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@ Michel Brousson (1) :
Aborder un sujet, un thème, quel qu’il soit d’ailleurs, par le prisme des manquants dans une bibliographie peut-être une méthode, mais elle peut aussi être un piège.
En effet, sur un thème comme celui qui nous occupe, la laïcité, il y aura toujours un livre ou un article manquant.
Par exemple, si je voulais m’engager moi aussi dans cette voie, je pourrais éventuellement indiquer qu’il y manque, ou qu’on aurait pu y rajouter des auteurs comme Claude Durand-Pronborgne, Caroline Fourest, Régis Debray, avec ou sans Didier Leschi, sans oublier Jean-Paul Scot et son remarquable « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle ».
Sans parler du fait que pour certains de ces auteurs, en particulier Baubérot et Henri Pena-Ruiz, cités ici par Charles Coutel, ils ont plus d’un livre à leur actif sur un tel sujet. Mais qui peut se vanter de les avoir tous lu ?
Je pourrais également évoquer, par exemple, les « Rencontres de la Laïcité », convoquées annuellement par le Conseil départemental de la Haute Garonne, et qui donnent lieu, annuellement aussi, à la publication de cahiers par les éditions Privat.
Une année c’était sous le parrainage de Gilles Kepel, une autre sous l’impulsion d’Abdennour Bidar, une troisième sous la houlette de Michel Wieviorka.
Avec Gérard Noiriel dans l’édition de 2020 et, elles viennent à peine de sortir en librairie, les toutes dernières avec Faïtiha Agag-Boudjahlat, Frédérique de la Morena et Georges Bringuier (1).
On voit par là que l’exercice de la bibliographie n’est pas un exercice en soi, bien indépendant ; il dépend hautement et de l’auteur et de l’article ou du livre qu’il rédige.
C’est donc l’article qui mérite critiques, ou nuances, ou interrogations, ou enthousiasmes ou doutes. Il me semble que c’est plus à ce niveau que doivent se porter le regard, la réflexion et, parce que tout article finalement y invite le lecteur, le dialogue.
Et pour en terminer avec la bibliographie, il me vient une métaphore sportive, à laquelle bien évidemment personne n’est obligé d’adhérer :
Avec ses références bibliographiques, l’auteur à la même liberté, comme l’entraîneur ou le sélectionneur, de faire entrer qui il veut sur le terrain, et de laisser qui il veut sur le banc de touche. Au final le sélectionneur sera jugé sur le résultat du match, l’auteur sur celui de son article. Non ?
Et après le match qui se souviendra des joueurs laissés sur le bord du terrain, surtout si, au final, le match est une victoire ? Mais il est vrai qu’en matière d’écriture, il n’y a pas de coup de sifflet une fois le stylo définitivement posé.
–
1 – On notera que Georges Bringuier est un des auteurs de l’ouvrage collectif sur « La Marianne du Musée », dont Hiram.be a évoqué le sujet par trois fois.
On se reportera utilement aux liens suivants :
– https://www.hiram.be/une-marianne-maconnique-du-xixe-siecle-a-toulouse/
– https://www.hiram.be/la-marianne-du-musee/
– https://www.hiram.be/la-marianne-noire-entre-au-musee-de-la-franc-maconnerie/
« à l’étranger, on ne comprend pas bien notre attachement à l’idéal laïque. À nos amis étrangers, je réponds : « C’est que vous n’avez pas eu les guerres de religion. » Je leur dis aussi : « Vous n’avez pas eu la Révolution de 1789. » Je pense aussi : « Vous n’avez pas eu la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. »
Sans aborder le problème de fond, je m’étonne de la phrase : vous n’avez pas eu les guerres de religion ». Il me semble au contraire qu' »on » a eu que cela !
Aux Pays-Bas, elles ont donné la guerre de 80 ans qui ne cessa qu’en 1648. En GB, les guerres civiles, surtout religieuses, durèrent jusqu’en 1653. Sans compter l’Allemagne et la Bohême.
Et la révolution française fut largement exportée par les armées de la république et de l’empire.
Il n’y a pas DES laïcités, mais le principe de laïcité, le seul qui permet de vivre en bonne intelligence avec tous ses contemporains.
On nous entraîne, surtout depuis une quarantaine d’années, sur le terrain philosophique lorsqu’on évoque le principe de laïcité, alors qu’il n’est ni une valeur, ni une opinion, ni un concept philosophique, mais juste un code de conduite en société qui bannit naturellement tout ce qui prend le pouvoir sur les esprits et la conduite dans l’espace public.
Qu’on croie à ce qu’on veut, mais que la vie en société ne soit pas dirigée, polluée par des groupes, religieux, sectaires, politico-religieux, etc…lesquels, au nom de la Liberté, imposent leur point de vue -moral, politique, sociétal- à la société tout entière.
D’où l’importance de former les esprits des jeunes et de leurs enseignants à l’analyse, à l’usage de la raison, à l’honnêteté intellectuelle, à la rhétorique pour sortir de tous les guêpiers dans lesquels on baigne, mais aussi de revoir certains articles de textes européens.
Sans laïcité, pas de liberté, pas d’égalité, pas de fraternité!
PS: Merci à certains contributeurs de ne pas polluer la langue française avec l’écriture inclusive!
