
Qui est capable, qui n’a jamais été capable d’atteindre cet état de réalisation intime, d’union ? Est-il seulement à la porté de la condition humaine ?
Dans l’Egypte antique, seules les statues étaient considérées capables de cet état.
Ces questions posent celle de l’utilité des croyances.
Doit-on taire nos passions ou bien les apprivoiser ?
La vocation de l’initié est-elle d’être résolument dans la réalité ou de rêver puis inévitablement s’imaginer avoir atteint un univers complètement fantasmé ?
J’ai pris l’exemple de la parole parce qu’il est concret, parce qu’il illustre les vertus toutes illusoires du silence, pcq c’est un absolu par définition inatteignable, également pcq le silence de la pensée c’est la mort, je laisse les vertus de cet « idéal » à Jésus.
Pour le reste, une fois parvenu maître nous ne sommes pas meilleurs qu’un apprenti.
Donc la pierre brute est parfaitement équivalente à la pierre taillée ou l’utilité du parcours maçonnique réduite à néant.
Peut-on construire avec des pierres brutes ? Oui, en moellon et mortier. Cependant sa stabilité est nulle en comparaison de celle de la pierre de taille et on ne parlera pas d’architecture à propos de ce type de construction.
8 – ton commentaire est fort à propos mon cher Désap. C’est tout l’enjeu de notre voie, comment parvenir à cet idéal, à la Connaissance, alors même que cet état de réalisation synonyme de Vérité, repose dans le nuage de l’incogniscible. Nous devons toujours chercher, à préserver dans une quête vers l’infini, mais de prendre toujours garde car tous les jours nos penchants risquent d’assassiner une nouvelle foi le maître Hiram, notre genie intérieure qui nous montrait la voie.
Taire ou apprivoiser, ce sont des mots qui suggèrent en réalité la même idée, celle de vaincre nos passions, et il importe à chacun d’emprunter la voie qui lui convient à cette fin.
L’homme n’est pas la mesure de toutes choses, donc il ne faut pas se retrancher sur sa propre condition pour dire que notre démarche est impossible et qu’il faut se cantonner à ce que je peux faire. Garder l’espérance est essentiel mais la mettre en mouvement par la foi est une nécessité. Donc, élevons notre regard vers ce qui dépasse notre très relative condition matérielle, et ouvrons-nous vers ce monde intelligible (Ultreia!), vers la lumière.
En se référant aux statues, tu as une vision hermétique du culte public qui permettait effectivement de faire descendre dans la statue la divinité. Mais si tu lis le livre des morts et les textes des sarcophages, il est bien sollicité pour le mystère égyptien incarnant le m.roi Osiris de faire naître en lui Re Horakty, qui dispose de la force nécessaire pour vaincre les passions personnifiés par des monstres.
Hermès Trismegiste nous invite aussi à dépasser la matérialité et le commerce avec ce monde qui nous causes le labeur.
Bien à toi
Pourquoi prendre la peine d’écrire «La Franc-maçonnerie initiatique de tradition place le silence au cœur de son enseignement»?
Pourquoi ne pas se contenter de dire, par exemple «La GL-AMF place le silence au cœur de son enseignement»?
Qui est détenteur du label «Franc-maçonnerie initiatique de tradition»? A-t-il au moins été enregistré comme marque déposée à l’INPI? Sur quels critères affirme-t-on qu’une pratique est, ou n’est pas, « initiatique » et « traditionnelle »? Sur les critères énoncés autrefois par René Guénon? Si oui, pourquoi ne pas le dire clairement? Et sinon, pourquoi ne pas le dire aussi?
Et surtout, pourquoi nous complaisons-nous dans ce genre de généralisations implicites, toujours aussi floues que péremptoires, qui émaillent tant de nos discours?
Mais bon, je ferais peut-être mieux de retourner au silence… ?
« Le fond de l’être est d’or. Voilà où mène l’épreuve,… Le fond de l’être est joie, légèreté, fraîcheur, mais il fallait désencombrer la source, quitter les oripeaux, abandonner le « vieil homme » ses souffrances et ses certitudes.
« Le fond de l’être est d’or. Infiniment délicat, indestructible et radieux. Et je peux y avoir accès, je peux renouer avec ce moi intemporel, originel, « primitif », grâce au silence et à la méditation, grâce aux amitiés et aux rencontres amoureuses, par les émotions qui naissent devant la beauté des choses, et aussi par toutes les épreuves et les douleurs qu’offre l’humaine existence. » (Jacqueline Kelen, L’Esprit de solitude)
Saisir toute la Vérité historique par intuition intellectuelle provoque un tel éloignement pour le monde de mensonge dans lequel nous vivions jusque-là, qu’il devient naturellement indispensable de vivre désormais dans la solitude et dans le silence afin de ne pas altérer la grande joie intérieure que donne la possession d’une certitude.
On croit que le mot « Essénien » vient de « Hasidéens » qui signifie en hébreu « Saints ». Mais il peut venir aussi de « Hâshah », « se taire » ; « Hashaïm », « qui cherche le silence ».