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Réponse à 33
La traduction présentée ici est celle de Maurice Paillard que notre contradicteur acharné (il en fait décidément une profession de foi) a fait sienne dans une large diffusion sans jamais indiquer sa provenance, ça s’appelle du plagiat.
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Il faudra donc tenir compte des désirs personnels de mon interlocuteur pour estimer s’il s’agit ici de la « meilleure traduction » comme affirmé sans restriction aucune.
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Par ailleurs, il faudra que mon interlocuteur fasse un effort cette fois-ci et nous apporte la preuve que Daniel Ligou a « pompé » cette traduction tellement « excellente » dans son ouvrage :
« Anderson’s constitutions, (1723), texte anglais de l’édition de 1723, introduction, traduction et notes par Daniel Ligou, Paris, Lauzeray, « Scripta ac fontes Ordinis latomorum. Textes et sources de l’Ordre maçonnique », 1978. ».
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Il conviendrait donc de mettre côte à côte les deux traductions pour un constat fiable en évitant de donner des passages qui inévitablement peuvent être concomitants.
En un mot, faire preuve d’honnêteté intellectuelle.
33 – ce qui est bien, cher Hermant, c’est que chacun peut se faire une idée précise de qui est borné et qui est objectif.
En lisant les Constitutions 1723, dont ci-après le lien vers la meilleure traduction, tellement excellente que le cher D. Ligou la pompera, prétendra avoir « fait un gros travail de traduction » et apposera sa signature en bas de « son ouvrage ».
https://arbredor.com/ebooks/AncienneConfrerie.pdf
Réponse à 30
1/ Difficile de se tromper en affirmant qu’Adam « crée par la GADLU qui est Dieu » et sa descendance, (le tout repris dans les « Constitutions »), Moïse, Caïn et Abel, Tubal-Caïn, Seth « qui enseigna la Géométrie et la Maçonnerie à ses Descendants », Noé et ses fils, Sem, Cham et Japhet, Salomon ; sont des figures importantes de la Bible, et le Temple de Salomon emblématique du Premier Livre des Rois…
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Je n’épiloguerai pas sur ces rejets paroxystiques, mais ils ne peuvent occulter la réalité des « Constitutions » de 1723 qui, comme je l’ai sourcé, donnent et rappellent la primauté de ces prémices sur tout autre (voir mon intervention en 21).
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Çà ne signifie aucunement que les « Constitutions » minimisent les apports de l’Antiquité, tant s’en faut, il y a une juxtaposition de cultures dans les « Constitutions », ce que j’ai également précisé, mais la référence aux prémices est à plusieurs reprises affirmée dans ce contexte antique comme illustré en 21.
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2/ Nous n’avons toujours pas les preuves de l’affirmation selon laquelle « la GL de Londres et W. fût dirigée dès son origine et jusqu’aux environ de 1735/40, très majoritairement par des agnostiques et quelques athées notoires tel Martin Folkes. ».
Les preuves sont bien évidemment à apporter par celui qui affirme.
En toute logique cette affirmation a dû être précédée d’une analyse rigoureuse, qui, dès lors, est des plus aisées à reproduire.
Dans le cas contraire, cette affirmation sans preuves données est à écarter.
3/ De quoi parle-t-on ?
« De nombreux et gros Volumes seraient nécessaires pour contenir les multiples et splendides Exemples de la puissante Influence de la Maçonnerie depuis la Création, à toute Époque, et dans toute Nation, qui pourraient être recueillis dans les récits des Historiens et des Voyageurs […].
Il s’agit de « la Création » avec majuscule, à savoir depuis Adam, et non de « sa création ».
Tout est dit qui sait lire.
La Maçonnerie a été perpétrée et les Gots et les Musulmans devinrent « un peuple libre et ayant des Dispositions pour la Maçonnerie, ils se mirent bientôt à imiter Asiatiques, Grecs et Romain en organisant des Loges et en encourageant les Maçons » (partie « Histoire de la Grande-Bretagne ».)
« Asiatiques, Grecs et Romains » dont j’ai montré qu’ils avaient reçu l’Art Royal par l’intermédiaire d’Adam et de sa lignée.
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Pour information, les éléments que j’ai repris appartiennent à « l’Histoire » que j’ai appelée « première partie », elle n’englobe pas l’Histoire de Grande-Bretagne qui lui succède dont je n’ai rien tiré.
4/ La doxa suppose plusieurs définitions dont l’une est « L’ensemble des opinions reçues sans discussion, comme étant évidentes ».
Je laisse à chacun le soin de déterminer si on doit faire état de doxa en la circonstance, et d’autre part, peut-on exclure mon interlocuteur du véhicule d’une pareille doxa ?
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Est-ce que je véhiculerais « religieusement » moi-même une « doxa LNF », sans le savoir, pour peu qu’elle ait une existence ce qui reste encore à prouver ?
Ici aussi je laisse à chacun le soin de déterminer si j’ai apporté quelque chose au débat.
Il serait paradoxal que je laisse cet avis à mon seul interlocuteur dont l’objectivité n’est pas toujours des plus illustratives.
Réponse à 27
1/ Le commode « hors contexte » est utilisé ici pour discréditer une analyse alors que nous restons dans le champ contextuel historique, sans donc en sortir…
Je n’opère pas une signification personnelle de l’ensemble dont l’introduction à cette partie historique pose clairement les jalons : « Si l’ancienneté fixe les rangs entre les Sociétés, aucune de celles qui subsistent aujourd’hui ne peut disputer la préséance à la vénérable Confrérie des Francs-Maçons. Elle se forma dès la naissance du Monde et ses Ouvrages embellirent la terre avant le Déluge universel […] ».
Et de conclure : « C’est ce que je me propose d’établir dans cet Abrégé historique ».
La fin de cette partie historique se termine par : « Mais tout ce que nous en pouvons dire, c’est qu’aucun grands Maîtres n’égala Hiram Abif, et qu’ils demeurèrent autant en-dessous de lui, que leurs chefs d’œuvres étaient au-dessous de l’incomparable Temple de Salomon ».
Je ne dis rien d’autre…
2/ S’il suffisait d’écrire « ce sont les faits » pour que çà le soit sans la moindre démonstration, çà se saurait…
La seule manière d’agir en la circonstance sans totalement se décrédibiliser est de dresser objectivement une liste des Dirigeants de la GLL et W, et de son Collège, soit, afin de pouvoir démontrer que « la GL de Londres et W. fût dirigée dès son origine et jusqu’aux environ de 1735/40, très majoritairement par des agnostiques et quelques athées notoires tel Martin Folkes. »
Au passage il faudra préciser ce que représente, à cette époque, un « agnostique », terminologie donnée par un disciple de Darwin et qui ne fit son apparition qu’en 1869…
3/ Quant à cette « évidence » énoncée : « au moins jusqu’à 1735/40, le collège (puisqu’il faut être précis) dirigeant la GLDL & W est composé majoritairement d’hommes venant de la R.Society et pour la plupart parfaitement agnostiques quand ils ne sont pas totalement Athées », pour que cette « évidence » devienne réalité, il faudra également en apporter des preuves tangibles, sinon elle se transformera en une « évidence » qui ne restera que dans le champ de celui qu’il l’émet…
Réponse à 28.
