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Géplu.
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En relisant l’entretien roboratif avec Philipp Foussier, dynamique et subtil, je me suis interrogé: pourquoi ne fût-il grand maître qu’une année ? Choix personnel ? Un F ou S peut-il m’éclairer ? ( Geplu ou Yonnel doivent savoir)
Au GODF un Frère (ou une Sœur) ne peut faire plus de deux mandats de trois ans au Conseil de l’Ordre, l’exécutif de l’obédience composé de 37 membres. Et Philippe Foussier (qui était 1er Grand Maître adjoint de son prédécesseur Christophe Habas après avoir été Grand Orateur sous la grande maîtrise de José Gulino) a été élu Grand Maître lors de sa sixième et dernière année au Conseil de l’Ordre.
J’aimerais revenir sur la transmission.
– Cela ne s’improvise pas… Ce n’est pas donner à tous le monde de savoir transmettre… Pourquoi ?… Mais parceque cela aussi se transmet, s’apprent.
– Je suis actuellement premier Surveillant dans une Loge de la GLMF, à l’Orient de « La Garde », à côté de Toulon. Nous sommes donc en province.
– Mon Atelier et la plupart de ceux que j’ai visité, sont composés de moins de trente cinq Soeurs et Frères d’ horizons sociaux très différents.
– Effectivement nos Ateliers fonctionnent beaucoup grâce à la complicité et à l’Egregore que nous y trouvons. l’avantage de ne pas être nombreux. Nous prenons soins les uns des autres.
Cette ambiance apaisée permet de bien Travailler.
– En tant que premier Surveillant, je travaille à faire des Compagnons dont j’ai la charge, des cherchant en mythes divers, en histoire, en sciences et en symbolisme. Je précise en plus. qu’il ne faut pas servir du predigere, mais les pousser à travailler en faisant des vrais recherches.
Je peux vous dire que c’est extrêmement gratifiant pour eux de présenter des travaux entièrement construits sur de vrai recherche. C’est pour cela que je les invite à choisir des thèmes extrêmement éloignés de leurs savoirs profanes et même de leurs sensibilités connues. Les résultats sont magnifiques.
– La question est : Que pourront ils transmettre si il n’ont rien à transmettre.
La conscience de la nécessité de transmettre doit être mise en évidence. Il y a trop de Maîtres qui ont oublié qu’ils sont des « bibliothèques de connaissances » et que les portes devaient restées ouvertes.
15 – « La transmission est un transport qui transforme », disait Régis Debray. Parce qu’il faut instruire pour construire. Mais voilà les « passeurs-transmetteurs » sont rares. Dans bien des ateliers de France et de Navarre nombreux sont les Surv. qui ne peuvent enseigner ce qu’ils ont négligé d’apprendre ou ce qu’ils n’ont pas reçu… Les loges qui marchent bien dans le temps sont assez exceptionnelles, et (…) parce les surveillants et le reste de la loge, y compris le vénérable ne font pas leur job dans ces ateliers. En tous cas bravo à toi et félicitation, c’est tellement gratifiant de « transmettre le secret du feu ». Méfions-nous cependant des noyé(e)s qui s’accrochent et qui nous noient.
Je partage complètement l’analyse lucide de Philippe Foussier, remarquant qu’il a été GM du GODF de 2017 à 2018, et qu’il n’a pu faire grand-chose pour « dégraisser le mammouth GODF », encombré par ses multiples commissions -qui servent à quoi?- Comme quoi, un GM n’a pas de baguette magique!
Le GODF n’est hélas pas la seule obédience dans ce cas: j’ai connu dans mon obédience d’origine les millefeuilles, les instances qui ont été remplacées par des usines à gaz, les règlements qui n’en finissent pas d’être réformés, les convents où la place des débats est réduite à la portion congrue, etc…comme Philippe le déplore.
Comme lui, je n’ai jamais compris qu’on sépare à ce point les questions de société du symbolisme, vu que ce dernier, à la condition d’être bien compris personnellement, et pas à coups de bouquins péremptoires, est LA condition pour aborder nos sociétés et leurs problèmes avec un regard de Franc-Maçon. La question de la transmission est centrale, car on voit trop souvent des FF et SS qui en sont incapables, parce que trop peu de choses sont discutées ensemble, parce que les tenues aux 2° et 3° degrés sont trop souvent réduites aux tenues d’augmentation de salaire ou aux élévations. Qu’est-ce qu’on a à transmettre, quand on ne sait presque rien, qu’on ne discute pas, que les VM restent arrimés au seul 1° degré,?
Je suis très contente qu’il apprécie ce que j’appelle « la Maçonnerie des trous »: pour avoir beaucoup voyagé, j’ai remarqué que la Maçonnerie des grandes villes, où les agapes sont en option quand elles ne sont pas inexistantes, où on ignore la tenue qui se tient sur le même palier, même quand c’est une Loge centenaire qui est fêtée!!!(ce que j’ai vu, hélas, à Paris), cette Maçonnerie-là n’a pas souvent la rigueur, la fraternité de ce qui se pratique dans les petites, où tout le monde se connaît, échange et se fréquente et où on sait se retrousser les manches ensemble en cas de coups durs, quels que soient ces coups durs.
