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Le pénis de l’ange
Sur les rives du Petkovškovo nabrežje (Petkovšek) à Ljubljana se trouve une petite maison typique à deux étages aux formes historicistes, comme on pourrait en trouver partout dans l’ancienne Autriche et bien au-delà.
Le relief avec le petit ange au-dessus de l’entrée ne mérite pas non plus un regard plus qu’effleuré, mais on devrait, car il s’agit peut-être de l’œuvre d’art la plus singulière de la ville, jamais installée sur un bâtiment aussi insignifiant.
L’ange est assis sur une poutre sur laquelle il laisse pendre ses jambes, aussi épaisses que son corps, et a les deux bras tendus pour tenir un faisceau de foudre à gauche et une équerre à droite. Jusqu’ici, c’est typique, plus qu’une simple décoration après tout, plutôt un symbole de l’œuvre d’un ingénieur ou d’un scientifique, la pierre noire n’étant pas non plus tout à fait bon marché. Mais entre les jambes de l’ange, un assez gros pénis pend sur la poutre. Circoncis ou avec le prépuce en arrière, il n’a rien d’enfantin et, bien qu’il ne soit pas en érection, il semble presque pornographique.
Ne s’agit-il donc pas d’un petit ange enfantin au-dessus de la porte de la maison ? Les traits de son visage épais sont sans âge, même s’ils sont moins effrayants que ceux de certains anges baroques, il a beaucoup de cheveux et il n’a pas d’ailes.
Peut-être s’agit-il simplement d’un vieil homme bedonnant ? Dans ce cas, il s’agirait d’une représentation bien plus concrète de l’ingénieur ou du scientifique présumé qui la voulait au-dessus de l’entrée de sa maison. Le pénis s’inscrit bien dans la symbolique : les mains pleines d’éclairs et d’outils de sa création, l’homme renonce à la sexualité. Le fait qu’il la laisse dépasser de manière si ostentatoire dans le relief contrecarre à nouveau ce renoncement.
C’est une œuvre d’art paradoxale, à la fois totalement familière et totalement étrangère. On ne sait pas très bien de quand elle pourrait provenir, et il est étonnant que personne n’ait jamais été suffisamment dérangé pour vouloir la censurer, mais cela s’explique peut-être par l’insignifiance et donc la relative invisibilité de la maisonnette. Elle rappelle que même dans le bâtiment le plus typique et le plus banal, les choses les plus étranges peuvent se produire.
https://inaltenundneuenstaedten.wordpress.com/2019/07/30/der-penis-des-engels/
Remarque personnelle : il s’agit d’un putto et non d’un ange.
Au vu du fil à plomb situé juste au-dessus du carré long, il s’agit vraisemblablement d’un deuxième surveillant.
Dommage de ne pas avoir au moins la localisation de ce bâtiment dans la cité, et sa datation (XIXe semble-t-il) … Partons néanmoins du principe que la présence du compas et de l’équerre a peu de chance ici de se référer à la franc-maçonnerie. Il s’agit plutôt d’emblématique liée à la mythologie et à l’architecture classiques. Les foudres tenues par le petit génie ou putto renvoient probablement à Jupiter et il pourrait donc s’agir d’une représentation de Hercule, enfant, à qui Jupiter confia la foudre lors d’une de ses visites dans l’Olympe. Hercule, symbole classique de la Force, fait partie des personnages mythologiques qu’affectionnaient les bâtisseurs à l’époque de l’architecture classique (d’où la fréquence des mascarons le représentant) et il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’un sculpteur ait fait l’amalgame avec le putto, autre figure qui leur était chère (les compagnons tailleurs de pierre français aimaient à se symboliser par ces « bons enfants »). Mon pote castelroussin et fils de compagnon me souffle à l’oreille que ce lien possible avec Hercule, dont les deux attributs classiques sont la peau de lion et le gourdin, est peut-être évoqué par la mise en évidence de l’outil par excellence — du moins toujours selon mon pote Gérard. 😉
Jean-Michel,
L’adresse de ce bâtiments est, selon la plaque à gauche de l’image, 49 Petkovskovo nabrezje.
Désolé de ne pouvoir traduire… 🙂