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Merci à Vincent pour l’intérêt de son commentaire et pour la manière très maçonnique dont il partage la compréhension qu’il a de la vie en loge. Sa réflexion est claire, respectueuse de chacun, structurée, UTILE pour ceux qui souhaitent élargir la leur et construire avec les autres Frères et Soeurs.
Tout le reste… c’est que des… cacahouètes.
Cher Jacques !
Belle réponse utilisant le beau symbole de l’écureuil: il y a bel et bien de la poésie dans ta réponse… Peut-etre es-tu un symboliste qui s’ignore ? J’utilise 3 fois le mot beau car c’est ce que la maçonnerie m’a appris d’important entre autre…
Toute tradition initiatique est basée sur des symboles, non ? Maintenant l’ennuie du symbolisme peut venir d’une lecture trop académique, voire hermétique d’un symbole… Là je croirais que l’on fait de l’intellectualisme sur le dos des symboles…
Je ne veux pas montrer trop de sectarisme, mais je crains bien que la Tradition maçonnique se dénature avec nos tendances au matéralisme et rationalisme à tout va. Moi vieux jeu ? Disons que je trouve que LES traditions maçonniques devraient sans doute être modifiées, pas LA Tradition maçonnique. Un exemple: la Tradition dit qu’un maçon est libre et de bonne moeurs. Ce sont bien LES traditions et non La tradition qui ont du mal à changer quand on constate encore de la résistance de certains pour intégrer les femmes. LA Tradition est toujours d’actualité.
Merci
Pas de maçonnerie sans symbolisme dis-tu Vincent. Alors je ne suis pas maçon. Et beaucoup « d’ami(e)s » ne le sont pas non plus. Pas plus que l’écureuil que je regarde en même temps que je tape, et qui fait sa provision de noisettes que je laisse à cet effet sur le noisetier.
Bonjour,
Mon avis est qu’il n’y a pas de maçonnerie sans symbolisme. Et il y a d’autres lieux et organisations -ayant leur légitimité certaine- pour suivre autre chose qu’une quête symboliste (on peut d’ailleurs très bien traiter de sujets sociaux avec des symboles maçonniques).
La différence entre une approche rationnelle (dans son sens positiviste) et une approche symbolique est la même que celle entre un essai et un poème: si le premier se retrouve dans un bibliothèque universitaire, le second se vit dans le coeur et l’esprit… Dit autrement le travail maçonnique est d’intériorisation (rappelons-nous un mot commençant par V et se terminant par L) tandis que le travail universitaire ou militant est d’extériorisation. Ne confondons pas. S’extérioriser dans un temple, c’est comme faire la cuisine dans sa chambre, si on me permet cette analogie…
Quant à la transparence, je la considère comme incompatible avec la méthode maçonnique: le secret est un outil typiquement maçonnique car il renvoie à notre propre secret d’être humain. Qui sommes-nous au fond de nous ? Je fais référence au même mot que précédemment (V … L). La maçonnerie se propose de travailler sur les manières d’être, ancrées profondément en soi, non directement sur des savoir-faire et savoirs classiques qui, à mon avis encore, sont du ressort d’autres « temples » : universitaires, syndicalistes, …
A trop vouloir rationaliser, on sort du sacré qui est hors du temps et de l’espace (si si !) et on tombe dans le profane. Autrement dit et à mon avis, le militantisme – activité profane- de certaines obédiences finit pas les couper du sacré, ce qui les amène à perdre la compréhension les rituels et du coup à les simplifier et à les renier. Un exemple pour faire la différence entre le profane et le sacré ? le monde profane sera toujours curieux se savoir concrètement s’il y a une filiation historique objectivement démontrée entre la maçonnerie et les templiers, compagnons, égyptiens. Dans le monde sacré, ce qui compte est la filiation spirituelle dans le sens d’un bien commun de ‘humanité que l’initiation et le secret permettent ou essaient de faire émerger des profondeurs de soi…
Il faut aussi le secret pour éviter une trop grande influence du monde profane (qui a sont rôle à jouer bien évidemment). Un devoir important du maçon est peut-être de transmettre la connaissance maçonnique à une époque peu propice à sa compréhension (peut-être même pour un maçon), la transmettre pour qu’elle ne se perde pas et soit accessible pour qui peut la comprendre maintenant, demain ou dans 5 siècles.
