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« Il parait que ce sont des restes d’une exposition sur la franc-maçonnerie qui a eu lieu début des années 1990, mais je ne retrouve pas d’informations à ce sujet. »
Je vois qu’il n’a pas été répondu à l’expéditeur de la photo :
L’Œuvre au vert : 13 œuvres pour le parc de Bruxelles, dir. Jean-Pierre Vlasselaer, Communauté
française de Belgique, Bruxelles, 1991.
Voici le principal texte de ce catalogue :
https://bruges-la-morte.net/wp-content/uploads/PM-Vlassellaer.pdf
Je ne vais pas passer mon temps à réfuter, une fois encore, les fantasmes de l’auteur qui veut obstinément que le grossier Charles de Lorraine ait été franc-maçon. Ma réfutation a largement circulé en son temps ; donc stop !
Toutefois, je signale un très bon article largement illustré, publié dans La Libre Belgique et rédigé par Aurore Vaucelle. Son titre en est : Le Parc de Bruxelles, un parc franc-maçon ? Cette journaliste s’est appuyée sur 1 Xavier Duquenne, le spécialiste reconnu du Parc de Bruxelles, 2 sur un collaborateur patenté du Musée maçonnique de Bruxelles, et 3 sur moi-même.
Le texte de l’article publié est limpide quant à la seule nature véritable du Parc.
Toutefois, s’il y a un intérêt manifesté parmi les lecteurs d’Hiram.be, je publierai ici le texte de la lettre que Wolfgang Amadeus Mozart envoie de Bruxelles à son père dans laquelle il relate sa visite ô combien traumatisante à Charles de Lorraine. C’est à ne pas croire ! Et dire que deux loges maçonniques (de deux obédiences différentes) portent comme titre distinctif le nom d’un tel individu…
Permettez-moi de préciser, timidement, que pour cette fois je ne suis pas l’auteur que fustige JVW.
Dans un esprit de libre examen qui constitue l’une des bases de notre engagement maçonnique, il convient à chacun de se forger (ou non) une opinion. Les deux livres aux interprétations différentes sont disponibles bien qu’épuisés. Il s’agit ici d’une étude (2017) proposée gratuitement aux lecteurs du site. C’est donc tout simplement un cadeau.
https://www.hiram.be/app/uploads/2024/01/Refutation-Joel-Goffin.-Bruxelles-maconnique.pdf
https://bruges-la-morte.net/wp-content/uploads/R%C3%A9ponse-de-Jo%C3%ABl-Goffin-%C3%A0-Jean-van-Win-sur-le-Parc-de-Bruxelles.pdf
Résumé :
https://www.lapenseeetleshommes.be/product/le-parc-de-bruxelles-le-plus-grand-espace-maconnique-au-monde/
dirigée par notre estimable frère Baudouin Decharneux.
Les Statuts et Règlements du Grand Orient de Belgique, dans leur article 12 (de 1833) stipulait encore en 1866, que Les actes du Gr :. Or :. seront intitulés « A la gloire du Gr :. A :. de l’U :. et sous la protection spéciale de Sa Majesté Léopold, Roi des Belges »
(Léopold 1er était mort en 1865)
Une demande de révision des statuts fut déposée, le 2 avril 1866, par cinq députés des Philadelphes de Verviers, demandant la révision « endéans l’année ». Le Grand Comité, examinant l’affaire, estima qu’elle devait être présentée par cinq loges au moins et en informa les signataires. Rapidement, d’autres loges appuyèrent la demande verviétoise, Les Amis Philanthropes, les Vrais Amis de l’Union, le Réveil, les Amis de la Parfaite Intelligence, (Gr. Com. du 20 janvier 1867), la Persévérance (d’Anvers), la Bonne Amitié (de Namur) et l’Etoile Réunie (de Liège) (Gr. Com. du 3 mars 1867).
Le Grand Orient accueillit plutôt bien la chose, le GM Van Humbeek y étant favorable, et constitua une Commission dont le premier projet visait à supprimer la formule « A la Gloire du Grand Architecte de l’univers » et d’adopter comme article 1er :
La Franc-Maçonnerie, institution essentiellement progressive, a pour objet la recherche de la vérité et le perfectionnement moral de l’homme.
