Penny Mary's Chapel Lodge
Le "penny écossais" est la pièce que le candidat au degré de la marque reçoit à la fin de son "avancement".
Chaque loge a la sienne.

A propos des « Maçons géomatiques Ecossais »

Publié par Pierre Noël

Ce contenu est réservé aux abonnés.Pour accéder à cet article, vous pouvez choisir de :

*Vous pouvez déverrouiller jusqu’à 3 articles gratuitement.
jeudi 30 mai 2024
  • 43
    Etienne Hermant
    11 juin 2024 à 15h14 / Répondre

    Pierre Noël ne cesse de nous asséner que les opératifs du XVII e siècle n’auraient pu recevoir un quelconque dépôt spéculatif car « trop compliquée pour les tailleurs de pierre du XVII° siècle (souvent illettrés si on juge par les signatures de la « charte » de Rosslyn) », affirmation contre laquelle je me suis insurgé.
    .
    Cet article de JM Mathonière nous parle de la « vision fantasmée de l’opératif » du XVIIe siècle.
    https://www.hiram.be/pour-en-finir-avec-la-vision-fantasmee-de-loperatif/

  • 40
    Pierre Noël
    9 juin 2024 à 18h19 / Répondre

    Permettez-moi de remercier Géplu de nous donner l’occasion de profiter de ce site d’une richesse exceptionnelle.
    Et pourquoi ne pas rappeler à ces utilisateurs qu’en usant du moteur de recherches (« Cherchez quelque mots-clés »), ils trouveront très probablement une réponse à toutes leurs questions. Je crains qu’il soit sous-utilisé!

  • 39
    Pierre Noël
    9 juin 2024 à 15h23 / Répondre

    Je crains comme la peste les traductions, raison pour laquelle, au risque de paraître pédant, je préfère le texte original (en n’oubliant pas, souvent, d’ajouter une traduction toujours approximative).

  • 36
    ERGIEF
    9 juin 2024 à 11h34 / Répondre

    L’une des applications pratiques les plus élémentaires de l’Art de mémoire fut l’utilisation par la scolastique des vitraux dans les églises et les cathédrales pour véhiculer les dogmes et la vision de l’histoire de l’église de Rome. De là à penser qu’il y ait un lien avec les bâtisseurs médiévaux et plus tardifs…
    Pour lutter contre la doctrine catholique, la Réforme s’empressa de bannir les vitraux figuratifs de ses temples., en même temps que la statuaire.
    Venu de la plus haute antiquité Ars Memoriae regroupe un ensemble de moyens mnémotechniques concommitrants à la transmission.orale. Avec le développement de l’écriture puis de l’imprimerie sa pratique declina jusqu’à la Rennaissance qui le vit renaître avec des fonctions ésotériques, pour dissimuler les sciences occultes.
    De nos jours il revient à l’honneur dans l’enseignement supérieur, dans quelques grandes écoles peu nombreuses.

  • 30
    Etienne Hermant
    7 juin 2024 à 9h48 / Répondre

    Je viens incidemment de retrouver cette partie de texte écrit par Pierre Noël sur Hiram.be que j’ai ponctionné de son article intitulé : « Les disciples d’Hermès, les statuts Schaw »
    .
    Il y parle des Cahiers de Villard de Honnecourt (13e siècle).
    Je livre cet extrait :
    « Ainsi des figures humaines ou animales (la vierge à l’enfant, le cerf, le roi, le chevalier…) évoqueraient des figures géométriques, des tracés utiles pour les bâtisseurs, géomètres, tailleurs de pierre, charpentiers…, des recettes pour évaluer surfaces et volumes ou des méthodes de calcul rapide. Bref Villard suivrait là les préceptes de l’art de mémoire classique, tel qu’enseigné par les auteurs de l’Antiquité et du Moyen Age, de Cicéron à Albert le Grand.
    Reste à voir si Schaw, homme de la Renaissance, n’avait à l’esprit que la simple utilité pratique de la méthode. N’est-il pas aussi vraisemblable qu’il souhaitait l’appliquer à d’autres domaines, relevant des sciences « secrètes » ? L’hypothèse est d’autant plus tentante que la maçonnerie écossaise du XVII° siècle est surtout connue par son « mot de maçon » qui n’a avec la pratique du métier qu’un lointain rapport »
    .
    Dès lors il est assez incompréhensible que Pierre Noël me reprenne systématiquement alors que j’ai bien précisé que « L’Art de la Mémoire » avait été adapté au Métier, par l’intermédiaire possible de William Schaw !

    • 31
      Pierre Noël
      7 juin 2024 à 18h52 / Répondre

      L’ « Art de mémoire » est une technique de mémorisation connue depuis l’Antiquité et fort prisée à la Renaissance. La récitation d’un texte était assimilée à la visite d’un édifice. L’orateur en étudiait la disposition et la décoration des pièces pour en faire le lieu, imaginaire, où tel ou tel point du discours devait être prononcé. Lors de son exposé, l’orateur revivait en esprit leur traversée, ce qui lui permettait de suivre aisément le fil de son discours. Cette technique permettait aux plus habiles de mémoriser de très longs textes jusque dans leurs plus petits détails. Pour inutilement compliqué qu’il nous paraisse, cet « Art » fut utilisé avec succès pendant des siècles. À la Renaissance, il fut appliqué à l’étude des sciences secrètes et de l’hermétisme (Frances Yates écrivit un très beau livre à ce sujet). Ce procédé mnémotechnique fut-il appliqué à la théorie et à la pratique de son mestier (« mystère ») par une fraternité artisanale écossaise ? Certains ne jurent plus que par cela depuis l’œuvre séminale de Stevenson (1988). Il n’apporte pour autre preuve que l’emploi des mots « art » et « mémoire » (sans autre précision) dans les Statuts Schaw. L’hypothèse est plus que séduisante, mais elle reste une hypothèse.

