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Il n’est pas inintéressant de lire le discours préalable à la communication des degrés intermédiaires au 18ème degré tel que pratiqué dans les chapitres du SC d’Ecosse (General Directions and Ceremonials for a Sovereign Chapter 18° under the SC for Scotland).
« Vous devez savoir qu’aux environs de 1740 des degrés maçonniques chrétiens apparurent en France qui prétendaient, sans l’ombre d’une preuve, être les continuateurs et héritiers de l’Ordre du Temple et d’Ordres similaires de chevalerie chrétienne, à la fois militaires et ecclésiastique. Beaucoup de ces degrés furent qualifiés « Ecossais » (pronounced « e-cos-say ») par les Français. Au sens propre, le mot « Ecossais » appliqué à un degré et à une légende traditionnelle sans aucun lien historique avéré avec l’Ecosse vise seulement à lui attribuer une antiquité et un lien avec l’Ecosse qu’ils ne méritent pas. La raison du choix de l’Ecosse dans cette entreprise peut être l’existence d’un lien réel entre la maçonnerie opérative et la Franc-Maçonnerie Spéculative, lien qui ne peut, sans doute possible, être mis en évidence qu’en Ecosse
Le mot « Ecossais » dans la titulature de notre Rite n’implique aucune connexion géographique avec le royaume d’Ecosse puisque, en tant que Rite, le REAA était inconnu en Ecosse avant que le Suprême Conseil d’Ecosse n’y fût fondé en 1846 par le Dr Charles Morison of Greenfield qui y introduit ces degré sous couvert d’une Charte octroyée par le Suprême Conseil de France, lui-même héritier du SC de Charleston de 1801.
Le mot « Ecossais » dans le titre de notre rite signifie simplement, j’en ai peur, qu’il y a dans notre rite quelques degrés que les Français ont ainsi désignés sur base de leur intitulé et de leur scénario évoquant leur origine légendaire et leur conservation en Ecosse.
En ce qui concerne les degrés (grades) du 4ème au 17ème, vous devrez, selon les règles de l’Ordre, en être investis avant de recevoir le 18ème degré car, à l’inverse des Etats-Unis d’Amérique et du Canada où certains degrés sont conférés, aucun des de 4 à 17 ne sont conférés dans les chapitres des Suprêmes Conseils d’Irlande, d’Angleterre ou d’Ecosse. Avant que je vous en communique le résumé, vous devez prendre une obligation (un engagement) de Secret les concernant. » (Traduit de l’anglais).
A 18 et à 19 Tout simplement en mémoire de « saint » André ou « Saint Andrew » patron de l’Ecosse qui a été crucifié. C’est pourquoi, le drapeau de l’Écosse arbore une « crux decussata » (croix de saint André) représentant la croix du martyr. En revanche si le REAA n’a pas trait à l’Ecosse sur le plan initiatique, mais historique, que dire du rite français et de tant d’autres qui pullulent. A méditer… Bon dimanche à toutes et à tous…
lisez s’il vous plaît :
» Les chevaliers, qui étaient des maçons, tombèrent en la plus grande extase lorsqu’ils aperçurent sous la dernière pierre le mot J…. ou A… qui étaient le véritable mot de maître. Ils soulevèrent cette pierre avec le plus grand soin et l’emportèrent de terre sainte lors de leur retour en Ecosse, en sorte que, de même qu’ils élevèrent un édifice en Ecosse pour le consacrer à saint André que nous promettons de fêter chaque année le 30 novembre »
J’ai eu la chance de voir ce degré, le Rose-Croix, dans des biens des endroits du monde, de langue (que je comprenais ou pas), de culture, de vécu maçonnique différent. Malgré les disparités superficielles (les références chrétiennes ou la volonté évidente de les effacer et d’ainsi « profaner » ou « séculariser » le scénario), il reste toujours le même et le fond culturel que tous partagent, par éducation ou simple osmose sociale, croyants ou laïcards, suffit à reconnaître ce qui peut se cacher sous l’allégorie toujours renouvelée du voyage, du passage de l’obscurité à la lumière, symboliquement de la terre au ciel, connu depuis les temps anciens, en Grèce, en Egypte et au Proche-Orient.