Dans la sphère où elle se place, elle respecte la foi religieuse ou l’opinion philosophique de chacun de ses membres : elle ne formule ou n’invoque aucun dogme.
Elle regarde la liberté comme un droit propre à tout homme et n’exclut personne pour ses convictions politiques.
Elle proclame la tolérance comme moyen suprême d’étendre son principe qui est la solidarité et la fraternité humaine
(NB : On évitait soigneusement la redondance malheureuse, absolue liberté de conscience, qui fera les choux gras de nos voisins).
La proposition fut imprimée et envoyée aux différents ateliers, suscitant un intérêt à la mesure de l’enjeu, des discussions passionnées et un échange de correspondance entre les loges. Le tout fut réuni dans un cahier spécial, envoyé aux loges au début de l’année 1869. On y lit que l’avis n’était pas unanime et que nombre de loges considéraient la question comme de peu d’importance :
Cette formule a-t-elle la moindre influence sur la valeur intrinsèque de (nos) actes ? Pour cette insignifiante question de forme, demande-t-on à la Maçonnerie Belge de statuer solennellement sur l’existence sur la nature du GA de l’U ? Écrit par exemple la loge de Mons.
Les avis étaient partagés. La Parfaite Union (de Mons) et la Bonne Amitié (de Namur) ne voyaient pas d’inconvénient à garder cette formule, Les Amis Philanthropes (de Bruxelles) applaudissait à sa disparition.
Le 27 mai 1871, le Grand Orient s’assemblait et siégeait trois jours successifs pour l’examen de cette peoposition.
Le discours du Grand Orateur, Eyerman, fut sans doute déterminant.
« Trois points seulement ont disparu des Statuts anciens, la formule du Grand Architecte de l’Univers…
Si l’on pouvait voir dans la décision de la Commission une déclaration d’athéisme ou de matérialisme, on pourrait s’effrayer peut-être, mais nous sommes tous d’accord que la Maçonnerie n’est pas plus athée que spiritualiste ou matérialiste, et sous ce rapport, ce serait la négation la plus absolue du principe de tolérance que de considérer la suppression comme fatale à la Maçonnerie, c’est à dire fatale à la tolérance et au libre-examen.
…. Je sais bien que les tendances anciennes, que les origines de la Maçonnerie sont le spiritualisme, mais nous sommes entrés dans une autre voie, basée sur le principe complet de la tolérance, et pour rester d’accord avec nous-mêmes, il est inutile d’imposer aucune formule, alors qu’on déclare n’accepter aucun dogme ni aucune formule. »
Mais il ajoutait plus loin, ce qui est loin d’être négligeable :
« … l’action directe de la maçonnerie : c’est la négation la plus formelle du principe de libre-examen et de tolérance. »
Ce discours clôturait le débat. Le préambule du projet fut rappelé par le Grand Orateur avant qu’il ne soit adopté à l’unanimité.
Ce préambule stipulait que « la Commission de révision a jugé nécessaire de substituer une formule nouvelle à « Les Actes du Grand Orient de Belgique seront intitulés « A la gloire du Gr :. A :. de l’U ». Cela deviendra ‘Les Actes émanés du GO de Belgique portent en tête l’inscription suivante : Au nom du Grand Orient de Belgique. » le changement donnant satisfaction à ces aspirations légitimes » , L’art. 29 était adopté à l’unanimité.
Les nouveaux Statuts furent transcrits au Livre d’Architecture à cette dernière date (29 mai 1871).
(Quelques points accessoires furent remis à plus tard et examinés en octobre 1871 et janvier 1872.)
La révision des statuts et la suppression de la formule déiste furent loin d’être une décision hâtive. Le travail de révision prit au moins cinq ans, avec un examen sérieux par les loges. La décision fut unanime. Bien sûr, formellement, elle n’était pas profession d’athéisme mais il est inutile de jouer avec les mots. Les maçons belges, dans leur majorité, étaient favorables, à un athéisme de combat, non pas philosophique et réfléchi mais en guerre contre un parti politique puissant, clérical et, bientôt dominant lorsque le suffrage censitaire sera remplacé par le suffrage universel en 1894.
