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Géplu.
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Mille mercis pour ce partage.
Jack
Magnifique,merci Geplu.
Très poétique, en effet.
Cela m’a rappelé un passage du « visage vert » de Gustav Merinck dont voici un extrait :
« L’homme est fermement convaincu qu’il veille ; mais en réalité, il est pris dans un filet de sommeil et de rêve qu’il a tissé lui-même. Plus ce filet est serré, plus puissant règne le sommeil. Ceux qui sont accrochés dans ses mailles sont les dormeurs qui marchent à travers la vie comme des troupeaux de bestiaux menés à l’abattoir, indifférents et sans pensée. Veiller est tout. Le premier pas vers ce but est si simple que chaque enfant le peut faire. Seul celui qui a l’esprit faussé a oublié comment on marche et reste paralysé sur ses deux pieds parce qu’il ne veut pas se passer des béquilles qu’il a héritées de ses prédécesseurs. Sur ce chemin de l’éveil, le premier ennemi que tu trouveras sera ton propre corps. Il luttera avec toi jusqu’au premier chant du coq. Lis les Écritures saintes de tous les peuples de la terre. À travers chacune d’elles passe comme un fil rouge la science cachée de la veille. Elle est l’échelle de Jacob, qui combat toute la « nuit » avec l’ange du Seigneur, jusqu’à ce que le « jour » vienne et qu’il obtienne la victoire. »
Aux Champs Elysées se trouvaient des prés fleuris, des fruits délicieux, des concerts à l’ombre des bois, mêlés à l’entretien des sages, et point de passions troublantes, on n’y sentait pas cette inquiétude dévorante qui trouble la paix intérieure et empêche l’éclosion des sentiments élevés, des tendresses calmes.
Dans l’Odyssée, Protée dit à Ménélas : « Les dieux vous enverront dans les Champs Elysées, à l’extrémité de la Terre, où la sage Rhadamante donne des lois, où les hommes passent une vie douce et tranquille, où l’on n’éprouve point la rigueur des hivers, mais où l’air est toujours rafraîchi par les douces haleines des zéphyrs venus de l’Océan. »
Le lieu de délices que les Perses appellent « Erien-Vedjo », que les Israélites appelleront l’Eden, c’est la Terre pendant l’Age d’or, c’est-à-dire avant la domination de l’homme.
« Rien n’égalait la beauté de ce lieu de délices que j’avais donné, dit Ahura-Mazda. J’ai agi la première, et ensuite Pétiaré Ahriman, plein de mort, fit dans le fleuve la grande couleuvre mère de l’hiver »
Allons-nous voir revenir ces jardins des délices ?
Les adolescents modernes n’ont-ils pas encore un atavisme secret qui leur rappelle, dans une vision lointaine, un lieu de délices où nulle entrave, nulle indiscrétion, ne venait s’opposer à leurs premiers bonheurs ?