      • 32
        Etienne Hermant
        8 juin 2024 à 12h36 / Répondre

        Pierre Noël est particulièrement indulgent envers lui-même, après avoir écrit dans « Les disciples d’Hermès, les statuts Schaw » que « Reste à voir si Schaw, homme de la Renaissance, n’avait à l’esprit que la simple utilité pratique de la méthode. N’est-il pas aussi vraisemblable qu’il souhaitait l’appliquer à d’autres domaines, relevant des sciences « secrètes » ? L’hypothèse est d’autant plus tentante que la maçonnerie écossaise du XVII° siècle est surtout connue par son « mot de maçon » qui n’a avec la pratique du métier qu’un lointain rapport », dans le présent article, il fait volte-face en décrétant qu’il n’y avait pas « d’enseignement ésotérique » dans le métier…
        .
        Et c’est bien sur cet « enseignement ésotérique » que les échanges eurent lieu.
        .
        Et j’ai bien mentionné d’emblée que « Le nombre d’interrogations entourant cet « Art de la Mémoire » permet pour le moins d’expérimenter une autre réalité ».
        .
        Et j’ai bien posé ces questionnements :
        – « L’Art de la Mémoire » en tant que tel est porté à la connaissance de William Schaw par l’intermédiaire d’Alexander Dickson. Schaw a-t-il introduit ce concept en l’adaptant au Métier ? »
        – « Alors, est-ce là le sens a donner à « L’Art de la Mémoire » dont le concept aurait été repris des hermétistes de la renaissance, adapté au Métier comme je l’ai déjà spécifié ? »
        .
        Pierre Noël nous dit concernant le cahier de Villard de Honnecourt (« Les disciples d’Hermès, les statuts Schaw ») : « Ainsi des figures humaines ou animales (la vierge à l’enfant, le cerf, le roi, le chevalier…) évoqueraient des figures géométriques, des tracés utiles pour les bâtisseurs, géomètres, tailleurs de pierre, charpentiers…, des recettes pour évaluer surfaces et volumes ou des méthodes de calcul rapide. Bref Villard suivrait là les préceptes de l’art de mémoire classique, tel qu’enseigné par les auteurs de l’Antiquité et du Moyen Age, de Cicéron à Albert le Grand. »
        Là où j’écris : « En Ecosse, au 16e et 17e siècle, le métier de tailleur de pierre (car il faut bien cerner l’artisanat qui fait sens dans la pratique maçonnique et éviter le terme générique d’opératifs) ne consistait pas uniquement en l’exercice physique de la taille de pierre, mais incorporait au préalable une dimension intellectuelle non négligeable, qui est la conception et le tracé des éléments complexes des voûtes.
        Et les recueils d’emblèmes de la Renaissance propulseront le sens allégorique attribué aux outils déjà très présent dans le passé.
        C’est l’architecture qui est au centre des débats et son corollaire, l’interprétation symbolique qui lui est immanquablement attaché ».
        On dit la même chose, non ?
        .
        Pourtant ça n’empêchera pas Pierre Noël de décréter dans nos échanges : « Personnellement j’y vois surtout une allusion à la théorie d’un métier (celui de la construction) et le refus de le pratiquer avec des ouvriers qui n’y auraient été formés (les cowans) selon les règles (l’art ?) de la communauté ».
        .
        Alors, langage de sourds ou mauvaise foi ?

        • 34
          Pierre Noël
          8 juin 2024 à 20h24 / Répondre

          Décréter de « mauvaise foi » l’interlocuteur est un argument imparable qui ne peut que séduire les lecteurs.

          • 37
            Etienne Hermant
            9 juin 2024 à 12h13 / Répondre

            Vous avez raison.
            Je retire.
            .
            Laissons celles et ceux qui ont été intéressés par ces échanges de conclure par eux-mêmes s’ils le souhaitent.

    • 42
      Pierre Noël
      9 juin 2024 à 23h27 / Répondre

      Le Mason Word était une particularité écossaise qui devait exister depuis les « temps heureux de la Réforme (1560) ». Sa première mention connue est de 1638 lorsqu’un maître d’école de Perth, Henry Adamson, le cita avec la Rose-Croix et la clairvoyance, ce qui lui donna un parfum de mystère qu’il garda jusqu’à nous. Qu’était-il ? On a beaucoup glosé sur le sujet ! Je ne crois pas à l’hypothèse ingénieuse de David Stevenson (1988) qui suppose que ce Mot était un avatar de l’Art de Mémoire des Anciens ou des occultistes de la Renaissance, hypothèse trop compliquée pour les tailleurs de pierre du XVII° siècle (souvent illettrés si on juge par les signatures de la « charte » de Rosslyn), même si son usage fut prisé au sein de la Cour de Jacques VI comme Il le démontre dans « The origins of Freemasonry. Scotland’s century, 1590-1730 ».

  • 27
    Etienne Hermant
    6 juin 2024 à 13h12 / Répondre

    -26- Il faudra insérer un autre article des Statuts de 1599 qui a trait à l’Art de la Mémoire.
    Il s’agit de l’Article 10, que j’ai déjà cité et qui, quant à lui, nous indiquera un lien entre une preuve de connaissance de l’Art de la Mémoire et « un essai suffisant » pour que « tout compagnon du métier » soit admis.
    .
    Un « essay » ou « essy » consistait en un travail à effectuer et non des moindres comme cet « essy » demandé par Mary’s Chapel en 1686 à un certain John Hamilton.
    Ce tailleur de pierre se devait de construire une maison de trois étages avec l’entrée sur un grand escalier, un palier à l’arrière, des cheminées et un toit sur charpente.
    Le tout dans un délai de sept mois !
    On peut le comparer à un « chef-d’œuvre ».
    Il s’agit donc d’une « science » très élaborée du métier.
    .
    Une « science » qui n’est pas sans implication avec un aspect « speculatif », terminologie déjà présente dans le « Cooke » moyen-ageux, prise à cette époque dans le sens de « théorique » en opposition avec la « pratique », « practyke ».
    .
    En Ecosse, au 16e et 17e siècle, le métier de tailleur de pierre (car il faut bien cerner l’artisanat qui fait sens dans la pratique maçonnique et éviter le terme générique d’opératifs) ne consistait pas uniquement en l’exercice physique de la taille de pierre, mais incorporait au préalable une dimension intellectuelle non négligeable, qui est la conception et le tracé des éléments complexes des voûtes.
    Et les recueils d’emblèmes de la Renaissance propulseront le sens allégorique attribué aux outils déjà très présent dans le passé.
    C’est l’architecture qui est au centre des débats et son corollaire, l’interprétation symbolique qui lui est immanquablement attaché.
    .
    Négliger cet aspect ne fait pas sens dans la pratique même du Métier de l’époque.
    .
    Alors, est-ce là le sens a donner à « L’Art de la Mémoire » dont le concept aurait été repris des hermétistes de la Renaissance, adapté au Métier comme je l’ai déjà spécifié ?
    .
    Je n’ai jamais dit que cet « Art de la Mémoire » venait des courtisans de Jacques VI, mais qu’il y avait une effervescence, un rayonnement dû aux centres d’intérêts de l’érudit et humaniste Jacques VI, à savoir : dans un premier lieu, la poésie et la musque, pour ensuite se déployer dans l’architecture prise dans un sens théorique, et l’attrait du Métier qu’il contrôlait, les sciences, les Arts avec la « Cérémonie des masques », spectacles dialogués style comédie musicale de l’époque conçus par des maçons de théorie dont j’ai déjà détaillé les noms, prémices possible d’une maçonnerie pré-spéculative à l’écart du Métier.
    .
    « L’Art de la Mémoire » en tant que tel est porté à la connaissance de William Schaw par l’intermédiaire d’Alexander Dickson.
    Schaw a-t-il introduit ce concept en l’adaptant au Métier ?
    .
    Quoi qu’il en soit, faire des maçons uniquement des travailleurs manuels dans ces environnements, va à contresens de l’histoire.