Cadeau de Nouvel An. https://bruges-la-morte.net/wp-content/uploads/Quartier-royal-une-for%c3%aat-de-symboles-global-2023.pdf
Merci ! et comme on dit chez moi entre Provence et pays Niçart : »Bon bout d’an.
La ville de Bruxelles passe, à tort, pour une « cité mystérieuse ». Cette réputation usurpée, mais rémunératrice pour certains, est due à divers auteurs contemporains, dont la source, en 1854, est le prolifique et fantasque Cordier, mille fois plagié depuis lors.
Par exemple : notre Grand Place est prétendue « alchimique », le palais de Charles de Lorraine, au Coudenberg, est qualifié d' »alchimico-maçonnique ». Le Parc de Bruxelles, ou Parc Royal, ou le Parc, passe pour « maçonnique » car on pense y voir, en plan, la forme d’un compas, mais qui aurait TROIS jambes !!. Le gouverneur des Pays-Bas autrichiens Charles de Lorraine lui même, un goinfre assez mal élevé, est abusivement qualifié de « franc-maçon », car on le confond sans cesse avec son frère de sang François, qui fut, lui, alchimiste, franc-maçon pratiquant, acharné, inconditionnel et attesté. Sa loge « ultra-secrète » Saint Charles, chuchote-t-on, se réunissait dans la chapelle royale, alors catholique ! Mais c’est notre roi luthérien et franc-maçon Léopold 1er qui en fit son temple préféré. Le gigantesque Palais de Justice de Bruxelles serait, lui aussi, « maçonnique » et son célèbre architecte Joseph Poelaert passe généralement mais abusivement pour franc-maçon.
Purs mythes et légendes que tout cela.
Mon livre « Bruxelles maçonnique », dont une deuxième édition a été publiée en 2012 avec une préface du bourgmestre (maire) de la Ville de Bruxelles, vise, par son argumentation, par son iconographie et des documents inédits, à démontrer que ces pseudo mystères sont imaginaires et inconsistants.
Un bel exemple est fourni par le très grand VITRIOL qui décore les bas-fonds du Parc et orne encore le mur de la Place des Palais. Cet acronyme fut placé là, lors d’une exposition dite « ésotériste », au XXe siècle, et y fut oubliée par les ouvriers communaux chargés de la remise en ordre du lieu de l’exposition. Elle s’y trouve toujours ; « cela attire du monde », dit mon préfacier !
Mais… il existe néanmoins d’authentiques symboles maçonniques qui jalonnent la capitale de l’Europe. Il faut savoir les reconnaître, puis les décrypter, comme par exemple ceux du château royal de Laeken (Schoonenberg), comme ceux dont les sculptures symboliques décorent les portiques d’entrée du Sénat et du Parlement, face au Parc. Ils sont dus au sculpteur franc-maçon Gilles-Lambert Godecharle, dont les chercheurs et curieux découvriront le bas-relief dissimulé dans les taillis du Parc.
« Bruxelles maçonnique, faux mystères et vrais symboles »est aujourd’hui épuisé. Il se trouve sur Internet, sur Amazon etc…
A lire aussi :
Bruxelles maconnique. faux mysteres et vrais symboles
Van Win Jean
Bien fraternellement
Permettez-moi un bémol !
la statue du général Belliard n’est pas dans le Parc de Bruxelles, mais dans une rue perpendiculaire à la rue Royale qui longe le côté ouest dudit Parc.
Le bas-fond (ancienne garenne du Parc) de la photo est situé à l’angle sud-est du Parc. S’y trouve un buste de Pierre le Grand, tzar de Russie, dont la présence s’explique par une anecdote peu savoureuse sur les besoins naturels du prédécesseur de Poutine.
La conversion du GOB au libéralisme anticlérical est une histoire très locale très antérieure à Napoléon III, la Commune, le Convent de 1877 ou un quelconque pasteur en rupture de ban.
L »article de Christophe DBW est inspiré du « Quartier Royal : un chef-d’œuvre maçonnique » (Samsa, Bruxelles, 2022). L’auteur y est cité à de nombreuses reprises.