On le perçoit mieux encore quand ignore tout du grec ou de l’estonien (par exemple) et qu’on ne se nourrit que de l’image du rituel et des mouvements !
« A ces titres fut ajouté celui de Chevalier de Saint-André, , on ne sait trop pourquoi. » Saint-André est le saint patron de l’Ecosse.
Et le 30 novembre est le jour de sa fête ! Tout le monde le sait. Mais qu’est-ce que cela apporte à un degré qui ne concerne pas l’Ecosse ?
Cher Maître,
Tout est symbole en maçonnerie… C’est également la fête de la Toison d’Or.
Merci encore à l’érudition de nos FF.
Plus modestement, la cérémonie de reception R+C doit se vivre, comme les autres, mais à plus forte raison car justement le sujet est encore plus l’impétrant. et non quelque ideologie ou croyance.
Et, de mon expérience c’est souvent difficile pour de nombreuses raisons :
– le manque de serieux, impréparation croissant des accompagnants, conduisant à des negigences qui font perdre le fil complex de la cérémonie.
– les difficultés materielles de disposition, disponibilité et decoration des salles nécessaires.
– et plus fondamentalement des blocages psychologiques liés à la position vis à vis du christianisme : des croyants fervents y voyant sacrilège de ler enseignement et des athées qui y voient un remake raté d’enseignement chrétien.
Et pourtant, nous avons à ce degré (18e REAA ou 4e O RF) une panoplie formidable de sujets puissants, riches et déroutants.
Et qui repondent d’une manière puissante au « fil rouge » de la FM : la « Parole perdue ».
Et, nous avons là un « chantier » qui merite de s’y atteler tous et ainsi se debarasser des gamineries obédentielles.
Dans notre cas, les issus de DH, GLFF, GODF, GLDF, ex-GLNF, GLUA, GLEFU travaillent de concert en se completant par des approches innatendues. Et nous nous efforçons d’avoir des conseils autres que des receptions.
Et toutes les contributions seront bienvenues.
Les commentaires de Joaben valent peut-être pour l’hexagone, mais pas pour le plat pays.
le R+ ne s’y pratique qu’une fois l’an, le premier jeudi après la première lune de printemps (autrement dit je jeudi avant Pâques). Il est vécu comme la fête la plus importante de l’année et chacun la vit dans son chapitre (dans son obédience) sans visiteur, avec ses amis, bien loin des querelles obédientielles, des débats stériles et des combats de coqs répétitifs.
En janvier 1744, Charles Edouard Stuart entreprit de reconquérir les royaumes de son père (tentative qui se termina à Culloden en 1746). Il traversa la France jusqu’à Dunkerque et, après une première tentative malheureuse, il s’installa en mars à Gravelines. Il y résida dans un strict incognito jusqu’à l’été suivant, attendant les escadres de Brest et Rochefort. En profita-t-il pour aller à Arras ? On peut le supposer mais rien ne le prouve. On raconte qu’il séjourna à Arras et y créa un Souverain Chapitre de Rose-Croix. La « Bulle de fondation » est souvent citée. Mais on n’en connait qu’une copie, prétendument signée en avril 1745 pour les uns, 1747 pour les autres, sur parchemin, établie en 1804 ou 1805 par les membres de la loge « La Constance » d’Arras qui fut retrouvée chez un antiquaire par l’évêque de Gap, lequel l’envoya à titre de curiosité au préfet du Pas-de-Calais qui la fit déposer en 1852 aux Archives du département. L’écriture semble du xviii° siècle mais les signatures attestant le diplôme sont postérieures à 1804-1805. Six des signataires furent affiliés à la Constance en 1804 (Peugnet, Hébert, Triboulet, Poitard, Plé et de Beaukamp), le dernier (Leclercq) en 1805.
Bulle d’institution du Chapitre primordial de Rose-Croix Jacobite d’Arras.