Cher Stéphane, pour Voltaire je savais. Mais il a démontré qu’il s’intéressait à des problèmes concrets(les plus importants) car il était utile de défendre la mémoire de Callas . C’est du moins mon avis et je le partage!
Quant à Goblet je rappelle qu’il fut un politicien réactionnaire, opposé longtemps au suffrage universel, et que la simplicité ne fut pas sa vertu cardinale (voir son tombeau).
Jacob : Mille excuses pour le terme de bigot, un peu fort j’en conviens.
Michèle : Provocation : c’est une arme dont je me sers volontiers, c’est vrai. Suis-je accroc, je ne le crois pas. Mais comme les cocus je suis peut-être le dernier à le savoir…
Mon défaut principal : la franchise, ce qui m’a déjà été reproché par des Frères et Soeurs. Mais pour moi la franchise est une forme de respect.
A propos du symbolisme, et pour montrer à quels excès il peut mener, Anglade, dans son ouvrage ‘Les ventres jaunes’, écrit que les habitants de la haute Auvergne, lorsqu’une personne était à l’article de la mort, récitaient ‘la prière du flamaçon (sic)’ : ‘Par le maillet et le ciseau, l’équerre et le compas, que sorte d’ici le trépas’…
je répète ce que j’ai déjà écris : chacun(e) est libre de pratiquer la maçonnerie de son choix. Et les symbolistes, que je sache, ne sont pas des maçon(ne)s indignes, bien loin de là. J’ajoute : des maçons indignes on les trouve chez les Frères (?) qui se servent la la maçonnerie. Et eux ne sont certainement pas symbolistes !
En ce qui me concerne, j’avais bien compris.
Je suis pour qu’on prenne son plaisir où on le trouve. Si le lancer de provocations ne blesse personne(ce qui parfois reste à vérifier, non?)… je ne jetterai néanmoins pas la première pierre brute!
La provocation est insidieuse et même parfois perverse parce qu’elle finit toujours par « manipuler » ceux qui en usent au point de ne plus pouvoir s’en passer… Elle transforme alors le joueur en jouet et mène les joueurs même talentueux jusqu’au risque de se perdre.
Jacques,
Sans vouloir chipoter, Voltaire fut « accepté » aux trois degrés le même soir et à peine quelques semaines avant sa mort. Il est également de grands Maçons qui furent symbolistes, à commencer par le Frère Goblet d’Alviella.
Je ne suis pas un bigot (lol) et loin de là, je suis même un fervent défenseur de la laïcité, ce qui ne m’empêche pas d’être en accord avec le fait que la FM est une société initiatique traditionnelle.
Après nous n’avons simplement pas la même vision des choses, mais ce qui nous réuni c’est la tolérance que l’on fait preuve l’un envers l’autre sur nos avis qui divergent.
Cher Jacob.
Les sujets symboliques me cassent les pieds, c’est vrai… Personne n’est parfait. Si nous voulions nous pencher sur les sujets qui intéressent nos Frères et Soeurs
, je suis convaincu que le symbolisme ne serait pas dans le top 5.
Helvetius, Voltaire, Schoelcher, Desmons, Combes, Verhaegen, étaient ils des passionnés de symbolisme. j’aimerais que ma lanterne soit éclairée. Merci d’avance.
Je sens que je vais continuer à participer aux Tenues sans ressentir le grand frisson de la descente de l’Esprit au sein de l’égrégore… Mais cela étant, chère Michelle, je respecte toutes les opinions quant à ce qu’est une Tenue. Il m’est arrivé de participer à des Tenues dans des loges ultra-symbolistes, sans être mal à l’aise, mais dubitatif. probablement, diront certains, que je n’ai rien compris à la maçonnerie. Possible. mais cela ne va pas m’empêcher de dormir, j’ai aussi d’autres centre d’intérêts que notre Ordre dont je fais partie depuis 35 ans maintenant.
Mille excuses pour mes réflexions ‘à l’emporte pièce’ (commentaire d’un critique d’une revue maçonnique française bien connue au sujet de mon dernier bouquin, ces lignes m’ont laissé de glace). Je suis comme je suis, et tant pis pour les bigots !
