Jean-Jacques Rousseau

Postmodernisme et rejet des Lumières

Publié par Géplu
Dans Divers

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dimanche 10 mai 2020
  • 13
    Patrox
    26 mai 2020 à 15h11 / Répondre

    un autre livre avec une attaque frontale des Lumières :  » les mensonges des Lumières », de notre frangin Marc Halévy.

    Parmi ses ennemis les plus chers, le hasard ( qui ne saurait expliquer l’apparition de la vie sans postuler une Intention du type panenthéiste, selon lui ), le déterminisme, et l’idée du Progrès telle que professée par le socialisme ou les mouvements similaires .

  • 12
    Michel Gasc
    17 mai 2020 à 11h36 / Répondre

    Merci pour cet article qui me rassure.
    J’ai moi aussi eu entre les mains un ouvrage de Michel Maffesoli et j’avoue ici m’être trouvé fort inintelligent devant l’incompréhension de ce langage abscons.
    Je partais pourtant avec l’assurance que, en tant que médecin, j’avais les capacités de comprendre beaucoup de livres publiés.
    J’ai gardé cette honte secrète jusqu’à la lecture de cet article: un médecin est guéri!

    Tant que j’y suis, et sachant que Maffesoli prétendait succéder à Claude Levi Strauss à l’Académie (il n’eut aucune voix), J’ai aussi beaucoup de mal avec « La pensée sauvage » de Claude L S : Le travail intellectuel pour devenir médecin ne sert décidément à rien. J’ai raté ma vie!

  • 11
    jean francois Verjat
    17 mai 2020 à 10h36 / Répondre

    M.Maffesoli est en général voué aux gémonies par les sociologues « sérieux » , pour défaut de rigueur scientifique .
    L’auteur de l’article ajoute au procès un grief inédit que les disciples de Bourdieu , n’avaient pas songé à utiliser ; il consiste à assimiler le tableau peint avec les rêves avérés de son auteur. Ainsi , à décrire la société telle qu’on l’analyse , sans la juger, on se dévoilerait complice de l’état des lieux auquel on procède , et on avouerait une confusion complète entre une lecture du monde et ses propres inclinaisons.
    L’ouvrage de Sternhell est précieux pour introduire un peu de relatif dans les jugements trop tranchés sur le sujet et témoigner que Lumières et Anti Lumières ont cheminé de conserve , quoique par ailleurs sa conception du fascisme français ratisse un peu large.
    Un aboutissement extrême de la pensée « anti Lumières » ,écrite en jargon normalien , mais qui donne à penser : « Les penchants criminels de l’Europe démocratique » de Jean Claude Milner ( Verdier 2003 ).

  • 10
    Antoine
    17 mai 2020 à 9h15 / Répondre

    Ayant lu 7 ou 8 livres de S. François, par souci d’information, ses ouvrages en sont remplis, je dois avouer être embêté par plusieurs choses que l’on retrouve dans cet article :
    1) l’emporte pièce sur fond politique et idéologique`.
    2) la multiplicité des amalgames non argumentés, sinon par un fourre-tout.
    Ces deux éléments me semblent bien éloignés de la mesure, à laquelle nous sommes habitués par ailleurs, et d’une position universitaire. La planche est médiocre.
    Pour être clair : l’auteur écrit et travaille, de façon très très prolixe, en militant et non pas en universitaire, l’ensemble de ses travaux (louables, évidemment) étant de l’ouvrage militant contre tout ce qui lui semble venu du fonds des âges de l’extrême droite, ce qui dans ses écrits est très large (un peu tout ce qui pense autrement en fait). C’est un peu comme du Alain de Benoist inversé : dogmatique mais bourré d’informations utiles.
    3) malgré une évolution récente et visible ici, l’incapacité à écrire un français correct (voir le blog intéressant Fragments des temps présents, où nombre d’articles de sa part sont si mal orthographiés qu’il en empêchent la lecture).
    Le tout sans compter les répétitions, comme dans des ouvrages qui ne paraissent guère relus : un travail finalisé est (au moins) un travail relu, élagué, peaufiné, entre polissage et politesse.