Merci Philippe.
13 – En effet ! « L’inutilité des obédiences françaises. Malgré ce qu’en disent certains.
Wirth – ce grand maçon,- avançait qu’une loge composée de sept maçons, c’est-à-dire ayant rempli scrupuleusement leurs engagements envers l’atelier initiateur, n’avait nul besoin pour être régulière de l’investiture d’une obédience.
Comment peut s’opérer en France ce retour à la Tradition ? Par la suppression des obédiences.
En revanche on conçoit très bien l’utilité des obédiences dans d’autres pays, par exemple le Royaume-Uni et l’Amérique. Pourquoi ? Parce que la mentalité des loges est une. Il n’y a pas de disparité entre leurs travaux respectifs. Le personnage royal qui assume la Grande Maîtrise sait bien qu’une dérogation aux Vénérables Coutumes serait une hérésie dont aucun atelier ne se rendrait coupable. La Grande Loge d’Angleterre se trouve donc affermie dans sa puissance par l’unanime esprit de ses membres. »
Une interview enfin précise et encourageante d’un FM qui sait de qui il parle. Malheureusement le GO n’est pas la seule Obédience à souffrir de ces maux. Nous en revenons toujours à l’insuffisance de la formation et à l’accession quasi automatique aux degrés suivants.
L’idée que chaque loge achète et propose aux AAp et CCp voire aux MM des ouvrages de qualité, qui passent de lecteur en lecteur serait un bon moyen d’apprendre.
Ce phénomène d’édition, ou plutôt de réédition, que nous saluons vivement au passage, (car ce succès du livre de Philippe Foussier ne vient pas de nulle part, il vient de lui, il en est l’auteur dans tous les sens du terme), pose malgré tout en creux un bien étrange problème.
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Je veux bien qu’on s’enthousiasme pour une 3ème réédition et un tirage à 3 300 exemplaires.
Mais on nous dit aussitôt que 500 exemplaires est en général un maximum dans l’édition maçonnique.
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Et c’est là que je m’étonne.
Et c’est là que je m’inquiète.
Car je n’oublie pas que, pour ne parler que du seul GODF, nous avoisinons les 54 000 Frères et Sœurs initiés.
Donc, a priori, sachant lire et écrire, parfois un peu plus même.
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Loin de moi l’idée que tous nos frères et sœurs fassent tous et toutes l’acquisition de tous les livres publiés, par exemple, dans la collection Pollen maçonnique (collection qui en contient désormais 27 semble-t-il), mais il me semble que lorsqu’on établit le ratio 3 300/ 54 000 il n’y a pas de quoi vraiment ni s’enthousiasmer, ni pavoiser.
Étant précisé que ce ratio est de 6,12%, et que 3 300 étant un tirage, rien ne dit que la totalité des exemplaires trouvera preneur.
Et sur une base de 500 exemplaires, toujours rapportés à 54 000, cela ne nous fait même pas 1% !!!
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C’est juste une projection faite ici à partir d’un livre d’un ancien GM du GODF, et donc pouvant – a priori – n’intéresser que le public du GODF. Et d’un livre dont on nous dit qu’il se vend bien!
Mais dans cette même collection, on se demande donc quelle peut être la diffusion de livres forts intéressants aussi, signés de Cécile Révauger (La franc-maçonnerie, fille des Lumières), ou Denis Lefebvre (sur Fred Zeller, Arthur Groussier, Communisme et franc-maçonnerie ou la 22ème condition) ou Jean-Michel Reynaud (Influences maçonniques, les francs-maçons et la Vème République), pour ne citer qu’eux.
Et c’est juste une projection faite sur une édition de poche, qui a longtemps été à 10 €, elle vient de passer à 12 € désormais.
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On pourrait faire le même type de projection avec une autre collection de poche, « la Collection qui pose des questions », et dont les titres débutent par un Pourquoi.
Par exemple, de Yonnel Ghernaouti,: « Pourquoi les francs-maçons veulent-ils reconstruire le Temple? », Collection dirigée par Jacques Carletto (connu aussi comme Jissey), aux éditions Dervy.
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Du coup, on n’imagine même pas de ce qu’il peut advenir, en termes de tirage et de ventes, pour des livres bien plus chers.
J’avoue qu’à titre personnel, les deux plus grosses folies (financières, livresques et maçonniques) que je me sois autorisé, c’est pour « La République des Frères, le Grand Orient de France de 1870 à 1940 », de Patrice Morlat, chez Perrin, en 2019.
Et pour « Le Père Lachaise, un trésor maçonnique à ciel ouvert », de Guy Péquignot, préface de Pierre Mollier, chez Conform.
Mais étant désormais retraité, je vais sacrément réduire la voilure à ce niveau-là.