« Nous Charles-Edouard Stuart, roi d’Angleterre, de France, d’Ecosse et d’Irlande, et, en cette qualité, substitut G.-M. du chapitre de H., connu sous le titre de chevalier de l’Aigle et du Pélican, et, depuis nos malheurs et nos infortunes, sous celui de Rose-Croix ; voulant témoigner aux maçons artésiens combien nous sommes reconnaissant envers eux des preuves de bienfaisance qu’ils nous ont prodiguées, avec les officiers de la garnison de la ville d’Arras, et de leur attachement à notre personne, pendant le séjour de six mois que nous avons fait en cette ville,
Nous avons, en leur faveur, créé et érigé, créons et érigeons, par la présente bulle, en ladite ville d’Arras, un S. Chapitre primatial et métropolitain de Rose-Croix, sous le titre distinctif de l’Ecosse jacobite, qui sera régi et gouverné par les chevaliers Lagneau et De Robespierre, tous deux avocats ; Hazard et ses deux fils, tous trois médecins; J.-B. Lucet, notre tapissier, et Jérôme Cellier, notre horloger, auxquels nous permettons et donnons pouvoir de faire, tant par eux que par leurs successeurs, non-seulement des chevaliers Rose-Croix, mais même de pouvoir créer un chapitre dans toutes les villes où ils croiront devoir le faire, lorsqu’ils en seront requis, sans cependant par eux, ni par leurs successeurs, pouvoir créer deux chapitres dans une même ville, quelque peuplée qu’elle puisse être.
Et pour que foi soit ajoutée à notre présente bulle, nous l’avons signée de notre main et à icelle fait apposer le sceau secret de nos commandements, et fait contresigner par le secrétaire de notre cabinet, le jeudi 15e jour du 2e mois, l’an de l’incarnation 1747.
Signé : Charles-Edouard Stuart.
De par le roi, signé : lord de Berkley, secrétaire.
Pour copie conforme :
Lefran B. Triboulet
Beauchamps D.Peugnet
Libersalle Plé
Poitard Leclercq »
(tous signent SPR+ et CKS !)
NB Robespierre est le grand-père du conventionnel, qui ne fut pas maçon.
Les historiens maçonniques ont jugé fausse cette bulle. Je les suis bien volontiers, ne fût-ce que parce que, dans la patente de ce chapitre, Charles-Edouard s’intitule « Roi d’Angleterre, de France, d’Écosse et d’Irlande, et comme tel, Grand Maître substitut du chapitre de Herodem, connu sous le titre de Chevalier de l’Aigle et du Pélican, et depuis nos malheurs, comme Rose Croix ». Il ne se serait jamais prétendu roi d’Angleterre du vivant de son père, le vieux prétendant, qui ne décédera qu’en 1766. Reconnaissons que le XVIII° siècle maçonnique est farci de ces patentes et Constitutions apocryphes
Merci à Pierre Noel pour ces très utiles précisions sur le rituel
de Rose-Croix au Rite Philosophique
Le R+ est un grade unique par son universalité et l’idéalisation d’un thème, la recherche de la lumière, qui se retrouve dans toutes les traditions. Il est l’exemple parfait du processus initiatique, illustrant un changement d’être (une mutation ontologique) par le passage de l’obscurité à la lumière, de l’ignorance à la connaissance. Il peut paraître chrétien, mais ce serait simpliste. Une lecture attentive montre tout ce qu’il doit à la tradition juive. En fait, il touche l’homme dans ce qu’il a de plus universel. Il est un tout achevé et ne peut être enfermé dans une profession quelconque ni dans une échelle hiérarchique d’un Rite maçonnique qui sera toujours artificiel. Il fut admirablement annoncé par Platon dans le chapitre VII de La République, quand il compare l’homme à un prisonnier dans une caverne et l’avertit du danger à le faire contempler la lumière.