Ce sujet a été débattu assez largement sur d’autres fils et de nombreuses contradictions sont apparues qui ont largement fissuré cette analyse (se référer à ces échanges sur Hiram.be).
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En revenant constamment sur les mêmes affirmations sans en changer d’un iota, on se donne une éternelle virginité en un processus de régénérations en cycle fermé, qui est bien loin de cet acte de contrition : « Sur certains points qui prêtent effectivement à discussion, j’admets parfaitement la controverse. ».
29 –
1/ « la vénérable Confrérie des Francs-Maçons. Elle se forma dès la naissance du Monde et ses Ouvrages embellirent la terre avant le Déluge universel »
Avant le Déluge universel … cad avant la bible ; oui … non ? Il me semble bien en tous cas.
2/ La liste des collèges de la GL Modern est connue ; tu feras, comme je l’ai fait, une recherche biographique sur ses membres, et ce sera à ton meilleurs profit, celui de la réalité.
3/ Je ne sais pas d’où tu tiens ton texte des Constits 1723, mais dans la version authentique la partie « historique » se termine ainsi :
« En résumé, de nombreux et gros Volumes seraient nécessaires pour contenir les multiples et splendides Exemples de la puissante Influence de la Maçonnerie depuis la Création, à toute Époque, et dans toute Nation, qui pourraient être recueillis dans les récits des Historiens et des Voyageurs : Mais particulièrement dans ces Parties du Monde avec lesquelles les Européens entretiennent des relations et font du commerce, de tels Restes d’anciennes, spacieuses, curieuses, et magnifiques Colonnades, ont été découverts par les Chercheurs, qui ne peuvent assez déplorer les Dévastations générales des Goths et des Musulmans ; nous devons en conclure, que nul Art ne reçut jamais autant d’encouragement que celui-ci; car vraiment aucun n’est aussi généralement utile à l’Humanité. »
Dévastations générales des Goths et des Musulmans : tu arrives à situer ce que ça signifie … ou pas ?
4/ Rien ne s’est jamais fissuré pour l’instant à propos de ce que j’écris en 28. En revanche, tout est savamment occulté de ce point de vue par la doxa LNF, ça c’est certain.
Enfin, ce qui est éventuellement valable pour moi, l’est encore plus certainement pour toi qui, à part reprendre religieusement ladite doxa, n’apporte rien au débat.
Réponse à 22.
1/ Il ne s’agit ni de « saucissonnage », ni « d’interprétations très libres et peu objectives », il s’agit d’occurrences, ce n’est pas du tout la même chose.
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Les « Constitutions » de 1723 montrent objectivement les relais que j’ai pointés et que j’ai reproduits tel quel.
Pour qui lit ces « Constitutions » (et on peut effectivement en conseiller une lecture participative), il pourra constater qu’il y a de constantes références aux prémices, à savoir les temps immémoriaux avec Adam et ses descendances jusqu’à l’implication du Temple de Salomon.
Ils constituent de constants rappels à l’origine judéo-chrétienne de l’Ordre.
2/ Je laisse le soin à mon pusillanime contradicteur de dresser la liste des Grand-Maîtres afin de démontrer, au-là d’affirmations autoproclamées, que « la GL de Londres et W. fût dirigée dès son origine et jusqu’aux environ de 1735/40, très majoritairement par des agnostiques et quelques athées notoires tel Martin Folkes. »
Il faudra également démontrer, autrement que par ces mêmes affirmations auto satisfaites, qu’il y ait eues dans cette période un « Agnosticisme vis à vis des Ecritures bibliques tel que cela me caractérise. »
3/ Pour que nous soyons « un jour d’accord », il faudrait qu’il y ait bien plus que des discours circulaires, des tautologies à répétition sous forme d’autosuggestion (comme ici), ou des commentaires agressifs radicaux qui varient selon l’interlocuteur et n’autorisent aucun échange, en lieu et place d’une thèse structurée qui permettrait à un argumentaire de s’installer durablement.
26 –
1/ Il s’agit de lire l’entièreté du texte de la partie « historique » de 1723, et non de sortir des phrases de leur contexte. Ce texte présente une cohérence d’ensemble qui est loin de ce que tu prétends ou de ce que tu comprends.
2/ Une GL, et la GLDL&W en particulier, n’est pas une autocratie, c’est un collège, elle n’est pas gouvernée par le seul GM. Je maintiens ce que je dit à propos de ses dirigeants, d’autant plus facilement que ce sont les faits.
3/ Je me suis déjà expliqué sur l’impossibilité d’écrire une thèse d’au moins les 250 pages nécessaires.
A la retraite j’écrirais un bouquin c’est sûr, les aveuglement, subjectivité et croyances au sujet des Moderns m’exaspère.
Sur certains points qui prêtent effectivement à discussion, j’admets parfaitement la controverse.
Sur l’évidence c’est fatiguant.
Exemple : au moins jusqu’à 1735/40, le collège (puisqu’il faut être précis) dirigeant la GLDL&W est composé majoritairement d’hommes venant de la R.Society et pour la plupart parfaitement agnostiques quand ils ne sont pas totalement Athées.
En substance et entre autre, comment imaginer que ces hommes aient pu prêter serment sur la bible et faire du principal de leurs travaux l’exégèse ou se référer à ses principes ? C’est incohérent.
Et si tu veux la synthèse de mon analyse : la Gl de Londres&W. est une émanation directe de la Royal Society visant à libérer les esprits du carcan biblique et de la grossière interprétation du néoplatonisme de la Renaissance et qui influença la philosophie de l’époque, pour revenir à sa réalité de l’antiquité tardive.
Je te prie de croire que j’ai des arguments.
On lira avec profit les Constitutions 1723 et l’on constatera le saucissonnage du texte ainsi que les interprétations très libres et peu objectives portées au commentaire 21.
On constatera également que notre cher frère E. Hermant admet, ou prend enfin conscience, que la GL de Londres et W. fût dirigée dès son origine et jusqu’aux environ de 1735/40, très majoritairement par des agnostiques et quelques athées notoires tel Martin Folkes. Agnosticisme vis à vis des Ecritures bibliques tel que cela me caractérise.
