Pour une fin de vie digne et choisie
L’Assemblée nationale vient d’adopter en commission ce jeudi 1er avril la proposition de loi « donnant le droit à une fin de vie libre et choisie » présentée par Olivier Falorni. Un texte qui vise à créer un droit qui serait accordé aux personnes « majeures, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable » qui en feraient la demande et après des examens médicaux. Mais le site de l’Assemblé précise : « Ce texte n’en est qu’au tout début de son parcours parlementaire. Il sera examiné en première lecture, jeudi 8 avril, dans l’hémicycle de l’Assemblée, avant d’être transmis au Sénat si les députés confirment le vote qui a eu lieu en commission. Compte tenu du processus législatif, une adoption définitive avant la fin du quinquennat semble aujourd’hui peu probable. »
En soutiens à cette proposition de loi, le Grand Orient de France, la Fédération française du Droit Humain, la Grande Loge Féminine de France, La Grande Loge Mixte de France et la Grande Loge Mixte Universelle avaient signé le 30 mars le communiqué commun suivant :
Pour une fin de vie digne et choisie
Alors que plusieurs pays européens voisins ont encadré par la loi les procédures de fin de vie dans la dignité, dont le suicide assisté, l’Espagne vient à son tour de légaliser ces procédures ce 18 mars 2021.
Or, notre pays se refuse toujours à offrir de tels choix, bien que le temps soit venu d’ouvrir la voie à une fin de vie libre et choisie. En effet, depuis plusieurs années, les sondages indiquent que 96% des Français interrogés estiment que les médecins devraient être autorisés à mettre fin sans souffrance à la vie des personnes qui en font la demande. Des recommandations similaires ont été faites en 2013 et 2018 par les Comités citoyens du Comité consultatif national d’éthique.
Il n’y a certes pas de réponse unique et il est vain d’opposer soins palliatifs, sédation profonde et continue, aide active à mourir. On rappellera à ce propos la nécessité de mieux informer sur la démarche palliative, de développer la prise en charge de proximité et l’égal accès aux soins palliatifs. Cela ne doit pas obérer le fait qu’un cadre doit absolument être posé qui mette fin à l’hypocrisie actuelle de pratiques médicales incontrôlées et permette de libérer le plus possible les proches et les soignants de la culpabilité de choix cruels. Il importe de respecter les choix philosophiques de chacun quant aux modalités de sa fin de vie, en encadrant les médecins, comme les patients, par des procédures rigoureuses et sans ambiguïté. Les options doivent être offertes et encadrées par la loi pour garantir le choix éclairé des patients.
Lorsque la souffrance, qu’elle soit d’origine physique ou mentale, devient insupportable, constante et inapaisable chacun doit pouvoir choisir d’y mettre fin, entouré des siens et en toute sérénité.
C’est la réponse républicaine, laïque et humaniste à la question de la mort, qui ne doit pas être escamotée ; une réponse que les Francs-maçons ont toujours promue parce qu’elle est conforme au principe de liberté de conscience.
C’est pourquoi nous demandons que le gouvernement inscrive sans plus tarder à l’ordre du jour du Parlement la discussion des différentes propositions de loi actuellement enregistrées à l’Assemblée nationale sur une fin de vie digne, libre et choisie, ce qui œuvre dans le sens d’une humanité plus juste et plus éclairée.
Fait à Paris, le 30 mars 2021
Ce communiqué est bizarre : il se termine par cette phrase « C’est pourquoi nous demandons que le gouvernement inscrive sans plus tarder à l’ordre du jour du Parlement la discussion des différentes propositions de loi actuellement enregistrées à l’Assemblée nationale sur une fin de vie digne, libre et choisie, ce qui œuvre dans le sens d’une humanité plus juste et plus éclairée. », sans faire allusion à l’ordre du jour de l’AN dont parle Geplu en avant-propos !
Pourquoi cette lacune ? Mystère et boule de gomme !
Or l’urgence c’est de mobiliser l’opinion publique et les députés pour faire en sorte que cette proposition de loi qui offre un droit nouveau aux français soit adoptée ! Ce serait une vraie révolution sociétale dans notre société hypocrite sur ce sujet de la fin de vie dans les pires souffrances.
Information et sensibilisation d’abord : diffuser dans les loges une aide à la rédaction des directives anticipées
Pourquoi la Grande Loge de France (GLDF) ne s’est-elle pas associée à ce communiqué commun, elle qui dit se préoccuper des grandes questions éthiques???