« Représente-toi de la façon que voici l’état de notre nature relativement à l’instruction et à l’ignorance. Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant de tourner la tête. ….. Ils nous ressemblent et penses-tu que dans une telle situation ils aient jamais vu autre chose d’eux-mêmes et de leurs voisins que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face ? ….. Considère maintenant ce qui leur arrivera naturellement si on les délivre de leurs chaînes et qu’on les guérisse de leur ignorance. Qu’on détache l’un de ces prisonniers, qu’on le force à se dresser immédiatement, à tourner le cou, à marcher, à lever les yeux vers la lumière : en faisant tous ces mouvements il souffrira, et l’éblouissement l’empêchera de distinguer ces objets dont tout à l’heure il voyait les ombres. Que crois-tu donc qu’il répondra si quelqu’un lui vient dire qu’il n’a vu jusqu’alors que de vains fantômes ….. Et si on le force à regarder la lumière elle-même, ses yeux n’en seront-ils pas blessés ? N’en fuira-t-il pas la vue pour retourner aux choses qu’il peut regarder, et ne croira-t-il pas que ces dernières sont réellement plus distinctes que celles qu’on lui montre ? »
En peu de mots, Platon a tout dit. Par son exemple, combien parlant, il a décrit l’homme enchaîné à la matière, le processus initiatique, la découverte de la lumière …. Il dit aussi ce que ce processus d’arrachement à l’ignorance peut avoir d’insupportable, de dangereux même, et pourquoi bien rares sont ceux qui essayent de comprendre ce qu’ils font, au-delà de leurs imprécations ou de leurs bondieuseries.
Les travaux commencent à l’instant où les Ténèbres se sont répandues sur la terre.
Les colonnes et les outils de la franc-maçonnerie se sont brisés, son Etoile flamboyante a disparu, sa Pierre cubique a sué sang et eau.
Le Franc-maçon, dans son parcours ascensionnel, frappe à la Porte d’airain, parce qu’il erre dans ce chaos indifférencié.
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Il est en chemin.
Il parcourt la terre entière à la lumière d’un seul Flambeau, celui de l’Espoir.
A l’exemple de la frêle bougie du cabinet de Réflexion, tout pourrait renaître.
Espoir que la flamme intérieure puisse à nouveau irradier le monde et enflammer l’humanité.
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C’est là l’essence de la Franc-maçonnerie, une renaissance sempiternelle de la Vie, qui génère de nouvelles fécondités, de nouvelles énergies.
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Au dîner rituel, ce Frère régénéré, mangera le pain sans levain, qui a le symbolisme du blé comme fertilité, nourriture et vie et son initiation solaire reliée à la mort qui engendre la vie.
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Il boira le vin, rouge comme le sang, comme l’ardeur retrouvée et l’amour en action, dont la symbolique est liée à la vigne à cultiver et à l’énergie fertilisante du même soleil.
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Il consacrera la vigne aux dieux qui « meurent et ressuscitent ».
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Il mangera l’agneau, emblème de douceur, d’innocence, de pureté.
C’est le Bélier Céleste lié au signe zodiacal du Bélier, comme le Premier Feu, physique, qui dans la tradition initiatique marque le vrai début de l’année et est le premier des douze signes du zodiaque.
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L’huile représente la Paix et le Sel représente la Sagesse.
Les olives, en plus d’être les fruits de l’arbre cher à la déesse Minerve, avec leur sagesse proverbiale, fournissent l’huile qui alimente le feu éternel des sanctuaires.
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L’eau bue est la source de toutes les potentialités sur terre, l’élément purificateur.
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La nourriture et les boissons prisent ensemble, entre Frères, sont une Chaîne d’Union reconstituante.
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Dans cette courte évocation toute personelle, qui n’est pas dévoilement d’un rituel, peut-être ai-je cheminé modestement un temps en Franc-maçon.
A aucun moment dans cette évocation n’apparaît Dieu, le Christ et ses Saints, la Bible et ses citations.
A aucun moment n’apparaissent l’invective gratuite et le rejet de l’autre…
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Peut-être me suis-je écarté du monde profane et donc d’un 1er degré…
Une question pour Pierre Noel : en France, La Rochefoucauld – Bayers, grand maitre du Rite Ecossais Philosophique, est donné comme un des rédacteurs du rituel au grade de chevalier Rose-Croix.