Le Parc Royal de Bruxelles, ou simplement Parc de Bruxelles, est un espace public d’une grande valeur historique et culturelle situé dans le centre de Bruxelles. Ce parc de 13 hectares a été édifié sur les ruines de l’ancien château de Coudenberg, incendié en 1731, et a vu le jour entre 1775 et 1783. L’architecte Barnabé Guimard, assisté du chef jardinier autrichien Joachim Zinner, a joué un rôle crucial dans sa conception et sa réalisation.
Le parc est conçu comme un grand rectangle aux angles coupés, suivant les principes de l’architecture classique. Sa composition géométrique est influencée par les contraintes urbanistiques des rues environnantes, et les cheminements occupent près de la moitié de sa superficie. Le parc comporte trois grandes allées en patte-d’oie, caractéristiques des jardins paysagers depuis le XVIIe siècle, et deux allées transversales qui relient les rues Royale et Ducale.
Ce parc a une histoire riche marquée par plusieurs événements importants. En 1793, pendant l’occupation révolutionnaire française, il a subi des dommages importants, notamment la destruction de statues et de bustes d’empereurs romains. La Ville de Bruxelles a pris en charge sa gestion dès 1797 et est devenue propriétaire en 1817. Une souscription publique a permis de restaurer le parc et de le repeupler de statues et de bustes.
Le Parc Royal a également joué un rôle notable lors de la révolution d’indépendance de la Belgique en 1830, servant de refuge à l’armée hollandaise. Il a été restauré après la Première Guerre mondiale et classé comme site en 1972. Aujourd’hui, il appartient à la Région bruxelloise qui en assure la gestion et l’entretien.
Quant à savoir s’il est maçonnique, ou pas, je vous renvoie à l’excellentissime article « Le Parc de Bruxelles, un espace maçonnique ? », publié le 15 août 2018, sur le magnifique site de notre ami Christophe de Brouwer « Si Fodieris Invenies. Franc-maçonnerie. Blog d’information et d’histoire. Rite Écossais Primitif ».
Sur VITRIOL, Christophe nous précise ceci : « Il ne reste plus grand-chose des bas-fonds, mais sur le nouveau mur de soutènement construit par Maquet, on peut y voir, en belles lettres dorées de fer forgé, la formule L.O.I.R.T.I.V. – V.I.T.R.I.O.L. Elles y sont depuis 1991, suite à une exposition d’œuvres d’art : « Visita Interiorem Terrae Rectificando Invenies Operae Lapidem », voilà une formule qui s’applique parfaitement à notre quête ! »
Pour mémoire, le terme « VITRIOL » est un acronyme issu de la tradition alchimique et maçonnique, signifiant « Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem », qui peut être traduit par « Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée ». Cette phrase symbolique encourage à la recherche intérieure et à la transformation personnelle.
En alchimie, le « Vitriol » désigne également le sulfate d’acide, un composé chimique connu pour ses propriétés corrosives. Cette substance était utilisée dans divers processus alchimiques et symbolisait la purification et la transformation. Quant au contexte maçonnique…
Nous en profitons aussi pour relever que le général – de la Révolution et de l’Empire – Augustin-Daniel Belliard (1769-1832) initié en 1802 au sein de la loge « Les Amis Philantrophes », à l’orient de Bruxelles. Cette loge, fondée en 1798, a joué un rôle significatif dans la franc-maçonnerie en Belgique. Cette loge a notamment participé à la résistance contre la Grande Loge d’administration du Royaume des Pays-Bas et a exercé une influence considérable dans la franc-maçonnerie du XIXe siècle. Après la révolution de 1830, la loge a soutenu la création du Grand Orient de Belgique (GOB) en 1833 et a continué à jouer un rôle important dans la franc-maçonnerie belge.
Cette obédience a connu une évolution notable, passant d’une attitude initiale plus religieuse à une ouverture vers le libre examen et une pensée non dogmatique.
En 1872, bien avant le Grand Orient de France (GODF), le Grand Orient de Belgique a modifié ses Statuts et Règlements Généraux, déclarant qu’il n’imposerait aucun dogme et ne soumettrait plus ses loges à l’obligation de l’invocation à un Grand Architecte de l’Univers (GADLU). Cette décision a marqué une étape importante vers la laïcisation de l’obédience, les préceptes maçonniques et les rituels étant alors déchristianisés.