Cependant que cette marque se poursuit jusqu’à la toute fin de la GL par l’Union de 1813, comme en atteste notamment les éditions de 1756, 1767 et 1784 des toujours mêmes Constitutions au plus fort de l’antagonisme avec la GL des Antients, créée en 1751 pour cette raison et surement pas pour des questions d’ordre social en terme d’admission, cette toute dernière considération étant une croyance.
On progresse, l’espoir nait que nous serons un jour d’accord.
Est-ce qu’un néoplatonicien, voir un néopythagoricien, pouvait prétendre être Franc-maçon au sein de la Grande Loge de Londres et de Westminster dans les années 1717 ?
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Si on se réfère aux « Constitutions » de 1723, en son Art. III des « Obligations », il suffirait à un homme d’être « de bonne réputation, plein d’honneur et de droiture, né libre, d’un âge mûr et discret » d’être « ni Esclaves, ni femmes, ni sans morale ou vivant d’une manière scandaleuse », pour accéder à l’Ordre.
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L’Art. I table sur la sincérité, la modestie et l’honneur.
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« La saine Morale » fait état « de bons Sujets, inviolables dans leurs promesses, plus amateurs de la vertu que des récompenses ».
Ou encore : « Notre Société veut réunir tous les Hommes d’un esprit éclairé… » (« Discours préliminaires aux Obligations ») et vise le « Centre d’Union, le « Centre d’Harmonie ».
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A priori, si ces qualités se rencontrent chez un néoplatonicien ou un néopythagoricien, rien n’interdirait leur réception.
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Certains éléments présents dans les « Constitutions » pourraient, néanmoins, constituer, en toute liberté de conscience, un frein personnel à leur demande.
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Comment concilier, pour les plus radicaux d’entre eux, leurs philosophies avec ces passages des « Constitutions » où « Adam est créé par le GADLU qui est Dieu », avec cette continuité biblique dans ses descendants, dont Moïse qui présente Caïn et Abel « bâtissant des Autels au Seigneur et consacrant par ses ouvrages les prémices de cet Art illustre » où Noé dont il « serait aisé de prouver que jamais Ouvrage et Architecture ne fut plus géométrique » (« Histoire des Francs-maçons » Première partie).
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Bien entendu, ils pourront, en poursuivant leur lecture, puiser dans l’Antiquité les apports des Chaldéens, des Anciens égyptiens, même si la Géométrie évoquée ici ne servait « après l’écoulement des eaux du Nil » qu’à mesurer « la portion de terre en superficie » afin de délimiter les portions dévolues à chacun, sans référence à la Géométrie Pythagoricienne.
Par contre, ils pourront se réjouir que « Pythagore, Euclide, Ptolémée et Philadelphe, le bâtisseur du Phare d’Alexandrie » porteront le nom de « Maçon » et que Pythagore prit ses enseignements en Egypte, mais aussi, et ça leur plairait moins, « parmi les Savants d’entre les juifs », et qu’il trouvera par ces biais « la quarante septième proposition du premier livre d’Euclide » avant de fonder « plusieurs Loges en Grèce ».
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Bien sûr, ils seront sensibles à la Grèce antique, même si les « Constitutions » précisent que l’Art Royal « avait été porté en Grèce après la dispersion des peuples par JAVAN, l’un des enfants de Japhet… », Japhet dont on sait qu’il était le fils ainé de Noé (« Histoire des Francs-maçons » Première partie).
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Bien sûr, l’Italie aura toute leur attention, avec leur « belle architecture » couronnée par les « Cinq Ordres d’Architecture » reliés à leurs Temples, même si ces Temples « n’approchaient pas en Architecture le savoir et la dextérité des Israélites lorsque le Grand Roi Salomon était Grand Maître de la Loge à Jérusalem, que le saint Roi Hiram l’était à Tyr et que le fameux Hiram Abif, qui était inspiré, était le Maître du Travail. En un mot la Maçonnerie était alors sous la conduite et la direction immédiate du Ciel… », faisant état du « Temple du vrai Dieu », « le parfait modèle sur lequel les voyageurs corrigèrent leur architecture, lorsqu’ils furent de retour dans leur Patrie » (« Histoire des Francs-maçons » Première partie).
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Bien sûr, ils auront le loisir de se référer aux Mystères antiques, avec les « Fêtes de Cérès à Eleusis, d’Isis en Egypte, de Minerve à Athènes, d’Uranie chez les Phéniciens et de Diane en Scythe, qui avaient des rapports au nôtre », même si les « Constitutions » y voient « plusieurs vestiges de l’ancienne religion de Noé et des Patriarches » (« Discours préliminaires aux Obligations »).
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Ils se satisferont qu’il fut fait de l’empereur Auguste, le fondateur de l’Empire romain, le « grand-maître de la loge de Rome » et que les « Romains possédaient à fond la Géométrie et les justes proportions de la Franche-Maçonnerie », que la ville de Londres fut reconstruite après l’incendie de 1666 « à la manière romaine » (Bourse de Londres, Palais Royal de White House, Cathédrale St Paul), tout en ajoutant que cette Architecture fut enseignée « par les anciens Francs-maçons venus de Jérusalem, ou bien par ceux qui en avaient fréquentés les Loges régulières pendant que le Temple y subsistait encore » (« Histoire des Francs-Maçons »).
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Mais s’ils avaient voulu accéder à cette maçonnerie, ils pouvaient surtout tabler, au-delà d’une lecture littérale des « Constitutions », sur le protestantisme latitudinaire anglican empreint de tolérance, sur une sociabilité désirée aux accents prophétiques des Lumières, qui ne voyaient pas d’inconvénient à recueillir dans les rangs de la maçonnerie aussi bien des déistes que des libertins notoires comme le duc de Wharton élu Grand Maître en 1722, ou encore des athées, tels Charles Lennox, 2ème duc de Richmond, installé Grand Maître le 24 juin 1724, ainsi que le Député Grand Maître Martin Folkes, et Lord Pembrok, sans parler du Grand-Maître Montagu.
« Est-ce qu’un néoplatonicien, voire un néopythagoricien, pouvait prétendre être Franc-maçon au sein de la Grande Loge de Londres et de Westminster dans les années 1717 ? » (#21).
La réponse paraît évidente. L’un et l’autre acceptaient un Dieu indéfini et illimité (même si certains des disciples de Pythagore vénéraient leur maître comme une incarnation d’Apollon (Jamblique, Vie de Pythagore, 135).
Ni l’un ni l’autre n’auraient été exclus de l’Ordre, ni de la GL de L&W en 1725 ni de la GLUA d’aujourd’hui.
23 – De la GL de L&W, il aurait même était très apprécier.
De la GLUA, cela reste à vérifier.
Basic Principles 1929 :
Point n°2 : Que la croyance en le Grand Architecte de l’Univers et en sa volonté révélée soient une condition essentielle de l’admission des membres.