  • 9
    G-C
    14 mai 2020 à 10h58 / Répondre

    Je trouve étonnant qu’un docteur puisse commettre un article aussi pauvre. Plutôt que de procéder à une analyse fine des oeuvres, il jette pêle-mêle Derrida, Lyotard, les études de genre et les études post-coloniales dans un même sac qu’il apparente à de la réaction anti-Lumières. L’auteur oublie certainement que Derrida s’est beaucoup appuyé sur une lecture des oeuvres de Rousseau, notamment de son Discours sur l’origine des langues, pour élaborer sa théorie fondamentale de la différance, qui trouble la distinction habituellement faite entre l’écrit et l’oral. De même dire que Bruno Latour est un relativiste parce qu’il étudie les rapports entre la science et les autres modes d’accès à la vérité relève d’une méconnaissance complète des travaux de Latour. Ou alors relève d’une fétichisation de la science.

    Surtout, il omet de dire que la post-modernité, dans l’usage spécifique qu’en fait Lyotard, est une pratique qu’il trouve dans des auteurs des Lumières, à commencer par Diderot.

    On peut aller plus loin et affirmer que la maçonnerie est une pratique post-moderne, dans la mesure où elle participe à ce que Lyotard nommait la non-croyance dans les grands récits. En effet, en substituant un ensemble de micro-récits (à commencer par la construction du Temple, qui s’appuie sur quelques lignes du grand récit biblique ; mais on peut ajouter à cela tous les récits des hauts-grades) au récit dominant du XVIIIe siècle (le récit biblique), elle a participé à l’éclatement des croyances. D’ailleurs, la critique de la communauté « artificielle » (quelle communauté ne l’est pas ?) pourrait tout à fait s’appliquer à la maçonnerie : c’est un mode de sociabilité qui, au moment où il a émergé, était tout à fait artificiel. Bien plus que l’émergence de communautés afro-américaines ou homosexuelles qui sont le fruit de l’expérience partagée du racisme ou de l’homophobie.

  • 8
    Philippe
    11 mai 2020 à 15h25 / Répondre

    Article assez regrettable.
    En effet, mettre en opposition avec les « Lumières » revient à conclure que l’un est l’antithèse de l’autre.
    Ce qui est complètement faux.
    Les post-modernistes, et il y en a un grand nombre, sont à mes yeux des continuums, ils vont plus loin que le simple regard « le bien/le mal », « le beau/le laid »,….
    Citer l’ouvrage de Soral-Bricmont démontre une totale méconnaissance du sujet , de la richesse des réflexions et du terreau pour continuer à travailler sans relâche et éviter surtout les dogmes.
    Soral-Bricmont sont un peu ce qu’est BHL à la philosophie, Johnny H au rock ou McDo à la cuisine française…. du vent et du vide.
    Pour parler d’un sujet, ils vont chercher la rature, le raccourci, le mot de trop,… au lieu d’analyser le fond et la pertinence des propos. Un peu comme des rapaces…. ils cherchent l’os à ronger mais ne peuvent voir l’oeuvre dans son ensemble.
    Ils jugent.
    On est dans un monde absolu qui critique tout sur la forme mais ne peut prendre du recul pour respirer, apprécier.
    L’époque du rêve et des utopies semble bien perdu.
    Navré de ma radicalité de mes propos mais j’ai assez difficile de garder du calme devant des beaux mots qui falsifient la réalité.
    Il suffit de lire la « critique » d’Onfray sur Paul Virilio p.ex; : on est du même niveau. Si Onfray a beaucoup apporté en philosophie il y a quelques années, il est devenu quelqu’un d’odieux portant un regard sur tout ce qui bouge devant ses lunettes… (il se mêle même de l’héritage de Johnny H et de sa veuve….). Il n’a rien capté et il juge.
    Les post-modernistes ont tjr été vécu comme des parias par les France…. et en même temps, ils étaient respectés et aduler dans le monde entier… Bref, un article à la hauteur du débat philosophique français contemporain: râler sur tout pour le plaisir de râler à l’aide de raccourcis malheureux.
    Les post-modernistes ne sont pas anti-Lumières et les Lumières ne sont pas à réduire aux quelques dénominations présentées….
    On parle plus d’aspect politique dans cet article que sur l’essence même des post-moderniste et des philosophes des Lumières.
    Parle d’un seul regard sur l’Etat-Nation par les postmodernistes est ridicule tellement leur regard différé. Ce n’est pas parce que Derrida et Foucault ont posé un regard qu’on peut résumer la pensée post-moderniste.
    Le postmodernisme n’est pas une tromperie, elle ne peut qu’inviter car elle n’a pas de dogme ni de vérité.
    Les postmodernistes n’avaient pas une vision homogène et c’est bien là le noeud du problème de cet article.
    Après oui, on peut faire un énorme reproche aux postmodernisme: la difficulté à exprimer les propos d’une manière simple et compréhensible à tous.
    Navré mais c’est affligeant.