    • 28
      Anubis Rê
      6 juin 2024 à 18h24 / Répondre

      27 – et pourtant …
      Les architectes étaient des maçons sachant concevoir, les maçons des tailleurs de pierre et des appareilleurs, les charpentiers capables de tailler et assembler des madriers et les couvrir, tous ensemble dirigés vers un seul objectif : construire.
      Et puis si vous lisiez Schaw un plus objectivement, vous constateriez qu’il chercha surtout à créer, avec ses loges, une concurrence aux Guildes de manière à faire chuter le coût de la construction.
      Ceci échoua lamentablement, les Guildes concervant le monopole des commandes de part leur notoriété, également pcq, on l’oublie trop souvent, les Statuts ne furent jamais ratifiés par le Roi Jacques VI, vraisemblablement sur pression des Guildes.
      Les loges Schaw durent faire du vent avec le Mot de Maçon pour survivre, prétendant divulguer des secrets auprès de la gentry, ceci contre monnaie sonnante et trébuchante. En fait de secrets, elle ne divulguèrent guère que des mots et attouchements, mais bien entendu rien du mètier. Car au-delà des ses mots et attouchements, pour être reconnu maçon il fallait exécuter un ouvrage.
      Et la gentry, qui s’emm… ferme à l’époque, en fut tout éblouie et broda un canevas qui, aujourd’hui encore, fascine certains de ses fantastiques spéculations.
      Fermez le ban !

      • 29
        Anubis Rê
        6 juin 2024 à 18h34 / Répondre

        J’oublie l’essentiel, l’Art de mémoire : des techniques du métier ! C’est dit dans les Statuts.

        • 33
          Etienne Hermant
          8 juin 2024 à 18h52 / Répondre

          J’ai beau relire les 22 articles des Statuts de 1598 et les 16 articles des Statuts de 1599, je n’ai trouvé nulle part que « l’Art de la mémoire » soit assimilée à des « techniques du métier ».

        • 35
          Anubis Rê
          9 juin 2024 à 1h10 / Répondre

          Statuts Schaw 1599 :
          .
          6. – Il est ordonné, par Monseigneur le Surveillant général, que le surveillant de Kilwinning, seconde loge d’Écosse, choisisse six maîtres parmi les plus parfaits et les plus dignes de rester dans nos mémoires dans la juridiction pour examiner tous ses maçons sur leur qualification, leur pratique du métier, et l’ancienne Science de la mémoire. En conséquence, le surveillant et le diacre seront, par la suite, responsables de ces personnes, placées sous leur responsabilité dans les limites de la juridiction.
          .
          10. – Il est ordonné que tous les compagnons paieront, le jour de leur réception, au registre de la loge, la somme de dix livres pour le banquet, plus dix shillings pour le prix des gants dès qu’ils auront été reçus. Personne ne sera reçu sans un examen satisfaisant sur l’art de mémoire et l’art du métier, effectué par le surveillant, le diacre et l’intendant de la loge ; conformément aux anciens usages,, ils en seront responsables devant le Surveillant général.
          .
          A quoi, cher Etienne Hermant, voulez-vous d’autre que se rapporte cette Science de la mémoire, et cet art de même, dans un texte tout entier se chargeant de réglementer un métier et éprouver la compétence de ceux qui l’exercent ?
          Nulle part dans ses Statuts W. Schaw n’exprime le souhait de voir s’exécuter des travaux philosophiques en loge et partout il n’est question que du métier de constructeur de bâtiments et des conditions disciplinaires de son exercice.

          • 38
            Etienne Hermant
            9 juin 2024 à 12h45 / Répondre

            Non seulement Anubis/Rê ne nous donne que deux articles ayant trait à l’Art de la Mémoire, alors qu’il y en d’autres, mais en plus dans l’Art 6 qu’il évoque il traduit de cette manière ce passage : « … examiner tous ses maçons sur leur qualification, leur pratique du métier, et l’ancienne Science de la mémoire »
            .
            Que dit le texte original ?
            « …within the boundis foirsaid, of thair art, craft, scyance and ancient memorie »
            .
            Il n’est donc pas question « d’ancienne Science de la mémoire » mais de « ancient memorie », « ancienne mémoire », qui n’a rien à voir avec l’Art de la Mémoire, mais à avoir avec une mémoire que possèdaient les « maist, anctient maisteries of the lodge » de l’Article 5 des Statuts de 1599, à savoir les « maîtres, anciens maîtres de la loge » qui pourrait avoir attrait à un par cœur des catéchismes dont on retrouvera la désignation dans le Ms Dumfries N°4.
            .
            Quelque part Anubis/Rê indiquait « fermez le banc ! »
            Encore eut-il fallu l’avoir ouvert…

  • 26
    Pierre Noël
    5 juin 2024 à 11h49 / Répondre

    13 « Item, it is ordainit that the warden and deaconis of the secund ludge of Scotland, present of Kilwynning, sail tak the aythe, fidelitie and trewthe of all maisteris and fal- lowis of craft within the haill boundis commit to thair chairge, zeirlie, that thai sail not accumpanie with cowanis, nor work with thame, nor any of their servandis or prenteisses undir the pain of the penaltie contenit in the foirmer acts, and paying thairof.
    14 » Item, it is ordainit be the generall warden, that the luge of Kilwynning, being the second luge in Scotland, tak tryall of the art of memorie and science thairof, of everie fallow of craft and everie prenteiss according to ather of their vocationis ; and in cais that thai have lost onie point thairof, eurie of thame to pay the penaltie as followis, for their slewthfulness, viz., ilk fallow of craft, xx s., ilk prenteiss, xi s., and’that to be payit to the box for the commoun weill zeirlie ; and that conforme to the commoun vse and pratik of the commoun lugis of this realm.

    13 De même, il est ordonné que le Surveillant et les Diacres de la seconde loge d’Ecosse, présentement de Kilwinning, devra recevoir le serment, la promesse de) fidélité et de sincérité de tous les maîtres et fellows du Métier dans l’ensemble du ressort confié à leur charge, annuellement, et qu’il ne sera pas assisté de cowan, ni ne travaillera avec eux, (pas plus que le feront) leurs servants ou apprentis sous peine des pénalités (amendes) prévues par le règlement et le paiement d’icelles.
    14 De même, il est ordonné que le Surveillant général, la loge de Kilwinning étant la seconde Loge en Ecosse, teste (examine) l’art de mémoire et la science (connaissance) d’icelle de chaque fellow du métier et de chaque apprenti en fonction de l’une ou l’autre de leur vocation ; et au cas où ils auraient omis (perdu) un élément d’icelle, chacun d’entre eux devraient payer l’ amende suivante : pour paresse, à savoir, pour chaque fellow, xx shillings et pour chaque apprenti, xi shillings, qui devront être payés à la boîte (caisse) du « common well » (la caisse commune de la loge) chaque annuellement (pour l’année courante) ; conforme en cela à la pratique et l’usage commun aux loges de ce royaume.

    La traduction est difficile par endroits (j’essaye qu’elle soit fidèle, mais j’accepterai volontiers toute correction).
    Reste la question : ce texte qui s’adresse à des ateliers de tailleurs de pierre et autres squaremen contient-il une ou des allusions aux enseignements à la mode dans les cercles intellectuels et courtisans de l’époque ?
    Personnellement j’y vois surtout une allusion à la théorie d’un métier (celui de la construction) et le refus de le pratiquer avec des ouvriers qui n’y auraient été formés (les cowans) selon les règles (l’art ?) de la communauté.