Quelle est la nature et l’inspiration de ce rituel qui aurait inspiré celui du REAA ?
Le rituel « philosophique » du R+ de l’aigle noir, daté du 21 février 1784 (21e jour du 12e mois 5783) est signé : Jacques-Louis La Rochefoucauld-Bayers (le Contrat social, 1770, Grand Maître du rite écossais philosophique en 1776), Brommer, Lafisse, Grant de Blaërfindy, Bertolio, de Leutre et Laborde. IL est très proche de celui de Tshoudy et de PJ Willermoz. C’est le rituel hermético-alchimique qui n’a aucun rapport avec le R+ français classique. On le trouve aussi dans Bord
« On y remarquera l’assimilation d’Hiram à la matière morte à revivifier, ainsi que le rôle important joué par le soleil et la lune…Le grade de Rose-Croix est conféré en chapitre. Le chef du chapitre s’appelle souverain GM; son premier surveillant prince grand prieur ; le second, prince grand surveillant. Les officiers, tels que l’orateur, secrétaire, trésorier, économe, sont qualifiés princes commandeurs, et les autres frères simplement princes ou chevaliers… » IL continue pendant des dizaines de pages …
Il suffit de comparer les illustrations de mon articulet les tableaux (de Vuillaume par exemple) pour comprendre que ces deux rituels, le « français » et l' »allemand » sont très différents.
Concernant le diplôme de Rose-Croix daté du 2 juin 1751, mais aussi de l’histoire de la loge et du chapitre de la Fidélité à l’Orient de Hesdin et même de la Franc-Maçonnerie en Artois, je conseille la lecture du livre d’Émile Lesueur (°1880 – †1946) intitulé “La franc-maçonnerie artésienne au XVIIIe siècle” publié en 1914 (388 p.), cet ouvrage est disponible par téléchargement gratuit (127 MB) sur le site Gallica BNF
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k316976z/f7.image#
Jacques HUYGHEBAERT est comme toujours d’un un apport exceptionnel, toujours précis et minutieux !
J’ai parcouru les 388 pages d’Emile Lesueur (elles valent le détour!) et j’y ai trouvé, pp 185-191, une description du rituel de Rose-Croix, daté de 1784 (donc déjà tardif), en usage dans le Chapitre Souverain d’Arras « à la vallée de Paris » (coll. Barbier, liasse 53, 52 pages). C’est un rituel « français », avec les deux appartements (le noir et le rouge), les voyages, le mot de passe INRI, la Cène …. Bref le rituel chrétien (vomi par notre commentateur habituel) et pas le rituel hermético-alchimique du R+ de l’aigle noir. Je faisais erreur dans mon dernier message.
https://archivespasdecalais.fr/Recherche-par-commune/Lettre-H/Hesdin/Deux-diplomes-maconniques
Diplôme de Chevalier Rose-Croix conféré à Charles André par la loge La Fidélité d’Hesdin, manuscrit sur parchemin, 2 juin 1751.
Fidelitate meruere lumen, et tenebrae eum non comprehenderunt.
D’un lieu éclairé où règnent l’équité, le silence et la fidélité.
Nous très haut, très puissant, très sublime, et très excellent seigneur Chevalier de l’Aigle, dit de Rose-Croix, Grand Maître ad vitam, très équitable, très valeureux et très illustre Prince de Jérusalem, Grand Chevalier Kadosck dit l’Homme Saint, Chevalier de l’Aigle Noir et Grand Commandeur et Chevalier d’Orient, Chevalier d’Occident, Chevalier du Temple, Sublime Écossois, Chevalier Prussien, Vrai Maître Parfait et Écossois ainsi que des autres Écossois inférieurs, Maître Architecte Royal Arche, Vrai Maître Anglois, Puissant Irlandois ainsi que des grades inférieurs, Prince Chef des Hommes Éclairés de la très Respectable Grande Loge régulière de Saint-Jean de Jérusalem errigée au très haut et très grand Orient de la vallée d’Hesdin.
