Louez un temple à Montreuil

C’est à la GMLU que se pratiquait l’étonnant et flamboyant Rite Français Salvador Allende dont il est question ici https://www.hiram.be/rituel-salvador-allende/
Cette version moderne et haute en symboles du rite français aurait mérité de mieux se diffuser. Il serait bien utile en cette période où les maçons « régulièrement » reconnus par le GLUA mangent en ville des petits fours avec des députés du RN ou que les post-modernes comptent transformer la franc-maçonnerie française en une pseudo-église réactionnaire.

Merci mon cher Géplu de parler de Montreuil, une ville dont le dynamique maire, depuis 2014, Patrice Bessac (études de droit et de philosophie ; adhésion au Parti communiste français en 1997) dont l’engagement politique se caractérise par une défense des services publics, une promotion de la mixité sociale et de l’égalité des chances, un soutien à la culture et à l’éducation et la lutte contre le changement climatique, a accueilli, à l’occasion de ses 50 ans – événement important a rassemblé des centaines de francs-maçons et de sympathisants de toute la France et d’ailleurs – la Grande Loge Mixte Universelle (GLMU). Il faut dire que cette obédience, parfois dite de combat, y a son siège social, et ce pour des raisons historiques.
Rappelons aussi que les festivités du 50e anniversaire de la GLMU ont été un véritable succès. Elles ont permis de mettre en lumière les valeurs et les actions de l’obédience, et de renforcer les liens entre ses membres.
La GLMU est une obédience dynamique et tournée vers l’avenir. Elle entend poursuivre son engagement dans la société et continuer à promouvoir ses valeurs humanistes.
Revenons sur l’importance de Montreuil pour la GLMU. Montreuil étant une ville symbolique pour la GLMU. C’est en effet dans celle-ci que l’obédience a été fondée en 1973. Le choix de Montreuil pour célébrer le 50e anniversaire de la GLMU était donc une évidence.
Que savons-nous de cette obédience mixte et libérale fondée en 1973 ?
Comme toujours, son histoire nous éclaire.
La GLMU est issue d’une scission avec la Fédération française du Droit Humain en 1973. Elle a été créée par Éliane Brault, qui souhaitait une obédience maçonnique mixte et libérale qui ne soit pas dogmatique.
La GLMU est une fédération de loges constituées en loges bleues (trois premiers degrés). La plupart des loges travaillent au Rite Français, mais quelques-unes travaillent au Rite Ecossais Ancien et Accepté.
La GLMU se base sur les valeurs suivantes : liberté de conscience, tolérance, fraternité, égalité et solidarité. Elle est reconnue par la plupart des autres obédiences maçonniques mixtes et libérales et est membre du CLIPSAS (Centre de Liaison International des Puissances Maçonniques Signataires de l’Appel de Strasbourg).
Revenons sur le parcours exceptionnel de sa fondatrice, notre TCS Éliane Brault (1895-1982). Elle a joué un rôle actif dans la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale et son engagement dans la lutte contre l’occupation nazie est connu de toutes et tous.
Impliquée en politique, Éliane Brault a occupé des postes de responsabilité au sein du Parti radical, défendant le progrès social et l’antifascisme. Elle a également joué un rôle crucial dans le développement du Parti socialiste unifié après la guerre.
De plus, sa carrière journalistique lui a permis d’exprimer ses opinions et de contribuer au débat public sur divers sujets sociaux et politiques. Ardente défenseure des droits des femmes, notre TCS Éliane a milité activement pour l’égalité des sexes tout au long de sa vie.
Profondément impliquée dans la franc-maçonnerie, Éliane Brault est devenue la première Grande Maîtresse de la Grande Loge Mixte Universelle (GLMU) en 1973. Cela a marqué une étape importante pour l’organisation, en l’établissant comme une obédience mixte et libérale.
Éliane Brault, avec un parcours au féminin, radical, antifasciste, progressiste, maçonnique et féministe, est reconnue par l’ensemble de la maçonnerie française comme une figure de premier plan.
D’ailleurs, hommage lui fut rendu le lundi 1er mai 2023, lors du rassemblement annuel interobédientiel, au cimetière du Père Lachaise, pour célébrer la Commune de Paris. Le Grand Maître, Bernard Dekoker-Suarez a prononcé une allocution devant les dignitaires d’obédiences amies.
Au-delà de publications telles que ses recommandations sur les questions sociales dans la « Revue d’hygiène et de médecine sociale » en 1938, nous lui devons des ouvrages en relation avec ses expériences et ses combats : « À l’ombre de la croix gammée » (Le Caire, R. Schindler, 1943), « U.R.S.S., terre inconnue, une Française revient de Russie » (1946), le remarquable « La Franc-maçonnerie et l’émancipation des femmes » (1953), « Maria Deraismes » (1962), « Psychanalyse de l’initiation maçonnique » (1965) et « Le mystère du Chevalier de Ramsay » (Prisme, 1973).
Cette initiative de la GLMU de proposer des temples à la location est une heureuse initiative.
En effet, la région parisienne est une zone dense où la recherche de locaux peut être difficile, y compris pour les loges. La rareté des temples disponibles et les coûts élevés peuvent, peut-être, freiner le développement de la franc-maçonnerie en Île-de-France.
Proposer des temples à la location, comme le fait la GLMU, est une solution pour répondre à cette difficulté. Cela permettrait aux loges de disposer d’un lieu de réunion adéquat sans avoir à investir dans l’achat ou la location à long terme d’un local. Potentiellement, nous y voyons de nombreux avantages : flexibilité (location en fonction de leurs besoins) ; le coût (la location étant une solution plus économique que l’achat ou la location à long terme d’un local), la mutualisation des ressources (partage des frais de location et d’entretien d’un temple), diversité (la location de temples permet à différentes loges de se réunir dans un même lieu, favorisant ainsi la diversité et les échanges).
De plus, l’accessibilité de ville (transports en commun – bus, métro –, Vélib’ est présent à Montreuil avec une vingtaine de stations, etc.) est un atout supplémentaire.