  • 7
    Alex
    10 mai 2020 à 22h03 / Répondre

    Merci pour cette excellent article !

    En revanche, je ne jetterais pas tout dans les réflexions sur le post-colonialisme et les gender-studies. Ces disciplines font refondes les bon nombres des analyses et des mécanique de discrimination. Et cela fait du bien !

    Quand à Mafessolie, il se revandique anarchiste de droite. Ce qui me parait absurde mais c’est une autre question…

  • 6
    Lazare-lag
    10 mai 2020 à 18h00 / Répondre

    Parmi les livres qui méritent d’être mentionnés sur le rejet des Lumières, je me permets de suggérer « Les anti-Lumières », de Zeev Sternhell, sous-titré: « Une tradition du XVIIIème siècle à la guerre froide ».
    Pour les références, en tout cas dans l’édition de poche (… 942 pages tout de même l’édition de poche!), les voici: Folio Histoire, n°176, septembre 2011, ISBN 978-2-07-031818-6.
    Bien évidemment dans les bonnes librairies, surtout maintenant qu’elles rouvrent à partir de demain!
    Le franc-maçon est avide de culture et de lecture, quoiqu’on puisse penser il sait lire et écrire, donc il soutient les libraires dont l’activité a été sérieusement fragilisée par le confinement professionnel forcé.

  • 5
    Patrice Deriémont
    10 mai 2020 à 15h45 / Répondre

    Je ne sais pas si Michel Maffesoli lit ce blog. S’il le fait et que je me trompe, il me le dira. Mais à ma connaissance Michel Maffesoli ne défend pas une thèse militante. C’est un sociologue. Il décrit la société telle qu’elle est et non pas telle que l’on voudrait qu’elle soit. Qu’il soit l’inspirateur de l’extrême droite me surprend car si j’ai bien entendu les déclarations de la Présidente du principal parti de cette mouvance on y parle plus souvent de République une et indivisible, de laïcité et de souverainisme que d’idéal communautaire. A ce sujet pour avoir lu quelques uns de ses ouvrages, il me semble que Michel Maffesoli fait une différence entre l’appartenance à des regroupements éphémères et multiples et l’ « assignation à résidence » dogmatique qu’elle soit religieuse ou matérialiste. Après il peut se tromper dans son observation, mais la France des « ronds points » pendant la crise des Gilets Jaunes et celle des « balcons » depuis le confinement pourrait lui donner raison. J’ajoute que les vérités assénées chaque soir par les scientifiques, les épidémiologistes et les modélisateurs mettent quand même un peu en doute il me semble les certitudes quasiment technocratiques dont ils ont fait preuves. J’ai même entendu quelques défenseurs du libéralisme mondialisé dire qu’après ne sera plus comme avant ( Minc, Attali…) et que le localisme , n’était pas forcément une mauvaise chose. Alors, ne vaut il pas mieux essayer de tirer le meilleur d’un monde nouveau qui s’offre à nous plutôt que de tenter d’ignorer son existence ?