  • 20
    Anubis Rê
    3 juin 2024 à 17h39 / Répondre

    Le problème, cher Etienne Hermant, c’est que vous parlez le langage des chrétiens de la Renaissance lorsque je parle celui de l’Histoire. Ce dernier que vous seriez bien inspiré d’employer en votre qualité de franc-maçon, c’est le langage de la réalité objective, de sorte que nous nous comprenions.
    Vous parlez le langage de ceux qui se sont prétendus « néoplatoniciens » et faisant de « l’hermétisme » tout aussi faux, en lieu et place des authentiques philosophes Grecs de l’antiquité tardive, ce courant contre la doctrine chrétienne qui les menaçaient et finit par les détruire en 529.
    En effet, j’entends par « hermétisme », que vous allez jusqu’à qualifier de « sauce » dans une inversion magistrale, la « sauce » c’est l’autre !, ce que les Grecs entendaient, savoir la science de Thot, cad rien de moins que l’Initiation au sens le plus authentique , le Monothéisme ne pouvant que falsifier le terme s’il l’emploie et y prétend puisqu’il s’est construit historiquement, spirituellement et singulièrement contre.
    C’est bien de cela, de cet Hermétisme-là dont je parle à propos de Giordano Bruno, dont lui-même parlait et qui lui coûta la vie.

    • 21
      Etienne Hermant
      4 juin 2024 à 8h09 / Répondre

      Ou comment tenter de retomber sur ses pattes, tout en s’enfonçant un peu plus…
      .
      Giordan Bruno : le lire pour ne pas dire tout et son contraire à son sujet.

  • 12
    Anubis Rê
    1 juin 2024 à 22h06 / Répondre

    A un moment, nous avons eu droit ici et ailleurs à une épidémie de numéro-débili-logie. Tout y est passé, des calculs les plus fumeux aux déductions les plus fantasques, digne d’un Papus en crise aiguë de délirium tremens.
    Je crains que nous soyons-là en présence d’une épidémie de Worldo-logie augmentèe d’un Herméto-Tremens.
    Un petit détail sans aucune importance : l’hermétisme, en ces temps religieux ultra-susceptibles du Moyen-âge et de la Renaissance, était systématiquement passible du bûcher pour sorcellerie et hérésie, Giordano Bruno témoin entre beaucoup d’autres. Ne doutons pas un instant que les maçons, capables d’un mètier hyper lucratif, s’adonnaient à ce genre de délirium-fabulus au risque de tout perdre, et surtout la vie.
    Conjec-tuture quand tu nous tiens, Stevenson a aussi raconté des conneries.
    Ce genre de concon-jectures me fait penser à celles s’agissant des pyramides où, si peu confiant en l’esprit rationnel des Égyptiens, on les affuble d’extraterrestres tellement l’on préfère capituler au lieu de réfléchir.
    Les maçons construisaient des bâtiments qu’ils vendaient plus cher que l’or, Shaw m’en est témoin. Ceci leur conférait un statut d’électeur dans la cité, et participait à remplir très confortablement leurs coffres, ce qui leur assurait une liberté supérieure à leur condition au sein d’une société qui restera féodale jusqu’à la fin du 17è siècle.
    Les interprétations philosophiques du Métier sont le fait de l’imagination débordante de certains acceptés. Pas tous, et sûrement pas de Anderson/Desaguliers, ils valaient bien mieux que cela. Voilà ce qu’il s’agit de comprendre.
    Pour le reste, de grâce laissez les Opératifs tranquilles, paix à leur âme.

    • 13
      Etienne Hermant
      2 juin 2024 à 12h32 / Répondre

      On se demande vraiment en quoi ces clowneries apportent quoi que ce soit au débat.
      C’est une suite de lancer de baudruches, plus vides les unes que les autres.
      .
      Et quant on a enfin un point d’histoire c’est pour dire d’énormes âneries du style : « L’hermétisme, en ces temps religieux ultra-susceptibles du Moyen-âge et de la Renaissance, était systématiquement passible du bûcher pour sorcellerie et hérésie, Giordano Bruno témoin entre beaucoup d’autres ».
      Qui a-t-on brûlé systématiquement sur le bûcher pour avoir écrit sur l’hermétisme ?
      En 1463, c’est Cosme de Médicis lui-même qui demanda à Marcile Ficin de traduire le « Corpus Hermeticum » en latin et ce avant même de traduire Platon !
      La traduction de Ficin, imprimée dès 1471, fut le point de départ d’une véritable renaissance
      de l’hermétisme.
      On l’a brûlé ?
      Et Pic de la Mirandole qui proposa, dans ses Conclusions, dix thèses selon l’antique doctrine du Trismégiste.
      On l’a brûlé lui aussi ?
      En 1488, une étonnante figure du Trismégiste, attribuée à Giovanni di Stefano, fut sculptée sur le pavement même de la cathédrale de Sienne !
      On l’a brûlé pour ce qui est considéré comme une hérésie par Anubis/Rê et lui seul ? !
      Et Lefèvre d’Etaples et son Hermetica de 1505, et Symphorien Champier, qui en 1507, imprima son De quadruplici vita, et en 1554, Adrien Turnèbe qui publia la première édition du texte grec, et François de Foix de Candale qui en procura, en 1574, une nouvelle édition, et F. Patrizi, qui s’appuya dans sa critique de l’aristotélisme sur l’enseignement du Trismégiste, qu’il réunit dans sa Nova de universis philosophia (1591) des fragments attribués à Hermès ?
      Tous brûlés pour hérésie ???
      .
      Quant à Giordano Bruno, il ne fut pas brûlé parce qu’il avait parlé d’hermétisme, mais parce qu’il avait développé une théorie hiélocentriste dans la veine de Copernic, et à cause de sa théorie sur la réincarnation des âmes.
      .
      Quant à David Stevenson, il devrait convenir pleinement à Anubis/Rê puisqu’il s’agit du seul critère d’historien qu’il reconnaît, à savoir selon ses propres dires un « HISTORIEN (c’est lui qui souligne), les vrais, les universitaires ».
      David Stevenson est un historien universitaire…

      • 14
        Anubis Rê
        2 juin 2024 à 19h54 / Répondre

        En terme d’hermétisme, Etienne Hermant nous parle donc de toute cette littérature chrétienne du bas Moyen-âge et de la Renaissance visant à démontrer que le Christianisme était en germe dans la Philosophie antique.
        Outre qu’il est démontré qu’il ne s’agissait que de pures constructions dans la suite de la Scolastique sans plus de fondement que celle-ci, il s’agit donc pour notre érudit franc-maçon de nous faire considérer l’hypothèse selon laquelle les patrons des Guildes du bâtiment et des Loges Shaw … au XVIè et XVIIè siècle … lisaient les philosophes de leur époque, travaillaient leurs textes, en avaient imprégnés leurs différents rituels, Anciens Devoirs et Mot de Maçon, ayant au préalable nécessairement établit des correspondances entre maniement des outils et métaphysique hermétique.
        Bon … je cesse le combat 🙂