Bonjour Brumaire,
Ce qui, à mon sens, « pollue » véritablement le débat, ce sont les contributeurs qui choisissent, à dessein, des termes vindicatifs pour qualifier les interventions d’autres contributeurs. Comme toi, ou d’autres, quand tu dis :
« Merci à certains contributeurs de ne pas polluer la langue française avec l’écriture inclusive »
La langue française utilise ‘il » pour le masculin et « elle » pour le féminin et c’est respecter la langue et le genre de chacun(e) que de l’utiliser ainsi, au singulier.
Ce qui me « dérange » beaucoup plus, ce sont les contributeurs qui utilisent l’impératif ou encore le « nous » à la place du « je » comme s’ils (elles) détenaient une vérité à nous révéler.
Si tu pouvais choisir des mots empreints d’un peu de tolérance, je découvrirais volontiers la bienveillance dont tu dois surement être capable, en plus de l’intérêt de tes propos.
5 – Je crains, chère Pascale, que tu sois aussi impérative que les autres.
C’est le lot des personnalités et c’est très bien ainsi.
Quant à l’écriture inclusive, c’est aussi bête et inutile que faisant preuve de susceptibilité.
La musicalité de notre belle langue bon sang ! Au diable les incultes prenant le masculin qui l’emporte pour du machisme.
Ma sœur Brumaire, 4, ton avis est le mien.
Frat à toutes deux.
Bonsoir Pascale,
Si j’ai heurté quelques contributeurs, dont toi apparemment, ce n’était naturellement pas volontaire, et je les prie de m’excuser.
Par contre, jsi je me relis, je ne vois aucune intolérance dans mes lignes, j’ai pour principe de ne jamais masquer les idées ou opinions que je livre, ici ou ailleurs, par une langue de bois que trop de maçons confondent avec la tolérance.
Est-ce choquer les FF et SS qu’apporter clairement ses idées, surtout dans le flou où on baigne lorsqu’il est question de laïcité?
Par ailleurs, personne ne me fera admettre que l’écriture inclusive, les féminins inventés sans craindre le ridicule, que tout cela participe à la beauté de la langue française, et à sa compréhension en hachant le discours d’une langue qui doit être fluide pour être belle et comprise.
Le respect dû aux êtres humains, qu’ils soient hommes, femmes, a d’autres règles éthiques que l’écriture inclusive, et c’est masquer les vrais problèmes que de monter à l’abordage chaque fois qu’on oublierait, volontairement ou non, les parenthèses, tirets ou autres ajouts
Pour ce qui est de l’écriture inclusive, outre le fait qu’elle est laide, illisible et idéologique par essence, l’emploi abusif qu’elle fait du point, début et fin symbolique de toute chose, démontre s’il était nécessaire, l’inculture de ses inventeurs.
C’est un bon résumé, j’aime bien.
Certaines tournures incluses, pour ne pas dire toutes, ont quelque chose d’irritant.
Il m’est arrivé d’interrompre une lecture à cause de ça. Ou de reposer un livre en librairie alors que le thème m’intéressait.
Dommage.
Qu’on le veuille ou non, il existe bien une querelle des laïcités ! Cette querelle est acerbe et les « noms d’oiseaux » sans parler des injures ne manquent pas ! Tout cela est bien regrettable car tout débat est légitime ; la méthode maçonnique induit le respect préalable aux échanges : manifestement certain-e-s ont oublié ce principe !
Les généralités que rappellent Charles Coutel ne sont pas inintéressantes mais il ne se prononce pas vraiment et donne l’impression de tourner autour du pot !
Trois considérations me semblent s’imposer :
1-On peut comprendre que la profonde motivation historique de l’anti-cléricalisme alimente une interprétation de la laïcité !
2-On peut aussi admettre que pour certain-e-s le concept de la liberté de conscience ne puisse pas être sacrifié sur « l’autel » de la laïcité !
3-Il ne faut pas non plus être aveugle au fait qu’il existe une instrumentation de la laïcité pour justifier la xénophobie et la lutte contre l’immigration !
Le danger de cette querelle des laïcités est réel : en divisant les francs-maçons, en donnant l’impression de créer de nouveaux dogmes, on se prive de la référence à notre projet : privilégier le débat dans un climat serein et fraternel !
Bonjour,
Dans la bibliographie, vous auriez pu ajouter le philosophe Henri Pena-Ruiz et son ouvrage « Dictionnaire amoureux de la laïcité », grand prix de la laïcité 2014. Pena-Ruiz est partisan d’une laïcité « pleine et entière » alors vous citez Baubérot, partisan, lui, d’une laïcité ouverte, inclusive, etc, autant d’adjectifs qu’il emploie et qui participent à la confusion que vous pointez au début de votre texte.
Cordialement
Michel Brousson
Bonjour cher Monsieur ,
Merci pour votre commentaire . Je tiens à vous rassurer . H.Pena-Ruiz est un ami depuis ..30 ans et nous partageons la même approche républicaine du principe de laïcité.
Citer les travaux de Baubérot n’est pas le privilégier ..
Rassurez-vous!
Je vous renvoie à mon dernier livre dont Hiram.be a rendu compte : « Pour une République laïque et sociale » , paru récemment. Au chapitre 4 de cet ouvrage , je relis le principe de laïcité avec la défense de la Cause républicaine .. En cela je suis du même combat que mon ami H. Pena-Ruiz . Bien à vous , Charles Coutel