René Guilly

Le 30 avril, un hommage à René Guilly

Publié par Géplu
Dans Divers

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samedi 9 avril 2022
  • 4
    Alain Bernheim
    10 avril 2022 à 14h16 / Répondre

    Il est parti il y a trente ans et son nom ne dit peut-être plus grand chose aux jeunes maçons d’aujourd’hui. C’est lui qui, avec Joannis Corneloup, Marius Lepage, Etienne Gout et George Draffen, m’a formé et guidé. J’ai été son ami et son collaborateur depuis le N° 3 de Renaissance Traditionnelle (« Que savons-nous du Morin de la Patente ») où j’ai publié une vingtaine d’articles.

    Voici ce qu’il écrivait de lui-même :

    « Je suis un Maçon traditionaliste. Je reconnais le bien-fondé spirituel et traditionnel des point essentiels énoncés en 1929 par la Grande Loge Unie d’Angleterre. Mais je conteste l’application temporelle qui en est faite. J’aime l’Histoire maçonnique et l’Histoire tout court, j’essaie de la connaître et de la comprendre. Elle est pour moi un guide sûr et elle m’empêche d’avoir recours à ces armes si faciles de l’anathème global et de l’excommunication collective. La Tradition maçonnique véritable n’appartient nullement au passé. Elle est totalement vivante. Mais ces procédés totalitaires, eux, sont périmés définitivement et leur survivance n’est que la honte de notre Ordre et de certains pays. Ils sont la négation de tout universalisme et de tout oecuménisme.» (Renaissance Traditionnelle No. 11, juillet 1972, p. 214).

    «… je n’oublie pas que ce livre [Les Mystères de l’Art Royal] fut avec L’Idéal Initiatique, aussi de Wirth, celui qui me décida à entrer en Franc-Maçonnerie. Certes depuis 21 ans, l’Ordre m’a conduit vers bien d’autres horizons, plus authentiques me semble-t-il, mais je ne renie pas cette étape. Je souhaite que d’autres la connaissent à leur tour et qu’elle les engage dans la Voie.» (Renaissance Traditionnelle No. 12, octobre 1972, p. 279).

    « Trois hommes: Oswald Wirth, par la lecture de qui (et de René Guénon) je suis entré en Franc-Maçonnerie il y a vingt-cinq ans, Marius Lepage que j’ai connu et aimé depuis cette période jusqu’à son départ pour la Grande Loge d’En Haut, Jean Baylot, qui ne permet pas qu’on l’aime mais que je respecte. Un quatrième en second plan si honnête et si fidèle: Joannis Corneloup. En toile de fond, la Franc-Maçonnerie française depuis cent ans. A l’affiche: le drame de la spiritualité de l’Occident. Un beau spectacle, triste.» (Renaissance Traditionnelle No. 26, avril 1976, p. 163).
    [A un lecteur bruxellois qui, à propos de quelques articles récemment parus dans Renaissance Traditionnelle, lui écrivait: « J’ai peur de voir s’introduire dans nos temples des tendances chrétiennes qui supplanteraient ce qui pour moi est la vocation de notre Ordre, je veux dire la métaphysique », René Désaguliers répondit par une Lettre pour Bruxelles dont j’extrais les lignes suivantes :] «L’objet de la Franc-Maçonnerie est d’être traditionnelle. Et si je n’avais pas aussi honte d’évoluer dans le pléonasme et le truisme, je demanderais ce que pourrait bien être la Franc-Maçonnerie si elle n’était pas traditionnelle. Une Franc-Maçonnerie traditionnelle, qui s’occupe de tradition (je rougis encore, mais il faut être clair) “récupère” tout ce que peuvent souhaiter ses membres, et tout ce par quoi, à tous leurs niveaux, ils peuvent s’enrichir, de la métaphysique (avec son indélébile empreinte religieuse) jusqu’au choix de l’outil par rapport à la dureté de la pierre. Je ne vous ai pas encore choqué peut-être. Mais croyez-vous bien qu’il serait sérieux dans cette démarche, d’évacuer le christianisme ? Vous, vous ne voulez pas qu’on le laisse entrer, moi, je demande qu’on ne le fasse pas sortir. Ce serait évacuer dix-neuf siècles – les nôtres – et un continent – le nôtre. Un fameux vide. Le vide de notre siècle devant lequel je tremble de vertige.» (Renaissance Traditionnelle No. 36, octobre 1978).

    Il m’adressa un jour ce témoignage de son amitié sous la forme d’un poème plein d’humour et d’allusions voilées :

    ACKNOWLEDGMENT

    Ta fulminante poudre, à l’art maniaque allée
    Du vieux sud Wisigoth, Alain Divin Bernaime
    Du laurier des Quatre, couronné, Assemblée
    De ta science étourdie, grand feu d’Armagnac, j’aime !

    Cyrrhose, crois, n’aurai, En paix, lis, quand ? Lynx sait !
    De l’eau de vie me garde, aux Constitutions grandes
    Fidèlement me voue, pour de l’ami tracer
    Directeur goguenard, l’urticante légende !

    Je conclus: sur ton art, l’Illustre Commandeur
    Grand, pensif, se mire, mais point ne s’y reflète
    Sceptre ni blanc cordon, horreur ! à lui l’ardeur
    Du flacon vite ! envoie, pour que mal sort ne jette !

    Chatellerault Noël 1986

    • 5
      Pierre Noël
      12 avril 2022 à 12h46 / Répondre

      J’aime assez le « ni blanc cordon, horreur! », qui laisse supposer le jugement des innovations du « Vème Ordre » au XXI° siècle.

  • 3
    Pierre Noël
    10 avril 2022 à 11h03 / Répondre

    La lecture (en 1977) des « Trois Colonnes Sagesse-Force-Beauté et les Trois Grands Chandeliers » de René G. (1)(Cahiers du Rite Moderne Français Rétabli. Loge du Devoir et de la Raison. Rue Cadet, 1963) fut une véritable découverte et le début d’une approche satisfaisante de la maçonnerie que je cherchais vainement dans ses auteurs « sacrés », Wirth, Plantagenet, Ragon et autres Chemin-Dupontès.
    1) Premier de ses noms de plume.

  • 1
    Gires
    9 avril 2022 à 2h28 / Répondre

    C’est un constat triste de voir qu’aucune obédience ne dise mot. L’extrême droite est à la porte de la République !!!

    • 2
      Yonnel Ghernaouti
      9 avril 2022 à 10h04 / Répondre

      Cher GIRES,
      Quel rapport ton commentaire a-t-il avec cet article intitulé « Le 30 avril, un hommage à René Guilly » ?

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