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Géplu.
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Géplu débute cet article de François Morel en le qualifiant de « superbe dessin de presse » et je crois bien que l’on peut trouver des qualités à ce dessin qui brocarde ce que l’on pourrait qualifier comme étant une imbécilité du moment, une sorte d’apartheid à l’envers, un manichéisme assez affligeant, si je puis dire.
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Mais cette qualification de « dessin de presse », ne peut que me faire penser à l’actualité de la semaine dernière.
Dans tous les sens du terme, et sans chercher à faire nécessairement de l’humour, entre mercredi 31 mars et jeudi 1er avril, nous avons tourné une sacrée page d’histoire. Et assez discrètement, me semble-t-il.
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Deux dessinateurs de presse, et pas des moindres, Plantu après 50 années passées au Monde, et Willem qui ne totalisait « que » 40 années à Libération, ont fait valoir leurs droits à la retraite.
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Ces deux départs concomitants, mais dont la concomitance est totalement due au hasard, peuvent nous amener à réfléchir sur l’importance du dessin dans la liberté d’expression du journalisme en général, et celle des lecteurs qui souhaitent en être les heureux destinataires.
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Philippe Meyer, lorsqu’il livrait sur France-Inter des chroniques « matutinales », (Heureux habitants de l’Aveyron, etc…) qualifiait, avec l’ironie dont il a toujours su faire preuve, « Le Monde » de, (je cite), panthéon des certitudes, et « Libération » de, (citons-toujours), arbitre des élégances.
Le temps a fait son oeuvre depuis les années 80 et 90, nous ne sommes pas là pour regretter ce qu’ont pu devenir ces deux journaux, s’ils sont ou non encore ce panthéon et cet arbitre; après tout se lancer dans un couplet comme quoi ils étaient mieux avant, ça ne serait que déverser de la nostalgie sur notre propre « avant ».
Ils ont changé, nous aussi.
Mais le journalisme de presse écrite demeure, et la continuité doit également se manifester par ces dessins qui peuvent en dire long, et qui peuvent également porter.
Dans son (dernier?) entretien, dans le Monde du 1er avril, Plantu rapporte que Mitterrand, tout président qu’il était, lui avait dit en face le pointant du doigt: « Vous, vous pouvez tuer ».
Mais Mitterrand, ni aucun des autres présidents à avoir été repris sous son crayon, n’ont eu de prise sur Plantu.
Lequel nous dit aussi que c’est un pur scandale qu’un journal comme le »New-York Times » a pris récemment la décision de se passer désormais de dessinateur de presse, et qu’aucun des journalistes ne s’en est offusqué..
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S’agissant de « Libération », on observera que la succession de Willem sera assurée par Coco, dessinatrice en provenance de « Charlie Hebdo ». Une survivante de 2015 en quelque sorte. Et tout un symbole sur la portée des dessins.
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Et nous voilà revenu à l’exigence de la communication, de la manifestation, de l’expression par tout moyen, le dessin étant l’un de ces moyens, cotoyant et complémentaire, quand il ne la devance pas, de la plume.
Il se trouve que le crayon sera très souvent noir pour s’exprimer sur une page blanche.
N’est-ce pas la meilleure preuve que noir et blanc sont complémentaires pour faire oeuvre, voire cause, commune?
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Souvenons-nous de Claude Nougaro:
« Qu’on l’écrive blanc sur noir,
Ou bien noir sur blanc,
On voir surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu’on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau »
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Chapeau Lazare-Lag pour ce commentaire !
Plus 1. Nous nous souvenons parfois bien davantage d’un dessin que d’un article mais merci Lazare pour ton propos.
« Nous nous souvenons parfois bien davantage d’un dessin que d’un article »
Hé oui. Il n’est qu’à penser aux caricatures du prophète de Charlie Hebdo…
Merci infiniment, Lazare, pour ton commentaire si finement intelligent et si humain. Même si tu (nous) ne regrettes (ons) pas forcément le temps d’avant, force est de constater que la liberté de s’exprimer, celle aussi de le faire intelligemment comme ont su le faire Plantu et d’autres, est en train de s’étioler petit à petit.
Tu aurais pu aller au bout de la chanson de Nougaro, cependant, s’arrêter àla belle mosaïque des peaux blanches et noires était si bien vu, en plus d’être une invitation à réécouter Nougaro plus attentivement.
C’est grâce à l’humour de gens comme François Morel qu’on peut saisir l’absurdité de cette forme d’essentialisation dans laquelle trop nombreuses personnes qui se croient progressistes plongent de nos jours.
Comme Orateur, j’ai prononcé lors de l’allumage des feux d’une Loge la phrase « Dans cette Loge nouvelle-née, il n’y aura pas d’homme, pas de femme, pas de gay, pas d’hétéro, pas de riche, pas de pauvre, pas d’intellectuel, pas de manuel, pas de croyant, pas d’athée, pas de citoyen de gauche, pas de citoyen de droite, mais tout cela ensemble pour construire cet Egrégore qui fera la pérennité de notre Loge ».
La Franc-Maçonnerie doit se reconnaitre dans ces mots, et ne doit tolérer aucun manquement à la mixité, qui est aussi l’un des éléments d’une Laïcité bien vécue.