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Et donc plus généralement (et sans même entrouvrir ici le volet des revues maçonniques et de leur abonnement), on peut donc légitimement se poser la question de la culture maçonnique, de sa diffusion (terme profane) et de sa transmission (terme maçonnique).
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Si les chiffres de diffusion, d’achat, de lecture (de livres comme de revues) devaient être aussi alarmants que ce que je crains, les questions de fond sont donc:
Qui, et combien de frères et de sœurs se cultivent vraiment?
S’instruisent vraiment?
Transmettent vraiment?
Et quelle serait l’avenir d’une telle franc-maçonnerie où la culture semblerait se déliter à ce point?
Hé oui Lazarre. Il est bien connu, tous les éditeurs maçonniques le disent, que -hélas- les francs-maçons lisent peu.
Pourtant l’édition maçonnique est prolixe puisqu’il se publie plus au moins 100 livres concernant ou traitant de la franc-maçonnerie chaque année !
Ce qui explique aussi un peu pourquoi la plupart de ces livres ne sont imprimés pour leur première édition qu’à rarement plus de 500 exemplaires. Quitte, comme ici, à faire des retirages quand l’ouvrage trouve un public. 🙂
Par pure curiosité, je viens quand même de vérifier l’édition de mon exemplaire personnel de « Combats maçonniques » de Philippe Foussier. C’est la 1ère réédition de juin 2019.
Et zut, fichtre et palsambleu: ce n’est pas l’édition originale, celle de novembre 2018.
Laquelle va finir, si ça continue, par devenir bientôt « collector »!!!
L’inquiétude de Philippe Foussier est légitime. Toutefois, faut-il le souligner, cela ne touche hélas pas que les loges du GO. Cela dit, transformer les belles idées en actes pour changer la situation est une gageure. A présent le mal est fait, il trop tard pour espérer changer quelque chose. « D’abord parce que les loges sont “libres”, c’est-à-dire maîtresse de leurs choix, ensuite – et c’est là le point crucial et qui empêchera tout relèvement – parce qu’il leur faut vivre. Être c’est bien, paraître c’est mieux. C’est pis et on voit ce que ça a donné. Et ce n’est pas un livre, nos bravos ni nos élans d’enthousiasme qui changeront la situation…. Je n’en dirais pas plus et je n’achèterai pas le bouquin.
Merci pour cette belle lucidité
Vite la suite…
Un ancien grand Maître de la GLDF me disait un jour « il faut exporter la Maçonnerie dans le monde profane et pas importer le monde profane au sein de la Maconnerie ». Cette phrase résume en quelques mots les propos que tient Philippe Foussier lorsqu’il s’inquiète des travers de certaines loges du GODF voire plus généralement de ceux de son obédience, sous entendu par rapport aux fondements et aux buts de la FM.
Excellente interview.
Merci à Philippe FOUSSIER de ces propos authentiques et tellement vrais .Il faut toujours essayer de rassembler ce qui est épars mais aussi garder l’Unité dans la diversité par l’Union .
Les enjeux actuels sont majeurs et il est en effet fortement souhaitable que le Convent puisse apporter plus de lisibilité et pistes d’actions dans la société sur l’affirmation des valeurs et de la vision que nous avons du Devenir et de l’Avenir de notre société et de membres ainsi que celle de notre Humanité .
Pour cela le Convent doit pouvoir y consacrer plus de temps dans des conditions à définir .
Nous m’en sommes plus aux risques mais aux graves menaces qui pèsent sur nos acquis .
la richesse est dans un renforcement des liens et nouvelle communication entre les loges sur tout l’Hexagone et celles du Monde et l’Obédience qui est très importante dans le maintien de la cohésion , l’Unité des FM du GODF .
Oui le symbolique et le sociétal sont étroitement liés et à nous de mieux les conjuger .
Associer Tradition et Modernité , plus qu’une nécessité , un vrai combat de chaque instant
Merci pour cet interview de Philippe Foussier m’a rappelé quelques vérités et quelques devoirs maçonniques.
Notre ancien GM propose une analyse maçonnique qui commence par être partagée pour peut-être le bien de nous tous en cherchant à provoquer quelques sursauts nécessaires à notre transmission et à notre réflexion.
Remettre les LL au coeur d’une obédience en diminuant l’aspect léniniste d’une organisation du GODF qui cherche, à l’instar des partis et autres politiques, à promouvoir ce qu’elle « pense » par ses commissions nationales et autres délégués à la doxa, devient une ardente obligation.
Continuons à travailler en loge.
Apprenons à nous ouvrir aux multiples facettes de la liberté et au projet de fraternité.
Le travail commence en se frottant aux autres au sens de Montaigne, la FM est un art de la rencontre qui demande un travail permanent.
Un vent frais qui souffle qui nous change des tornades et autres cyclones qui s’abattent trop souvent dans des querelles vaines de chapelles.
Une grande sagesse maçonnique qui doit inciter les FS du GODF à se perfectionner. Publie vite ton livre.
Bravo! Nous attendons ton livre avec impatience!