Je suis désolé, mais encore une fois Jacques , je ne vais pas être d’accord avec toi , le rituel n’est pas fait pour « ‘convaincre’ les maçon(ne)s qu’ils doivent écouter avec respect »
La FM est une société traditionnelle Initiatique occidentale basé et non un club-service politico-socialo-dégénéré.
Quant à dire que les sujets symboliques ne t’interessent pas , alors la, il y a quelque chose qui m’échape , n’est ce pas la base de la methode maçonnique ?
A JC.
Pour moi le symbolisme maçonnique et la pratique de rituels en tenue ne relèvent pas du tout de l’ésotérisme ou de l’occultisme. Cette lecture du symbolisme et de ses fonctions n’est pas maçonnique à mes yeux.
La sentence que nous connaissons tous, « Ici tout est symbole » place la méthode maçonnique hors du champs de la magie ou de la superstition. Elle fait tout au contraire du symbole une incarnation de ce que devrait être la laïcité : le symbole permet, vient rassembler ce qui est épars.
Les maçons travaillent avec des outils solides, inusables, adaptables dans le temps et l’espace, parce qu’ils sont à la fois « universalisables et personnalisables » à l’infini : ce sont les symboles et les rituels.
Le rituel sert principalement à structurer le temps ce qui permet de canaliser l’angoisse et de créer la complicité a minima, la « dynamique de groupe », l’« imaginaire groupal » dans le monde profane et l’égrégore dans le temple, qui j’insiste, ne relève pas d’une quelconque spiritualité religieuse puisque la représentation symbolique n’est pas dogmatique et n’incarne pas une immanence. Le symbole est un support à la réflexion et au ressenti .
Tout ça pour te dire mon Frère Jacques, que pour moi un rituel ne me « convaincra » jamais de me taire 😉 mais m’aidera à écouter à la fois les autres et moi-même… On disait…Rassembler ce qui est épars… l’égrégore…
Merci à tous pour ces échanges créatifs et ouverts !
Bonjour à tous : je vous lis, à nouveau intéressée par tous vos propos et notamment sur la transparence de la franc maçonnerie.
Je crois, extérieure à tout cela, que ceux qui ne sont pas FM, c’est pas une tare j’espère, mais qui dénoncent comme moi, très nombreux, les pratiques de ceux qui se servent de vos sphères pour commettre, aussi très nombreux, des délits de toutes sortes et notamment dans la « justice »,
se moquent éperdument de savoir si qqun ou qqune est franc maçon ou pas, car nous sommes nombreux aussi à respecter les idéaux de chacun.
En revanche c’est fou le nombre de fois où ce sujet revient et où beaucoup de vos frères, peu discrets, nous mettent des signes de reconnaissance (c’est fait pour) : ne venez pas non dire à nous profanes (enfin plus vraiment à force …) que c’est encore le fameux complot … Changez de registre et permettez-moi de vous dire que si vous chercher réellement la lumière, alors ouvrez les yeux sur ce qui se passe dans vos sphères …
non pas pour être transparents, restez dans l’obscurité si cela vous convient, mais que certains de vos frères, cessent de profiter de ce statut, pour spolier tant de gens qui se voient transformés en coupables … à leur place.
C’était juste quelques mots au passage dans ce site que j’apprécie, non pas pour le critiquer, mais pour autant se faire que peut, apporter un avis extérieur.
Et si certains ne croient pas à l’amour, alors cherchez le … il existe … Il suffit là encore d’ouvrir les yeux …
Cordialement à vous. LP
Tu as raison, Stéphane, une Tenue maçonnique doit être une coupure d’avec le monde de tous les jours.