        • 15
          Etienne Hermant
          3 juin 2024 à 10h52 / Répondre

          -14- Y peut-on si Anubis/Rê cumule les âneries historiques.
          .
          Après avoir brulé sur des buchers tout ce qui touche à l’hermétisme, il récidive ici avec toujours le même aplomb en écrivant : « En terme d’hermétisme, Etienne Hermant nous parle donc de toute cette littérature chrétienne du bas Moyen-âge… »
          .
          Certainement pas !
          Et pour une simple et bonne raison !
          Le Corpus Hermeticum, écrit en grec dans l’Egypte (à Alexandrie) des IIe et IIIe siècles de notre ère, a été COMPLÈTEMENT OUBLIE AU MOYEN-ÂGE pour être redécouvert à la Renaissance !
          La fondation de l’académie néoplatonicienne de Florence marquera le point de départ d’une série de travaux, parmi lesquels les premiers écrits hermétiques !
          .
          Quelle gabegie…
          .
          Et la gabegie ne s’arrête pas là !
          .
          Ce dont il est question ici c’est l’hermétisme à la sauce Giordano Bruno repris par son disciple Alexandre Dickson que Bruno désigna comme son successeur un peu avant sa mort.
          .
          Or Bruno regarde la philosophie antique, non pas comme le prélude ou l’origine de la révélation chrétienne, mais comme la seule vraie religion, obscurcie et corrompue tant par le judaïsme que par le christianisme !
          Ce qui contribua à l’envoyer au bûcher par l’Inquisition chrétienne !
          .
          C’est cette pensée-là qu’on retrouvera dans ses écrits sur l’Art de la Mémoire !
          .
          On croit alors avoir vu la fin de cette gabegie à répétition.
          Pas du tout, car il faudra y ajouter l’instrumentalisation de ma pensée.
          .
          Je n’ai nulle part abordé l’Art de la Mémoire comme indiqué.
          J’ai posé la question de savoir ce que cette désignation pouvait signifier dans le cadre du Métier, désignation introduite par William Schaw qui côtoyait Alexandre Dickson à la cour d’Ecosse.
          On sait que l’influence de Bruno s’est exercée dans les cercles de la cour d’Angleterre douze ans avant qu’Ashmole devînt Franc-maçon, ce qui est attesté par le « Coelum Britanicum » qui y fut donné.
          L’historienne Frances Yates s’interroge dans son « Art de la Mémoire » : « Où trouve-t-on un tel ensemble de tolérance, de liens émotionnels avec le passé médiéval, d’insistance avec les bonnes œuvres envers autrui ? Je ne peux concevoir qu’une seule réponse à cette question- la Franc-maçonnerie, avec ses liens mythiques avec les maçons médiévaux, sa tolérance, sa philanthropie, et son symbolisme ».
          .
          On peut considérer qu’il ne s’agit là uniquement que de ces « dérives savantes » dont parle Pierre Noël… ou pas.
          Et de s’interroger plus avant en considérant que le Métier n’était pas une bulle totalement hermétique aux courants puissant de la Renaissance de l’époque et de l’environnement royal qui y baignait à la cour d’Ecosse avec un Jacques VI ouvert à l’Architecture, vu sous un angle spéculatif, représentatif des courants opératifs qui se trouvaient à l’aube de leur mutation… ou préférer une anglophilie de circonstance.

          • 16
            Pierre Noël
            3 juin 2024 à 11h48 / Répondre

            La question qu’on peut se poser (que néglige superbement EH) est si l’engouement de la cour du roi d’Ecosse pour l’ésotérisme, les sciences mystérieuses et l’exotisme d’un savoir caché (le tout venant de la Renaissance italienne) avait transpiré jusqu’à infester (pardon ! Disons « influencer ») les gildes et corporations artisanales des maçons et charpentiers, maniant plus volontiers l’équerre et le maillet que la pensée abstraite des érudits et courtisans de l’entourage de Jacques VI.

            • 17
              Etienne Hermant
              3 juin 2024 à 14h28 / Répondre

              Ce que néglige superbement Pierre Noël c’est de nous dire quelle signification il donne à cette désignation « Art de la Mémoire » inscrite par William Schaw dans ses Statuts de 1599.

            • 18
              Pierre Noël
              3 juin 2024 à 16h14 / Répondre

              Bonne question ! Je n’en ai aucune idée, autre qu’élémentaire : le renvoi à un moyen mnémotechnique.

            • 23
              Pierre Noël
              4 juin 2024 à 12h42 / Répondre

               » Item, it is ordanit be my lord warden generall, that the warden of Kilwynning, as secund in Scotland, elect and chuis sex of the maist perfyte and worthiest of memorie within [thair boundis,] to tak tryall of the qualificatioun of the haill masonis within the boundis foirsaid, of thair art, craft, scyance and antient memorie ; to the effect the war- den deakin may be answerable heiraftir for sic personis as is committit to him, and within his boundis and jurisdictioun.
              Seconds Statuts Schaw, 1599.

              On y parle d’examen « de l’art, du métier, de la science et de l’ancienne mémoire de tous les maçons » du ressort (Kilwinning) par six maçons parfaits et « worthiest of memorie ». Certains pensent qu’il s’agit de matières secrètes, ésotériques, connues des seuls initiés. Permettez-moi de dire (et répéter puisqu’il le faut!) que je n’en sais rien.

            • 24
              Pierre Noël
              4 juin 2024 à 13h16 / Répondre

              Avec toutes mes excuses à Brumaire :
              « Id. Il est ordonné par monseigneur le Surveillant Général que le Surveillant de Kilwinning, en tant que second en Ecosse, élise et choisisse six experts et de mémoire les meilleurs dans leur ressort pour juger des qualifications de tous les maçons dudit ressort quant à leur art, métier, science et ancienne mémoire, de telle sorte que le Surveillant (le Diacre) puisse répondre ensuite de ces personnes comme il est de son devoir dans son ressort. »

            • 25
              Etienne Hermant
              4 juin 2024 à 14h12 / Répondre

              « Certains pensent qu’il s’agit de matières secrètes, ésotériques, connues des seuls initiés. »
              Je précise que je ne me suis pas positionné dans ces rubriques, au cas ou je serais englobé dans ces « certains ».
              Mon propos en -22- est bien plus nuancé.

            • 19
              Etienne Hermant
              3 juin 2024 à 17h32 / Répondre

              Je n’esquive pas la question.
              J’y repondérai.