À tous frères qui ces présentes lettres verront : Salut. Salut. Salut. Savoir faison qu’après avoir reconnu notre très cher frère Charles André dans tous les grades inférieurs de la maçonnerie, Élu Puissant Irlandois, Vrai Maître Anglois, Architecte Royal Arche, Vrai Maître et Parfait Écossois et dans tous les Écossois inférieurs, Chevalier Prussien, Chevalier du Temple, Chevalier d’Occident et Sublime Écossois, nous lui avons pour récompenser son zèle et son assiduité dans notre très respectable loge, conféré de notre pleine et entière authorité maçonnique, les grades de Chevalier d’Orient et de Grand Commandeur d’Orient ; ledit cher frère nous ayant donné de plus en plus des marques de son zèle pour l’Art Royal, nous l’avons revêtus des grades de Chevalier du Soleil, Grand Chevalier Kadosck dit l’Homme Saint, et enfin, pour couronner ses traveaux, nous l’avons décoré de ceux de très équitable et très valeureux Prince de Jérusalem, de Grand Maître ad vitam et très excellent seigneur, Chevalier de l’Aigle, dit Rose-Croix, etc., afin qu’il puisse former et tenir Loge où besoin sera, avec le plein et entier pouvoir de conférer lesdits grades aux frères qui le mériterons, contractant avec ledit cher frère Charles André la plus sainte et inaltérable alliance.
À ces causes, prions les très respectables frères qu’il visitera de lui faire bon accœuil, lui décernant la place que ses traveaux lui ont mérité et de l’assister dans ses besoins conformément à nos saintes, sacrées et inviolables obligations, offrant la pareille à tous les chers frères qui viendrons se présenter à nous munis de leurs patentes, et pour que foy soit ajoutée à ces présentes, nous les avons fait signer et sceller du cachet de notre Loge. Nous prions que le Grand Architecte de l’Univers vous ait en sa sainte garde. Fait, passé et délivré au très Grand Orient de la vallée d’Hesdin, le deuxième jour du quatrième mois de l’année maçonnique cinq mil sept cent cinquante un, de l’ère vulgaire le deux juin mil sept cent cinquante un ; le susdit frère a aussi signé Ne varietur sous le cachet de notre Loge.
Archives départementales du Pas-de-Calais, E-DEPOT 447/S 4.
Ce document est un brevet de chevalier Rose-Croix, accordé au frère Charles André. Né à Hesdin en 1727, sans doute l’un des fondateurs de la loge, il a gravi tous les échelons de la hiérarchie maçonnique avant d’atteindre ce haut rang, qui lui permet de « former ou tenir loge où besoin sera avec le plein et entier pouvoir de conférer les » […] « grades aux frères qui le mériteront » . Grâce à ce certificat, il est assuré de recevoir « un bon accueil » de la part de ses frères d’autres loges. Les symboles maçonniques illustrent très largement le diplôme : le compas et l’équerre, la balance, le glaive, le crâne (évoquant la mort physique du profane qui renaît lors de l’initiation), mais aussi le delta rayonnant, l’étoile flamboyante avec le G en son centre (initiale de géométrie ou de Grand Architecte, ou encore pur symbole graphique), la houppe dentelée (frange qui termine la corde à nœuds entourant le temple) et le rameau tiré de la légende d’Hiram, architecte du temple de Salomon. Le soleil et la clé éclairent les formules latines qui encadrent le delta rayonnant en haut du document et que l’on pourrait traduire : « Par leur fidélité, ils ont mérité la lumière » (« Fidelitate » rappelant le nom de la loge) ; « Et les ténèbres ne l’ont pas compris » (Évangile de Jean, I, 5).
Le texte du diplôme d’Hesdin, aisément disponible sur internet, reproduit intégralement par Jacques H., ne résout malheureusement pas le problème. On ne sait toujours pas de quel rose-croix il s’agit, du « chrétien » (type Clermont-JB Willermoz- De Gages) ou de l’alchimique-hermétiste (type Tschoudy- PJ Willermoz- Allemagne).
En tout cas, ce n’est pas le Rosy Cross britannique (aujourd’hui ROS) !
