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L’auteur Régis Blanchet était un F du GODF, qui a par ailleurs œuvré à la renaissance des rites forestiers.
Il a aussi écrit avec le nom de plume Pierre Danlot
Vient de paraître. Philippe Buonarroti – Un révolutionnaire professionnel à Bruxelles (1824-1830), Bernard H. Dandois, Samsa, 2023.
Né en Toscane, descendant direct du frère de Michel-Ange, Filippo ou Philippe Buonarroti (1761-1837), épris de liberté et d’égalité, s’enthousiasme pour la Révolution française. Après la chute de Robespierre, il est emprisonné et rencontre Gracchus Babeuf, le premier socialiste révolutionnaire. Libérés en 1795, tous deux organisent la Conjuration des Égaux visant à renverser le gouvernement corrompu du Directoire dans un contexte d’exaspération sociale due à la vie chère. Après l’échec de cette tentative, Babeuf est guillotiné et Buonarroti est emprisonné pendant six ans avant d’être banni. Il vit dès lors dans une grande pauvreté, travaillant comme professeur de musique. Mais il continue à faire de l’agitation révolutionnaire, parfois au sein de la Charbonnerie, une Franc-maçonnerie politique organisée comme un réseau de résistance.
Note : il se trouve à Bruxelles jusqu’en juillet 1830.
Pour ceux qui s’intéressent à cette époque masquée où de véritables sociétés secrètes étaient à la manœuvre en Belgique, il y a l’ouvrage majeur de Julien Kuypers, de l’Académie royale flamande de Belgique « Les Egalitaires en Belgique, Buonarroti et ses sociétés secrètes, d’après des documents inédits 1824-1836 », Librairie Encyclopédique, Bruxelles, 1960
La couverture porte un haut relief signé par J.David, le peintre français proscrit sous la Restauration, qui habitait dans la rue située juste derrière le théâtre de la Monnaie. Je crois me souvenir de ce que sa maison porte encore une plaque commémorative.
Voici quelques aspects de ce livre qui ne manquera pas de vous surprendre.
Philippe Buonarroti descend en direct d’un frère de Michel-Ange. Il est l’auteur de la « Conspiration pour l’Égalité dite de Babeuf. Expulsé du canton de Genève en 1823, lors de son arrivée à Bruxelles, son passeport porte la mention : Buonarroty, Phil., né à Florence ».
Son portrait, saisissant, est exposé au Louvre. Louis Blanc en dit en substance ceci : » la gravité de son maintien, l’autorité de sa parole son visage noblement altéré par l’habitude des méditations, son vaste front, son regard plein de pensées, le fier dessin de ses lèvres, tout le rendait semblable aux sages de l’ancienne Grèce. Il en avait la vertu, la pénétration et la bonté ».
Quels sont les principaux proscrits français réfugiés à Bruxelles sous la Restauration ? En voici quelques uns, et non des moindres : Chaudieu, Ingrand, Siéyès, Barère, volrairien comme le vieux Vadier, le peintre David, Pierre Cambon, René Levasseur admirateur de Danton, Marat et Robespierre, Merlin de Douai, Jean Mailhe, S. Lejeune, Paganel, Berlier, de Cavaignac, THibaudeau, le baron Chazal, Mallermé, Florent Guyot, Lecointre Puytaveau ; Cambacérès qui fut le chef de toute la maçonnerie française sous l’Empire ; l’ancien ministre Ramel, très actif dans la maçonnerie à Bruxelles, tout comme Prieur de la Marne, autre robespierriste qui lui succéda en qualité d’orateur aux Amis Philanthropes. Notons toutefois que ces conventionnels régicides étaient en général d’un âge avancé…
J’ai bien connu l’historien Jacques Willequet, décédé en 1990. Il écrit dans Naissance de l’État belge : « Il y a entre ces clubs mystérieux et les débuts de notre révolution (1830), un lien que l’on pressent mais qu’on ne peut discerner clairement ».