« et en sa volonté révélée » notion purement biblique et notoirement inverse à tout principe de la Philosophie grecque.
Lire Aristote et Jamblique : Protreptique
Erratum : il aurait même ETE très apprécié
Les Egyptiens puis les Philosophes de l’antiquité ne croyaient rien, ils démontraient.
Les Juifs ne croient qu’en eux , pour le reste ils partent de postulats et supposent.
La croyance est une création du nazaréen égocentrique.
La confrérie décrite par John Samber rappelle celle des rosicruciens et la légende de Rosenkreuz, mais elle a aussi plus d’un point commun avec celle des pythagoriciens (décrite par Jamblique – « Vie de Pythagore » – et par Diogène Laërce), communauté d’adeptes partageant un même mode de vie et la même aspiration à la « perfection », divisés en plusieurs groupes selon leur degré d’avancement (les auditeurs ou « acousmatiques » et les « mathématiciens » selon l’abstraction de leurs « connaissances » vraies ou imaginaires), les débutants n’entendant la leçon du maître qu’au travers d’un voile (celui même qu’évoque Samber quand ils parlent des « moins avancés » dans la science!). Comme les rosicruciens de celui-ci, ils croyaient découvrir les secrets de la nature et de l’univers par l’étude des nombres, l’harmonie et les proportions. Les deux étaient de même profondément religieux et assurés d’un monde Meta ta Phusika. Les rosicruciens étaient « chrétiens », les pythagoriciens (six siècles A.C.) ne l’étaient pas. Ils croyaient non pas à la vie éternelle des premiers mais à la métempsycose (dont la conséquence logique était le végétarisme strict) que leur maître avait « découverte » lors de ses pérégrinations en Chaldée et en Egypte. La forme change, mais le fond est le même. Le sceptique n’y verra qu’illusions d’un autre temps.
Très intéressant.
Bernard Nieuwentyt (1654-1718), philosophe et mathématicien Hollandais, écrivit “Het regt gebruik der werelt beschouwingn, ter overtuiginge van ongodisten en ongelovigen » en 1715. Cet ouvrage fut traduit en anglais” (The religious philosopher, or the right use of contemplating the works of the Creator”) par John Chamberlayn (qui avait étudié à l’université de Leyden) en 1718. La traduction eut trois éditions (publiées chez l’éditeur John Senex, celui des Constitutions d’Anderson en 1723. La troisième édition contient une lettre de Désaguliers adressée au traducteur.
“Chamberlayne, John, 1666-1723: The religious philosopher, or, The right use of contemplating the works of the Creator : I. In the wonderful structure of animal bodies, and … man, II. In the … formation of the elements, and their various effects upon animal and vegetable bodies, and, III. In the … structure of the heavens, with all its furniture : designed for the conviction of atheists and infidels / by that learned mathematician, Dr. Nieuwentyt. Translated from the original, by John Chamberlayne … To which is prefix’d, a letter to the translator, by the Reverend J.T. Desaguliers … Adorn’d with cuts. (1720-1721). London: Printed for J. Senex and W. Taylor. “
Dans cette lettre, Desaguliers félicite Chamberlayn d’avoir traduit le « Religious Philosopher » en anglais et l’auteur de l’avoir écrit en néerlandais, « langue utilisée par maints athées et libre-penseur ». Il termine par une remarque curieuse, saluant l’omission par le traducteur d’arguments (tirés de la philosophie moderne) hostiles à la religion révélée car, « trop faibles ou trop légers », ils auraient pu être utilisés par les contempteurs de la religion pour la dénigrer et faire triompher leur cause.
Je ne suis pas convaincu que les Psaumes (ou tout autre texte biblique) furent pour ces auteurs une source majeure d’inspiration.
Votre thèse est très intéressante au point de vue théorique mais j’ignore si d’un point de vue pratique Samber s’est bien renseigné en lisant les publications de la Royal society. Ce qui me pousse à m’interroger est que, d’un point de vue statistique, il est tout aussi probable que Samber puisa son information sur la mouche dans une publication qui répondait directement à ses préoccupations personnelles relatives à la religion de la nature (qui est précisément l’un de ses points de vue dans sa préface à Long livers) : celle du Religious philosopher du néerlandais Bernard Nieuwentyt (1654-1718). En effet le tome II de ce titre traduit en anglais (London, 1719) contient des aperçus sur la structure de la mouche (Contemplation XXII, section XL) et sur les yeux de la mouche (ibidem, section XLI) où l’auteur mentionne d’ailleurs plusieurs fois les travaux de son compatriote Leeuwenhoek (le volume I de la traduction anglaise de cet ouvrage de Nieuwentyt était paru à Londres en 1718 précédé de la fameuse lettre de Desaguliers). J’aurais donc actuellement plutôt tendance à penser que Samber s’inspira de Nieuwentyt lorsqu’il parla de la mouche.
« Une mouche est autant objet d’admiration pour le plus sagace des philosophes que l’homme fier et hautain, qui se prétend rationnel mais fait un si mauvais usage de sa raison, qui se veut seigneur de la Création mais, tel un véritable tyran, en dévore le tiers pour entretenir son orgueil. Ce petit insecte négligeable a les mêmes organes tout aussi proportionnés, son œil à une choroïde, une rétine et une humeur vitrée ; son corps (P. VIII) a ses vaisseaux, son sang et sa lymphe tout comme nous. »
Quand Samber (Eugenius Philathes) écrivait ces lignes, il ne pensait qu’accessoirement à la bible et au royal psalmiste ! La microbiologie (dont ni les rédacteurs de la bible ne connaissaient rien, surtout pas l’existence) venait d’être découverte par un observateur de génie. Ces lignes n’auraient pu être écrites avant lui.
Anton Van LEEUWENHOEK (né et mort à Delft, 1632-1723), drapier et mercier de profession, inventa ou plutôt perfectionna le microscope, obtenant un grossissement de 50 à 300 fois. De 1658 à sa mort, il multiplia les observations sur les protozoaires, la présence de bactéries dans le tartre dentaire humain, la levure de bière, l’anatomie des insectes (puces, mites, fourmis), l’œil des invertébrés, la striation du muscle squelettique, la description des spermatozoïdes et celle des cellules sanguines …
Il décrivit ses observations, de 1673 à sa mort en 1723, dans plus de 350 lettres adressées à la Royal Society (célèbre parmi les francs-maçons grâce à Bauer) à Londres. Le retentissement en fut considérable ! L’honorable société après quelques réticences (réserve bien British concernant un bloody foreigner ne parlant ni anglais ni latin, seulement le hollandais), l’élut membre en 1680 (il n’avait rien demandé et n’alla jamais à Londres !) Ses lettres furent régulièrement publiées dans les « Philosophical Transactions of the Royal Society », périodique fondé en 1665.