Michèle, tu parles d’égrégore. Voilà encore un terme inventé par les amateurs d’ésotérisme et d’occultisme/ Mais bon, si tu aimes ça ce n’est pas un crime. Quant à moi je n’ai jamais ressentis que mes Frères et Soeurs, ainsi que moi-même, formions un égrégore, mais une assemblée de femmes et d’hommes voulant réfléchir sur des thèmes divers, tout simplement, mais avec un rituel destiné à ‘convaincre’ les maçon(ne)s qu’ils doivent écouter avec respect. Parfois (rarement), ce n’est pas le cas… Hélas. Certain(e)s, c’estmon cas, sont intéressés par les sujets de société ou historiques, d’autres (mais alors ce n’est vraiment pas mon cas) par les sujets symboliques. Certains aiment la tête de veau sauce gribiche, d’autres sauce tomate !!! Etrange comparaison vas-tu penser, mais ceux qui me connaissent, et quelques uns m’apprécient (j’en hérisse beaucoup d’autres), savent que j’aime l’impertinence et les comparaisons du même métal. l’important est que nous nous respections. J’allais écrire ‘que nous nous aimions’, mais je ne crois pas à l’amour, ayant été convaincu par Stirner.
Merci Michèle… Rien à ajouter!
Tout à fait d’accord avec toi, Michèle.
Je ne suis encore que compagnon mais je voudrais faire-part à mes frères et sœurs et aux profanes qui échangent sur ce blog de ce que j’ai pu observer, comprendre et ressentir depuis mon entrée en maçonnerie qui fut un des très beaux jours de ma vie.
La transparence n’est pas la sœur de la lumière. Pour nous maçons, elle n’est que sa concierge !!!
La réalité des persécutions encore récentes et même pour certains des nôtres d’actualité, est souvent l’argument en pierre bétonnée utilisé pour expliquer la discrétion dans laquelle nous travaillons.
C’est à mon sens bien plus une question d’« intimité » qui gagnerait à être avancée. C’est dans l’intimité de l’égrégor que peuvent se construire et « s’expérimenter » les sentiments d’appartenance, de loyauté, de fraternité, le travail de notre pierre brute… Etre sous les feux de la rampe réveille plutôt le narcissisme, l’orgueil, l’individualité égoïste, nous éloigne de nous-même et fragilise les liens nés d’avoir vécu et dépassé les mêmes épreuves symboliques.
N’oublions pas la leçon que nous offrent à l’insu de leur plein gré les religions dont les rituels « transparents » ont perdu leur valeur symbolique, leur sens initiatique, et sont compris au premier degré par la plupart de ceux qui les pratiquent. Ils deviennent pour certains alors vérité absolue et infaillible au nom de quoi tout devient permis ou pour d’autres le reflet détestable de l’intolérance, du fanatisme de la bigoterie superstitieuse.
Ce matériel symbolique, cet héritage initiatique mériterait d’être préservé et protégé précieusement de la « transparence ».
D’accord avec Stéphane cette fois ci.
La réflexion de Léon Bertin me semble , quant à moi, tout à fait juste, claire et bien exprimée.
A Jacques Cecius,
Acceptation, Initiation ou rite de passage, peu importe le terme que l’on utilise, le résultat est le même : une coupure d’avec le monde « de tous les jours ».
Cher Anonyme, je m’empresse de te répondre!
Tout premièrement le travail maçonnique n’a rien à voir avec les prières que l’on peut effectuer dans une église!…(la comparaison a dû en tuer quelques-uns!) Il porte sur des réflexions bien souvent intimes.
La franc-maçonnerie, c’est un chemin initiatique, un ordre avec des obligations et des devoirs, on n’a donc pas à y rentrer comme dans un moulin. Par conséquence et vu la nature intime des travaux, pas d’ouverture publique. Cela vaut bien sûr également pour la franc-maçonnerie dite régulière (laquelle est encore loin de sa cousine américaine, heureusement).
Je n’ai aucune honte de mon engagement maçonnique mais il relève de ma vie privée.
Concernant les publications que l’on trouve dans toutes les librairies: pour ma part, je trouve anormal qu’on en trouve autant. A la base, il y a une violation de notre serment.
Quant aux fraternelles, qui les défend encore aujourd’hui?
Je vais m’arrêter là car beaucoup a déjà été dit dans un post précédent (« un appel à plus de lumière vers la franc-maçonnerie suisse ») et on va tous se répéter.
Salut à toutes et tous,
Julien
Au delà des discours qui pourraient être sans fin, puisque sur un même thème on peut avec un peu d’habilité démontrer tout et son contraire, il est une réalité, celle de la pratique. Si je me suis parfois senti être un drôle d’Indien en certaines circonstances, je ne revendique pas pour autant une connaissance des pratiques intitiatiques de cet autre groupe humain. Je trouve par contre bien des satisfactions dans la pratique maçonnique avec l’illusion de progresser. Après tout, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !
