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Géplu.
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Dans l’article d’à côté où il est question de ce monument de tolérance qu’est Escada, le compteur s’est positionné sur 666. D’un certain point de vue, voilà un nombre qui lui va comme un gant.
On devrait ne pas y toucher.
(Faut bien rire un peu: c’est dimanche).
Par curiosité naturelle, mais également aiguillonné par Pierre Noël (cf: 3), j’ai un peu creusé s’agissant de Baudouin Decharneux.
Natif de Ixelles (j’adore ce quartier bruxellois, mais ce n’est pas le sujet), B. Decharneux est donc Professeur à l’Université Libre de Bruxelles (U.L.B.).
Et c’est à partir de là que les mots ont toute leur importance.
En France, d’où une légère confusion de ma part dans mon intervention précédente (message n°1), un établissement d’enseignement libre, une université libre, sont privés et très souvent catholiques, revendiqués libres par rapport à l’enseignement dit public, celui dispensé par la République Française laïque.
En Belgique, et Pierre y fait allusion dans son message d’hier, libre est relatif au « Libre-examen », donc rien à voir ici avec des établissements religieux, bien au contraire.
A ce propos l’article sur l’Université Libre de Bruxelles dans Wikipedia est des plus intéressants, notamment sa partie historique et les motifs, ainsi que les intervenants de sa création.
Revenant à Baudouin Decharneux on notera qu’il est à la fois professeur de philosophie et d’histoire des religions.
Son CV est impressionnant, sa palette de recherche, donc de curiosité, donc de connaissances, donc d’ouverture d’esprit est peu commune.
J’y remarque, (tout à fait exhaustivement de ma part, mais je l’assume), son implication à la direction du Centre Interdisciplinaire d’Etude des Religions et de la Laïcité), dont on peut se demander, par exemple, si son domaine d’investigation peut, ou ne peut pas, être comparé à ce que faisait Bruno Etienne à la Fac d’Aix-en-Provence?
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Enfin, pour mieux comprendre son approche en ces domaines, je vous propose (merci Dame Wikipedia), un extrait d’un article publié dans la « Libre Belgique » (ici encore une fois le mot « libre »…):
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« le meilleur antidote contre l’intolérance est la connaissance. Voilà pourquoi je prône un enseignement sur l’ensemble des religions pour tous qui offre le bagage de connaître l’autre en finesse, pas de le caricaturer au gré de lectures ou films fantaisistes
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Enfin, s’agissant de son livre « La franc-maçonnerie, une religion parmi d’autres », j’observe qu’il date de 2019 et que, en tout cas en France, il demeure difficile à trouver (cf. le site « Place des Libraires »). Mais je ne désespère pas d’y parvenir!
Ceci est une preuve supplémentaire que la France et la Belgique sont séparées par une langue commune !
Enseignement « libre » a un tout autre sens des deux côtés de Quiévrain. l’Université « libre » de Bruxelles était au départ (en 1833 ou à peu près) une initiative maçonnique, imaginée et promue par la loge Les Amis Philanthropes et financée par des fonds privés, laquelle université ne fut subventionnée par l’Etat que dans un second temps quand elle prit une dimension nationale. Le « libre-examen »* a toujours été son idéal et son mot d’ordre, avec l’anticléricalisme qui en découle normalement dans un pays autrefois majoritairement catholique (aujourd’hui très largement « sécularisé » comme toute l’Europe occidentale).
S’il est moins évident aujourd’hui, (sans avoir disparu pour autant), c’est dû à la quasi-disparition du cléricalisme d’autrefois (dans le plat pays, même les partis politiques traditionnellement « chrétiens » ont abandonné le C de leur sigle !).
* « libre-examen dont le cri de guerre fut toujours la pensée de Poincaré, « La pensée ne doit jamais se soumettre », réflexion qu’on trouve affichée un peu partout dans les bâtiments de l’ULB.
Le chant traditionnel des étudiants, « Le Semeur », se termine par les vers : « Rome tremble et chancelle devant la Vérité ».
Pour info : « La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n’est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d’être. » (Henri Poincaré)
Fêtes du 75e anniversaire de L’Université libre de Bruxelles (ULB), le 21 novembre 1909
Faisant suite @ Pierre Noël (6), dans la série des citations de Henri Poincaré, je propose celle-ci:
« Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre dispensent de réfléchir », (in « La science et l’hypothèse », 1902, réédité en Champs/Flammarion, octobre 2017, page 16.
Pour que l’ULB souligne jusque dans son 75ème anniversaire la pensée de Henri Poincaré, français, cela peut supposer des liens solides entretenus par Henri Poincaré avec Bruxelles et la Belgique.
J’observe ainsi, qu’en 2012, pour le centenaire du décès de Henri Poincaré (1854-1912), un livre a été publié par l’Académie royale de Belgique (auteur Jean Mawhin) intitulé « Les histoires belges d’Henri Poincaré », Ed. L’Académie en Poche, 2012.
A priori, ce livre paraît épuisé. Dommage.
Info pour LL : « libre » dans le titre de la « libre Belgique » n’a rien à voir avec une position philosophique ou idéologique quelconque. C’était simplement le titre du journal lorsqu’il était publié clandestinement pendant l’occupation allemande en 1914-18. Une fois l’indépendance revenue, le journal garda ce titre. Il fut jusqu’il y a peu le journal-phare de la presse catholique francophone (avec De Standaard du côté néerlandophone)
Je ne crois pas que B. Decharneux soit « peu ou prou » catholique ! Il est un pur produit de l’ULB (Université Libre de Bruxelles), caractérisée par son engagement dans le « Libre-examen ».
Je le dis d’autant plus aisément que je le suis aussi, quoi qu’en pensent quelques hellénistes.
Je suis heureux de partager,comme souvent, l’analyse de Lazare.Il est fort utile et agréable d’écouter un homme intelligent et mesuré comme Baudouin Decharneux.
J’aime bien cette petite présentation.
Et c’est autrement argumenté que, comme l’a souligné Géplu, dans l’article d’à côté.
Entre Baudouin Decharneux et Escada il n’y a pas photo, alors que les deux, mais fort différemment heureusement, sont peu ou prou catholiques.
Mais on voit bien que le catholicisme, que les croyants, comme en toute religion, ne présentent pas une face homogène, ils ont autant leurs modérés que leurs radicaux.
Et comme souvent, sinon toujours, les modérés ont une analyse beaucoup plus fine que les radicaux.
Pourquoi?
Parcequ’ils prennent la peine de réfléchir, d’ouvrir le spectre de la recherche, d’essayer de comprendre même les idées ou les courants qui ne sont pas les leurs. De ne pas prendre les mots pour les idées.
En conséquence de quoi, ici même, il ne suffit pas de lire et écouter Escada à côté, mais ne pas hésiter à venir aussi ici.
Trois tranches beurrées de Decharneux au petit déj c’est beaucoup plus facile à digérer que le pâté d’Escada.
Je me pose quand même une question.
A priori Decharneux comme Escada, à part le fait d’être belges, ont un point commun, ils évoluent tous les deux dans le monde.des livres.
L’un comme universitaire, l’autre comme bouquiniste, ou libraire..
Je me demande donc, en m’en inquiétant, quel type de livres peut vendre Escada dans son échoppe, et surtout lit-il des livres?
A l’entendre, visiblement à part du Maurras et du Léon Daudet, on a le sentiment que les bouquins doivent lui servir à caler des meubles.Ou à alimenter des autodafés.