« Eugenius Philalethes » qui signait F.R.S. ne pouvait évidemment les ignorer.
Le succès en fut tout aussi considérable dans le public cultivé de Londres. Ces observations furent discutées dans les loges « moderns » de la métropole, notamment en juin 1734 (onze ans après la mort de AVL) devant la loge se réunissant à l’Old King’s Arms tavern (Trevort Stewart, Prestonian lecture 2004).
C’est d’elles et non des Psaumes que viennent ces lignes.
Dans la mesure où Samber reprenait la pensée du Ps. 8 au point de citer le verset 9 sous la forme “O Lord our God, how wonderful is thy name in all th earth”, et de reprendre le « what is man » du verset 4 sous la forme « what are we », de même on peut penser que chez Sambers l’homme qui dévore le tiers de la création renvoyait au Ps. 8,6-7 qui parle de la domination de l’homme sur les moutons et sur les bœufs (qu’il mange).
Méchanceté de l’homme ? On ne peut généraliser : Samber parle de « good men » ; « this should learn us… not to pass sentence on the states of men, for that may be a vessel of grace and election, which we may fancy to be a vessel of wrath and reprobation” ; “the wise men of the earth”.
Cruauté du prêtre en général ? Non : plutôt critique de ceux des prêtres qui étaient cruels (p. XLI) ; et critique du clergé catholique romain (p. XXXIX).
Anticléricalisme ? Non : éloge des évêques comme trésoriers (p. XXXVIII) ; « être respectueux de tous les hommes d’Eglise, spécialement de ceux de l’Eglise établie », c’est-à-dire anglicane, et « ne pas être complices de ceux qui bouffent du curé » (p. XLIV).
(To the chief Musician upon Gittith, A Psalm of David.) O LORD our Lord, how excellent is thy name in all the earth! who hast set thy glory above the heavens.
2 Out of the mouth of babes and sucklings hast thou ordained strength because of thine enemies, that thou mightest still the enemy and the avenger.
3 When I consider thy heavens, the work of thy fingers, the moon and the stars, which thou hast ordained;
4 What is man, that thou art mindful of him? and the son of man, that thou visitest him?
5 For thou hast made him a little lower than the angels, and hast crowned him with glory and honour.
6 Thou madest him to have dominion over the works of thy hands; thou hast put all things under his feet:
7 All sheep and oxen, yea, and the beasts of the field;
8 The fowl of the air, and the fish of the sea, and whatsoever passeth through the paths of the seas.
9 O LORD our Lord, how excellent is thy name in all the earth!
Et bien, non ! Samber, comme les hommes de son temps, étaient nourris de culture biblique qui était leur référence. Mais le texte en question n’est pas un copier-coller du psaume 8, même s’il est évident que l’auteur le connaissait.
la phrase qui nous touche le plus (« l’homme fier et hautain qui se prétend rationnel mais fait un si mauvais usage de sa raison, qui se veut seigneur de la Création mais, en véritable tyran, en dévore le tiers pour entretenir son orgueil. ») ne se trouve pas dans le psaume 8.
Samber, ou un autre auteur, n’a pas pour la bible, le respect littéral d’un de ses ministres. Au contraire, son texte n’est qu’une accusation féroce et une condamnation sans appel de son contenu qui rappelle sans cesse la méchanceté innée de l’homme, la cruauté du prêtre, la rapacité du roi, l’insensibilité du courtisan. Etre plus anticlérical est difficile.
Ce texte des pages VII et VIII de la préface de Long livers était un résumé et un commentaire du Psaume 8 (le psalmiste est mentionné page VIII) qui décrivait l’échelle des êtres allant des animaux puis aux humains adultes et à leurs enfants puis aux cieux et enfin au Créateur, échelle dans laquelle chaque degré intermédiaire se trouve assujetti aux degrés supérieurs tout en assujettissant les degrés inférieurs. Ce Ps. 8 était dans l’Ecriture un des rares exemples de religion de la nature (principe d’ailleurs énoncé deux fois par Samber dans sa préface, notamment ici, les trois règnes du monde « révélant une divine origine ») : le Psalmiste cherchait à signifier que si l’homme exerce sa toute-puissance sur les animaux, il n’est que petitesse et faiblesse par rapport aux degrés de la Création qui le dépassent (Samber écrit : « what are we… etc. »). Mais le texte de Samber ne reprend pas que le thème général de la religion de la nature : il reprend aussi un autre thème plus précis qui l’explicite, l’idée que l’essence géométrique des créatures dénote l’existence d’un Créateur Géomètre (mentions des « proportions » de la mouche, du « compas » de l’Architecte, du « point » et de la « circonférence ») que les auteurs chrétiens comme Kepler traitèrent avec raison en lien avec le verset de Sag. 11,20 sur la création de tout avec nombres, poids et mesures, 3 notions qu’on retrouve dans le texte de Samber. Nombres : « infinie variété », « mondes infinis ». Poids : « balance », « weighs ». Mesures : « compas ». La notion d’un Dieu Géomètre avait aussi été utilisée par John Milton dans son Paradis perdu VII (1667-74) et par Leibniz (+ 1716). Ce texte de Samber n’était donc pas original au sens où il aurait innové (en fait il ne faisait qu’emprunter à la tradition) mais il était original par sa compréhension personnelle exacte et profonde de cette tradition.
Laissant de côté les controverses théologiques ou scolastiques, le texte du rédacteur de la préface de « Long Livers », qu’il s’agisse de Sambers ou d’un autre, ne devrait pas laisser indifférent :
« Cette Terre que nous habitons est une structure merveilleuse avec sa variété de végétaux, d’animaux et de minéraux, tous d’origine divine. Une mouche est autant objet d’admiration pour le plus sagace des philosophes que l’homme fier et hautain qui se prétend rationnel mais fait un si mauvais usage de sa raison, qui se veut seigneur de la Création mais, en véritable tyran, en dévore le tiers pour entretenir son orgueil. Ce petit insecte négligeable a les mêmes organes tout aussi proportionnés, son œil à une choroïde, une rétine et une humeur vitrée ; son corps (P. VIII) a ses vaisseaux, son sang et sa lymphe tout comme nous…
Las, mes frères, que sommes-nous sur ce globe minuscule recouvert par la voûte céleste, voile déployé par le Sublime Architecte des Mondes, rideau qu’il a orné d’étoiles sans nombre et dont il a circonscrit le grand TOUT par les branches d’un immortel compas ? Il est lui-même le centre de toutes choses, celui d’un cercle qui ne connaît pas de circonférence. »
Qu’on croie ou qu’on se fiche d’un « Sublime Architecte des Mondes », la description de l’homme telle que pouvait la faire un auteur du XVIII° siècle ne peut que surprendre nos contemporains.
