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Géplu.
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Eternel rebondissement du fait que les militants pour une maconnerie judeo-chretienne n’assument pas et font des pirouettes pour tenter de masquer la contre-açonnerie de ces partiques.
Passons … c’est tellement ancré … Et comme le rappelle PN, c’est historique.
Pour ma part, je ne suis nullement gêné par le fait qu’on utilise des personnages et recits bibliques. A condition de n’y voir qu’un support pour developper une reflexion maçonnique.
Je suis effondré par contre dans certains loges où des travaux aboutissent à des conclusions purement religieuses mais pas du niveau de ce que produirait un curé, pasteur, rabbin.
de même lorsque certaines loges se limitent à des reflexions societales sans la moindre difference d’un discours, echange politique, syndical.
Deux questions intéressantes d’AL qui demandent un début de réponse.
1° « Pourquoi tant et uniquement de références, de situations et d’histoires bibliques ? Pour évoquer autre chose que la religion ? Mais quoi au juste ? »
Les Anglo-saxons et les pays nordiques étaient de fait nourris de culture biblique, en bons protestants pour qui la lecture de la bible était à la fois permise et essentielle. Lorsque certaines « élites » (entendez de la société londonienne) s’en détachèrent après les guerres de religion, le pli était pris et le vernis en subsista, même si l’adhésion s’en relâcha de plus en plus. Les nouveaux Francs-maçons apportèrent avec eux leur passé, leur bagage culturel et leurs tics de langage (que serait la langue anglaise si elle n’avait été conditionnée par Shakespeare et la traduction de la bible « autorisée par le roi Jacques » ?). Rien de tout cela ne se trouvait dans l’héritage des bâtisseurs de toujours, du néolithique à sir Christopher Wren. Mais les apports bibliques, n’en déplaise à certains, se limitaient souvent et se limitent encore dans les rituels maçonniques aux récits imaginaires (qui en doutera ?) de la création du monde, de la construction d’un temple à Jérusalem, de sa reconstruction et enfin de la conquête de ses ruines par des soudards certes mais bons chrétiens. Des centaines de pages de psaumes, d’enseignements théologiques, de leçons morales, de prophéties, de révélations traitant de « religion », de péché, de vie éternelle, d’incarnation ou de résurrection, on parle peu ou pas du tout dans le Craft (plus dans les degrés beyond the craft) qui ne contient, propose ou impose aucune profession de foi ! La bible est, pour nous hommes du XXI° siècle, une épopée comme l’Iliade, la Chanson de Roland ou le Bhagava-gita, soit un moment de l’histoire humaine.
2) « l’Arche Royal est christique et religieux. Les franc-maçons français « modernes » ignorèrent ce rituel sans intérêt autre que religieux, de même que le RER fit long feu à cette même époque. »
L’Arche Royale n’est pas « christique » (on ne parle nulle part de la personne du christ) ou ne l’est plus depuis bien avant 1813. Après la cristallisation du grade de maître (en 1730) sur la disparition (lors d’un certain meurtre) d’un mot donnant droit à une augmentation de salaire, les « maçons » inventèrent une suite dont l’aboutissement était la redécouverte de ce mot disparu sous les décombres du temple de Jérusalem. Cette suite (et ses multiples variantes) fut appelée Maître Ecossais, Maître Parfait, Chevalier de Royale Arche, Chevalier de Saint-André ou du chardon (et j’en passe). Le succès en fut différent selon les endroits (car il dépendait surtout du prix à payer, bien souvent exorbitant) mais il se répandit en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède et en Russie, en France (de l’Alsace à la vallée du Rhône, de Bordeaux aux colonies, et bien sûr à Paris). Ces grades dits écossais ne furent introduits en Ecosse qu’au XIX° siècle, comme le rappelle malicieusement l’actuel rituel de R+ en usage au SC d’Ecosse !
Le sujet Baal est très interessant ! Puiqu’a priori le Hiram maçonnique etait dans le culte de Baal (Tyr). Donc lorsqu’on veut coller un yhwh à Hiram c’est abberant.
De plus Baal est dans la même lignée que le judaisme des patriarches et leur El El-Elyon.
@ 8 Cher Arnaud, outre que nous sommes en 2025 et que je n’ai donc pas connu du FM de du XVIIIè siècle pour en parler, je ne peux donc rien dire à ce sujet et encore moins les juger. Reste que je suis de concert avec notre F. PN. Cela dit, chacun au rite ou au régime où il travaille, ne peut voir et éventuellement comprendre qu’au niveau où il se trouve. En deçà, ou au-delà, il ne peut que vaguement interpréter. Ce qui invite à la modestie. A voir, à écouter, à se taire pour apprendre, en un mot à travailler sur sa propre pierre – il est malvenu de vouloir tailler celle des autres.
@ Remi,
Vous diriez donc que les franc-maçons français (et du continent européen) du XVIIIè siècle, envers qui l’Arche Royal et le RER ne produisirent nul intérêt, de toute leur vie n’aperçurent rien comme il faut pour bien comprendre les choses et qu’ils se mêlèrent de juger des sujets qui les dépassaient ?