            • 22
              Etienne Hermant
              4 juin 2024 à 11h27 / Répondre

              Je réponds.
              Sans m’inscrire dans l’énoncé de cette question fermée, afin de pouvoir ouvrir mon propos à un ensemble de questionnements.
              .
              Concernant cet « art de la mémoire » ainsi formulé (« art memorie »), présent dans l’Art 13 des Statuts Schaw de 1599, il conviendra d’éviter de l’isoler par rapport aux autres terminologies employées par Schaw dans son corpus.
              Il s’agissait pour le surveillant/diacre de la loge de Kilwinning, de « choisir six maîtres des plus parfaits et habiles de mémoire pour juger de la qualification des maçons en art, métier, science et ancienne mémoire ».
              On est confronté à un ensemble de qualifications nécessaires pour devenir « un frère et un compagnon dans le métier » après, et ceci est nouveau, « avoir servi l’espace de sept autres années après l’issue du dit apprentissage », après donc être devenu, et c’est aussi une nouveauté, un « apprenti-entré », cette terminologie ne se retrouvant pas avant les Statuts Schaw.
              .
              On se retrouve donc avec un ensemble de qualifications très pointues contrôlées par « six maîtres » particulièrement férus dans ces domaines.
              .
              Qui sont ces « maîtres » qui possédaient ces connaissances étendues, dont « l’art de la mémoire » non définie par Schaw ?
              De simples casseurs de cailloux ?
              .
              Ou alors ces « maîtres », inscrits pleinement dans leur temps, avaient-ils profité des apports, celui de la Renaissance, en enseignant ces apports à ces ouvriers devenus particulièrement qualifiés après avoir presté 7 ans supplémentaires, ce qui n’est pas rien, en adaptant ces connaissances au Métier, sans que nous ayons des précisions à cet égard ?
              .
              Le tout inscrit dans une restructuration du métier sur lequel Jacques VI d’Ecosse avait la totale main-mise, ce qui est une autre nouveauté, étant le premier monarque à contrôler directement le métier, ce rôle étant dans le passé dévolu aux autorités civiles et au parlement.
              Il nommera, en 1590, Patrick Copland d’Udaught, comme Surveillant de l’art et du métier de la maçonnerie pour différentes régions, et fut un proche de William Schaw qui lui présenta l’éminent philosophe et scientifique Francis Bacon qu’il côtoyait, organisateur des « Cérémonies des masques » à la cour de Londres et qui pourrait correspondre à une maçonnerie spéculative avant la lettre dans cet environnement entouré de maçons hors métier.
              .
              Autre apport nouveau dans cette même veine en ces temps de la glorieuse renaissance des sciences, des lettres et des Arts de la construction.
              Ce même Maître des Travaux du Roi, William Schaw, qui grâce à ses nouveaux Statuts édictés sous l’impulsion de son monarque, va offrir un cadre propice à la venue de ce qui sera appelée plus tard la « confrérie des Franc-maçons Acceptés », où pour revenir au présent article les Theoretical ou Geomatic Masons, à savoir des Maçons de théorie ou des Maçons maniant la Géométrie, ce qui ne saurait pour ce dernier point constituer une surprise, la maçonnerie ayant son référent direct à la Géométrie.
              .
              Nous assistons donc à différentes stimulations autour du Métier, dans un cadre de renouveau, celui des riches Lumières écossaises.
              .
              Nous sommes donc bien loin du schéma posé par cette question fermée.
              .
              Le Métier serait resté à l’écart de toute cette effervescence, continuant son petit bonhomme de chemin comme si de rien était, sans être à aucun moment impacté par ces renouveaux, et à l’intérieur même du Métier et dans son environnement sociétal ?
              « art memorie » ne serait qu’un simple « renvoi à un moyen mnémotechnique » ?
              .
              Le nombre d’interrogations entourant cet « Art de la Mémoire » permet pour le moins d’expérimenter une autre réalité.

  • 11
    Pierre Noël
    1 juin 2024 à 20h34 / Répondre

    La franc-maçonnerie fut introduite en Suède par le comte Axel Ericson Wrede-Sparre (1708-1772), un officier de cavalerie qui avait été initié « à Paris », d’après sa propre inscription, faite en 1753 lorsqu’il était de retour à Stockholm. Il avait été initié le 4 mai 1731, fait compagnon le 16 novembre 1731 et maître le 6 mai 1733. Il créa une loge à Stockholm qui travailla de 1735 à 1746. La première réunion à Stockholm de la loge Wrede-Sparre eut lieu au Palais Stenbockn, à Stockholm sur le Riddarholmen, littéralement l’îlot des chevaliers (derrière le palais royal) le 17 mars 1735. Wrede-Sparre reçut ce jour-là son beau-frère, le comte Charles Gustave Tessin (1695-1770, fils de Nicodème Tessin le Jeune, architecte du palais royal), apprenti et compagnon (ce fut la première initiation sur sol suédois). Il reçut la maîtrise le 25 avril 1736 et la « maîtrise Ecossaise » en 1744 à Berlin dans la loge L’Union.
    Le baron Carl Fredrik Scheffer, 1715-1786, ministre plénipotentiaire (ambassadeur !) à Paris à partir de 1743 (il y succéda à Tessin !), conseiller d’état ensuite, fut initié de même le 14 mai 1737 à la loge Coustos-Villeroy (1) à Paris et devint maître le 24 du même mois . De retour de Paris, il s’affilia à la loge Wrede-Sparre et rapporta un document daté du 25 novembre 1737, donné par Charles Radclyffe, comte de Derwentwater et Grand Maître des loges de France, document qui contenait les Règles générales de la Maçonnerie. Ce document devait donner la légitimité à la loge de Wrede-Sparre.
    Ce document daté du 25 novembre 1737 est conservé dans les archives de la Svenska Frimurare Orden à Stockholm. Son premier article paraphrase l’article 1 des Constitutions anglaises de 1723 mais, à l’inverse de celles-ci, met l’accent sur le caractère exclusivement chrétien des obligations du maçon :
    – Expédition des Regles generales de la Maçonnerie pour La Loge constituee à Stockholm par notre Cher et digne Frere Mr. Le Baron de Scheffer &c. ayant été pour cet effet muni d’un pouvoir en forme du Tres Venerable Grand Maître du Royaume de France l’an 1737.
    o Un Franc-Maçon est Obligé par son Etat de se conformer à la Morale et s’il entend bien l’art, il ne sera jamais un Athé, ny un Libertin sans Religion. Dans les siecles passés les Francs-Maçons étoient obligés de professer la Religion Catholique, mais depuis quelque tems on n’examine pas sur cela leurs sentimens particuliers, pourvu toutefois qu’ils soient Chrétiens, fideles à leur promesse, et gens d’honneur et de probité, de quelque maniere; par ce moyen la Maçonnerie devient le centre et l’union d’une vraye amitié entre des personnes qui sans ce doux nœud seroient pour toujours Eloignés et separés les uns des autres quoi qu’ils puissent être distingués d’ailleurs ».
    Ces Règles étaient chrétiennes, mais écrites de telle manière qu’un document en provenance d’un pays catholique puisse être accepté dans un pays excessivement luthérien et intolérant (la tolérance religieuse, en Suède, date seulement de 1778).
    1) Le premier livre d’architecture de la maçonnerie française. Le registre Coustos-Villeroy. Bulletin du centre de documentation du GODF (1736-1737). 1965. 51 : 33-68.
    Y eut-il lien de parenté entre Hans et Carl Tessin, que séparent deux générations ? Je ne sais pas.

  • 9
    YADEB
    1 juin 2024 à 17h32 / Répondre

    Merci mon F,
    Cette planche enrichit beaucoup les quelques connaissances que j’avais pu glaner dans le passé grâce à la vidéo « la clé écossaise » et aussi quelques documents jadis mis à disposition par la loge de recherche William Preston

  • 4
    Henri Caicedo
    30 mai 2024 à 19h05 / Répondre

    Ce paragraphe m’interroge:
    « Les opératifs étaient appelés « Domatic Masons » (appartenant à une maison, domus). Les non-opératifs étaient appelés Honorary, Theoretical ou Geomatic Masons. Geomatic, venant du grec gea, terre, signifiait que ces membres honoraires étaient propriétaires terriens. Cette différence fut conservée jusqu’en 1761 »
    Si les opératifs étaient appelés ‘Domatic Masons’ et les non-opératifs étaient appelés ‘theoretical ou geomatic masons’ = maçons théoriques: est-ce que ça ne serait pas plutôt le début des Maçons spéculatifs?
    La géomatique renvoie à la collecte des données de la terre, comme la géométrie à la ‘mesure de la terre’ et peut-être moins à la notion de propriétaires terriens!?
    D’autant plus que les ‘free masons’ renvoient plutôt à des Maçons affranchis, plus qu’à des Maçons libres!
    Les Maçons affranchis se sont détachés petit à petit des opératifs pour créer des lieux de réunion réservés à des détenteurs d’un savoir à transmettre sous couvert d’un rituel établi, lieux qui ont pris le nom de Loge par la suite?