Quant à l’image de l’architecte, elle annonce la gravure bien connue de W. Blake.
Négrier écrit : « Le philosophe Pierre Bayle a répondu à votre question … ».
Je ne pose aucune question, n’éprouvant pour ces problèmes qu’une indifférence profonde.
Le philosophe Pierre Bayle a répondu à votre question en parlant abondamment dans son oeuvre des athées théoriques qui sont vertueux (les athées pratiques par nature sont immoraux), signe qu’on peut respecter dans son comportement la loi naturelle (éthique universelle) sans référence à un dieu quelconque, ce qui en dernier ressort pose quand même la nature exacte de ce dieu auquel on se réfère. L’athéisme envisagé par Bayle était la négation des représentations de son temps d’un dieu créateur du monde au sens littéral physicien (athéisme critique fort admissible). Depuis on a encore évolué et la notion de création divine du monde peut recevoir des réponses rationnellement satisfaisantes comme celles fournies par Spinoza (dieu = nature naturante), par Kant (dieu = idéal moral et partant postulat nécessaire de la raison pratique), par Heidegger (dieu = acte d’Etre au sens d’actualisation mondaine des potentialités mondaines, thème au reste évoqué par Guénon), ou encore par l’exégèse symbolique et philosophique de la Bible (Gen. 1-2 n’est pas un récit de création du monde physique mais un traité portant sur les trois vertus théologales dans lesquelles l’Esprit et l’Etre ne désignent pas autre chose que des phénomènes mondains de nature historique, évènementielle, et dont la rationalité est intelligible à la lumière de l’expérience de la vie). Dans ces différents cas on est loin des élucubrations naïves des théologiens et des illusoires croyances populaires qui n’ont fait qu’abîmer la vie intellectuelle.
L’article I du malheureux pasteur tend, hélas, à devenir le point Godwin de toute discussion maçonnique.
Et pourtant ? L’article I d’Anderson n’est, ni condition d’admission ni motif de rejet de la Fraternité (les conditions d’admission sont décrites précisément dans les articles III et IV: être né libre, d’âge mûr, ni femme ni invalide, ni immoral ni scandaleux). Il s’adresse aux membres déjà reçus dans la Fraternité et, lu attentivement, il n’est qu’un constat. “Un maçon (membre de la fraternité) doit respecter la loi morale, cette religion dont tous conviennent. S’il comprend bien l’art (s’ll comprend ce qu’il fait !), il ne sera jamais ni athée ni libertin”. D’où le constat inverse : s’il ne comprend pas, il peut être n’importe quoi (et inversement, s’il est toutes ces choses, athée ou pire, c’est la preuve qu’il ne comprend pas). L’article I n’interdit pas d’être athée ou libertin au maçon “‘qui n’a rien compris” (expression fréquente dans la bouche des maçons d’aujourd’hui, allant jusqu’au malséant “stupide” !). Mais ce raisonnement a un hic ! La loi morale (naturelle) est-elle compatible avec l’athéisme, qu’il soit pratique ou théorique ? N’implique-t-elle pas en toute logique un principe, non autrement défini mais non-humain ? Si tel est le cas, l’interdiction n’est pas dans la formule bien connue (centrée sur la « stupidité » d’ailleurs), mais dans le spectre de la Loi naturelle. La réponse est du ressort de chacun (la “liberté de conscience” ne sert que si l’on s’en sert, notamment pour faire des choix).
La formulation ambiguë de notre pasteur est-elle autre chose que l’expression de son désir profond : que tous soient comme lui, chrétien trinitaire, presbytérien et antipapiste ? Je ne sais pas mais si tel fut le cas, cela resta voeu pieux. Les franc-maçons londoniens de 1720 étaient plutôt déistes (comme Newton qui n’était pas maçon), athées (comme Folkes, Montagu ou Richmond) ou libertins (dans tous les sens du mot, comme Wharton qui mourut en odeur de sainteté), comme beaucoup de nos contemporains, indifférents aux problèmes de transcendance, de l’au-delà et d’une vie après la mort.
Ce n’est pas tant « l’au-delà » ou vie ou pas après la mort qui importe, ce qui importe prioritairement c’est de comprendre le phénomène « création » (ou pas d’ailleurs), l’esprit, la matière, sont-ils distincts ou en symbiose dans le phénomène « création », ce phénomène n’est-il pas plutôt une « manifestation » et dans ce cas de quoi ?
Voilà un ensemble de questions assez fondamentale dont l’approche hors de toute fantasmagorie aiderait et serait même nécessaire à la compréhension de l’Univers d’après Etienne Klein et nombre de ses collègues scientifiques.
Ceci, à mon sens, est d’autant plus important qu’il nous faut trouver des solutions de développement quasi du domaine du miracle pour ne pas (re?)tomber dans un (le) chaos climatique, économique, sa conséquence, et donc absolument systémique pour l’espèce humaine.
Autant j’ai toujours eu du mal à comprendre exactement de quoi les prophètes du monothéisme voulaient sauver l’humanité, autant aujourd’hui c’est très concret puisqu’il en va de notre survie.
L’institution « franc-maçonnerie » serait bien inspirer de se consacrer à la réflexion sur les solutions à apporter pour changer notre modèle de développement et cela plutôt d’un point de vue principiel.
Ceci aurait en plus la vertu de l’obliger à une approche « originale », mais débarrassée de toute « irréalité » de manière à conserver une très nécessaire crédibilité pour être utile à nos gouvernements, nos scientifiques et nos ingénieurs.
Les maçons de 1717 s’étaient donnés pour objectif de changer la Société et les mentalités. Ils y sont parvenus ! Le monde occidental vie en démocratie et la Science est respectée.
Nous devons aujourd’hui terminer le travail en trouvant le moyen d’acquérir une sorte d’éternité pour notre espèce, seulement restreinte par l’évolution physique des astres qui nous gouvernent (parce que cela, clairement, on y peut et n’y pourra jamais rien) et non par l’épuisement ultra précoce de notre environnement.
