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J’ai commencé à lire U.E. il y a bien longtemps avec le Nom de la Rose bien avant qu’il ne devienne un film . C’est à vouloir comprendre TOUT ce que je lisais que j’ai du m’approprier et fouillé le Moyen Âge . Bien m’en en a pris , je suis resté passionné et amoureux de cette période. J’ai continué à lire U.E. mais je dois avouer que les livres suivants , particulièrement les romans , m’ont passablement ennuyé. J’ai du faire des efforts pour les lire entièrement. J’ai eu l’impression d’un étalage intellectuel, philosophique, culturel , d’une debauche d’ intelligences orientés vers la reconnaissance unanime de son statut d’érudit . Dommage . Néanmoins c’est une grande tristesse de savoir qu’il n’écrira plus .
Merci 357.Quand ce ne serait que de lire ou d’écouter Eco,on mesure combien sa disparition est une vrai perte.
Mais les perles aux….
Bonsoir,
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Je crois qu’il faut distinguer le sémiologue, homme de savoir, brillant et charmant, je l’avais entendu lors d’un salon du livre, il y a longtemps, et j’avais effectivement été émerveillé par cette voix calme et cette impression d’un puits de connaissance presque infini.
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Et le romancier à succès surfant sur la vague du « Nom de la Rose ». Autant j’avais adoré ce livre autant je me suis emm..dé avec justement « Le pendule de Foucault » ou « L’île du jour d’avant », où on a un peu l’impression qu’il court après Borgès…
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C’était brillant, c’était érudit, mais ces livres et leur ésotérisme un peu gratuit m’avaient déçu.
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Ceci dit il est triste de voir disparaitre un a un nos grands hommes de savoir, surtout quand leurs places semblent rester vacantes…
Je ne sais à qui FIAF destine son sermon bien-pensant. J’en reviens à Eco, et à Guénon. J’aime beaucoup le premier, je déteste le second. Le premier a de l’humour volontaire, sarcastique et critique le second est involontairement comique, irrationnel, contradictoire et péremptoire..
Qu’il y ait des maçons guénoniens résulte peut-être du faible nombre de « Penseurs » présents dans nos organisations.
Ces dernières sont polymorphes et n’ont qu’une chose en commun : la pratique, vaille que vaille, d’une méthode initiatique. Et là encore, il y a bien des choses à dire… qu’il vaut mieux taire. Non nobis, Domine.
Merci à 357 d’exprimer ce que nous sommes probablement nombreux à ressentir.
Il faut aussi relire « Un Guénon inédit » de Umberto Eco, extrait de « Comment voyager avec un saumon ».
Il conclut comme suit, sarcasme que le « Penseur » mérite bien : « Pourquoi, vu les liens profonds entre la Science Egyptienne et les Connaissances Hermétiques des Druides Celtes, y a-t-il des suppositoires en forme d’obélisques, et pas en forme de dolmens ? ».
Les majuscules sont du « Penseur ».
DUODA
Il se trouve que j’ai eu, dans ma petite existence, la grâce de rencontrer Umberto ECCO et le plaisir de converser avec lui. Ce n’est ni une initiation en ésotérisme, ni même celle en maçonnerie qui m’a permis cet événement (exceptionnel pour moi) mais simplement ma spécialisation en onomastique et sémiotique.
C’était un homme charmant par sa simplicité et son élégance d’esprit, on ne pouvait douter, en l’entendant, de sa parfaite connaissance des langues romanes, par exemple, puisque nous avons échangé nos propos dans 3 langues: français, catalan et, bien sûr: italien. Avec, pour lui, le charme de la voix, et de la diction très calme. Pas de risque de conflit ouvert avec lui!
Et l’on pouvait passer, avec le même plaisir, de la sémiotique du langage à tout le registre de la sémiotique (gestes, graphismes, et autres domaines). En quelques instants, il vous enrichissait, beaucoup, de son immense culture (sans faux-semblants; un dépôt de vrai savoir amassé au jour le jour par le travail). C’est à dire: la Culture, où l’on travaille son propre terreau par celui de la Connaissance multiséculaire qui nous entoure, la Culture par un travail sans relâche grâce auquel on peut avancer dans l’intelligence de l’homme, un peu plus loin, jour et nuit, le long de toute une vie)
On peut l’oublier, c’est certain. Moi pas.
Ton témoignage, très chère Renée apporte une touche personnelle, et qui tient au fait, au privilège même, de l’avoir connu.
Que ce soit, plutôt que ce fût, dans ton cadre professionnel, importe peu. Visiblement c’est, à te lire, la qualité de la rencontre, et donc de l’homme qui est à retenir.
Heureusement pour nous tous, qui n’avons pas vécu avec Umberto Eco ce type d’expérience directe, et nous sommes les plus nombreux, il nous reste d’avoir pu l’apprécier à travers son oeuvre, directement par la lecture, ou indirectement par l’adaptation cinématographique.
Je suis de ceux qui ont découvert Eco avec Sean Connery et la Rose, pour le dire vite.
Peut-être parce que j’ai visité Prague, peut-être par ce que je suis Frère, j’ai entamé la lecture du Cimetière de Prague. C’est dense, c’est argumenté, ça mérite de le lire avec attention, mais c’est intéressant.