  • 3
    Etienne Hermant
    30 mai 2024 à 11h09 / Répondre

    Dans la liste présentée par Mary’s Chapel se trouvent la plupart des minutes de réception de non opératifs.
    La plupart, car outre l’admission de Robert Moray indiquée, il faudrait y ajouter celle de l’architecte militaire d’origine suédois Hans Ewald Tessin, 1652, et celle du professeur de géométrie James Corss, 1674.
    .
    On désigne quelquefois un certain John Boswell of Auchinleck comme étant le plus ancien témoignage de la participation d’un non opératif en Loge sur foi d’une minute datée du 8 juin 1600.
    Cette réunion n’avait pas lieu à Mary’s Chapel, mais au palais de Holyrood House et il s’agissait d’un jugement présidé par William Schaw.
    Il n’empêche, ce qui peut être sujet à interprétation, c’est que pour la signature, John Boswell est cité sans distinction à la fin de la liste des maîtres, et qu’il oppose sa propre marque de maître maçon, une croix cerclée.
    .
    En indiquant « Ces loges ont accepté des bourgeois et des nobles, parce qu’elles avaient besoin d’argent et de protection pour subsister ! C’est ainsi que Jacques VI, roi d’Ecosse (avant de devenir Jacques I d’Angleterre), aurait été reçu maçon et free man à Scoon (près de Perth) en 1601 ! » Pierre Noël écarte, exclamation significative à l’appui, toute autre possibilité qu’une simple réception lucrative sur fond de protection de Jacques VI.
    Il dégage, ainsi, d’un simple trait de plume, tout élément qui pourrait s’inscrire dans la perspective des riches Lumières écossaises et que j’ai esquissé par ailleurs.

    • 5
      Pierre Noël
      30 mai 2024 à 19h20 / Répondre

      Ce qui aurait été intéressant, c’eut été d’établir une relation entre Hans Ewald Tessin (military architect who came to Scotland in the early 1650’s and joined in 1652 the Edinburgh, lodge Mary’s Chapel, becoming the first recorded foreign initiate of British speculative Freemasonry) et le comte Carl Gustaff Tessin qui fut ambassadeur de Suède à Versailles et aussi le premier initié en fm en Suède en 1735 (dans la loge présidée par le comte Axel Wrede-Sparre, lui-même initié à Paris en 1731).

      • 6
        Etienne Hermant
        31 mai 2024 à 18h55 / Répondre

        Si Hans Ewald Tessin était si intéressant, on peut se demander pourquoi ne pas l’avoir cité ?
        .
        J’ai n’ai pas trouvé inintéressant de compléter la liste des non-opératifs de Mary’s Chapel sans songer à une quelconque surenchère interpersonnelle, et d’aborder le cas du non-opératif Boswell d’Aichinleck avec un William Schaw qui réunit en 1600 « tous les maçons de la Loge d’Edimbourg et le Lord d’Aichinleck ».
        .
        Comme je ne trouve pas sans intérêt de revenir sur cette affirmation ponctuée qui consiste à dire avec une totale certitude qu’il n’y avait pas « d’enseignement ésotérique » au sein du Métier.
        .
        Peut-être a raison.
        .
        Mais alors qu’est-ce cette innovation nommée « Art de la Mémoire », dont fait état l’Article 6 des Statuts Schaw de 1599, ou on lit que « le surveillant/diacre de la loge de Kilwinning doit choisir six maîtres des plus parfaits et habiles de mémoire pour juger de la qualification des maçons en art, métier, science et ancienne mémoire, car il en sera le responsable » ?
        L’Article 10, quant à lui, nous indiquera que « tout compagnon du métier » ne sera pas admis sans un essai suffisant et une preuve de mémoire de l’art du Métier.
        L’Article 13 remet à nouveau en avant l’importance de l’Art de la Mémoire et de la science de la maçonnerie : « Il est ordonné par le Surveillant Général que la loge de Kilwinning, étant la seconde d’Ecosse, jugera l’art de la mémoire et de la science de chaque compagnon du métier et de chaque apprenti conformément à leur vocation ».
        .
        Schaw ne nous explique pas en quoi consiste cet « Art de la Mémoire », mais il me semble bon d’essayer de cerner à quoi pouvait correspondre cette appellation spécifique à la Renaissance.
        .
        Pour les Grecs, Mnémosyne, la Mémoire, est la mère des 9 Muses, les déesses qui présidaient
        aux Arts libéraux antiques.
        Cette « Mémoire » se développa dans l’Antiquité en un « Art » en investissant symboliquement des lieux de palais ou maisons que l’on parcourait mentalement des sous-sols aux faîtes pour en dégager, dans un premier temps, une rhétorique.
        .
        Au Moyen Âge, cette technique ancienne fut modifiée, probablement sous l’influence des traditions médiévales juives, en prenant comme lieu de référence des édifices décrits dans la Bible, et idéalisés : le Tabernacle, le Temple de Salomon, la vision du temple du Livre d’Ézéchiel ou la Nouvelle Jérusalem de l’Apocalypse.
        .
        A la Renaissance, période qui nous préoccupe, un humaniste, considéré comme l’un des personnages les plus célèbres de son temps, va utiliser l’Art de la mémoire dans un sens nouveau : Giulio Camillo (1480- 1544) et son « Théâtre de la mémoire ».
        Il va construire une maquette en bois, en s’inspirant d’un théâtre classique romain à gradin dans la veine de l’architecte Vitruve.
        Chaque gradin, au nombre de sept, qu’il nommera « les sept piliers de la maison de la sagesse de Salomon », recevra sept orientations particulièrement développées d’ordre cosmogonique, voir occultiste, avec des références antiques et bibliques dont les Colonnes J et B du Temple de Salomon.
        Il va ainsi développer la théorie des correspondances entre le Macrocosme et le Microcosme afférant à l’imagerie d’Hermès Trismegiste avec son « Ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut ».
        .
        Et c’est Giorganio Bruno, qui s’échappera de la rhétorique antique, en s’emparant de l’Art de la Mémoire par une pensée néoplatonicienne en un art hermétique et occulte bien dans la veine de la Renaissance.
        .
        (sources : Giulio Camillo, Frances Yates « The Art of memory »)
        .
        Est-ce de cette « Art » revisité, que William Schaw, Maître des Travaux du Roi d’Ecosse Jacques VI, s’est emparé vers 1600, de cette technique introduite en Ecosse par Alexandre Dickson (disciple de Giordano Bruno), en référence au Temple de Salomon, devenu Temple emblématique de la Franc-maçonnerie, dont l’érudit, féru d’architecture, Jacques VI s’empara à son tour jusqu’à personnifier Salomon dans les « Cérémonies des masques » et dont on dira de lui qu’il fut « la représentation vivante des vertus de l’Architecte Salomon ».
        Est-ce en adaptant cet « Art » au Métier par le biais de l’architecture vitruvienne en vogue à cette époque après avoir été redécouvert au Moyen-Âge ?
        .
        David Stevenson dans « The origins of Freemasonery » (P 85) le pense.
        Il indique que William Schaw « est connu pour avoir voulu faire en 1599, des maçons formés dans l’art de la mémoire ; et que cet art au XVie siècle, avait développé des liens étroits avec l’hermétisme ».
        Il s’étonnera qu’il serait « extraordinaire » que « des influences hermétiques n’y soient pas présentes ».
        Il fait état des « Old Charges », « d’une tradition conservée selon laquelle Hermès avait joué un rôle majeur dans la préservation de la connaissance du métier de maçon et sa transmission à l’humanité après le déluge ».
        Il établit que « Tout homme éduqué de l’époque aurait une certaine connaissance de la tradition hermétique et reprendrait la référence à Hermès dans les Old Charges et serait donc susceptible de voir la maçonnerie comme un art hermétique lié à l’un des grands mouvements intellectuels de l’époque ».