Les perspectives des Anciens devoirs et de Samber sur les 7 arts libéraux n’étaient pas du tout les mêmes. Si les A.D. insistèrent sur la géométrie, ce n’est pas seulement parce que cette science jouait un rôle éminent dans l’art d’architecture et dans la technique de maçonnerie, c’est aussi parce qu’ils la présentèrent comme une figure du droit de propriété (le Cooke rapportait en 1410 le propos d’Hérodote sur les inondations du Nil conçues comme origine égyptienne de la géométrie) et comme une figure du droit du commerce (propos du Dowland de 1500 sur le rôle de la géométrie dans les poids et mesures utilisés dans le commerce), la présentation de la géométrie comme une double figure du droit dans les A.D. convenant parfaitement à la nature juridique de leur contenu qui énumérait les devoirs moraux et professionnels des maçons. Quant à Samber, s’il insista sur l’astronomie, c’était parce qu’il s’intéressait particulièrement à trois choses : 1 : la religion de la nature illustrée par le Psaume 8 dont il cite le verset 2 page VII avant de résumer les autres versets page VIII aux lignes 4 à 9 ; 2 : le rôle de la symbolique cosmique dans la Bible (Moïse qualifié avec raison de « grand astronome » en raison de la symbolique cosmique du tabernacle de l’exode, du cromlech zodiacal d’Ex. 24,4, du sanctuaire du mont ‘Eval dont les deux stèles du Décalogue représentaient les 2 solstices, du rite de la pâque juive célébrée le 14 du premier mois lunaire, et du pectoral du grand-prêtre qui représentait le zodiaque ; 3 : le rôle de la symbolique cosmique dans la culture alchimique (voir à la fin de sa préface le rôle de la sphère céleste avec les révolutions de ses 7 astres traditionnels – la terre + les 6 autres – dans le contexte de la description de la pierre philosophale).
La fonction et la hiérarchie des Arts Libéraux diffèrent sensiblement chez Samber et dans les « Anciennes Constitutions » des Francs-Maçons.
Dans celles-ci, la maçonnerie, art servile, est identifiée à la Géométrie ou Architecture, art libéral à la base de tous les autres.
“There be seaven Libreall Sciences of the which this Noble Science of Masons is one… The fifth is Geomitrie that teacheth a man to Mett and Measure of Earth and of all things of the which this Science is called by Master Euclides Geomititrie and by Vitruvus Architecture…. The seaven Liberal Sciences of which all be founded by one that is Geomitrie “ (Antiquity MS. 1686, in Hughan, 1872)
Chez Samber, l’astronomie est la plus sublime parce qu’elle révèle les gloires du Très-Haut
“No one is worthy to be of you that does not know one or more of the Liberal Arts which depend on each other; Musick, Harmony and Proportion run throu’all ; but the grandest and most sublime of all is Astronomy (which) has so amply displayed the Glories of the Most High.” (Long Livers, 1722, p. vii).
J’ajouterai que pour Samber, Loi divine et Loi naturelle sont une seule et même chose, réaffirmée par la Loi de Grâce (et je ne confonds par « profession de foi » et réalité objective !)
Le Livre M (“The book of Masony triumphant”) fut publié à Newcastle-upon-Tyne par William Smith en 1736. C’était, dit Anderson, une publication pirate de ses propres Constitutions. Vrai ou faux ? Je ne m’avancerai pas. En tout cas le Pocket Companion de 1734 du même Smith était un plagiat d’Anderson, qui n’avait d’autre raison que le besoin d’un manuel par une fraternité en plein essor. Il contient des allusions au « Long Livers », suffisantes pour affirmer que l’auteur avait lu la Dédicace.
Le livre M contient, outre une réédition fidèle des Constitutions d’Anderson (y compris les Règlements de Payne et les chansons finales), sept « conférences » (« Lectures), la première sur l’histoire de la franc-maçonnerie, inspirée d’Anderson, mais remarquable surtout par son « oubli » de la dynastie déchue (les Stuarts). La 4° conférence (prononcée le 8 mars 1735/36 lors de la constitution d’une nouvelle loge (« moderne ») à Gateshead) est une autre de ces paraphrases bibliques bien dans l’air du temps, remarquable cependant par la présence des « vieux » vers, toujours répétés aujourd’hui (« When Sanballat Jerusalem distress’d …. ») lors de la réception au grade le plus prestigieux de la maçonnerie anglaise (ou plutôt écossaise).
Cette quatrième conférence, dans son épilogue, condamne avec force les dissensions entre les hommes provenant de querelles de parti et des oppositions religieuses. La Maçonnerie doit être le véritable centre d’unité où touts ces oppositions qui ne sont rien d’autres que des questions de goût ou de choix personnel (tous purement subjectifs et sans substrat réel) doivent être surmontées.
La comparaison de la pensée de Samber avec celles d’Anderson et de Désaguliers nécessite de la méthode. Ce point a échappé jusqu’aujourd’hui à la plupart des interprètes de la culture maçonnique, qui sont en l’occurrence des historiens. Le fait historique (documenté) qu’Anderson et Désaguliers rédigèrent des parties des Constitutions (Anderson rédigea l’histoire de l’architecture dans le texte de 1723 et l’ensemble des Constitutions de 1738 ; Desaguliers rédigea les « Devoirs » de 1723), joint à une interprétation fausse du sens de l’article I des « Devoirs » de 1723 (cependant correctement compris par David Stevenson et par Alain Bernheim), a conduit la majorité des historiens à penser qu’Anderson et Desaguliers avaient été les concepteurs de ces Constitutions et que celles-ci reflétaient leur pensée. Or rien n’est plus faux. L’étude comparée des textes religieux d’Anderson et de Desaguliers (sa lettre à Chamberlayne de 1718 sur la religion de la nature conçue comme antidote à l’athéisme théorique) montre au contraire que, si les deux Constitutions furent bien rédigées entre autres par ces deux hommes, elles ne furent en aucun cas conçues, c’est-à-dire pensées par eux et qu’elles ne reflétaient donc pas leur pensée mais au contraire celle, rationaliste et pragmatique, des décideurs de l’obédience parmi lesquels il faut mentionner en premier lieu les grands-maîtres et les rationalistes de leur entourage qui horripilaient le très croyant anglican Stukeley. Anderson et Desaguliers ne furent que d’humbles plumes au service de cerveaux d’autres, comme tend à le confirmer le fait que les Constitutions de 1723 durent être « approuvées » par plus de 70 personnes. Quant à la pensée de Samber dans Long livers, elle contient deux types de thèmes : d’une part les thèmes communs à la pensée de la Grande loge de Londres (intérêt pour les arts libéraux ; dépassement de tout esprit de parti politique ou religieux ; référence à la loi naturelle), et d’autre part des thèmes étrangers à cette obédience (goût pour l’alchimie totalement absent des textes maçonniques jusqu’en 1751 sauf cas de canular et autres cas assimilés ; reconnaissance de la religion de la nature qui sera étrangère à l’obédience mais non à deux de ses membres : Desaguliers en 1718, et William Smith en 1735-36, source de la tradition des Pocket companion qui reprendra fidèlement ce thème ; adoption enfin de la théologie paulinienne de l’histoire selon laquelle la chute initiale de l’humanité dans le péché, rapportée en Gen. 3, aurait été finalement surmontée par le rédempteur Jésus de Nazareth). Rappelons à ce sujet qu’en Gen. 3 la chute était un mythe symbolique ne relevant pas de l’histoire diachronique mais de la philosophie biblique qui parlait d’un acte et d’un état caractérisant tout être humain en sa nature (naissance) telle qu’elle fut toujours et est encore aujourd’hui, et que cette chute de Gen. 3 ne détermina en rien l’histoire subséquente de l’humanité puisqu’elle ne faisait qu’opérer un retour à l’état initial décrit en Gen. 1,1-2 où l’état « vide » (intellectuellement) et « informe » (moralement) de l’humanité (chaos) précède sa recréation intellectuelle et morale décrite sous la forme d’une cosmogonie, Gen. 1,2-2,3 s’avérant être une description des étapes de chacune des trois vertus théologales. La théologie paulinienne de l’histoire, qui se fondait sur une interprétation fausse (historicisante) de Gen. 3, était donc une grotesque erreur qui fut naïvement et sottement reprise par Augustin d’Hippone puis par la majorité des théologiens mais aussi par des maçons manquant de discernement comme Samber mais aussi Martinès de Pasqually et ses nombreux suiveurs qui créeront le RER sans se rendre compte du caractère fallacieux de la théologie paulinienne de l’histoire, la chute de Gen. 3 n’étant qu’un retour à l’état de Gen. 1,1-2, et Jésus de Nazareth n’étant pas le rédempteur unique de l’humanité mais seulement un des innombrables rédempteurs dont l’œuvre se réduit à proposer des moyens dont les potentialités ne peuvent être actualisées que par les personnes capables.