Mais parfois un auteur peut s’apprécier dans des oeuvres plus discrètes ou moins médiatisées.
Je conseille un petit bouquin d’entretiens établis entre Jean-Claude Carrière & Umberto Eco sous le titre « N’espérez pas vous débarrasser des livres », particulièrement savoureux.
Voilà c’est tout. Et je crois qu’on peut l’apprécier en étant totalement ignorant des choses de l’onomastique et de la sémiotique, sinon il aurait eu peu de lecteurs.
Cher Lazare, il est très juste de dire que c’est la qualité de la rencontre et le charme personnel de l’homme qui m’a, sur le moment, le plus impressionné mais, dans cet inter-courrier qui est le nôtre ici, si j’ai réagi, c’est à la remarque brutale et même: quelque peu indécente de celui qui disait qu’il fallait vite l’oublier.
j’ai fait état de ma « petite » spécialisation car j’étais confuse d’avoir l’air d’avoir approché, comme ça, « facilement », un homme aussi « médiatisé » (ce que j’aime moins).
Donc, à vrai dire, le Pendule de Foucault m’a coûté des efforts à finir de le lire. Quant au nom de la Rose, ce n’est pas ce genre d’introspection que j’aime dans un roman.
Ce qui m’a fait « communiquer » avec Umberto ECO, c’est ses productions en « linguistique », comme par exemple: Semiotica i filosofia del llenguatge (ici, en catalan) et là, on ne s’ennuyait pas du tout et on se rendait compte qu’on était, bel et bien, en face d’un « penseur ». Et d’un homme très cultivé, sûr de ce qu’il disait dans une spécialisation où tant de gens se permettent de dire un peu n’importe quoi… Le rencontrer sur ce point, très précis, a donc été chose très agréable.
Merci, cher Lazare-Lag. Tu m’as fait plaisir.
Il était intéressé par les sujets ésotériques ou maçonniques, mais pour les ridiculiser, voir son roman Le pendule de Foucault, sa mort n’est pas une perte pour les Maçons, ni pour les ésotéristes, dont il se moquait allègrement et qui pourraient tranquillement l’oublier sans peine.
Tu n’as pas l’impression (même légère) de passer pour un con avec ta remarque débile ?
Vous n’avez pas l’impression d’être pour le moins impoli, sinon intolérant des opinions différentes de la vôtre, excessif et vulgaire?
Essayant par nature d’être un peu plus diplomate que ce que peut l’être 357 dans sa formulation ci-dessus (357,message 3), je vais tâcher de le dire autrement, s’agissant de la forme, mais étant précisé que je suis en phase totale avec lui s’agissant du fond.
Dire « sa mort [d’Umberto Eco] n’est pas une perte pour les Maçons », ça, ce n’est pas impoli? ce n’est pas intolérant? ce n’est pas excessif? ce n’est pas vulgaire?
Je ne sais pas si vous êtes maçon, je le suis, mais de cette façon de cracher ainsi sur un homme de valeur à peine décédé (car ce n’est rien d’autre que ce que vous venez de faire)vous trouvez que c’est d’une rare élégance?
Sans compter que je ne vois pas au nom de quoi vous vous arrogez le droit de penser pour l’ensemble des Maçons?
Si tant est que sur Umberto Eco, comme pour beaucoup d’autres sujets, ou personnalités, il doit y avoir autant d’avis que de maçons…
La tolérance dont vous souhaitez vous draper quand on vous sermonne, visiblement me parait chez vous être à sens unique.
Pour ma part je trouve même 357 très tolérant.
Car la tolérance ça ne consiste pas seulement à accepter que toutes les … bêtises soient exprimées. Ca consiste aussi à montrer lorsque les limites sont franchies sans discernement aucun.
Je vais finir en reprenant vos mots: franchement « Vous n’avez pas l’impression » d’avoir pour le moins franchi certaines limites, au moins celles de la décence?
Et si en plus vous étiez maçon, ça serait alors impardonnable et, appréciez le mot, encore plus « intolérable ».
à chaque fois que je te lis, cher frère Lazare, j’ai l’impression de lire exactement ce que je pensais sur le sujet. Fusion spirituelle ?
N’employons pas les grands mots, « les grands ventres » comme disait Salvador Espriu (le très grand poète catalan, grand résistent contre Franco et qui, nommé au Nobel, est mort au moment de le recevoir)
mais citons encore une fois Umberto Eco avec cette phrase (où j’approuve absolument tout ce qu’il dit):
« les réseaux sociaux ont donné la parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar après un verre de vin et ne faisaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel.
C’est l’invasion des imbéciles ».
Et un de mes amis a dit: « le malheur, c’est qu’ils votent, aussi ».
Eh oui, un des problème de la démocratie est, selon un vieux dicton, que onze imbéciles y ont plus de poids que dix sages. Il est amusant de constater que le perdant d’une élection s’assimile toujours aux dix sages, les gagnants étant les imbéciles… ;-))
@Geplu
Ce qui est plus ennuyeux, c’est quand un (ou une) imbécile en arrive à avoir plus de poids que dix sages…
Certes, mais on n’est alors plus dans le cadre d’une démocratie…
Triste nouvelle,un homme intelligent ,un érudit,un réservoir de culture et d’humanité nous a quitté.GGG