        • 7
          Pierre Noël
          31 mai 2024 à 23h29 / Répondre

          Je n’ai pas cité Hans Tessin parce que je ne le connaissais pas.
          Quant à l’Art de Mémoire, je sais ce que les Anciens en disait et les érudits de la Renaissance. Je ne suis par contre convaincu par les suppositions de Stevenson lorsqu’il traite du Mason Word et voit dans les exigences de mémoire imposées aux maçons une application de ces techniques. L’hypothèse de Stevenson reste ce qu’elle est, une hypothèse intéressante mais « unproven ».

          • 8
            Etienne Hermant
            1 juin 2024 à 11h25 / Répondre

            Comme il est « unproven » de déterminer avec une totale certitude, comme avancé pourtant, qu’il n’y avait pas « d’enseignement ésotérique » au sein du Métier.

          • 10
            Etienne Hermant
            1 juin 2024 à 18h07 / Répondre

            William Schaw ne dit rien de cet « Art de la Mémoire », dans le texte original « art of memorie » (Article 13 des Statuts de 1599).
            .
            C’est cette même expression « art of memorie » que Giordano Bruno utilisera.
            Il publie en Angleterre deux textes en latin sur l’Art de la Mémoire, qui constituent la suite de ceux sur le même sujet qu’il avait déjà publié à Paris auparavant.
            Ces traités sur l’Art de la Mémoire sont intitulés « Explication des trente sceaux » et « Le sceau des sceaux, nouvelle religion », qui présente cet Art comme un Art hermétique.
            Des publications qui amèneront des polémiques en Angleterre.
            .
            Il fut défendu par cet Écossais vivant à Londres, Alexander Dickson (1558-1604), qui avait étudié à l’Université de St Andrews en Écosse.
            Se basant sur l’ouvrage de Bruno « Les ombres des idées », qui était paru en 1582, Dickson publia à son tour l’année suivante un traité intitulé « L’Ombre de la raison » où il présentait l’Art de la Mémoire dans un contexte tout aussi hermétique.
            .
            Comment expliquer qu’une même désignation très spécifique puisse rencontrer des interprétations différentes ?
            C’est un questionnement auquel je n’ai pas de réponse, je n’induis donc rien.
            .
            Certains ont émis l’hypothèse que cet « Art de la Mémoire » de Schaw pouvait correspondre à un « par cœur » des catéchismes, et dans le même temps décréter que des catéchismes maçonniques existaient à cette époque (en 1599) sans savoir, s’ils existaient, comment ils étaient structurés.
            .
            Mais est-ce bien cette terminologue « art of memorie » qui pourrait désigner ce « par cœur » ?
            Ici aussi on peut s’interroger.
            .
            N’est-ce pas plutôt cette « ancienne mémoire », « old memorie » qui apparaît dans l’Article 6 des Statuts qui pourrait y faire allusion ?
            On y lit que « le surveillant/diacre de la loge de Kilwinning doit choisir six maîtres des plus parfaits et habiles de mémoire pour juger de la qualification des maçons en art, métier, science et ancienne mémoire, car il en sera le responsable ».
            .
            Et-ce que cet « old memorie » ne fait pas plutôt référence à ce « Devoir » du Dumfries N° 4 qui stipule : « Item, qu’aucune loge ou groupe de maçons ne donne à quiconque le Royal secret soudainement, mais après grande délibération, d’abord qu’il apprenne ses questions par cœur, puis ses symboles, et ensuite faire comme la loge le juge convenable » ?
            .
            Cette suite d’interrogations nous amène, me semble-t-il, à ne pas figer le débat dans un pour ou contre.

  • 2
    Yonnel Ghernaouti
    30 mai 2024 à 8h34 / Répondre

    Merci mon cher Géplu pour la publication de ce très riche texte – comme toujours – de notre TCF Pierre qui ausculte l’histoire de la franc-maçonnerie en Écosse, mettant en lumière la présence et l’initiation de plusieurs gentlemen non-opératifs dans la loge d’Édimbourg, Mary’s Chapel, à partir de la fin du XVIe siècle.
    Très intéressant la datation de la première apparition du terme free mason en Écosse résulte d’une contraction de freeman mason, contrairement à l’Angleterre où il signifie free stone mason (maçon de franche pierre) ainsi que l’intégration des non-opératifs et les différences rituelles entre opératifs et non-opératifs. Des points clés nous permettant de mieux comprendre les dynamiques historiques et les évolutions de la franc-maçonnerie en Écosse et au-delà…

  • 1
    Jean Mabuse
    30 mai 2024 à 8h00 / Répondre

    Voilà qui précise la genèse de la franc-maçonnerie spéculative.
    En fait le mot de maçon évitait l’a pris en main des chantiers operatifs par les auto entrepreneurs de l’époque !
    Cela dit, l’organisation de la franc-maçonnerie en 3 grades symboliques étant finalement tardive, comment expliquer l’émergence et la genèse d’un système de 25 hauts grades connu aujourd’hui par le suivi des actions de Morin ? Ce système si élaboré semble constitué à une date très proches de la constitution en 3 grades des loges symboliques et de l’utilisation de la legende hiramique.

    • 41
      Pierre Noël
      9 juin 2024 à 18h34 / Répondre

      #1 : Je suis bien d’accord. Toutes ces considérations sur les trois degrés concernent les premières décennies du XVIII° siècle, dans le monde anglophone.
      Les grades « beyond the Craft » apparaissent dans les années 1730-1760, en Angleterre, en France et en Allemagne (jamais oublier l’Allemagne!). Les systèmes en 7, 25, 33 et 100 degrés viennent après, dans un climat bien différent des origines !

La rédaction de commentaires est réservée aux abonnés. Si vous souhaitez rédiger des commentaires, vous devez :

Déjà inscrit(e) ? Connectez-vous