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Géplu.
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J’aimerais bien savoir ce qu’il en est aujourd’hui de la loge L’Anglaise (ou de ses héritières !). Bien sur il y a la rue Ségalier avec le local où sont inscrits les trois noms des fondateurs. Mais où en sont les archives et qui prétend encore en être les héritiers « légitimes » ? L’intérêt n’est qu’anecdotique mais symptomatique d’un certain état de notre organisation.
Le 22 mars 1914, le (très récent) Grand Maître de la GLNI&R, Edouard de Ribaucourt, et de nombreux dignitaires de la Grande Loge Unie d’Angleterre vinrent assister à la fête solsticiale de l’Anglaise 204 qui portait le n° 2 dans la nouvelle obédience. La guerre terminée, la loge reprit son existence régulière mais, se sentant abandonnée par la GLNI&R qui semblait négliger les loges de province et qui restait sourde aux propositions de l’Anglaise 204 pour trouver un moyen pour permettre un rapprochement avec la franc-maçonnerie française, elle décidait, le 23 avril 1923, de se séparer de la nouvelle obédience. Elle fut intégrée à la Grande Loge de France le 11 novembre 1923 lors d’une fête donnée sous la présidence du GM Maurice Monier.
Le F Gendron était orateur de la loge quand elle quitta le Grand Orient de France en 1913. Vénérable Maître quelques années plus tard, il fit partie de ceux qui rejoignirent la Grande Loge de France en 1923. Il écrivit une Histoire de la loge l’Anglaise en 1933.
En 1915, le F. Renou qui était secrétaire de la Loge en 1913 écrivit son histoire, avec de nombreuses photos de vieux documents (copie unique dactylographiée, jamais publiée). Resté à la GLNI&R en 1923, le F Frédéric- Renou sollicita le soutien des Frères de Liberation Lodge n°8 pour créer un nouvel atelier francophone à Bordeaux, Burdigala N°22 (GLNI&R) qui fut consacré le 20 mars 1926. Il en devint le premier Vénérable Maître.
Le 23 avril 1923, la Loge L’Anglaise, présidée alors par le Frère Desnaugues, décida à la quasi-unanimité de se séparer de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière et de se rattacher à la Grande Loge de France.
Plus tard le F. Norman Sisson Hurt Sitwell, VM de St-Claudius, loge de recherche de la GLNI&R, publia des extraits des années 1754-1758 avec les règlements de la loge l’Anglaise en français.
Enfin n’oublions pas le F. Alfred Sharp dont le nom est associé à une collection constituée par les archives de l’Anglaise, Ces documents finirent par échouer à Lexington aux États-Unis. En effet, une fois la seconde Guerre Mondiale terminée, Sharp retourna en Angleterre en emmenant avec lui les archives de l’Anglaise qu’il devait vendre en 1952 à un membre du Comité d’Histoire du Suprême Conseil de la Juridiction Nord des Etats-Unis.
Bernheim résuma le tout dans son article remarquable d’AQC
Une chose m’intrigue : qu’a pu recevoir Morin du soi-disant « amiral » Matthews à Antigua (îles des Antilles, à côté de la Guadeloupe) ? L’événement est rapporté dans un document de 1763 (« Le Parfait Elu Ecossais de la Voûte Sacrée appelé le quarré », in Georges Lassous et Pierre Mollier, 2017).
« Ce grade eminant a été fondé en France par le T.R. f. Marin qui la receu de William general des Isles anglaises du vent resident a antiguer (Antigua, île des Antilles, près de la Guadeloupe) en 1744 la grande L :. d’angleterre l’ayant reconnu pour tel lui a donné pouvoir détablir des Loges de Perfection en l’Année 1745 lorsquil fut prisonnier de guerre et le dit Resp f. Marin ayant fait son sejour aux Cayes il y a laissé et déposé les pouvoir dans la Respectable L :. Lecossaise quil a établie aux Cayes d’ou le R.f. Marin fit un voyage ou il reside actuellement à St Domingue en 1763… Les connaissances de ce grade Sublime a été porté en France par le R :. F. Marin qui lui a été conféré à antiguer par le général Mathéus en 1744. »
Effectivement William Mathew, Captain General of His Majesty’s Leeward Caribbee Islands (les îles sous-le-vent, et non les îles du vent) était en fonction à Antigua depuis 1715. Il y sera Lieutenant-General, puis Capitaine-General et Commandant en Chef de 1735 à 1752 (officiellement en charge des vaisseaux de la Royal Navy dans la baie). Il ne sera initié qu’en 1738, à Antigua toujours, (à l’occasion d’un voyage à Londres) par Robert Tomlinson, Grand Maître Provincial (à Boston) de la Grande Loge de Londres (Moderns) pour la Nouvelle-Angleterre, et le Marquis de Caernavon, Grand Maître de la Grande Loge de Londres, le nommera l’année suivante Grand Maître Provincial pour les îles sous-le-vent. Quel est le grade « éminent » qu’il aurait pu communiquer à Morin (Matthew n’est connu que pour avoir fondé des loges bleues dans les Caraïbes dont une à St-Eustache, la lettre constitutive en est conservée au GO des Pays-Bas). Certains avancent que ce serait le fameux Scotch Master, cité à Bath, présenté comme le précurseur du Royal Arch ! Mais que diable aurait-il fait à Antigua où personne n’en a jamais parlé ?
Dans le livre d’architecture de la loge, un nom revient très souvent, celui de James Bradshaw. Il fut reçu maître, à la première tenue. Il fut plusieurs fois vénérable (grand maître on disait parfois). Très assidu, il hébergea souvent la loge dans sa demeure. Il était encore cité dans la patente de Londres en 1766.
Il est qualifié de « marchand » ! Quelqu’un en sait-il plus ?
Une fois de plus, un fort bel article de Pierre. Morin a-t-il pu être initié à la (Parfaite) Harmonie en 1744, ou s’y est-il affilié à son retour l’année suivante (si Alain Bernheim a raison, et je pense que c’est le cas, de dater la fondation de la Parfaite Loge d’Ecosse du 8 juillet 1745 et non 1746)? Il y a un problème de chronologie à résoudre entre son embarquement (9 mai?) et la fondation de la Loge (15 mai?).
C’est un très beau cas où, dans l’étude de l’histoire maçonnique, il y a lieu de serrer la chronologie presque au jour près.
Quand Pierre-Yves Beaurepaire va-t-il tenir sa promesse d’éditer une transcription du Livre d’Architecture de l’Anglaise? Ce sera un formidable document de travail.
Excellente journée!