« Elle décrit le parcours de l’âme depuis les lieux de désespérance et d’obscurité où elle réside, la vie terrestre »
– 4ème partie dernier § : La nature du grade. Ce qu’il n’est pas-
C’est précisément ce que les Grecs et les Romains ne comprenaient pas (sans même parler des Égyptiens pour qui ces considérations étaient stupides) : cette détestation de la nature humaine, de la Terre et de la vie, au profit d’une hypothétique et chimérique existence d’un monde idéal accessible après avoir perdu ce que l’on possède réellement, la vie.
Foutaise pour névrosés incultes, incapables de profiter des trésors de la connaissance.
Le sacrifié du mont du Crâne n’avait-il pas pour habitude de fustiger l’Ecole et encenser les croyances ? Le premier taliban, les Pharisiens n’étaient pas allés jusque là.
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« Plus matériellement, c’est le monde des grandes pestes du moyen-âge, des pandémies toujours renouvelées, des guerres sans fin qui déchirent l’humanité et des catastrophes naturelles qui le sont de moins en moins. Ce n’est pas un événement isolé, singulier (le drame du Golgotha) mais un moment éternellement recommencé et qui le sera dans les siècles des siècles. » 3ème § de la dernière partie.
Amen ! Tant que durera le règne de cet appauvrissement de l’esprit et falsification de la réalité, le fumeux Monothéisme.
« Un article à concerver » dans sa dernière demeure.
Bon voyage, je reste en vie.
Étrange, de voir tout en noir, de considérer notre nature mauvaise que seul le Christ est en mesure de sauver … lui qui a échoué pour lui-même.
C’est à ce « grade » que je me suis échappé de ce tribunal biblique.
Cette fois, l’oncle Sosthène atteint le sommet du délire ! Voir dans tout ce qu’il déteste ou méprise le parangon du monothéisme et l’obsession de la bible !! Belle leçon d’illettrisme d’un fana de l’antiquité qui n’a jamais lu les chapitres désespérants de l’Odyssée ou de l’Enéide, ni les scènes tragiques d’Euripide !
4 – Pour la Civilisation, l’Homme n’ayant pas conscience de sa véritable nature (bonne !) et de ses capacités commet erreurs, abus, faisant ainsi son propre malheur.
C’est en étudiant, cultivant l’intellect qu’il se relèvera de ses faiblesses.
Pour le Monothéisme, c’est la nature même de l’Homme qui est mauvaise.
Son salut ? Il en est bien incapable ; c’est le Messie qui lui prendra (tordra?) la main.
Il y a plus qu’une nuance.
Point de vue Civilisation, le choix est la confiance et tout d’abord la confiance en l’Homme.
Point de vue Monothéisme, deux choix : méfiance et condamnation, de tout.
Triste à mourir le Messie et son tribunal.
Tu as raison de souligner le point ! Le diplôme d’Hesdin (à 60 km à l’O d’Arras) suggère un date déjà récente, oui … mais de quoi ?
Du Rosy Cross britannique, apparu vers 1740 ? Mais il n’y a pas d’aigle là-dedans (ni de royal arche, citée dans le diplôme).
Du Rose-Croix français ? Mais il n’y a ni pélican, ni Hérédon ni St-André …. ni croix sur le diplôme
Je pencherais plutôt pour le grade hermétiste venu d’Allemagne ! Sans certitude aucune.
A ma connaissance, la première mention d’un grade de Rose-Croix figure dans le diplôme dit « de Hesdin », daté en toutes lettres (et sans rature) du 2 juin 1751: « Chevalier de l’Aigle, dit de Rose-Croix ». Je ne pense pas (Pierre?) que la mention « de l’Aigle » puisse se rapporter au Rose-Croix de ce qui constitue maintenant le Royal Order of Scotland, et donc il s’agit bien du Rose-Croix « français ». Sauf à démontrer qu’il est antidaté, ce diplôme bouscule la chronologie généralement admise pour l’apparition des « hauts » grades: sont ainsi cités, entre autres, le Chevalier Prussien et le Prince de Jérusalem.