Il semble qu’a été (re)mise en oeuvre la Maçonnerie sous forme obédientielle dans le but d’éviter que ne s’installe durablement l’athéisme galopant dans l’Europe intellectuelle et nobiliaire post-Spinoza, de le combattre en montrant qu’il n’est qu’une réaction au dogme et non une théorie objective, ni solide parce que laissant un certain nombre de questions en suspend sans possibilité d’intuition puisqu’il s’appuie sur le néant, point de départ et d’arrivée, niant de fait la notion d’infini, se privant ainsi d’un champ de réflexion.
Le rituel maçonnique n’a pour seul principe un Principe initial, il ne le définit aucunement, tout juste le nomme-t-il Dieu par convenance et lui prête comme seule propriété d’être la Source.
Sa liturgie, par son caractère exclusivement symbolique, ne vise qu’à faire naitre une extrême rigueur d’esprit de manière à se mettre en capacité de réflexion,
cette réflexion nourrit des principes maçonniques mène à douter du hasard.
C’est le sens du texte des Constitutions à propos de l’athéisme, il n’est rien exigé du récipiendaire, mais on l’informe qu’une bonne compréhension de l’Art le mènera à abandonner, ou fortement douter des philosophies qui prétendent d’une absence de source.
Je suis étonné par l’aveuglement pour ne pas dire la stupidité de certains Docteurs de l’université (Révauger, Beaurepaire, Dachez) qui ne voient pas que l’article I des « Devoirs » de 1723 n’obligeait en rien les maçons à comprendre correctement l’Art (c’est-à-dire la symbolique de l’architecture sacrée et celle du rite du Mot de maçon) et les autorisait donc à être des athées théoriques ou des libertins (déistes, sceptiques et épicuriens).
La rigueur, c’est aussi d’informer le lecteur quand on pompe servilement les idées et textes d’autres auteurs.
Willian, tu es un sophiste maitre en rhétorique.
Tu devrais lire Platon à ce sujet et comprendrais ainsi que tu ne bluffes que les ignorants.
Londres, les Mystères, les Bois Sacrés et la Pierre Philosophale…
Les Dryades étaient logées à portée des forêts sacrées. Le nom de munster que portaient les chefs-lieux de leur résidence est un terme qui signifie lieux consacrés aux Mystères ou à l’observation des astres. Mun-Sterren (ou Mu-Sterren) signifie étoile monitoire, constellation, réunion des Déesses monitoires.
De ce mot on a fait My-stère, qui doit être écrit Mu-stère, et qui signifie « secret des Déesses », c’est-à-dire un secret qui commandait la vénération (Mot qui vient de Vénus) des peuples, mais qu’il ne convenait pas d’approfondir, si bien que Mystère signifia choses occultes, ou choses sexuelles, cachées, et, peu à peu, Mun-stère signifia Ecole secrète où on enseigne des choses cachées.
En latinisant le mot munstère, les prêtres ont fait munsterium ou monastère.
Voici en Angleterre une forêt (munster) appelée West-Minster.
Minster, comme munster, indique que sur cet emplacement il y avait une maison religieuse consacrée aux Mystères, et cette maison était un mona-stère, c’est-à-dire qu’elle abritait un seul sexe. Le local, ou le sanctuaire, où il fut bâti, portait le nom de Thorney, qui venait sans doute de Thorah (la Loi). Ce lieu était jadis une forêt sacrée (lucus sacer), d’où le mot LHWN, origine du mot Londres, qu’on fait signifier ville construite d’arbres et de bois.
Londres (London) est nommée par les Cambro-bretons, habitants originaires du pays, Lundain, et par Ammien Marcellin Lundinum ; le mot lund signifie lucus (forêt).
Rappelons que West-Minster est devenu le Palais du Parlement britannique.
Sous le régime mythologique grec, cette maison fut consacrée au culte d’Apollon.
Sulcardus, cité par Cambden, assure qu’il se trouvait là un temple delubrum Apollinis. C’est de ce chef que l’Angleterre porte encore dans ses armoiries la lyre ou la harpe d’Apollon, et que les Eaux de Bath sont appelées, dans l’itinéraire d’Antonin, Aquæ Solis, eaux consacrées au soleil.
L’ancienne signification du mot mun-stère était avertir, faire ressouvenir, c’est-à-dire instruire.
Quel était donc ce mystère qu’on enseignait si secrètement ? Tout simplement la Loi des sexes ; c’est cette Loi, ce dualisme qui est représenté dans les Mystères par deux colonnes, et que l’on retrouve dans une multitude de symboles qui ont été altérés, et dont la forme ultime seule a persisté, telles la Toison d’or, la Pierre philosophale, la transmutation des métaux.
La Grande Déesse Vénus, qui vint rétablir la Vérité après le déluge de Ram, le déluge du péché (en flamand Sond-vliet), fut considérée comme une Némésis vengeresse, et ce n’est que dans le Mystère qu’elle put rétablir l’enseignement de la Vérité. Un de ses surnoms, Nehal, signifie cessatio, requies. On en a fait Noé.
Le secret de la Pierre philosophale était le secret de la doctrine philosophique écrite sur des pierres. Ce fameux secret qu’il fallait cacher concerne l’Esprit féminin qui est symbolisé par le feu ou par l’or.
Ce dernier symbole va nous expliquer l’origine de la légende mythique de la Toison d’or…
Cordialement