  • 4
    Steph.
    10 mai 2020 à 14h12 / Répondre

    Et voici qui arriver… la post-vérité… probable plus récent avatar en date de la post-modernité…
    Et l’absurde aura alors définitivement pris le dessus sur tout ce que les Lumières auront pu construire et annoncer…
    Gémissons, mais agissons!!!

  • 3
    Manu Hainaut
    10 mai 2020 à 12h32 / Répondre

    Un point me gêne : l’utilisation du terme « théories du genre ». A l’origine, des sociologues (essentiellement américains) ont entamé des « gender studies »; leur objectif était/est de comprendre/montrer/démonter comment les identités de genre ne sont pas biologiquement déterminées mais socialement construites.
    A ce propos
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Genre_(sciences_sociales)#Critiques_du_concept_de_genre_et_%C2%AB_th%C3%A9orie_du_genre_%C2%BB
    « Selon Odile Fillod, chercheuse indépendante, l’expression « théorie du genre » aurait été créée au début des années 2000 par Tony Anatrella à des fins rhétoriques, dans le cadre de l’offensive menée par le Vatican contre les politiques qui remettent en cause les rôles des sexes dans la société et qui favorisent les droits des femmes et étendent les droits des personnes LGBT ».
    Donc en quelque sorte, l’auteur, en utilisant (j’espère malencontreusement) cette expression rejoint /apporte de l’au au moulin au courant réactionnaire des religions

  • 2
    Astérix
    10 mai 2020 à 9h58 / Répondre

    Bravo : très belle analyse.
    Il faudrait poursuivre en définissant les différences entre mondialisme et universalisme, souverainisme et nationalisme, etc…
    Bref, le « en même temps » vient de montrer ses limites catastrophiques et il est temps de revenir aux lumières et à ses principes émancipateurs et non à la valorisation de l’enfermement communautaire quel qu’il soit. C’est un peu le même débat qui perdure entre les partisans de Guénon et leur pseudo connaissance et ceux qui considèrent que nos différences sont une richesse qu’on ne doit pas enfermer dans des systèmes sectaires.

  • 1
    NEGRIER
    10 mai 2020 à 9h30 / Répondre

    S’il est évident que le postmodernisme est une tromperie, il n’en demeure pas moins qu’il convient de ne pas commettre des amalgames dans sa critique justifiée du postmodernisme.
    1. Il ne faut pas confondre le relativisme avec le devoir philosophique de déclinaison d’un concept général en ses diverses spécifications (Platon, Phèdre). A ce point de vue les « théories du genre » participent moins du postmodernisme que d’une interrogation objective et nécessaire sur l’essence et les limites définissables des genres ainsi que sur la prétendue obligation sociale d’avoir des comportements dits genrés. Je tiens à rappeler que la question du genre a été posée dans la Bible en II Sam. 6,14-23.
    2. Par ailleurs il ne faut pas confondre le communautarisme avec les revendications politiques d’intégration sociale revendiquées par les minorités. La notion de retour aux communautés n’est pas en soi postmoderne : elle est une constante de l’histoire de la culture (devoir objectif pour un maître spirituel de socialiser son enseignement en créant autour de lui une communauté conformément aux principes de la voie des maîtres dans les religions traditionnelles) et un des pôles de la pensée du socialisme qui promeut l’initiative responsable au plan des communes, des syndicats et des associations.
    3. On ne peut réduire la pensée de Heidegger à une pensée réactionnaire : son ontologie de « l’acte d’être » a aussi des composantes d’émancipation fondamentale.
    4. Le panthéisme n’a pas lieu d’être critiqué et rejeté a priori : il a le mérite de maintenir la valeur imprescriptible de l’immanentisme (Giordano Bruno ; Spinoza ; Charles Darwin).

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