@ 5 C’est en effet insupportable. Il y a tant des gens qui toute leur vie n’aperçoivent rien comme il faut pour bien comprendre les choses et qui se mêlent de juger des sujet qui les dépassent. Je ne pense pas qu’il faille attacher plus d’importance que cela n’en vaut la peine au fanatisme aveugle et bornés de ces gens-là. On ne souffre pas de les ignorer, on ne gagne rien à les comprendre. « Chacun a ses défauts où toujours il revient, ni honte ni gêne n’y remédie ».
Cher Pierre Noël, il ne vous a sans doute pas échappé que je parle du rituel et non de vous.
Et du rituel, quoique vous puissiez dire, l’esprit n’est en réalité jamais détaché de la lettre. Les deux ne font qu’un, sauf à vouloir faire prendre des vessies pour des lanternes.
Pourquoi tant et uniquement de références, de situations et d’histoires bibliques ? Pour évoquer autre chose que la religion ? Mais quoi au juste ?
Je ne suis pas assez érudit pour percer la signification voulue derrière tant de faux-semblants. Votre aide fraternelle me sera salutaire.
Jusques à quand faudra-t-il supporter ces discours vengeurs nous accusant de faire toujours « de la religion » ? Pires que ceux de mon pasteur occasionnel ! Je dois avouer (m’en repentirai-je jamais assez pour être absous ?) avoir assisté dans ma vie à deux messes d’enterrement, à une messe de mariage, à deux bar-mitzvah et à une circoncision rituelle! Par contre, je n’ai pas dû assister à mon baptême ! Hugh Grant a fait mieux.
Je veux bien que Pierre Noël, qui nous gratifie d’un excellent résumé historique, conteste le côté religieux christique de l’Arche Royal, mais il se trouve que l’Arche Royal est christique et religieux.
Les franc-maçons modernes français ne s’y étaient pas trompés, qui ignorèrent ce rituel sans intérêt autre que religieux, hors de l’originalité maçonnique. De même que le RER fit long feu à cette même époque.
Faites de la religion l’alpha et l’oméga de la maçonnerie, et vos loges seront clairsemées jusqu’à disparition, en France comme en Suisse et chez tous les signataires de l’appel de Bâle.
Vous voulez parler de religion ? Allez à la synagogue, à l’église, au temple ou à la mosquée.
J’ai toujours beaucoup de bonheur à lire les contributions érudites de notre frère Pierre Noël. Merci.
Je retrouve un commentaire de 2019, publié un commentaire sur un livre remarquable de P. Mollier sur un chapitre « antient » en français, créé à St-Domingue au XVIII° siècle ! Il précise le présent articulet.
Quiconque connaît un peu la maçonnerie d’Arche Royale pratiquée aujourd’hui en Angleterre et aux USA (cette dernière proche de l’Irlande et de l’Ecosse ) est frappé par la différence entre les deux. Le rituel anglais débute avec l’arrivée des « séjournants » à Jérusalem, le rituel américain décrit par le menu les péripéties précédentes, depuis la révélation du buisson ardent, la destruction de la ville sainte par les Assyriens, la proclamation de Cyrus et le retour difficile (« rugged road ») des captifs à Jérusalem où ils devront encore passer les quatre voiles du tabernacle. Ce n’est qu’après qu’ils pourront entamer les travaux qui amèneront la découverte souterraine de secrets différents dans les deux cas (des deux côtés de « l’étang » !).
La partie « américaine » fut publiée dès la fin du XVIII° siècle (ne fût-ce que par T. Webb déjà cité) et montrait déjà la rétrogradation du « Roi » à la deuxième place après le « Grand-Prêtre », mais avant le « Scribe » (ce qui n’étonne pas puisque les anciennes colonies étaient devenues République). Elle était d’inspiration « Ancienne » (terme qui n’a pas exactement la même connotation en Amérique et en Angleterre) et P. Mollier démontre qu’elle se répandit (fugacement) à St-Domingue et fut ramenée de là en France pour une aventure sans lendemain dans une loge parisienne (le Phoenix).
La partie « anglaise » du rituel fut mise en forme après l’union de 1813 et définitivement établie vers 1830 avec le rituel approuvé par le duc de Sussex. Il est finalement très sobre, sans le côté aventureux, ludique et « secoué » (horseplay) des développements américains. Le passage des voiles y fut abandonné. [Il était cependant bien présent dans les divulgations anglaises de W. Finch (1802), de R. Carlile (1825, 1831) et même de G. Claret (1845)]. Le jeu y est réservé, suggéré et suggestif, laissant la porte ouverte à l’imaginaire et au déploiement symbolique Les allocutions des trois présidents, toutes ajoutées après l’union, sont l’occasion d’une réflexion symbolique et métaphysique qui dépassent très largement la dimension surtout religieuse du rituel américain, enrobée dans une présentation théâtrale un peu déroutante pour le spectateur européen. Y voir une expression « christique » serait une erreur, tant sur la signification du mot que sur son emploi dans ce contexte.
Un tout grand merci pour cette nouvelle contribution!