1 – les rites étant en reconstructions permanentes de partout, l’établissement d’un relation d’ordre sur la chronologie semble un peu spécieuse.
2 – cette histoire de transparence sonne bizarrement comme une volonté de faire entrer la sphère privée dans la sphère publique avec toutes les dérives que cela implique …
3 – le terme initiation n’a plus vraiment la cote en socio-ethno-anthropologie, on y parle plutôt de rite de passage, la question qui me semble plus pertinent ( et plus dangereux ) de poser la question de savoir en quoi elle altère/faconne factuellement l’identité.
Bien que partisan de la transparence, je dois convenir que M. Bertin a frappé juste… Encore que l’appel à la transparence soit antérieur à la mode contemporaine: il s’agit de « vérifier » que nul obscur complot ne se trame dans les temples maçonniques.
La réponse de M. Julien est… disons pour ne point polémiquer qu’elle est superficielle, bien que probablement sincère: on entre dans les églises chrétiennes comme dans des moulins, et nul n’a jamais entendu dire que cela gênait la prière.
C’est au fond le même argument que celui usité par le Grand Orient pour exclure les femmes: leurs courbes voluptueuses troubleraient la concentration spirituelle…
Ce qui surprend toujours, dans le refus de transparence, c’est le peu d’enthousiasme à assumer l’engagement maçonnique. M. Bertin aurait pu le relever: les bouddhistes cachent peut-être leurs pratiques sexuelles, mais pas qu’ils sont bouddhistes… Les maçons cachent non seulement leurs pratiques rituelles, mais aussi, et surtout, le fait qu’ils soient maçons. Allons au terme du constat: ils cachent leurs pratiques rituelles (dont ils disent eux-mêmes qu’elles se trouvent exposées dans toutes les bonnes librairies) parce qu’ils veulent surtout éviter qu’en venant les voir, on apprenne qu’ils sont maçons!
C’est une spécificité française: la maçonnerie régulière ne se cache ni au Royaume-Uni ni aux Etats-Unis, parce que n’étant ni politique ni sociale, elle ne génère aucune théorie du complot.
En sera-t-il de même demain en France avec le développement régulier des effectifs de la maçonnerie régulière? L’avenir le dira. Convenons cependant que les fraternelles (et particulièrement la parlementaire) ne font rien pour améliorer l’image de la maçonnerie…
Mon cher Jacques,
Tu ne me verras pas évoquer des origines égyptiennes ou templières fantasmées de la franc-maçonnerie… Néanmoins il est clair que nos rituels reprennent des éléments symboliques bien antérieurs au XVIIème siècle, et particulièrement l’initiation.
Faisant partie de plusieurs autres associations, je peux garantir que mon « acceptation » en franc-maçonnerie n’a pas pris du tout la même forme que mon entrée dans ces autres groupes! Il me semble que le terme d’initiation est loin d’être galvaudé…
De plus, sans entrer dans une stupide guerre de comptabilité des effectifs de telle ou telle obédience (du reste, ce ne serait peut-être pas l’indicateur le plus pertinent), on peut dire que de nombreux franc-maçons croient en une force créatrice (ou supérieure), et estiment que le travail maçonnique est coupé du monde profane, sacré. Il est alors nécessaire de s’isoler, pour bien bosser en toute tranquilité.
L’absence de transparence a parfois du bon…
Comment comparer des rites qui existent depuis des siècles et des siècles avec ceux d’une organisation née +- au XVIIe siècle ? les Navajos, les bouddhistes, les guaranis, croient, soit en une forme de divinité, soit en des forces surnaturelles. Ce n’est guère le cas de la plupart des maçons, sur le vieux continent.
Le terme « initiation » est né trois ans après que la maçonnerie ait vu le jour, dans un ouvrage antimaçonnique « La maçonnerie dévoilée », de l’anglais Pritchard. Avant ce « dévoilement » on parlait d’acceptation. L’humilité a alors disparu, et les maçons ont sauté sur le terme initiation, qui sonnait mieux à leurs oreilles, et était de nature à attirer les amateurs de sensations fortes, de « secret », de « sacré », et j’en passe.