« Pour rester libre un média ne doit dépendre que de ses lecteurs »
Amis lecteurs, Frères, Sœurs, ou profanes,
La gestion professionnelle et indépendante d’Hiram.be, Le Blog Maçonnique a un coût, qui croît régulièrement. Aussi, afin d’assurer la pérennité du blog et de maintenir sa qualité, je me vois contraint de rendre son accès payant. Rassurez-vous, la somme demandée est très minime : 20 € par an !
De plus, afin de ne pas « racketter » les nombreux visiteurs occasionnels et de permettre aux nouveaux lecteurs de découvrir un peu le blog avant de s’y abonner, la consultation de trois articles est offerte aux non abonnés. Mais dans tous les cas, afin de pouvoir gérer ces gratuits et l’accès permanent, la création d'un compte est préalablement nécessaire.*
Alors, si vous aimez Hiram.be et êtes satisfaits du service d’informations maçonniques qu'il vous rend chaque jour, soutenez-le, créez votre compte et réglez dès aujourd’hui vos 20 € pour votre accès permanent et illimité d'un an au blog.
D’avance je vous en remercie.
Géplu.
* Je certifie qu’Hiram.be ne fera aucun commerce et ne transmettra à personne les données recueillies, collectées à la seule fin de la gestion de ses abonnements. Géplu.
So lately as 1732, an Irish Lodge had been established at Bordeaux. (Chetwode Crawley, AQC 26, 1913, p 151).
(Pas plus tard qu’en 1732 une loge irlandaise avait été établie à Bordeaux.)
Quoi qu’on puisse en penser dans les chaumières, un Irlandais (ou un Ecossais ou un Gallois) qui parle anglais reste un Irlandais (ou un Ecossais ou un Gallois).
Nous parlons bien de l’Anglaise 204 ? Oui, nous parlons bien d’elle.
Participe activement à la formation de la GLNF 1913 tout en n’étant pas fondatrice.
Quitte la GLNF en 23 pour la GLDF, quitte la GLDF en 65 et réintégre la GLNF avec le mouvement Riandey.
Quitte la GLNF en avril 2012 outrée par le délire ambiant et annonce son affiliation à la GL-AMF en devenir.
Pourquoi « l’Anglaise » ? Elle n’a jamais demandé d’autre patente qu’à l’Angleterre.
Les errements de cette loge au cours des cent dernières années de son existence sont bien connues. A quoi bon en parler quand la question posée ne concerne que son nom, qu’explique sans mal la réaction du Fran… moyen d’autrefois à l’écoute de cet idiome ? Accessoirement ne porte-t-elle pas le n°38 à la GLDF ?
A Propos de « sobriquet » ! :
La patente qu’accorda la Grande Loge d’Angleterre à « l’English Lodge » de Bordeaux date du 8 mars 1766 et est signée par lord Blayney, baron Blayney of Monaghan, nom typiquement irlandais lui-aussi (Le texte reconnaît l’ancienneté de la loge).
L’ »English Lodge » ne demanda de patente à Londres qu’en 1766. Il est faux qu’elle l’eut dès sa fondation . Cette patente est rédigée ainsi :
… we the Right Honourable … Lord Blayney, Baron Blayney of Monaghan, Lord Lieutenant and Custos Rotulorum of said country in the kingdom of Ireland and major general in His Majesty’s Service Grand Master of the Most Ancient and Honourable Society of Free and Accepted Masons ….
Know ye that at the Humble Petition of Our Right Worshipful and well-Beloved Brethren Abraham Lawton, James Bradshawn, Michel Bonniot and several others brethren residing at or near the Town of Bordeaux, Do hereby Constitute the said Brethren into a regular Lodge of Free and Accepted Masons to be opened in the town of Bordeaux aforesaid, to be called by the name of the English Lodge at Bordeaux (and) That they have met ever since the year 1732 And the Grand Lodge of England hath confirmed their Proceedings from that time …
Un des fondateurs de 1732, James Bradshaw, était encore bien vivant en 1766 (alors le français était devenu la langue usuelle de la loge).
Il suffit enfin de lire Lane pour savoir ce que peu veulent admettre (“Records of lodges”) : Although constituted in 1732, the Lodge was not in the List until 1766. Its last payment was in 1788. Date of Warrant (or Constitution) 6 March 1766, Constituted 27 April 1732. Successive Numbers 363 (1755), 298 (1770), 239 (1780), 240 (1781), 204 (1792). (Lane, p 148)
En 1738, il existait aussi à Lisbonne une loge de Maçons irlandais (marins, militaires, commerçants), non rattachée officiellement à la Grande Loge d’Irlande (apparue en 1725), mais irlandaise dans ses usages et sa composition. Lorsque fut promulguée la première bulle pontificale, qui condamnait la Franc-Maçonnerie (1738), ces Maçons catholiques (puisqu’irlandais !) se confessèrent spontanément à l’Inquisition. Leurs témoignages confirment la similitude parfaite des pratiques anglaises et irlandaises de l’époque (in VATCHER S. A Lodge of Irishmen in Lisbon in 1738 : An Early record of Inquisition Proceedings A. Q. C. 84 (1971): 75-102). Ces Irlandais pratiquaient déjà un système en trois degrés.
Cela montre la rapide diffusion d’une maçonnerie irlandaise très active, au XVIII° siècle, des deux côtés de l’Océan Atlantique.
Comme disait Zazie, qui manie cet idiome forestier ne peut qu’être Anglais !
J’en profite pour me décharger d’une question qui me turlupine depuis belle lurette. Tout maçon girondin sait que, le 27 avril 1732, le capitaine Martin Kelly, (vénérable) maître, Mr Nicholas Staunton et Mr Jonathan Robinson (de Youghall), surveillants tinrent loge dans une maison privée de Bordeaux et reçurent James Bradshaw, marchand à Bordeaux, au grade de maître et à celui d’« interprentice & fellow-craft » le capitaine Patrick Dixon de Dublin. Et ce fut le début de la maçonnerie à Bordeaux ! En avril et mai suivants furent reçus d’autres Irlandais, de Dublin et de Galway. Tout cela fut admirablement expliqué par Alain Bernheim dans AQC (1981), se servant des documents de Sitwell (Lodge of Research n° CC Ireland 1928, 38-54) qui dans les années vingt disposait des archives de la loge bordelaise en question. Tous les noms cités sont des noms irlandais et les personnages principaux d’origine irlandaise ! Comment se fait-il que personne n’en s’en préoccupe et que tous nomment cette loge
« L ’Anglaise », alors qu’elle devrait s’appeler «l’Irlandaise » ? En prime, elle ne reçut une patente de Londres que trente années (34 exactement) plus tard !
1 – En toute hypothèse , parce qu’elle ne demandera pas de patente à la GLDF Clermont, mais à Londres, d’où « l’Anglaise » son sobriquet en France.