Après 1830 et sa révolution, il existait à Bruxelles quatre loges maçonniques : l’Espérance, fondée en 1805, qui se mit en sommeil en 1837, en même temps que La Paix et la Candeur ; Les Amis Philanthropes fondés en 1798. Les Conventionnels français s’y sont groupés. La plus ancienne était Les Vrais Amis de l’Union. Kuypers ajoute avec naïveté : c’est elle qui entretint les meilleurs rapports avec le roi Léopold, maçon lui même. Sourions de la persistance de ce mythe.
Pour en finir, le même ouvrage de Kuypers contient de nombreux procès verbaux de réunions (Rpprt) de ventes et de phalanges, ainsi que de nombreuses illustrations hors texte et inédites.
Les Phalanges étudiées sont Licina, Maximilienne, Anneessens et Couthon.
Et bien d’autres trésors encore, dont je recommande la lecture à ceux qui s’intéressent au fascinant milieu des BBCCCC, en décryptant leurs procès-verbaux sous des pseudonymes qu’il convient de déchiffrer…
Le peintre JL David, exilé à Bruxelles après 1815, a vécu, travaillé et est mort en 1825 au n° 5 de la rue appelée à l’époque « Guillaume » (en hommage à Guillaume Ier, roi des Pays-Bas unis), renommée Léopold (avec un accent aigu en français, pas en néerlandais) après la « révolution » de 1830 et la prestation de serment du premier roi des Belges.
Elle se trouve derrière le théâtre de la Monnaie, entre la rue fossé-aux-loups et la rue de l’écuyer. Une plaque au premier étage du bâtiment (une belle maison classique) rappelle la mort du peintre.
Venant de parcourir ce remarquable ouvrage qui se lit avec gourmandise, la plume érudite de Daniel Boucard , connu et reconnu comme un spécialiste des arts populaires ayant produit plusieurs œuvres importantes dans ce domaine, nous fait passer d’une franc-maçonnerie du bois (cf. le livre de Brengues) – le « du bois » pouvant faire référence au matériau lui-même, symbolisant peut-être la transformation, la croissance, ou la nature organique de la vie et de la spiritualité – à une franc-maçonnerie des bois – le « des bois » pourrait évoquer la forêt en tant qu’ensemble, symbolisant la confrérie des charbonniers mais aussi tout un écosystème complexe, ou des idées liées à la nature sauvage, à la croissance collective et à l’interdépendance mais aussi à cette belle association qui a ses initiations, mythes, légendes et mystères…
Allez, arrêtons-nous là, attention au guêpier – le guêpier étant une personne étrangère à la confrérie des Bons Cousins Charbonniers !
Un magnifique et rare ouvrage explorant plusieurs aspects fascinants de la charbonnerie et traitant notamment de l’histoire du charbon de bois et du métier de charbonnier en France.
Ce livre offre une perspective historique et culturelle profonde sur un métier et une communauté spécifiques, tout en établissant des liens avec des problématiques écologiques et sociales contemporaines.
Bravo et encore merci à Daniel Boucard !
Les BCC méritent bien un livre , et je suis heureux d’apprendre,
Qu’un livre devrait éclairer sur ces « carbonaris » méconnus bien
Comme la FM forestière.
En matière d’ouvrages sur les B.˙.C.˙.C.˙., nous avons de Francis Laget « Les bons cousins charbonniers-les marques des tailleurs de pierre deux essais » (Le Moulin de l’étoile, 2010), indisponible à ce jour, et de Pierre Merlin [dir.] « Bons cousins charbonniers. Autour d’un catéchisme de la société secrète, 1835. Sociabilité, symbolique, politique » (Nancray, Le Folklore comtois, 2005, 239 p., 20 €) avec un avant-propos de Christian Foyet, voire « Hymnes des cousins charbonniers », livre que je ne connais pas, d’Alain Lequien chez Temps impossible, mais nous pouvons toutefois en lire un extrait sur http://www.tempsimpossible.com/Hymnes_charbonniques_Extrait.pdf